Impureté

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 5, 27 à 30
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 276-277]
[Paroles d’évangile 12.10]

Tout du long, ce ne sont pas de simples actes que le Seigneur demande, mais un état ; la condition spirituelle convenable pour le royaume des cieux. Comme dans les versets qui précèdent immédiatement, le Seigneur insiste sur un esprit de grâce humble, allant incommensurablement au-delà de : « Tu ne tueras pas », ainsi en est-il maintenant, concernant une pureté qui va bien au-delà du fait de ne pas commettre adultère.

Il est clair aussi que ici, comme ailleurs dans ce qui est appelé le sermon sur la montagne, ce n’est pas la grâce qui sauve le pécheur perdu qui se repent et croit à l’évangile. L’état de l’âme qui convient à l’entrée dans le royaume des cieux est ce qui occupe le Seigneur de façon exclusive. Il enseigne aux disciples ce qui convenait au nom du Père qu’Il leur avait fait connaître. Tout ce qu’Il expose donc présuppose manifestement qu’on est né de Dieu, comme condition essentielle pour Son royaume, non pas seulement des actes, qui peuvent être bons, mais un cœur renouvelé. Christ Lui-même était le modèle béni de la perfection.

« Vous avez ouï qu’il a été dit : « Tu ne commettras pas adultère ». Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter, a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. Mais si ton œil droit est pour toi une occasion de chute (ou, un piège), arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne ».

La violence et la corruption sont les tristes caractéristiques de l’état de l’homme en chute. Nous les voyons imprimés sur le monde antédiluvien, au moins comme les signes généraux d’un état de ruine, quel que soit le mal spécifique qui suscitait l’indignation divine et le jugement impitoyable. Tout du long de l’histoire de l’homme telle qu’elle est retracée dans la Bible, et en particulier dans le cercle favorisé d’Israël sous la loi, ils sont toujours devant nous. Christ est venu, et la grâce et la vérité par Lui, et la rédemption par Son sang, une rédemption éternelle, pour ne rien dire maintenant des conseils célestes réalisés dans Sa personne et Sa position, et des communications au chrétien et à l’Assemblée. Mais l’homme n’est pas changé dans son essence, et il se prévaut même de la grâce pour devenir pire. « Parce que la sentence contre les mauvaises œuvres ne s’exécute pas immédiatement, à cause de cela le cœur des fils des hommes est au-dedans d’eux plein d’envie de faire le mal ». « Lorsque tes jugements sont sur la terre », dit le prophète, « les habitants du monde apprennent la justice ». Montrer de la faveur aux méchants qui ne croient pas, les encourage à persévérer. Et comme le Juif ne faisait pas exception, faisant le mal dans le pays de la droiture et ne voyant pas la majesté de l’Éternel, ainsi le Gentil rejettera l’évangile à sa propre perdition, et sera retranché irrémédiablement. Le temps aussi se hâte.

Mais comme autrefois, tels sont maintenant les fidèles, desquels le monde n’est pas digne, qui vivaient et souffraient comme voyant Celui qui est invisible. Et le Seigneur ne rabaissait pas la mesure, mais l’élevait, en la débarrassant de la lettre et de tous ses ajouts ou suppressions. Il a en vue le résidu pieux, encore juif tandis qu’Il parlait, qui non seulement est entré dans le royaume, mais avait des relations plus élevées annoncées à mesure que Son rejet était établi, jusqu’à ce qu’Il soit assis à la droite de Dieu et que la mission du Saint Esprit ait donné tout ce qui était nécessaire pour révéler et accomplir dans les saints ce qui avait été jusque-là toujours caché.

Comme la violence alors était jugée et exclue, sous quelque forme que ce soit, pour les disciples, il en était de même de l’impureté. Éviter l’acte extrême pouvait satisfaire un pharisien ou un scribe ; mais le Seigneur ne pouvait accepter rien de moins que la vérité dans les parties intérieures. Regarder à une femme avec convoitise, c’était déjà commettre adultère avec elle dans son cœur ; et Dieu ne regarde pas seulement à l’extérieur, mais au cœur par-dessus tout. C’est seulement une nouvelle nature qui se complaît dans la sainteté ; et celui qui la possède par grâce répond à la volonté de Dieu son Père ; et il se déteste lui-même, s’il se laisse jamais aller à un mauvais regard, comme étant indigne de son appel et haïssable pour Celui qui l’aime.

Mais le Seigneur poursuit Sa condamnation rigoureuse par l’invitation à traiter promptement et sans réserve tout ce qui agissait comme une incitation. C’est pourquoi Il spécifie ce qui fait partie de nous-mêmes et qui, utilisé justement, a la plus grande valeur. Pas même l’œil droit, ou le pied droit, ne peuvent être tolérés, en regard de Son déplaisir que craint le saint, parce qu’il est un croyant et un enfant de Dieu ; comme le Seigneur le disait ailleurs : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui après cela ne peuvent rien faire de plus ; mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne : oui, vous dis-je, craignez celui-là ». Ce n’est pas le motif le plus élevé, mais c’en est un impératif, et un appel très solennel et urgent.

C’est pourquoi Il dit maintenant : « Mais si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne ». L’œil droit et la main droite parlent avec force de la mortification de nos membres qui sont sur la terre, pour empêcher le péché contre Dieu. Le croyant doit se renoncer lui-même à n’importe quel prix ; comme nous le trouvons ailleurs, il doit haïr père, mère, femme, enfants, frères, sœurs, et même sa propre vie, sinon il ne peut être un disciple de Christ.

Ô mon compagnon pécheur, vous savez que tout cela vous dépasse complètement. Vous ne faites pas de tels sacrifices, et ne le voulez pas. Rien sinon Christ, la nouvelle vie, ne peut sentir et agir ainsi ; et vous n’avez que votre propre vie dépravée de péché et d’égoïsme. Devez-vous donc désespérer ? Oui, désespérez de vous-même. Vous êtes réellement perdu, comme le dit le Seigneur. Mais Il est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Dites à Dieu votre culpabilité et votre ruine, mais suppliez au nom de Jésus qu’Il a envoyé. Il est un Sauveur présent et éternel. Ne doutez pas, mais croyez ce que Dieu déclare de Son Fils. La vie en Lui répond à l’appel de Jésus, quand vous vous reposez sur Sa rédemption ; et le Saint Esprit vous fortifiera en conséquence.