La porte étroite

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 7, 13 et 14
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 180-181]
[Paroles d’évangile 12.4]

Le Seigneur donne ici un avertissement d’une grande valeur pratique. L’opinion publique pèse beaucoup sur l’esprit naturel. Elle peut, et souvent elle est, juste dans les choses matérielles : en cela, les hommes jugent assez bien, et sont bien conscients de leurs intérêts. Car l’esprit de l’homme qui est en lui connaît les choses de l’homme. Mais il n’en est pas ainsi dans les choses de Dieu, où l’esprit charnel ne manque pas de manifester son inimitié invétérée contre Lui, à la ruine assurée de l’homme s’il hésite. C’est pourquoi il est écrit ailleurs : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ; il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles ; il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul » (Rom. 3, 10-12).

D’où le fait que le Seigneur dit ici : « Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par elle ; car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent » (Matt. 7, 13-14).

Lecteur, qu’en est-il pour vous ? Êtes-vous entré par la porte étroite de la conversion à Dieu ? Vous êtes-vous repenti devant Dieu et avez-vous cru en notre Seigneur Jésus Christ ? Le baptême est un admirable signe divin du salut ; cependant, il n’a jamais donné la vie, mais il représente plutôt la rémission des péchés et la mort au péché pour ceux qui avaient la vie : s’ils n’avaient pas la vie en Christ, sa véritable signification, en ce qui les concernait, était leur incohérence coupable et misérable, à leur entière condamnation, bien pire que s’ils n’avaient pas été baptisés pour ce nom excellent. Ne séduisez pas votre âme ; ne soyez pas trompé par d’autres. Le grand apôtre avertissait que dans les derniers jours, il surviendrait des temps fâcheux, et que les hommes méchants et les imposteurs iraient de mal en pis, séduisant et étant séduits. Mais cette confiance en un sacrement est une des erreurs les plus anciennes, et elle a été ravivée dernièrement avec une audace nouvelle et un grand succès, quoique le même apôtre ait expressément dénoncé sa vanité et son danger dans les premiers jours (1 Cor. 10, 1-11). Car « nos pères », dit-il, « ont tous été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer, et tous ils ont mangé la même viande spirituelle, et tous ils ont bu le même breuvage spirituel… Mais Dieu n’a point pris plaisir en la plupart d’entre eux, car ils tombèrent dans le désert… Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints ».

Ô incrédule, cela dissipera-t-il les horreurs du feu éternel, que vous ayez suivi la foule en méprisant la Parole du Seigneur et en négligeant Son grand salut ? Vous ne pouvez pas nier que ce qu’Il dit ici est très clair ; votre conscience doit reconnaître que c’est vrai. Il ne sert à rien de parler du sort du Tibet fermé à la lumière de l’évangile, ou de s’enquérir de ce qu’il doit en advenir des millions de païens dans le cœur le plus sombre de l’Afrique, ou dans les hautaines Inde et Chine, ou ailleurs. Vous, en tout cas, vous avez la Bible, et vous pouvez ouvertement professer le nom du Seigneur. Vous avez souvent entendu, et peut-être lu, ces paroles disant que Lui jugera certainement les vivants et les morts ; et le temps pour cela avance rapidement. Quand vous vous tiendrez et serez manifesté devant Lui, ne serez-vous pas sans voix, comme celui qui aura pu être baptisé, mais qui n’a pas de robe de noces ? Les innombrables foules de ceux qui sont perdus confirmeront Ses paroles, mais cela ne produira pas une seule goutte d’eau pour rafraîchir votre langue dans les tourments de ce jour sans fin, ou même quand vous mourrez impénitent maintenant, avant qu’il n’arrive. Les masses et les classes périssent de la même façon dans leur incrédulité quant à Lui et à Sa parole.

De fait, cela ne fera qu’ajouter atrocement à vos amers reproches envers vous-même, que le Seigneur vous ait donné si clairement un signal du danger pour le temps et l’éternité. Vous avez refusé la porte étroite, parce qu’elle n’admettait jamais la propre volonté ni la convoitise de la chair. Vous avez aimé la porte large et le chemin spacieux, parce que vous avez mis votre cœur à ce que vous appeliez liberté, recherchant et faisant ce que vous aimiez au mépris de la volonté de Dieu. Vous avez étouffé la condamnation de votre stupidité morale et de votre folie incrédule par l’abondance de vos compagnies partout. La porte étroite vous répugnait, parce qu’elle vous contraignait à vous courber devant Dieu, ce que votre orgueil et vos passions ensemble n’appréciaient pas. Vous auriez dû, en entrant par elle, rencontrer Dieu seul à seul, et faire face à Lui seul quant à vos péchés. Si vous aviez été sincère, vous auriez vu qu’Il est notre Dieu Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité. Et c’est seulement en Christ qui est le seul Médiateur entre Dieu et les hommes, et qui s’est donné Lui-même en rançon pour tous.

C’est pourquoi vous êtes sans excuse. Et vous êtes perdu et devez être condamné pour toujours, au-delà de tous vos péchés, pour ce péché culminant d’avoir rejeté Christ qui est mort pour vous, faisant la perte de la rançon si précieuse pour Dieu et si efficace pour l’homme. Ô, réfléchissez-y : croyez les paroles de Celui qui ne peut mentir, et qui a prononcé cet avertissement en amour, afin que vous entendiez et viviez. Car les deux portes sont clairement placées devant vous, et les deux chemins, un menant à la vie et l’autre à la perdition. Nombreux sont ceux qui entrent par la porte large et foulent le chemin spacieux. Oh, prenez garde ; car moi aussi, j’étais autrefois votre compagnon de péché, aussi content de moi que les autres. Mais la voix du Berger a atteint mon oreille et mon âme. Qu’elle puisse percer la vôtre, afin que vous vous détourniez du chemin spacieux, comme d’un serpent, oui, le serpent ancien, le diable, et que vous entriez par la porte étroite de Christ, le chemin resserré qui mène à la vie. Peu nombreux sont ceux qui le trouvent. Que vous connaissiez ce bonheur maintenant et à jamais dans le Sauveur.