Josué 22, 21 à 34

[Chaque jour les Écritures, année 1, 27 décembre]

Les fils de Ruben, de Gad et de Manassé s’expliquent sur leurs intentions, et leur sincérité est reconnue par leurs frères. Mais à quoi bon cet autel imposant ? N’y avait-il pas déjà près du Jourdain un monument autrement représentatif : le monceau de douze pierres, symbole de l’unité du peuple dans sa position céleste (Jos. 4) ? Mais précisément les deux tribus et demie ont perdu (comme tant de chrétiens) la pleine jouissance de leurs privilèges. Dans la chrétienté ont été édifiés beaucoup « d’autels » qui ont grande apparence. Échafaudés par l’imagination des hommes, au lieu de témoigner de l’unité de l’Église, ils proclament plutôt son morcellement. Et la légitime indignation des neuf tribus et demie nous montre combien nous avons à prendre au sérieux la division du peuple de Dieu. Ériger et mettre en avant de grands principes, même s’ils sont conformes à l’Écriture, ne saurait remplacer la réalité de la jouissance du « pays ». Le croyant qui a fait l’expérience de celle-ci n’est pas toujours en mesure de donner aux autres beaucoup d’explications. Mais il peut les inviter : « Venez et voyez » (Jean 1, 40, 47). « Si… vous avez goûté que le Seigneur est bon — dit l’apôtre Pierre — duquel vous approchant… vous êtes édifiés une maison spirituelle… » (lire 1 Pier. 2, 3-5).