Le lendemain

Matthieu 6, 34
Traduit de l’anglais
W. Kelly

Il y a une autre crainte qui est susceptible de causer du trouble, l’anticipation des épreuves du lendemain. Combien le cœur est fertile à créer des difficultés et à oublier notre Père comme une véritable et constante ressource !

« Ne soyez donc pas en souci pour le lendemain, car le lendemain sera en souci de lui-même : à chaque jour [suffit] sa peine ».

Le lendemain est dans les mains de Dieu, non dans les nôtres. Et Il nous donne la position de fils, aussi bien que d’enfants, sur un terrain plus ferme qu’il ne pouvait l’être avant, même quand le Seigneur s’adressait à Ses disciples comme ici. Comme Il le disait au Père avant Ses souffrances, « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître » [Jean 17, 26] ; ainsi aussi fit-Il de la manière la plus complète dans Son message transmis par Marie de Magdala : « Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » [Jean 20, 17]. La relation reposait maintenant sur le fondement assuré de Sa mort et de Sa résurrection, dans lequel leurs péchés étaient effacés, et eux-mêmes placés dans la même proximité avec Son Père et Son Dieu, que Lui-même, le premier-né entre plusieurs frères [Rom. 8, 29].

La seule affreuse difficulté, le péché, a non seulement été ôtée par Sa croix, pour le croyant, mais est devenue, dans Sa mort, l’occasion de glorifier Dieu comme Il ne l’avait jamais été et n’aura jamais besoin de l’être de nouveau. Son amour et la haine de l’homme se sont rencontrés là, pour le triomphe du bien sur le mal, pour la foi, comme il sera visible quand Christ prendra Sa grande puissance et régnera aux yeux de tous. Là, Satan a été vaincu pour la foi, alors qu’il semblait à l’œil naturel être le vainqueur absolu. Là, non seulement le monde extérieur, mais encore davantage le monde religieux, ont exposé leur injustice pleine de haine et leur infamie totale, pour la foi. Là, les disciples mêmes se sont montrés pires que rien. Là, le seul Juste a souffert jusqu’à l’extrême, afin que Dieu puisse être juste et puisse justifier tous ceux qui croient, et que la grâce puisse envoyer la bonne nouvelle même à tous ceux qui ne croient pas. Car par là, Dieu revêt de la plus belle robe le fils prodigue coupable, ruiné et en haillons, qui se tourne vers Lui par la foi dans le nom, le nom de Jésus.

Ainsi, l’œuvre de Christ, et l’habitation actuelle du Saint Esprit qui en est la conséquence, établit la nouvelle relation dans la lumière la plus brillante et sur l’assise la plus solide que jamais Dieu puisse lui donner, en Christ. Oh, quelle dépendance de Lui convient à ceux qui se savent ainsi bénis ! Quelle confiance en Son amour pour nous, aujourd’hui et pour jamais ! Pourquoi donc s’inquiéter le moins du monde pour demain ?

Que les hommes du monde soient perturbés est naturel. Ils ne connaissent pas Dieu. Encore moins crient-ils : Abba, Père. Leur satisfaction se trouve dans leur substance, leur position, leur plaisir. Leur malaise vient de ce que tout, dans cette vie, est dans un équilibre précaire, entre leurs semblables en qui ils ne peuvent avoir confiance, une vie aussi incertaine que le vent, et un Dieu qu’ils redoutent comme leur Juge, et avec de bonnes raisons, tels qu’ils sont.

Mais l’enfant de Dieu, pourquoi laisserait-il cours à l’anxiété au sujet du lendemain ? Il lui est accordé de Sa part une heureuse hardiesse et un amour assuré de la part de son Père, pour faire Sa volonté aujourd’hui, quelle que soit l’épreuve. Dieu est également au-dessus de l’anxiété pour le lendemain, qu’il peut rejeter sur Lui, si elle survient. À chaque jour suffit sa peine. Christ est Celui qui porte nos fardeaux. Par Lui, nous sommes plus que vainqueurs [Rom. 8, 37]. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? [Rom. 8, 31]

Certains de ceux qui lisent ces paroles sont peut-être encore dans leurs péchés, et ne sont pas réconciliés avec Dieu. Si vous ne pouvez pas être pris en compte dans un avertissement pour les croyants, vous êtes particulièrement en danger de remettre à demain l’appel de l’évangile que Dieu vous adresse aujourd’hui. « Voici, c’est maintenant le temps agréable ; voici, c’est maintenant le jour du salut » [2 Cor. 6, 2]. Attendre ne fera qu’augmenter vos péchés, et endurcira votre cœur pour résister à l’Esprit face au danger imminent qui vous menace. Ne soyez pas comme l’enfant vilain et stupide, si prompt à dire : Je ne le referai plus ; je serai bon demain. Soyez honnête avec Dieu aujourd’hui, et reconnaissez le péché, et vous-même comme un pécheur tout du long de votre vie, et confessez le Seigneur Jésus, le seul Sauveur, en comptant sur la grâce de Dieu pour vous sauver en Son nom. Combien ont remis à un lendemain qui n’est jamais arrivé ! Il est si dangereux de ne pas reconnaître les péchés aujourd’hui, devant Celui qui attend pour user de grâce [És. 30, 18], et qui peut garder aussi fidèlement qu’Il pardonne.