Simple profession

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 7, 21 à 23
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 213-214]
[Paroles d’évangile 12.6]

Le Seigneur lance ici un avertissement des plus salutaires, auquel donnent occasion les nouvelles choses du royaume. Car tandis que la vérité venue par Lui est aussi précieuse que caractéristique, par la force des choses, elle laisse la porte ouverte à l’activité intellectuelle et à une fausse profession, d’une manière qui ne pouvait pas s’appliquer à Israël sous la loi. « Or nous savons que tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous (ou, dans) la loi ». La vérité, Christ, à Sa venue dans le monde qui ne L’a pas connu, a jeté sa lumière sur tout homme, et place tous ceux qui la reçoivent sous une grande responsabilité directe. Mais il est aussi possible d’être abusé largement et de diverses façons par une fausse prétention, plus ou moins volontaire, quoique toujours inexcusable.

C’est à quoi le Seigneur répond dans ces versets avec une clarté et une solennité catégoriques.

« Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? Et alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité » (Matt. 7, 21-23).

Le sens d’entrer dans le royaume des cieux ici se rapporte à son état glorieux, non seulement du fait de « en ce jour-là » dans le verset suivant, mais par l’application qu’en fait le Seigneur en Matthieu 8, 11, où ses citoyens s’y assiéront avec Abraham et Isaac et Jacob. C’est très important de le noter ; parce que Son rejet (qui allait bientôt commencer à apparaître) introduisait ses « mystères » comme en Matthieu 13, pendant lesquels Il est assis en haut sur le trône du Père, et le royaume s’applique à l’état anormal, comme dans le champ, ou le monde, dans lequel Il a semé du froment et le diable de l’ivraie, pour ruiner l’ensemble. C’est le mélange actuel de la chrétienté, tandis que le Seigneur est absent en haut, pendant lequel n’importe qui peut dire « Seigneur » en vain, et pendant lequel le froment et l’ivraie croissent ensemble jusqu’au temps de la moisson, et que la gloire vienne par le jugement.

La chose essentielle est de faire la volonté de Son Père que Christ avait révélé. Comme Il le dit en Jean 5, 24, où il était question de la vie éternelle : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ». Ce sont les personnes qui, ayant fait les bonnes œuvres comme possédant la vie maintenant, ressuscitent pour la résurrection de vie (v. 28). La parole du Seigneur ici est également péremptoire. Aucune profession sans que le cours de la vie y corresponde ne peut suffire ; rien de moins ou d’autre que de faire la volonté de Son Père céleste. Et qui est ainsi capable de le révéler, sinon le Fils, qui a laissé beaucoup de choses (comme Il nous le dit en Jean 16, 12-13), alors au-delà de l’entendement, pour que le Saint Esprit les annonce quand Il serait venu ?

Il est clair que, comme dans tout le discours, il n’est pas dit un mot de la nouvelle naissance, encore moins de la rédemption. Le Seigneur ne prêche pas ici aux pécheurs la manière selon laquelle ils devaient être sauvés ; Il enseigne Ses disciples sur comment marcher devant le Père qui est dans les cieux. Comment considère-t-Il cette profession vague et innombrable, qui est une parodie du christianisme, quoiqu’elle soit actuellement si populaire, d’un côté par ses cérémonies théâtrales, ses spectacles tapageurs et ses fables religieuses, et d’un autre côté par ses appels à l’intelligence et à l’imagination par l’éloquence ou le raisonnement ? Il peut y avoir un semblant de dévotion et un zèle abondant ; mais sans une foi vivante en Christ, Dieu n’est pas connu et le moi n’est pas jugé. Le Seigneur insiste sur la vraie obéissance.

Ô mon compagnon pécheur, comment pouvez-vous obéir à une norme bien plus exigeante que celle de la loi, tant que vous êtes mort dans vos fautes et dans vos péchés ? N’êtes-vous pas par nature enfant de colère (Éph. 2) ? Car nous sommes sauvés (et personne d’autre), comme l’ajoute l’apôtre, par la grâce par la foi. Un rite est complètement insuffisant. Et la foi est le don de Dieu ; elle n’est pas des œuvres, comme le prétendent les hommes irréfléchis : autrement, l’homme pourrait se glorifier, et il le ferait. La parole est certaine, et digne de toute acceptation, que le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs (1 Tim. 1, 15). Oh, repentez-vous donc et croyez l’évangile.

Combien important est l’avertissement du Seigneur ! « Plusieurs me diront en ce jour-là (et il est tout proche) : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? Et alors je leur déclarerai (non pas, vous ne m’avez pas même connu, mais) : Je ne vous ai jamais connus ». Comparez avec Hébreux 6, 4 à 8. Aucun don ou pouvoir n’est un signe de la vie éternelle, pas même le don édifiant de prophétiser. Un homme pourrait être un apôtre de Christ, et pas un enfant de Dieu. « Il vous faut être nés de nouveau », engendrés par la parole de la vérité, ce que ne fut jamais Judas. Extérieurement proche, il était en réalité fort éloigné, non seulement un étranger dans son cœur, mais un ennemi. Et ainsi, nous lisons ici de multitudes qui ne sont pas comme Judas, séduites aussi bien que séductrices : « Alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ».

Il en est en effet ainsi, et il faut qu’il en soit ainsi, là où les hommes jouissent des plus grands privilèges extérieurs, et restent sans la foi opérant par l’amour. Mais c’est par la foi, non pas basée sur des preuves, ni sur la tradition, ni dépendant d’un sacrificateur mourant ou d’une ordonnance morte ou d’une église auto-proclamée, mais donnée par la grâce de Dieu, que vous pouvez devenir enfant de Dieu et esclave de Christ, quoique tout aussi sûrement un membre de Son corps. C’est seulement ainsi que vous pourrez marcher dans l’obéissance à la parole et à la volonté du Père, jusqu’à ce que Christ vienne ou que vous partiez pour être avec Lui, attendant avec Lui aussi bien que pour Lui jusqu’alors.

Et ceux qui ne croient pas ainsi, quelles que soient leurs affirmations maintenant, quelle que soit leur prétention à l’ordre, au service, à la puissance ou à l’autorité, devront assurément entendre, en ce jour, la juste et irrévocable sentence : « Retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité ». Que la grâce opère et vainque maintenant, donnant une oreille pour entendre la voix de Jésus pour le salut de l’âme, et délivrant de la tromperie que le baptême vivifie les âmes, ou les exempte de la condition d’être perdus et du besoin d’être nées de nouveau.