Fruits

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 7, 15 à 20
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 196-198]
[Paroles d’évangile 12.5]

Le disciple est ici mis en garde. C’est non seulement au sujet de la confiance en soi, afin qu’il soit dépendant de son Père, et fervent en prière pour rechercher une réponse de grâce. Il doit traverser une scène fréquentée par les émissaires subtils de l’ennemi invisible ; et plus leur prétention est grande, plus ils sont à fuir. Le Seigneur ne voulait pas que les siens soient séduits et pervertis.

« Or soyez en garde contre les faux prophètes qui viennent à vous en habits de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on du raisin sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Ainsi tout bon arbre produit de bons fruits, mais l’arbre mauvais produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas produire de mauvais fruits, ni un arbre mauvais produire de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu. Ainsi vous les reconnaîtrez à leurs fruits ».

Tout lecteur de l’Ancien Testament peut apprendre la part destructrice prise par les faux prophètes qui suivaient comme une ombre noire les saints hommes que l’Esprit Saint inspirait, et qui reprenaient des cris populaires pour s’opposer aux avertissements de Dieu, tandis que le mal devenait toujours plus envahissant. Le danger n’est pas moindre maintenant, comme Pierre en particulier y insiste, sous l’évangile ; pour ne pas dire qu’il y en a d’autant plus quand les hommes de bien ne prétendent pas à l’inspiration et ne sont plus investis par des recommandations miraculeuses, mais insistent seulement sur la Parole dans l’Esprit. Et il en sera encore ainsi pour le résidu pieux dans les derniers jours, quand, les saints célestes ayant été enlevés, il s’agira alors de ce pays et du peuple. Mais l’avertissement du Seigneur a aussi une valeur vivante maintenant, comme nous l’entendons dans sa pire forme trompeuse (1 Jean 2, 18-23 ; 4, 1-6 ; 2 Jean 7-11). Quel croyant ne connaît pas quelque chose de l’antagonisme le plus audacieux contre la vérité ? Quel chrétien n’a pas goûté l’amère douleur en voyant des saints de Dieu trompés par les plus simples balivernes ? Oui, et même complices, pour une paix, une unité ou un témoignage douteux, au prix du reniement de la personne de Christ ?

Ceux qui aiment Christ font bien de prendre garde aux faux prophètes, qui sont ceux qui viennent à eux en habits de brebis, mais à l’intérieur sont des loups ravisseurs. Ils peuvent cultiver la moralité et prétendre à la dévotion, mais ils sont sous la domination d’un ennemi plus fort qu’eux, et sont remplis du zèle le plus assidu pour priver le chrétien d’un vrai Christ, de la possession de la vie éternelle, d’être actuellement comme la justice de Dieu en Christ, associés avec Lui dans et pour la gloire céleste. De tels ne sont-ils pas en réalité des loups ravisseurs ? Que reste-t-il, si le disciple perd tous les trésors propres au christianisme ?

« Vous les reconnaîtrez à leurs fruits ». Exaltent-ils Celui qui s’est abaissé Lui-même ? Confessent-ils Son être insondable, Dieu et homme dans une même personne ? Proclament-ils Sa grâce et Sa vérité ? Suivent-ils Christ dans une soumission absolue à l’Écriture ? Reconnaissent-ils, comme une norme inestimable, la sûre communication de la pensée de Dieu par Son Esprit ? Le croyant est-il édifié ? Le pécheur est-il gagné et délivré ? Ou les esprits sont-ils remplis d’idées qui ne font qu’enfler l’esprit, inspirer la propre suffisance, et se terminent dans la mort ? Car ce sont là les effets pratiques qui éprouvent ce que les hommes enseignent, et qui sont suffisamment lisibles pour des âmes simples, peu versées dans la vérité scripturaire, et encore moins dans les subtilités humaines. Et ainsi, le Seigneur garde en sûreté les brebis de diverses manières.

Il y a une autre classe de faux prophètes qui contredisent plus ouvertement le Seigneur, tiennent l’Écriture pour obsolète, ou nient qu’il y ait jamais eu davantage que des sages hébreux faisant la morale ou romançant selon leur intelligence. C’est pourquoi ils osent dire que la porte large est la bonne, et que le chemin spacieux est sûr ; que les quelques-uns sont seulement aigris, orgueilleux et étroits, et que le grand nombre ne peut qu’être accueilli par le Père universel, Jéhovah, Jove, ou Seigneur, trop bon pour sévir envers Ses enfants égarés. Là encore, pour tous ceux qui reçoivent l’Écriture comme l’expression de la révélation et de l’autorité divines, il ne manque pas de preuves à quiconque pour reconnaître ces faux prophètes à leurs fruits. Car leur amour du monde, ou l’assouvissement de la chair, est aussi clair que leur apologie du péché, leur mépris du Sauveur, et leur ignorance du vrai Dieu.

Les bons fruits ne sont produits ni par les faux croyants religieux, ni par les incrédules profanes. Comment cela serait-il possible ? Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Ceux qui déclament de faux oracles sont des arbres que le Père n’a jamais plantés. C’est l’arbre inutile produisant de mauvais fruits : alors que tout bon arbre produit de bons fruits. Christ est le vrai cep ; et seuls ceux qui demeurent en Lui sont des sarments qui portent du bon fruit.

Alors, ô pécheur, renoncez à vous-même, et n’écoutez personne qui vous dirige vers un autre que Christ. Là où Il n’est pas présenté ouvertement, et où Il ne vous accueille pas dans une parfaite grâce, votre sort serait de fait bien triste. Mais Lui-même déclare : « Moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même » (Jean 12, 32). Sur la terre, Lui, le Messie, n’a été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël, bien que tous ceux qui par grâce discernaient une gloire plus élevée, furent bénis selon leur foi. Mais élevé sur la croix, Il est vu comme le Fils de l’homme venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus, qui et quoi qu’ils puissent être. Il est le centre d’attraction pour attirer tous ceux qui, quelque distants ou dans les ténèbres qu’ils soient, Le reconnaissent comme Sauveur et eux-mêmes comme des pécheurs coupables et ruinés. Car sur la croix, par Sa mort, Il a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort ; sur la croix, Il a porté le jugement du péché et effectué la propitiation ; sur la croix, Son sang a été versé, ce sang qui donne à celui qui est souillé d’être parfaitement purifié, près de Dieu. Ô pécheur, ne vous dressez plus contre une œuvre qui vous est fournie et proposée tel que vous êtes. Christ est le Dieu véritable, et la vie éternelle ; et cela est écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par Son nom.

Fait un vrai sarment vivant du cep, vous porterez les bons fruits de ce seul bon arbre. Soyez humilié, mais ne désespérez pas, si en laissant faire la chair, vous portez des fruits indignes. Car vous avez encore la chair en vous, mais aucune excuse pour la laisser sortir. Car si vous êtes en Christ, vous êtes mort au péché, et non pas seulement aux péchés, mais à cette source de convoitise et de volonté propre, la chair ; et telle est la vertu de Sa mort à la loi aussi, que même si vous étiez un Juif, vous avez été rendu mort à cet ancien mari et libre d’appartenir à un autre, qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu. Le Saint Esprit dirige votre œil et votre cœur vers Christ ; et Lui, qui ne produit rien que du bon fruit, ne fait jamais défaut à celui qui regarde vers Lui. Il est le chemin, le seul chemin de vie et de sainteté ; et si vous vivez par la foi, il vous appartient maintenant de dire : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ». Alors, et seulement alors, vous pourrez produire de bons fruits ; aussi sûrement que « tout arbre qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu ».

Ne soyez donc pas séduit. Regardez à Christ en croyant ; et tout ira bien pour votre âme maintenant, et pour toujours. C’est pourquoi, au moins par leurs fruits, vous connaîtrez ceux qui respectent les voies du Seigneur, et ceux qui les pervertissent.