Ne soyez pas en souci

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 6, 25 à 32
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 121-122]
[Paroles d’évangile 11.12]

Comme le Seigneur exhorte les siens à amasser des trésors pour eux-mêmes, non pas sur la terre, mais dans le ciel, Il leur interdit donc de s’inquiéter quant à leur vie ici-bas, comme Son serviteur le faisait à l’égard de toutes choses. Il élève nos yeux au-dessus du présent qui se voit, vers les choses invisibles et éternelles, d’où Il était venu et où Il allait, tout comme Il viendra nous prendre bientôt. Ici, Il s’occupe du cœur du croyant, et du piège de chercher à servir Dieu et Mammon, ce qu’Il a déclaré être moralement impossible.

« C’est pourquoi je vous dis : Ne soyez pas en souci pour votre vie, de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus : la vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez aux oiseaux du ciel : ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’assemblent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup mieux qu’eux ? Et qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille ? Et pourquoi êtes-vous en souci du vêtement ? Étudiez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que, même Salomon dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Et si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs qui est aujourd’hui, et qui demain est jetée dans le four, ne vous vêtira-t-il pas beaucoup plutôt, gens de petite foi ? Ne soyez donc pas en souci, disant : Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous ? ou de quoi serons-nous vêtus ? car les nations recherchent toutes ces choses ; car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses » (v. 25-32).

Le souci à l’égard des choses nécessaires pour la vie présente est naturel. Les nations de la terre recherchent toutes ces choses. Elles n’ont aucune foi en Dieu, ce que les Juifs professaient hautement, mais reniaient en pratique. Mais les disciples avaient le nom du Père céleste placé maintenant devant eux comme Celui qui est parfait en grâce, faisant briller Son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoyant la pluie sur les justes et sur les injustes. Combien c’est vrai ! Pourtant, qui l’avait affirmé comme un principe de vie, sinon le Seigneur sur la terre, qui l’avait aussi présenté comme un modèle pour les siens, en pratique, afin qu’ils soient en effet enfants ? Une doctrine étonnante, en particulier pour ceux qui, comme eux, avaient été élevés dans les idées légales des Juifs. Ainsi leur justice, que ce soient les aumônes, la prière ou le jeûne, devait être non pas devant les hommes, mais devant leur Père qui voit dans le secret.

Le nom de leur Père faisait du souci quant aux besoins de la terre et du corps, une incongruité douloureuse, et en particulier quant à la nature de la provision. De Sa part, les oiseaux leur lisent une leçon, et les lis une autre. Il nourrit chaque créature éphémère, Il donne à la fleur passagère sa beauté. Combien plus prendra-t-Il soin de Ses enfants ! C’était un appel touchant et apportant avec lui à chaque croyant la conviction d’une irrésistible vérité. Ils étaient, ils sont, appelés à croire à Sa bonté qui les entretient. Il n’a jamais manqué dans Son amour : ils ne devaient pas manquer de se reposer sur lui et de compter dessus jour après jour. S’ils étaient éprouvés à cet égard, qu’ils ne doutent pas que c’est pour leur bien. Il est impossible que Dieu mente. Doivent-ils douter de l’amour de Celui que le Seigneur révèle comme leur Père ? Celui qui entoure les moindres objets de Ses soins, agira d’une manière digne de Son amour pour ceux qui sont les plus rapprochés de Lui.

Le Seigneur ne leur épargne pas non plus la preuve humiliante du peu d’utilité de l’anxiété de l’homme. « Qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille ? ». C’était une très petite chose, même si certains la considéraient comme un très grand ajout. Et combien l’homme est impuissant, même pour cela ! Pourquoi donc être en souci quant à un vêtement ? L’herbe des champs reprend la vanité d’un enfant de Dieu ; car en attirant leur attention sur les lis, le Seigneur indique le côté moral par le simple fait que Dieu revêtait mêmes ces créatures éphémères, inférieures dans l’échelle aux oiseaux, d’une beauté bien supérieure à la parure de Salomon dans toute sa gloire.

Ne soyez donc pas en souci, disant : Que mangerons-nous ? ou, que boirons-nous ? ou, de quoi serons-nous vêtus ? Ici, le Seigneur met en avant deux considérations auxquelles nous ferions bien de prendre garde. L’une est de nous mettre en garde contre le fait de partager l’incrédulité de ceux qui ne connaissent même pas Dieu. Combien il est compromettant de partager les pensées et les sentiments des Gentils ! « Car les nations recherchent toutes ces choses ». L’autre est de rassurer le cœur qui doute. « Car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses ». « Pas un seul passereau ne tombe en terre, sans votre Père. Et pour vous, les cheveux même de votre tête sont tous comptés » (Matt. 10, 29-30).

Maintenant, vous qui lisez ces lignes, êtes-vous un enfant de Dieu par grâce ? Ne croyez pas ceux qui disent que toute l’humanité est telle. Ils nient la chute ; ils ignorent le péché ; ils s’opposent au témoignage solennel de l’Écriture que, quelque favorisés par des privilèges que nous soyons, nous sommes par nature des enfants de colère, comme aussi les autres (Éph. 2, 3). Ne croyez pas d’autres qui disent que le baptême vivifie ceux qui sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés. Christ vivifie par la foi en Sa Parole et par l’opération de l’Esprit. Il est la vie, tout comme Il est le chemin et la vérité. Vous avez Ses paroles, non seulement pour instruire les siens, mais aussi pour montrer comment les morts vivront, et auront la vie éternelle ; car c’est ce qu’Il donne à ceux qui croient. « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit en moi, a la vie éternelle » (Jean 6, 47). Pourquoi s’étonner ? N’est-Il pas le Fils, le Je suis ? « Qui croit au Fils a la vie éternelle (ou, à toujours) ; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3, 36). Ô pécheur, prenez garde que ce ne soit votre part.