Les béatitudes

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 5, 3 à 12
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 8-9]
[Paroles d’évangile 11.5]

Dans ce qui est appelé le sermon sur la montagne, le Seigneur ne traite ni de la nouvelle naissance ni de la rédemption. Il s’adresse à Ses disciples qui venaient à Lui, et Il commence en déclarant qui sont les bienheureux dans le royaume. C’est une mise à l’épreuve solennelle par laquelle tout disciple peut s’éprouver lui-même.

« Bienheureux les pauvres en esprit, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux ;

Bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est eux qui seront consolés ;

Bienheureux les débonnaires, car c’est eux qui hériteront de la terre ;

Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car c’est eux qui seront rassasiés ;

Bienheureux les miséricordieux, car c’est à eux que miséricorde sera faite ;

Bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car c’est eux qui verront Dieu ;

Bienheureux ceux qui procurent la paix, car c’est eux qui seront appelés fils de Dieu ;

Bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux.

Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera, et qu’on vous persécutera, et qu’on dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux ; car on a persécuté ainsi les prophètes qui ont été avant vous ».

Telles sont les qualités, disait le Seigneur, qui convenaient au royaume. Ce ne sont pas celles de l’homme tombé, ou même non tombé. Le premier homme dans le paradis n’en avait aucune, pas plus que la race réprouvée. « Il vous faut être nés de nouveau », et même alors, que votre nouveau caractère soit formé et marqué par le Seigneur Jésus. Il n’en reconnaît aucun autre (Matt. 7, 21-23), et d’autres ne peuvent avoir affaire avec le royaume, sinon pour le jugement. Ceux-là seuls font la volonté de Son Père qui est dans les cieux. Mais le Sauveur, le Fils de Dieu, montre ailleurs le chemin infaillible pour cela, et Il est ce chemin. « À tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu » (Jean 1, 12). Qui sont-ils ? « Ceux qui croient en Son nom ». Ils sont nés de Dieu. Ils ont la vie éternelle, et peuvent chacun dire : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; — et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2, 20). Ô, croyez Celui en qui se trouve la vie qui produit toutes les qualités que Dieu apprécie ! Il n’y en a pas d’autre, à Ses yeux. Croyez, et elle est à vous maintenant ; et avec une nature mauvaise dans un monde mauvais comme c’est le cas, cette vie est indispensable ici aussi bien que pour le ciel.

Vous, mes frères, n’avez peut-être pas remarqué qu’il y a sept caractères, tous bienheureux, dans les versets 3 à 9, divisés en quatre puis trois. Quatre qualités justes sont au début, et trois qualités de grâce suivent ; et elles s’élèvent à mesure dans chaque classe, respectivement. Christ a manifesté chacune d’elles, et toutes ensemble, en perfection. Ceux qui Le suivent, L’ayant pour leur vie, doivent avoir Ses qualités reproduites et manifestées en eux.

Pauvre en esprit est la première qui est citée. C’est tout l’opposé de ce à quoi aspire l’esprit de l’homme tombé. Les formes extérieures de pauvreté ne suffisent pas. Sous cette tenue, quel orgueil peut se cacher, quelle recherche de soi, quel esprit de parti ! « Il n’en sera pas ainsi parmi vous ; mais quiconque voudra devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et quiconque voudra être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave », dans ce temps mauvais et dans ce monde rebelle. Tel fut le Fils de l’homme dans Sa vie et dans Sa mort. Il est l’exemple pour les disciples ; pour un tel, ce n’est pas une place d’honneur actuelle qui lui appartient, mais le royaume des cieux, que ce soit par la foi maintenant, ou manifesté bientôt.

Et qui était celui qui menait deuil là où Son Père était inconnu, et où Sa propre lumière et Son amour étaient méprisés ? Là aussi, les disciples marchent sur Ses traces et recherchent la consolation avec laquelle Il fut consolé, et dont Il console Lui-même.

Ensuite, comme Il était débonnaire et humble de cœur, tel doit être celui qui prend Son joug et apprend de Lui, étant assuré d’hériter de cette terre où les durs et les hautains ont actuellement leur brève part.

La dernière de celles-ci est ceux qui ont faim et soif de la justice, ce qui dénote non seulement une énergie persévérante, mais de plus, dans un désir personnel intérieur, et ils auront une jouissance qui les rassasiera dans et comme « Jésus Christ le juste ».

Après cela, nous avons les caractères plus élevés de la grâce, mais précédée de la justice. De même que Jésus était plein de grâce et de vérité, de même ceux qui Le suivent non seulement surpassent dans leur justice celle des scribes et des pharisiens, mais montrent aussi une miséricorde que ces derniers ne connaissaient pas. Et en vérité, ils trouveront miséricorde, comme ils l’ont trouvée en abondance.

À eux aussi est la pureté de cœur, et comme par la foi ils voient Dieu maintenant, ainsi Le verront-ils bientôt d’une manière supérieure aux autres (Apoc. 22, 4).

Finalement, ils sont les bienheureux qui procurent la paix, qui représentent actuellement le Dieu de paix ; et Ses fils seront appelés tels, car ils le sont.

Mais remarquez que le Seigneur révèle une béatitude supplémentaire pour chacune de ces deux grandes catégories. « Bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice » répond à la première classe des versets 3 à 6, et répète ainsi de façon appropriée la première bénédiction : « car c’est à eux qu’est le royaume des cieux ». La dernière des deux s’élève au plus haut sommet, et abandonne la formulation abstraite pour des paroles d’amour directement personnelles : « Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera, et qu’on vous persécutera, et qu’on dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous, à cause de moi ». C’était souffrir intégralement pour la grâce. « Réjouissez-vous », dit donc le Seigneur, « et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux ; car on a persécuté ainsi les prophètes qui ont été avant vous ».

Comme Christ seul est suffisant en tout maintenant pour l’homme mauvais et perdu, s’il croit, ainsi dans Son jour le pauvre en esprit possédera-t-il les vraies richesses qui demeurent. Quelle doit donc être la part de tous ceux qui Le méprisent ?