Votre Père céleste sait

Matthieu 6, 31-32
Traduit de l’anglais
W. Kelly

Combien la réprimande du Seigneur quant au souci des choses terrestres, est salutaire, directe et complète.

« Ne soyez donc pas en souci, disant : Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous ? ou de quoi serons-nous vêtus ? car les nations recherchent toutes ces choses ; car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses » (v. 31, 32).

Comme le Seigneur a commencé, ainsi Il a terminé Son enseignement aux saints contre l’anxiété dans la vie terrestre. Il présente dans ce but la banalité du quotidien et du vêtement. Il ajoute les oiseaux du ciel, témoins de la provision généreuse sans préoccupation, et la splendeur inégalée des lis des champs, comme un reproche aux vains efforts perturbants pour paraître. Le sens et les termes des versets 25, 31 sont semblables, en substance, mais dans le dernier, Il remplace « vous » et « votre » par l’expression « nous », plus tendre et plus familiale. Chacun est tel qu’il doit l’être, et tous deux rendent Sa parole seulement plus touchante de même que plus complète.

Les pauvres quant au monde sont habituellement chargés et accablés sur ces deux points, dans leur vie domestique quotidienne. Mais ceux qui sont plus nobles et plus riches consacrent plus de temps et de pensée à leur nourriture et à leur tenue ; et la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie [1 Jean 2, 16], ont leurs mortifications chez les plus haut placés. Et si, en l’état actuel des choses, la majorité des chrétiens sont trop souvent comme les autres, cela ne fait que confirmer la sagesse et la bonté du Seigneur en daignant en dire autant, pour élever les motifs et former les voies des siens, selon la pensée de Dieu.

Cependant, il y en a quelques-uns ici et là sur la terre qui écoutent Ses paroles, dans ce discours comme ailleurs, et cherchent à les accomplir de cœur. Ils ne manqueront pas non plus de trouver leur compte à Lui plaire, à l’écart du monde et de ses choses, avec une heureuse délivrance de toutes ses anxiétés et de son égoïsme. N’est-ce pas ce que le Seigneur enjoint ici à tous ceux qui portent Son nom ? Ceux-ci prennent-ils Sa volonté à cœur, quand la tentation surgit de s’établir ici-bas dans un confort terrestre, si ce n’est dans le luxe et dans l’apparence ? Est-ce cohérent avec le fait d’être pèlerins et étrangers sur la terre, attendant la gloire en haut avec Lui ?

Sans aucun doute, c’est ce que font les hommes du monde, qui se moquent d’une administration fidèle comme étant du fanatisme, et ignorent qu’ils ne s’appartiennent pas, mais qu’ils ont été achetés à prix pour Le glorifier dans leur corps [1 Cor. 6, 20]. Si ce ne sont pas leurs lèvres, leur vie le dit : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » [1 Cor. 15, 32] ; pourtant, leur souci constant est de prolonger leur vie mortelle, sans véritable cœur pour la résurrection, sans joie habituelle ni appréciation pratique de Christ comme étant leur vie. N’est-ce pas « penser aux choses terrestres » [Phil. 3, 19], et oublier jour après jour que « notre bourgeoisie est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a de s’assujettir même toutes choses » [Phil. 3, 20, 21] ? « Car », dit-Il, « les nations recherchent toutes ces choses » : c’est le contraste qu’Il recherche dans Ses disciples. Oh ! recherchons-le, nous aussi, dans nos voies, pour le peu de temps qu’il nous reste, et aidons ainsi à le faire saisir à ceux qui veulent prendre le meilleur des deux mondes, un motif et un caractère honteux pour ceux qui appartiennent à Christ.

Sommes-nous alors laissés sans consolation ni ressource ? Loin de là. Le Seigneur conclut par un encouragement béni pour ceux qui cherchent à être fidèles : « Car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses ». Et n’est-ce pas le plaisir du Père de prendre en compte chaque besoin de chacun de Ses enfants ? Qui peut prétendre qu’Il n’abonde pas en toute bonne chose ? ou qu’Il ne veut pas nous voir nous confier en Lui, et non en nous-mêmes ? Que vous vous renonciez vous-mêmes, et « rejetiez sur Lui tout votre souci, car Il a soin de vous » [1 Pier. 5, 7].