Le royaume de Dieu

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 6, 33 et 34
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 135-136]
[Paroles d’évangile 12.1]

Le royaume des cieux est une expression dérivée, semble-t-il, de Daniel 4, 26. Son inauguration aussi est prédite en Daniel 7, 13 et 14 ; au verset 22, non seulement l’héritier de tout, mais les cohéritiers célestes, et au verset 27 le « peuple » sous tous les cieux, à qui la domination principale est donnée. Tel sera le royaume manifesté quand le Fils de l’homme viendra avec puissance et gloire ; et il y aura des choses terrestres et des célestes (Jean 3, 12). Mais Il est venu d’abord comme la grande mise à l’épreuve morale, dans l’humiliation ; et Son rejet et Sa croix l’ont élevé au-dessus de la terre par la rédemption accomplie là. Cela aussi, refusé par un peuple incrédule, a laissé la porte ouverte au mystère de ce royaume et de ses mystères, pendant que le Roi rejeté est en haut, et à l’évangile de la grâce sans discrimination, jusqu’à ce que l’Assemblée soit complète. Alors, tout Israël sera sauvé en se repentant, et la bénédiction de toutes les nations comme telles arrivera complètement.

Clairement, « le royaume des cieux » est une expression dispensationnelle propre au premier évangile, comme en contraste avec l’incrédulité des Juifs qui recherchaient uniquement un royaume terrestre. Marc et Luc utilisent l’expression « le royaume de Dieu » pour cela, et dans un sens général ; Jean exclusivement pour ce qui est réel. Mais Matthieu, pour cette même raison, quand il dit « le royaume de Dieu », n’a pas en vue le côté dispensationnel, ni dans sa manifestation future, ni dans le mystère actuel, mais la puissance de Dieu gouvernant en Christ quand Il était ici-bas, ou maintenant moralement, dans l’action de l’Esprit en ceux qui Lui appartiennent. C’est pourquoi le même terme qui est si global ailleurs, a ici cette force d’autant plus marquée, que Matthieu emploie généralement l’expression dispensationnelle.

Nous avons ici la première occurrence de cette expression ; les autres se trouvent en Matthieu 12, 28 ; 19, 24 ; 21, 31, 43, sans qu’il y ait la place d’en parler de façon plus particulière.

« Mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne soyez donc pas en souci pour le lendemain, car le lendemain sera en souci de lui-même : à chaque jour suffit sa peine ».

Tout au long de Ses discours sur la montagne, le Seigneur ne prêche pas la bonne nouvelle à ceux qui étaient perdus, mais Il instruit Ses disciples qui croyaient déjà. Les soucis terrestres sont un grand fléau et ne sont pas dignes de la foi. « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice ». Où pouvaient-ils trouver ce royaume et cette justice plus véritablement, plus clairement et plus pleinement présentés devant leur âme ? Sûrement nulle part ailleurs qu’en Lui. C’était de façon encore plus merveilleuse par l’Esprit de Dieu dans Sa puissance morale qu’en chassant les démons. « Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté » était bien au-delà de tous les miracles réunis qui ont jamais été opérés. Qui, sinon Lui, était « l’homme qui vivait de toute parole qui sortait de la bouche de Dieu », invariablement ?

Ce n’est pas non plus trop demander à ceux qui sont nés de Dieu. En effet, le principe était toujours vrai. Le peuple de l’Éternel devait être saint parce que Lui était saint. Et cela s’applique d’autant plus fortement maintenant, que nous sommes dans la relation de fils, avec la rédemption par le sang de Christ, et le don de l’Esprit. Car le royaume de Dieu n’est pas manger et boire ; ni encore l’abstinence de la viande ou du vin ; mais justice et paix et joie dans l’Esprit Saint.

En faisant du royaume de Dieu et de Sa justice notre préoccupation première, nous avons le droit de nous attendre à ce que toutes les bonnes choses nécessaires nous soient ajoutées. Car notre Dieu et Père n’oublie jamais nos besoins. S’Il est fidèle dans les choses les plus grandes et les plus profondes, Il aime à ce que nous nous confiions en Lui quant à nos moindres choses. Croyez-vous le Seigneur, que « toutes ces choses [au sujet desquelles l’incrédulité s’inquiète] nous seront données par-dessus » ? N’oublions pas la condition : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice ». Qu’est-ce qui serait davantage dû à Dieu que cela, ou plus bienséant pour nous comme Ses fils ? Le joug du Seigneur est aisé, et Son fardeau est léger.

C’est l’incrédulité, accompagnée de l’amour du monde ou des choses qui sont dans le monde, qui produit l’anxiété, les ténèbres et le doute, comme dans les Gentils qui ne connaissaient pas Dieu. Si nous Le connaissons, et la bénédiction de Son royaume, et la perfection de Sa justice, pourquoi être en souci du lendemain ? Car le lendemain, dit le Seigneur, sera en souci de lui-même. A-t-Il manqué pour nous aujourd’hui, ou dans le passé ? Quel mal nous a-t-Il jamais fait, quelles bonnes choses nous a-t-Il refusées ? À chaque jour suffit sa peine. Même si les plus dures épreuves surviennent, ne savons-nous pas que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon Son propos ?

Dites-vous, mon lecteur, que vous ne L’aimez pas, mais que vous Le redoutez à cause de vos péchés ? Alors, pourquoi ne courrez-vous pas vous réfugier en Celui qui étend vers vous Ses bras forts et pleins de grâce ? Venez à moi, crie-t-Il, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi. Il est plein de grâce et de vérité. N’est-Il pas le seul Sauveur pour un pécheur ? Que signifie la « grâce », sinon une faveur imméritée ? Vous êtes justement condamné, si vous refusez de venir à la parole de Dieu.