Le Seigneur avance ici au-delà de toute pensée juive, et de fait humaine, quand Il enjoint à Ses disciples la grâce patiente à l’égard de toutes sortes de maux infligés. Il est interdit de résister. Il cite, d’après la loi, le principe du talion, comme on l’appelle, ou des représailles, pour l’abandonner expressément. Ce principe était tout spécialement ouvert aux abus ; mais même quand il était appliqué avec la justice la plus stricte, constituant un frein puissant à la vindicte humaine, combien il était loin de la pensée du ciel que Christ manifestait sur la terre, et qu’Il établissait comme la seule conduite qui convienne aux fils de Son Père ! Pouvons-nous concevoir un plus grand choc pour les sentiments des Juifs ?
« Vous avez ouï qu’il a été dit : « Œil pour œil, et dent pour dent ». Mais moi, je vous dis : Ne résistez pas au mal ; mais si quelqu’un te frappe (ou va te frapper) sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre ; et à celui qui veut plaider contre toi et t’ôter ta tunique, laisse-lui encore le manteau ; et si quelqu’un veut te contraindre de faire un mille, vas-en deux avec lui ».
Sans aucun doute, le monde ne peut entrer sur un tel terrain. Pour l’homme naturel, la règle des cieux est impossible. Pourtant, c’est un thème favori, pour des personnes qui ne croient ni à la déité du Seigneur ni à Sa valeur expiatoire, de parler du sermon sur la montagne comme étant l’idéal parfait de la législation chrétienne. Ce n’est rien de plus qu’une récitation académique. Ce n’est pas non plus qu’ils aient la moindre idée de lui obéir eux-mêmes, ni qu’ils s’attendent à ce que d’autres présentent des traits de caractères aussi étrangers au monde. Si du mal leur était fait, dans leur personne ou leur propriété, comme le décrit le Seigneur, ils s’opposeraient entièrement à son application comme autorité vivante. Même des hommes pieux viennent en aide à leur incrédulité en se récriant contre la compréhension de Ses paroles telles qu’ils les lisent, et en plaidant en faveur de l’esprit plutôt que de la lettre.
Maintenant, il est vrai qu’ici comme partout ailleurs, la simple lettre ne suffit pas. On peut imiter les actes extérieurs décrits et manquer ce que le Seigneur a en vue tout au long de Son discours. L’obéissance la plus rigide à Ses paroles, pour avoir la vie et l’amour du Père, se révélerait, dans un tel cas, une loi plus rigoureuse que celle de Sinaï. Car le Seigneur commence avec les qualités spirituelles dans les siens, que l’on rechercherait en vain dans l’homme tombé, et qui comme telles caractérisent une nature divine que la grâce donne en partage au croyant. Bienheureux en effet ceux qui sont tels, comme Il le déclarait, et ce d’autant plus — non d’autant moins — quand ils étaient persécutés à cause de la justice, dans un monde d’iniquité ; et s’ils étaient injuriés et persécutés pour l’amour de Christ, ils étaient appelés à se réjouir et à tressaillir de joie, parce que leur récompense était grande dans les cieux. Que peut faire l’homme pour blesser ceux qui sont d’autant plus heureux qu’ils sont mal traités ? Le secret est qu’ils sont plus que vainqueurs par Celui qui les a aimés [Rom. 8, 37] , et qu’ils renoncent à tout mérite propre. Mais ils ont une nouvelle vie (et c’est la vie du second homme, non celle du premier), dont les marques internes étaient manifestées pratiquement, comme le Seigneur les décrit dans les versets qui débutent le sermon (Matt. 5, 1-12 ), et dont découle leur position de séparation devant les hommes (v. 13-16 ). Dans tout ce qui nous est donné là, le Seigneur élargit la loi et les prophètes, jusqu’à les surpasser entièrement au point d’avoir, comme ici, la grâce de souffrir le mal au lieu de le punir, comme la loi l’accordait.
C’est ce que Dieu avait envoyé Son Fils manifester ici-bas, et nul ne peut Le suivre pleinement. Mais souffrir pour Son nom peut être notre part, comme elle a souvent été celle de nos frères. Ainsi, tout ce qui répond de notre part à la présence de Dieu dépend de Sa mort et de Sa résurrection, comme notre pardon dépend de Son sang ; et nous sommes redevables entièrement à Sa grâce pour les deux. C’est notre devoir et notre joie de suivre et d’imiter Celui qui est en effet notre vie ; et Il est le modèle en ne résistant pas au mal.
Mais ceux qui ergotent et voudraient réduire et anéantir Ses paroles, n’ont pas honte de prétendre qu’Il n’entendait pas les signifier littéralement, parce que quand Il fut frappé au visage pour Sa réponse au souverain sacrificateur, Il répliqua calmement, tout en s’inclinant devant l’insulte. Était-ce rendre au mal la monnaie de sa pièce ? Au contraire, c’était Celui qui n’avait pas commis le péché et dans la bouche duquel il n’avait pas été trouvé de fraude [1 Pier. 2, 22] qui, alors outragé, ne rendait pas d’outrage, et quand il souffrait, ne menaçait pas [1 Pier. 2, 23] . De fait, Il présentait bien plus que l’autre joue, car ils crachèrent sur Son visage et Le souffletèrent, et Le frappèrent de leurs mains [Marc 14, 65] avec le plus grand mépris. Non ! le Seigneur céda au mal au lieu de lui résister ; et tel est le véritable appel du chrétien.
Ici, nous pouvons, le cas échéant, Le suivre dans l’esprit et dans la lettre. Comme l’homme tient à ses petits biens, le Seigneur envisage le cas, non seulement de subir une violence personnelle, mais d’être privé de ce qui s’attache à l’homme par une action de justice. À quoi donc appelle-t-Il ? « À celui qui veut plaider contre toi et t’ôter ta tunique, laisse-lui encore le manteau ». Combien vaut-il mieux perdre ses vêtements que la conformité à Christ ! L’esprit de l’injonction va plus loin qu’une joue ou que le manteau extérieur. Ce que les hommes cherchent, c’est d’échapper à toute souffrance et de tenir ferme leurs droits humains, au mépris de Ses paroles, perdant ainsi la réalité du christianisme et n’en conservant pas même l’apparence.
Il y avait une autre exigence, dans ces jours-là, dont les Juifs avaient tendance à se plaindre comme d’un fardeau intolérable. Le gouvernement impérial autorisait ses représentants, dans leurs déplacements, dans certains cas, d’exiger une participation personnelle, également avec leurs bêtes de somme. Combien les hommes sont prompts à être contrariés par ce qui, après tout, n’est pas une grande charge, et nul davantage qu’un peuple tel que les Juifs sous leurs dominateurs païens ! Le Seigneur voulait élever Ses disciples au-dessus d’une telle volonté propre. « Si quelqu’un veut te contraindre de faire un mille, vas-en deux avec lui » ! Avec quelle simplicité et quelle force Il donne aux siens un esprit qui les porte, dans une douce dignité, au-dessus des querelles du monde ! Combien indigne de Lui serait de s’en tenir à la lettre, en refusant d’aller quatre ou cinq milles, si telle était l’exigence, du fait que le Seigneur a dit : « Vas-en deux avec lui » ! La véritable pensée du Seigneur est qu’il doit volontiers dépasser ce qui était demandé. C’est la grâce dans la patience.
Quelque chose peut-il vous convaincre, mon lecteur, que vous ne pouvez être ou faire ce qui est essentiel pour entrer dans le royaume des cieux ? Il n’y a qu’un seul chemin, Christ ; et ce chemin, vous ne pouvez le trouver qu’en vous renonçant vous-mêmes. La foi et la repentance sont tout à fait inséparables. Il sauve en donnant non pas seulement la rédemption, mais une nouvelle nature divine qui hait la propre volonté, et qui aime et fait la volonté de Dieu. Vous obéissez donc selon la loi de la liberté, en contraste avec les Juifs sous la loi de la servitude.
Matthieu 5 ◊ 1 Or, voyant les foules, il monta sur la montagne ; et lorsqu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui ; ◊ 2 et ayant ouvert la bouche, il les enseignait, disant : ◊ 3 Bienheureux les pauvres en esprit, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux ; ◊ 4 bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est eux qui seront consolés ; ◊ 5 bienheureux les débonnaires, car c’est eux qui hériteront de la terre ; ◊ 6 bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car c’est eux qui seront rassasiés ; ◊ 7 bienheureux les miséricordieux, car c’est à eux que miséricorde sera faite ; ◊ 8 bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car c’est eux qui verront Dieu ; ◊ 9 bienheureux ceux qui procurent la paix, car c’est eux qui seront appelés fils de Dieu ; ◊ 10 bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux. ◊ 11 Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera, et qu’on vous persécutera, et qu’on dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous, à cause de moi. ◊ 12 Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux ; car on a persécuté ainsi les prophètes qui ont été avant vous.
◊ 13 Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel a perdu sa saveur, avec quoi sera-t-il salé ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes.
◊ 14 Vous êtes la lumière du monde : une ville située sur une montagne ne peut être cachée. ◊ 15 Aussi n’allume-t-on pas une lampe pour la mettre ensuite sous le boisseau, mais sur le pied de lampe ; et elle luit pour tous ceux qui sont dans la maison. ◊ 16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.
◊ 17 Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes : je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ; ◊ 18 car, en vérité, je vous dis : Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli. ◊ 19 Quiconque donc aura supprimé l’un de ces plus petits commandements et aura enseigné ainsi les hommes, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; et quiconque l’aura pratiqué et enseigné, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. ◊ 20 Car je vous dis que, si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux.
◊ 21 Vous avez ouï qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne tueras pas ; et quiconque tuera, sera passible du jugement ». ◊ 22 Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère légèrement contre son frère sera passible du jugement ; et quiconque dira à son frère : « Raca », sera passible [du jugement] du sanhédrin ; et quiconque dira « fou », sera passible de la géhenne du feu. ◊ 23 Si donc tu offres ton don à l’autel, et que là il te souvienne que ton frère a quelque chose contre toi, ◊ 24 laisse là ton don devant l’autel, et va d’abord, réconcilie-toi avec ton frère ; et alors viens et offre ton don. ◊ 25 Mets-toi promptement d’accord avec ta partie adverse, pendant que tu es en chemin avec elle, de peur que ta partie adverse ne te livre au juge, et que le juge ne te livre au sergent, et que tu ne sois jeté en prison ; ◊ 26 en vérité, je te dis : Tu ne sortiras point de là, jusqu’à ce que tu aies payé le dernier quadrant.
◊ 27 Vous avez ouï qu’il a été dit : « Tu ne commettras pas adultère ». ◊ 28 Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter, a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. ◊ 29 Mais si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne. ◊ 30 Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne.
◊ 31 Il a été dit aussi : « Si quelqu’un répudie sa femme, qu’il lui donne une lettre de divorce ». ◊ 32 Mais moi, je vous dis que quiconque répudiera sa femme, si ce n’est pour cause de fornication, la fait commettre adultère ; et quiconque épousera une femme répudiée, commet adultère.
◊ 33 Vous avez encore ouï qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne te parjureras pas, mais tu rendras justement au *Seigneur tes serments ». ◊ 34 Mais moi, je vous dis de ne pas jurer du tout ; ni par le ciel, car il est le trône de Dieu ; ◊ 35 ni par la terre, car elle est le marchepied de ses pieds ; ni par Jérusalem, car elle est la ville du grand Roi. ◊ 36 Tu ne jureras pas non plus par ta tête, car tu ne peux faire blanc ou noir un cheveu. ◊ 37 Mais que votre parole soit : Oui, oui ; non, non ; car ce qui est de plus vient du mal.
◊ 38 Vous avez ouï qu’il a été dit : « Œil pour œil, et dent pour dent ». ◊ 39 Mais moi, je vous dis : Ne résistez pas au mal ; mais si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre ; ◊ 40 et à celui qui veut plaider contre toi et t’ôter ta tunique, laisse-lui encore le manteau ; ◊ 41 et si quelqu’un veut te contraindre de faire un mille, vas-en deux avec lui. ◊ 42 Donne à qui te demande, et ne te détourne pas de qui veut emprunter de toi.
◊ 43 Vous avez ouï qu’il a été dit : « Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi ». ◊ 44 Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, [bénissez, et priez pour ceux qui [vous font du tort et] vous persécutent, ◊ 45 en sorte que vous soyez les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes. ◊ 46 Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous ? Les publicains même n’en font-ils pas autant ? ◊ 47 Et si vous saluez vos frères seulement, que faites-vous de plus [que les autres] ? Les nations même ne font-elles pas ainsi ? ◊ 48 Vous, soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.
1 Pierre 2 ◊ 1 Rejetant donc toute malice et toute fraude, et l’hypocrisie et l’envie, et toutes médisances, ◊ 2 désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin que vous croissiez par lui à salut, ◊ 3 si toutefois vous avez goûté que le Seigneur est bon ; ◊ 4 duquel vous approchant [comme] d’une pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse auprès de Dieu, ◊ 5 vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. ◊ 6 Parce qu’on trouve dans l’écriture : « Voici, je pose en Sion une maîtresse pierre de coin, élue, précieuse ; et celui qui croit en elle ne sera point confus ». ◊ 7 C’est donc pour vous qui croyez, qu’elle a ce prix ; mais pour les désobéissants, « la pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin », ◊ 8 « et une pierre d’achoppement et un rocher de chute », lesquels heurtent contre la parole, étant désobéissants, à quoi aussi ils ont été destinés. ◊ 9 Mais vous, vous êtes une race élue, une sacrificature royale, une nation sainte, un peuple acquis, pour que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ; ◊ 10 vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde.
◊ 11 Bien-aimés, je vous exhorte, comme forains et étrangers, à vous abstenir des convoitises charnelles, lesquelles font la guerre à l’âme, ◊ 12 ayant une conduite honnête parmi les nations, afin que, quant aux choses dans lesquelles ils médisent de vous comme de gens qui font le mal, ils glorifient Dieu au jour de la visitation, à cause de vos bonnes œuvres qu’ils observent.
◊ 13 Soyez donc soumis à tout ordre humain pour l’amour du Seigneur, soit au roi comme étant au-dessus de tous, ◊ 14 soit aux gouverneurs comme à ceux qui sont envoyés de sa part pour punir ceux qui font le mal et pour louer ceux qui font le bien ; ◊ 15 car c’est ici la volonté de Dieu, qu’en faisant le bien vous fermiez la bouche à l’ignorance des hommes dépourvus de sens, ◊ 16 comme libres, et non comme ayant la liberté pour voile de la méchanceté, mais comme esclaves de Dieu. ◊ 17 Honorez tous les hommes ; aimez tous les frères ; craignez Dieu ; honorez le roi.
◊ 18 Vous, domestiques, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont fâcheux ; ◊ 19 car c’est une chose digne de louange, si quelqu’un, par conscience envers Dieu, supporte des afflictions, souffrant injustement. ◊ 20 Car quelle gloire y a-t-il, si, souffletés pour avoir mal fait, vous l’endurez ? mais si, en faisant le bien, vous souffrez, et que vous l’enduriez, cela est digne de louange devant Dieu, ◊ 21 car c’est à cela que vous avez été appelés ; car aussi Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, ◊ 22 « lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude » ; ◊ 23 qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement ; ◊ 24 qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés, nous vivions à la justice ; « par la meurtrissure duquel vous avez été guéris » ; ◊ 25 car vous étiez errants comme des brebis, mais maintenant vous êtes retournés au berger et au surveillant de vos âmes.
Marc 14 ◊ 1 Or, deux jours après, c’était la Pâque et les Pains sans levain. Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient se saisir de lui par ruse, et le faire mourir ; ◊ 2 car ils disaient : Non pas pendant la fête, de peur qu’il n’y ait du tumulte parmi le peuple.
◊ 3 Et comme il était à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, et qu’il était à table, une femme vint, ayant un vase d’albâtre [plein] d’un parfum de nard pur et de grand prix ; et, ayant brisé le vase, elle le répandit sur sa tête. ◊ 4 Et quelques-uns étaient [là], qui s’indignaient en eux-mêmes et disaient : À quoi bon la perte de ce parfum ? ◊ 5 Car ce parfum aurait pu être vendu plus de trois cents deniers, et être donné aux pauvres ; et ils la reprenaient vivement. ◊ 6 Mais Jésus dit : Laissez-la ; pourquoi lui donnez-vous du déplaisir ? Elle a fait une bonne œuvre envers moi ; ◊ 7 car vous avez toujours les pauvres avec vous, et quand vous voudrez, vous pourrez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m’avez pas toujours. ◊ 8 Ce qui était en son pouvoir, elle l’a fait ; elle a anticipé [le moment] d’oindre mon corps pour ma sépulture. ◊ 9 Et en vérité, je vous dis : en quelque lieu que cet évangile soit prêché dans le monde entier, on parlera aussi de ce que cette femme a fait, en mémoire d’elle.
◊ 10 Et Judas Iscariote, l’un des douze, s’en alla vers les principaux sacrificateurs pour le leur livrer ; ◊ 11 et ceux-ci, l’ayant entendu, s’en réjouirent et promirent de lui donner de l’argent ; et il cherchait comment il le livrerait commodément.
◊ 12 Et le premier jour des pains sans levain, lorsqu’on sacrifiait la pâque, ses disciples lui disent : Où veux-tu que nous allions préparer [ce qu’il faut], afin que tu manges la pâque ? ◊ 13 Et il envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez à la ville ; et un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre ; suivez-le. ◊ 14 Et où qu’il entre, dites au maître de la maison : Le maître dit : Où est mon logis où je mangerai la pâque avec mes disciples ? ◊ 15 Et lui vous montrera une grande chambre garnie, toute prête ; apprêtez-nous là [ce qu’il faut]. ◊ 16 Et ses disciples s’en allèrent et entrèrent dans la ville, et trouvèrent [tout] comme il leur avait dit ; et ils apprêtèrent la pâque.
◊ 17 Et le soir étant venu, il vient avec les douze. ◊ 18 Et comme ils étaient à table et qu’ils mangeaient, Jésus dit : En vérité, je vous dis que l’un d’entre vous qui mange avec moi, me livrera. ◊ 19 Et ils commencèrent à s’attrister et à lui dire l’un après l’autre : Est-ce moi ? Et un autre : Est-ce moi ? ◊ 20 Mais répondant, il leur dit : C’est l’un d’entre les douze qui trempe avec moi au plat. ◊ 21 Le fils de l’homme s’en va, selon qu’il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme par qui le fils de l’homme est livré ! Il eût été bon pour cet homme-là qu’il ne fût pas né.
◊ 22 Et comme ils mangeaient, Jésus, ayant pris un pain [et] ayant béni, le rompit et le leur donna, et dit : Prenez ; ceci est mon corps. ◊ 23 Et ayant pris la coupe [et] ayant rendu grâces, il la leur donna ; et ils en burent tous. ◊ 24 Et il leur dit : Ceci est mon sang, le [sang] de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs. ◊ 25 En vérité, je vous dis que je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu. ◊ 26 Et ayant chanté une hymne, ils sortirent [et s’en allèrent] à la montagne des Oliviers.
◊ 27 Et Jésus leur dit : Vous serez tous scandalisés ; car il est écrit : « Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées » ; ◊ 28 mais après que je serai ressuscité, j’irai devant vous en Galilée. ◊ 29 Et Pierre lui dit : Si même tous étaient scandalisés, je ne le serai pourtant pas, moi. ◊ 30 Et Jésus lui dit : En vérité, je te dis qu’aujourd’hui, cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté deux fois, toi, tu me renieras trois fois. ◊ 31 Mais [Pierre disait encore plus fortement : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et ils dirent tous aussi la même chose.
◊ 32 Et ils viennent en un lieu dont le nom était Gethsémané. Et il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici, jusqu’à ce que j’aie prié. ◊ 33 Et il prend avec lui Pierre et Jacques et Jean ; et il commença à être saisi d’effroi et fort angoissé. ◊ 34 Et il leur dit : Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort ; demeurez ici et veillez. ◊ 35 Et s’en allant un peu plus avant, il se jeta contre terre, et il priait que, s’il était possible, l’heure passât loin de lui. ◊ 36 Et il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; fais passer cette coupe loin de moi ; toutefois non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! ◊ 37 Et il vient, et les trouve dormant ; et il dit à Pierre : Simon, tu dors ? Tu n’as pu veiller une heure ? ◊ 38 Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible. ◊ 39 Et il s’en alla de nouveau, et il pria, disant les mêmes paroles. ◊ 40 Et s’en étant retourné, il les trouva de nouveau dormant (car leurs yeux étaient appesantis) ; et ils ne savaient que lui répondre. ◊ 41 Et il vient pour la troisième fois et leur dit : Dormez dorénavant et reposez-vous ; il suffit, l’heure est venue ; voici, le fils de l’homme est livré entre les mains des pécheurs. ◊ 42 Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s’est approché.
◊ 43 Et aussitôt, comme il parlait encore, Judas, l’un des douze, se trouve là, et avec lui une grande foule avec des épées et des bâtons, de la part des principaux sacrificateurs et des scribes et des anciens. ◊ 44 Et celui qui le livrait leur avait donné un signe, disant : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le, et emmenez-le sûrement. ◊ 45 Et quand il fut venu, aussitôt s’approchant de lui, il dit : Rabbi, Rabbi ! et il le baisa avec empressement. ◊ 46 Et ils mirent les mains sur lui et se saisirent de lui. ◊ 47 Et l’un de ceux qui étaient là présents, ayant tiré l’épée, frappa l’esclave du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille. ◊ 48 Et Jésus, répondant, leur dit : Êtes-vous sortis comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre ? ◊ 49 J’étais tous les jours avec vous, enseignant dans le temple, et vous ne vous êtes pas saisis de moi ; mais c’est afin que les écritures soient accomplies. ◊ 50 Et tous le laissèrent et s’enfuirent. ◊ 51 Et un certain jeune homme le suivit, enveloppé d’une toile de fin lin sur le corps nu ; et ils le saisissent ; ◊ 52 et, abandonnant la toile de fin lin, il leur échappa tout nu.
◊ 53 Et ils amenèrent Jésus au souverain sacrificateur ; et tous les principaux sacrificateurs et les anciens et les scribes s’assemblent auprès de lui. ◊ 54 Et Pierre le suivit de loin, jusque dans l’intérieur du palais du souverain sacrificateur, et il s’assit avec les huissiers, et se chauffait près du feu.
◊ 55 Or les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient [quelque] témoignage contre Jésus, pour le faire mourir ; et ils n’en trouvaient point. ◊ 56 Car plusieurs portaient de faux témoignages contre lui ; et les témoignages ne s’accordaient pas. ◊ 57 Et quelques-uns s’élevèrent et portèrent un faux témoignage contre lui, disant : ◊ 58 Nous l’avons entendu disant : Moi, je détruirai ce temple qui est fait de main, et en trois jours j’en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main. ◊ 59 Et ainsi non plus leur témoignage ne s’accordait pas. ◊ 60 Et le souverain sacrificateur, se levant devant tous, interrogea Jésus, disant : Ne réponds-tu rien ? De quoi ceux-ci témoignent-ils contre toi ? ◊ 61 Et il garda le silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l’interrogea encore, et lui dit : Toi, tu es le Christ, le Fils du Béni ? ◊ 62 Et Jésus dit : Je le suis ; et vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la puissance, et venant avec les nuées du ciel. ◊ 63 Et le souverain sacrificateur, ayant déchiré ses vêtements, dit : Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? ◊ 64 Vous avez ouï le blasphème : que vous en semble ? Et tous le condamnèrent comme méritant la mort. ◊ 65 Et quelques-uns se mirent à cracher contre lui, et à lui couvrir le visage, et à lui donner des soufflets, et à lui dire : Prophétise. Et les huissiers le frappaient de leurs mains.
◊ 66 Et comme Pierre était en bas, dans la cour, une des servantes du souverain sacrificateur vient, ◊ 67 et, apercevant Pierre qui se chauffait, elle le regarda et dit : Et toi, tu étais avec le Nazarénien Jésus. ◊ 68 Et il le nia, disant : Je ne sais ni n’entends ce que tu dis. Et il sortit dehors dans le vestibule ; et le coq chanta. ◊ 69 Et la servante, l’apercevant encore, se mit à dire à ceux qui étaient là : Celui-ci est de ces gens-là. ◊ 70 Et il le nia de nouveau. Et encore un peu après, ceux qui étaient là présents dirent à Pierre : Certainement tu es de ces gens-là ; car aussi tu es Galiléen. ◊ 71 Et il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. ◊ 72 Et le coq chanta pour la seconde fois. Et Pierre se ressouvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y pensant, il pleura.
Romains 8 ◊ 1 Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus ; ◊ 2 car la loi de l’Esprit de vie dans le christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort ; ◊ 3 car ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour [le] péché, a condamné le péché dans la chair, ◊ 4 afin que la juste exigence de la loi fût accomplie en nous, qui ne marchons pas selon [la] chair, mais selon [l’]Esprit. ◊ 5 Car ceux qui sont selon [la] chair ont leurs pensées aux choses de la chair ; mais ceux qui sont selon [l’]Esprit, aux choses de l’Esprit ; ◊ 6 car la pensée de la chair est [la] mort ; mais la pensée de l’Esprit, vie et paix ; ◊ 7 — parce que la pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas. ◊ 8 Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. ◊ 9 Or vous n’êtes pas dans [la] chair, mais dans [l’]Esprit, si du moins [l’]Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu’un n’a pas [l’]Esprit de Christ, celui-là n’est pas de lui. ◊ 10 Mais si Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché, mais l’Esprit est vie à cause de [la] justice. ◊ 11 Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera vos corps mortels aussi, à cause de son Esprit qui habite en vous.
◊ 12 Ainsi donc, frères, nous sommes débiteurs, non pas à la chair pour vivre selon [la] chair ; ◊ 13 car si vous vivez selon [la] chair, vous mourrez ; mais si par [l’]Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. ◊ 14 Car tous ceux qui sont conduits par [l’]Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. ◊ 15 Car vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être derechef dans la crainte, mais vous avez reçu [l’]Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba, Père ! ◊ 16 L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu ; ◊ 17 et si [nous sommes] enfants, [nous sommes] aussi héritiers ; héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ ; si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui.
◊ 18 Car j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes [d’être comparées] avec la gloire à venir qui doit nous être révélée. ◊ 19 Car la vive attente de la création attend la révélation des fils de Dieu. ◊ 20 Car la création a été assujettie à la vanité (non de sa volonté, mais à cause de celui qui l’a assujettie), ◊ 21 dans l’espérance que la création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour [jouir de] la liberté de la gloire des enfants de Dieu. ◊ 22 Car nous savons que toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu’à maintenant ; ◊ 23 et non seulement [elle], mais nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi, nous soupirons en nous-mêmes, attendant l’adoption, la délivrance de notre corps. ◊ 24 Car nous avons été sauvés en espérance : or une espérance qu’on voit n’est pas une espérance ; car ce que quelqu’un voit, pourquoi aussi l’espère-t-il ? ◊ 25 Mais si ce que nous ne voyons pas, nous l’espérons, nous l’attendons avec patience. ◊ 26 De même aussi l’Esprit nous est en aide dans notre infirmité ; car nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient ; mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; ◊ 27 — et celui qui sonde les cœurs sait quelle est la pensée de l’Esprit, car il intercède pour les saints, selon Dieu ; ◊ 28 — mais nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon [son] propos. ◊ 29 Car ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères. ◊ 30 Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.
◊ 31 Que dirons-nous donc à ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ◊ 32 Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? ◊ 33 Qui intentera accusation contre des élus de Dieu ? — C’est Dieu qui justifie ; ◊ 34 qui est celui qui condamne ? — C’est Christ qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ; ◊ 35 qui est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ ? Tribulation, ou détresse, ou persécution, ou famine, ou nudité, ou péril, ou épée ? ◊ 36 Selon qu’il est écrit : « Pour l’amour de toi, nous sommes mis à mort tout le jour ; nous avons été estimés comme des brebis de tuerie ». ◊ 37 Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. ◊ 38 Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, ◊ 39 ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le christ Jésus, notre Seigneur.