Les lis des champs

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 6, 28 à 30
W. Kelly

[Bible Treasury N5 p. 181-182]
[Paroles d’évangile 14.4]

Après les oiseaux des cieux aux versets 26 et 27, le Seigneur se tourne vers les lis des champs aux versets 28 à 30 : une leçon contre l’inquiétude, la première dans le manger et le boire, la seconde dans le vêtement. De façon notoire, cela comprend les deux branches de la vie ordinaire, qui éprouvent tant les masses, non de l’humanité seulement, mais des disciples, à qui Il s’adresse par Son enseignement sur la montagne. Ses disciples ne devaient pas oublier ou se défier de leur Père céleste par de tels doutes envers Ses soins d’amour quant à leurs besoins journaliers.

« Et pourquoi êtes-vous en souci du vêtement ? Étudiez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que, même Salomon dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Et si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs qui est aujourd’hui, et qui demain est jetée dans le four, ne vous [vêtira-t-il] pas beaucoup plutôt, gens de petite foi ? »

Ici, comme Il fait référence, non aux oiseaux, mais aux fleurs, Il ne parle pas de semer ou de récolter ou de stocker, mais de travailler et filer : Dieu prend soin des oiseaux sans les uns, et des lis sans les autres. Ses enfants n’étaient-ils pas beaucoup plus précieux pour leur Père céleste que les uns ou les autres ? Non seulement ils étaient la race de Dieu, comme l’est toute l’humanité en général, mais Ses enfants par grâce par la foi. Ce n’est pas que semer ou récolter, travailler ou filer, ne soient pas pour eux un devoir, s’ils doivent subvenir à leurs besoins et à ceux de leur maison, et peuvent gagner leur vie par ces travaux plus facilement qu’autrement. Même dans un monde sans chute, l’Éternel plaça Adam qu’Il avait formé dans le jardin d’Éden, pour le cultiver et le garder, quand il n’y avait personne à embaucher pour le travail nécessaire, et que lui-même pouvait y employer avec bonheur ses propres mains.

Le péché a amené un triste changement, non seulement pour l’âme et le corps de l’homme, mais pour le sol même qu’il foulait, comme l’Écriture nous le dit clairement. Ce n’était plus désormais un travail facile et agréable, mais il devait en manger dans le labeur ou la peine tous les jours de sa vie. Et ce n’est pas étonnant ; car il devait lui faire pousser des ronces et des épines, qui ne seraient surmontées que par la sueur de son visage, afin de manger du pain. Si la propre volonté se rebelle contre l’aiguillon, cela ne fait qu’aggraver le cas ; si le joug (et il n’est pas ici pénible) est accepté, c’est d’autant mieux pour les hommes qui murmurent. Il n’y a pas de délivrance de la culpabilité et du péché, sinon par la foi en Christ, duquel le Saint Esprit rend témoignage, et par lequel Il donne la puissance au croyant. Mais pour les enfants non encore convertis, comme pour les adultes dans le même état, l’occupation est une aide miséricordieuse contre les dangers de l’oisiveté et de l’assouvissement des désirs et des passions. Même pour le fidèle, c’est une bonne chose, car refuser de travailler quand on est sans ressource, est mauvais ; à tel point, que l’apôtre pose sèchement, que si un homme n’aime pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Cette prescription, dûment administrée, se révèlera être en général un remède salutaire et sans faille.

De tels paresseux, souvent enclins aussi à être fouineurs, sont relativement rares ; mais il n’en est pas de même de ceux qui se préoccupent de leurs vêtements. Quoi ! après être né de Dieu, et ayant maintenant la rédemption aussi bien que la vie éternelle, et le Saint Esprit pour se charger de chacun de nos besoins et de chacune de nos difficultés, non seulement le Seigneur intercédant pour nous, mais le Père bénissant, Lui qui a envoyé Son Fils unique à et pour nous, quand nous n’avions rien que des péchés ? Et des âmes si favorisées se préoccupent peut-être des vêtements, et même de beaux vêtements, au-delà de ce qui convient à un homme, une femme ou un enfant chrétien ?