Les paroles que renferme ce chapitre ont un caractère tout particulier. Le Seigneur ne s’adresse ni au monde, ni à Ses disciples. Il accorde à ceux-ci le privilège de L’entendre s’entretenir avec Son Père à leur sujet, privilège inestimable qui nous procure une intelligence aussi claire que possible de la position dans laquelle Il nous a placés. Lorsque Jésus enseignait le monde, Il se mettait à la portée du monde ; et c’est ce que nous devons faire aussi selon nos moyens. Mais quand Il converse avec Son Père, il est naturel qu’Il expose librement tout ce qui Lui tient à cœur concernant Ses disciples. Quoiqu’il en soit, comme ils étaient les parties intéressées (maintenant nous avons reçu par grâce toutes ces choses), Il parle en leur présence afin de leur donner à connaître parfaitement Ses sentiments pour eux. S’il est vrai qu’Il entretient Son Père de nous et des bénédictions qu’Il nous réserve, sommes-nous disposés à L’écouter avec attention pour nous pénétrer de Ses pensées d’amour à notre égard ? Nos cœurs, je le sais, sont froids et misérables ; rien n’est plus à déplorer que leur indifférence et leur oubli de Dieu ; certes, l’état ouvertement mauvais d’un homme du monde est quelque chose de profondément triste. Mais si je voyais un enfant commettre le mal, sans se laisser toucher ni détourner par les tendres supplications de son père, je le déclarerais perdu sans espoir.
C’est pourquoi, quand nous trouvons cette première vérité, que Jésus nous porte sur Son cœur, qu’Il nous présente à Son Père et que nous sommes les objets de leur commune affection, sûrement nous devons nous y montrer sensibles. « Je dis ces choses dans le monde afin qu’ils aient ma joie accomplie en eux-mêmes ». La perfection de l’amour de Christ consiste en ce qu’Il voulait nous rendre participants de la même bénédiction dont Il jouissait Lui-même. Il est très vrai que nous sommes bénis à cause de Christ, mais il y a autre chose, savoir, que nous sommes bénis avec Lui ; et c’est là la perfection de Son amour. Il nous aime assez pour vouloir nous avoir près de Lui, et nous avoir tous dans la perfection de Son cœur. Et après avoir dessillé notre entendement afin que nous Le vissions tel qu’Il est, et que nous nous réjouissions dans ce qu’Il est, Il nous rend conscients de Son amour parfait : « nous Lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’Il est » [1 Jean 3, 2]. Si je voyais toujours devant moi la bénédiction parfaite avec la certitude de ne jamais la posséder, cette vue ne serait d’aucune joie, d’aucune consolation pour mon cœur ; mais si j’ai en perspective un objet parfait avec la conscience que je le posséderai un jour, je ne me lasse pas de m’en occuper. Tant que nous restons ici-bas, nous savons que nous sommes loin de ressembler parfaitement à Jésus ; nous le désirons, il nous tarde d’être rendus conformes à Son image. Néanmoins, si nous avons en quelque mesure, « goûté combien le Seigneur est bon » [1 Pier. 2, 3], nous sommes attristés de n’être pas comme Lui. Mais ici, Christ met en jeu les affections et donne au cœur la conscience que telle est notre place en Lui devant Dieu, et que toute la bénédiction dont Il est l’objet nous appartient également. Nous convient-il de dire, non ? Y a-t-il de l’humilité à nous refuser à cela, à dire que nous en sommes indignes ? Dieu a-t-Il raison ? Ce n’est pas de l’humilité que de refuser la grâce. Et quand elle se montre une grâce telle, grâce sans mélange, ce n’est pas de l’humilité que de dire qu’on n’est pas en état d’avoir de tels privilèges. Si j’allègue que je n’en suis pas tout à fait digne, c’est avouer la pensée que si j’en étais plus digne, je serais mieux qualifié pour ces bénédictions ; et c’est en cela précisément qu’il y a manque d’humilité. Pas de détours avec Dieu. À la grâce seule nous devons le désir d’être amenés en Sa présence, dans Sa bénédiction, et de devenir semblables à Christ. Nous ne sommes rien. Dès que nous regardons à la gloire qui nous attend, tout sentiment de nos propres mérites s’évanouit aussitôt.
Ici donc le Seigneur nous place dans la même position que Lui sur la terre. Nous ne sommes pour un tel privilège que de pauvres faibles créatures — mais Il nous met, Lui, dans Sa position sur la terre. « Père, dit-Il, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où je suis, ils y soient aussi avec moi afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée » [v. 24]. — On dit souvent que ce chapitre est une prière. La moitié est en effet une prière ; mais le reste est une exposition complète et claire du terrain sur lequel Jésus nous place, en commençant à Son ascension et continuant ensuite jusqu’à la gloire qu’Il veut nous donner. Quant à la prière, elle a rapport à notre marche à travers les épreuves et les difficultés de ce monde. Pour ce qui est de la place que Christ nous donne, Il nous la donne en haut avec Lui-même ; mais Il nous le dit pendant qu’Il est encore sur la terre afin que nous l’apprenions de Sa propre bouche dans le monde. Ce n’est point qu’Il veuille nous ôter du monde ; mais Il prend pour point de départ le fait que nous serons un jour dans la gloire. Tandis qu’Il était ici-bas, Il n’avait pas besoin de témoin ; Il était Lui-même le témoin céleste. Mais maintenant qu’Il est parti, Il laisse Ses saints comme Son épître vivante et active, dans un monde auquel ils n’appartiennent pas plus que Lui-même.
Considérons donc d’abord la manière dont Il nous introduit dans cette position. Dans les premiers versets, c’est de Sa propre glorification qu’il s’agit. « Jésus dit ces choses, et leva ses yeux au ciel et dit : Père, glorifie ton Fils »… « Comme tu lui as donné autorité sur toute chair, afin qu’Il donne la vie éternelle à tout ce que tu lui as donné »… « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. Et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût ». Le Seigneur exprime là deux pensées. La première, c’est le droit que Sa personne Lui donne à la gloire qu’Il demande : « Glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie » ; et ensuite l’autre qui est exprimée dans ces paroles : « Je t’ai glorifié sur la terre », « Et maintenant glorifie-moi, toi, Père ». C’est-à-dire que le Seigneur fait valoir deux titres à la gloire qu’Il demande comme homme : Il doit être glorifié en vertu du droit inhérent à Sa personne, et en vertu du droit que lui donne Son œuvre.
Nous avons à envisager notre place sur la terre en rapport à la fois avec ces deux titres que Christ fait valoir. Ils constituent la base sur laquelle Il fonde notre admission dans cette position bénie ; et à la fin Il dit : « Je leur ai fait connaître ton nom, et le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé, soit en eux, et moi en eux ». L’amour dont le Père avait aimé Jésus devait être dans les disciples : ils devaient en jouir ; ils devaient avoir Sa vie accomplie en eux-mêmes. C’est à cela que nous sommes appelés, savoir : à la jouissance, dans ce monde, de l’amour que Christ connaissait ici, comme amour de Son Père. En tant qu’homme dans ce monde, Il était le Fils de Dieu, et d’où provenait Son bonheur ? Était-ce du monde ? Assurément non : Il n’était pas du monde. Il y marchait sans doute, mais dans le caractère et dans la position de Fils de Dieu. C’est là qu’étaient Sa joie, Sa bénédiction constante : Il les tirait du Père. Le secret de Ses délices au milieu d’un monde qui Le haïssait, était cette source intarissable d’amour qui du cœur du Père découlait sur Lui, Lui Son Fils bien-aimé, en qui Il prenait tout Son plaisir. Maintenant, l’important pour nous est de savoir comment des êtres tels que nous peuvent parvenir à une pareille position. Le Seigneur ne perdit pas un seul instant conscience de l’amour de Son Père. Comment un pécheur peut-il arriver là ? Bien qu’Il eût déclaré le nom de Son Père aux disciples (par exemple, dans le sermon sur la montagne) l’avaient-ils compris ? Non ; ils n’avaient pas l’Esprit d’adoption. Il révélait le nom et le caractère du Père, mais leurs cœurs n’entraient point dans la relation que ce nom exprimait.
Christ comme homme marchant ici-bas, était le Fils de l’homme qui est dans le ciel [Jean 3, 13]. Sa personne Lui donne ce titre. Il traverse ce monde dans la souffrance et dans l’épreuve. Il souffre de la part de l’homme pour la justice et par amour. Mais quelles que soient les peines qu’Il ait à endurer, Il s’adresse toujours à Dieu comme à Son Père tout le temps de Sa vie dans ce monde. Tout ce que Son cœur exprime, il l’exprime dans la conscience de Sa relation avec Dieu comme Père. Mais quand Il vient à la croix, Il s’écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » [Matt. 27, 46]. Car là, tout ce que Dieu éprouve de sainte haine contre le mal tombe sur Lui pour l’amour de nous. Aussi n’est-il pas question d’amour et de communion entre le Père et Lui : toutes les perfections de Dieu, Sa sainteté, Sa vérité, Sa majesté, Sa justice, devaient s’élever contre Lui sur la croix, parce qu’Il y était comme Celui qui avait été fait péché pour nous. Quant à l’autre grand fait distinctif de la nature de Dieu, Son amour, Christ ne pouvait pas nécessairement en savourer alors la douceur. C’est pour cela qu’Il ne dit pas : « Père » ; mais « mon Dieu, mon Dieu ». Plus tard, au moment d’expirer, Il s’écrie : « Père, je remets mon esprit entre tes mains » [Luc 23, 46]. Jamais Il n’a été plus parfait, jamais Il n’a été plus agréable à Dieu, qu’Il ne l’a été sur la croix. En ce sens Dieu devint débiteur de Christ ; car Son caractère fut manifesté, comme il ne l’avait jamais été auparavant. Si Dieu avait simplement détruit tous les hommes dans Sa colère, il n’y aurait pas eu place pour l’amour ; — et si dans Sa miséricorde Il les avait tous épargnés, que fût devenue Sa justice ? Mais Christ se livrant Lui-même à la mort, et prenant sur Lui, à la croix, tout le poids de la colère divine, la justice a parfaitement cours contre le péché, et l’amour pour le pécheur est parfaitement manifesté. Là, Dieu fut glorifié pleinement dans toutes Ses perfections.
La question du péché ainsi réglée, et tout ce qu’était Christ étant démontré par Sa résurrection, Il dit : « Je déclarerai ton nom à mes frères » [Ps. 22, 22]. En effet, le Seigneur Jésus, après s’être fait entendre sur la croix, et avoir obtenu la réponse dans la résurrection, s’avance et dit maintenant : « Va vers mes frères, et leur dis : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » [Jean 20, 17]. Voilà maintenant ces deux noms révélés à la fois par Christ : la relation dans laquelle Il avait été avec le Père comme Fils toute Sa vie durant ; et le plein effet de toutes les perfections de Dieu comme tel, et dont Il avait porté le poids comme colère contre le péché, Il le manifeste maintenant comme étant entièrement pour nous. S’il est question de la justice de Dieu, nous sommes devenus justice de Dieu en Christ [2 Cor. 5, 21] ; s’il s’agit de Son amour, nous sommes aimés du même amour dont Christ est aimé. Par Jésus Christ la grâce règne par la justice [Rom. 5, 21]. Tout ce que le Père peut être pour des enfants en qui Il prend Ses délices — tout ce qu’Il était pour Christ, Il l’est pour nous. Le péché est complètement ôté et, par la parole même de Christ, les disciples, en vertu de l’efficace de Son œuvre de rédempteur, sont amenés à la même place que Lui. Il déclare le nom de Son Père à Ses frères : « Je monte vers mon Père et votre Père ». Et Il les introduit dans cette position après avoir traversé la mort et le jugement et en être sorti par la résurrection ; de sorte que Sa justice devient celle dans laquelle nous nous tenons devant Dieu. Tant que Jésus était sur la terre, Il demeurait tout à fait seul parce que l’expiation n’était pas accomplie. « À moins que le grain de froment ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul » [Jean 12, 24]. Mais Il est mort, et Il peut maintenant leur faire partager Sa propre place — et c’est ce qu’Il fait dans ce chapitre. Le péché y mettait-il obstacle ? Oui, mais il est ôté. La justice s’y opposait-elle ? Oui, mais elle est pour eux et pour nous.
En considérant les souffrances de Christ, on en découvre deux espèces très distinctes quoique, dans un sens, on puisse dire qu’Il a passé par tous les genres possibles de souffrance. Il a souffert de la part de l’homme pour la justice, et de la part de Dieu pour le péché. Les souffrances pour le péché, Il les a prises entièrement sur Lui seul pour nous. Il les a souffertes pour que nous n’ayons pas à les souffrir. Il s’en est chargé pleinement ; Il a bu la coupe jusqu’à la lie ; et c’en est fini de ces souffrances-là. Quant à Ses souffrances pour la justice, Il nous accorde le privilège de les partager avec Lui. « Il vous a été gratuitement donné dans ce que vous faites pour Christ, non seulement de croire en Lui, mais aussi de souffrir pour Lui » [Phil. 1, 29]. S’il nous arrive de souffrir de la part de l’homme pour la justice, nous sommes avec Christ dans ces souffrances ; mais nous ne saurions participer aux souffrances pour le péché. Celles-là, Il les a prises complètement sur Lui seul. Il ne nous en a pas laissé une goutte, pas la plus petite parcelle, pas la plus légère trace. Il les a souffertes pour que jamais elles ne tombent sur nous. Et maintenant, après avoir accompli cette œuvre d’amour, Jésus prend possession d’une autre place dans laquelle l’homme, comme tel, doit nécessairement Lui demeurer toujours étranger, mais dans laquelle je puis me trouver avec Lui, par suite du fait que Christ est monté au ciel. En effet, quand Il était sur la terre, je ne pouvais être avec Lui dans toute l’acception du mot, par la raison qu’Il était saint et que je ne l’étais pas. Mais le péché ayant été ôté, et Christ étant allé au ciel, et y ayant pris place dans la présence de Dieu, Il se trouve avoir fait l’œuvre en vertu de laquelle je puis m’approcher. Il est allé dans la présence de Dieu avec une justice qui me donne droit d’y être moi-même. Par conséquent, la gloire dans laquelle se trouve Christ et dans laquelle Il est entré comme ayant accompli la rédemption, au lieu d’y faire obstacle, me rend capable d’être avec Lui. Jamais je n’eusse pu être avec Lui s’Il ne fût pas entré dans cette gloire. Il pouvait nous visiter en grâce, mais c’est comme ressuscité d’entre les morts et monté en haut qu’Il nous unit à Lui-même dans Sa place devant Dieu.
Maintenant ce dont Il s’occupe c’est de nous révéler le nom du Père. Lorsque Dieu parla à Abraham, Il lui dit : « Je suis le Dieu Tout-puissant ; marche devant moi » [Gen. 17, 1]. Dieu se révéla dans le caractère d’après lequel la foi du patriarche devait déployer son activité : quelles que fussent les difficultés du chemin, Il était le Tout-puissant et Abraham devait marcher dans la foi en ce nom. Plus tard, Dieu dit à Moïse : « Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme le Dieu Fort, Tout-puissant, mais je n’ai point été connu d’eux sous mon nom de Jéhovah » [Ex. 6, 3]. C’est sous ce dernier nom qu’Il entre en relation avec Israël. Il était l’Immuable, Celui qui demeurerait fidèle à Sa parole et à Son serment — quelques nombreuses vicissitudes qu’Israël eût à traverser. Il était donc un protecteur parfait ; Il était le Tout-puissant ; Il était Jéhovah : mais ces titres n’expriment pas ce dont j’ai besoin, tout bénis qu’ils sont à leur place. Il me faut la vie éternelle. Or, maintenant Dieu vient sous un autre nom. Le Fils révèle le nom du Père. Si j’ai trouvé que le Père a envoyé le Fils pour être Sauveur, et que cette œuvre est accomplie, je dis que Dieu n’est plus simplement un protecteur fidèle et tout-puissant, ni même le vrai Dieu qui gouverne le monde avec justice : Il s’intéresse à mon salut ; Il est un Père pour moi, si je reçois Son Fils.
Je trouve en Christ la révélation de ma position vis-à-vis de Dieu, cette position étant une conséquence de la vérité bénie qu’Il a ôté le péché qui m’excluait de la présence de Dieu, et qu’Il est monté devant le Père afin que j’aie la même position qui Lui appartient comme Fils du Père. Et il y a plus encore. En vertu de l’œuvre de Christ et de Son ascension au ciel, le Saint Esprit a été envoyé. « Si je ne m’en vais le Consolateur ne viendra point à vous ; mais si je m’en vais je vous l’enverrai » [Jean 16, 7]. Le Saint Esprit descend parce que Christ a été exalté à la droite de Dieu. Il devient l’Esprit d’adoption : « Or, celui qui nous affermit avec vous en Christ et qui nous a oints, c’est Dieu qui nous a aussi scellés et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs » [2 Cor. 1, 21-22]. De sorte que dans le lieu même où nous trouvons Christ ainsi glorifié, nous trouvons le croyant établi comme faisant partie de la justice présentée à Dieu. Le Saint Esprit est donné comme étant ce qui me scelle et ce qui me communique la puissance et la bénédiction de la position dans laquelle Christ m’a amené. « C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et Celui que tu as envoyé, Jésus Christ ». Voilà la relation, vient ensuite l’œuvre : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ». Comme conséquence Il demande au Père de Le glorifier, et Il ajoute : « J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du monde… Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi ». Ce n’était pas seulement ce que le Messie avait reçu de Dieu qu’Il leur avait fait connaître, mais aussi ce que le Fils tenait du Père. Et Il continue en disant : « Je leur ai donné les paroles que tu m’as données et ils les ont reçues » etc.
Deux choses se trouvent en connexion avec la position dans laquelle les disciples sont ainsi placés : la source de leur joie et leur rôle de témoins de Jésus dans le monde.
Quant à leur joie, Il leur a communiqué tout ce qui peut la faire naître et l’entretenir. « Je leur ai donné les paroles que tu m’as données ». « Désormais, » selon qu’Il leur avait dit auparavant, « je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait point ce que son maître fait, mais je vous ai appelés mes amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai ouï de mon Père » [Jean 15, 15]. Maintenant, Il nous place dans la position de fils, et Il nous fait connaître comme à des fils les paroles que le Père Lui a données. Ce dont Christ est occupé c’est de nous introduire dans la jouissance de Sa propre relation, de Sa position avec Dieu. C’est pourquoi Il accomplit d’abord l’œuvre de l’expiation par laquelle cette position nous est assurée ; ensuite, Il nous révèle le nom sous lequel nous sommes appelés à connaître Dieu, le nom du Père. Et en conséquence, Il nous donne toutes les paroles du Père, afin que nous goûtions les joies de la position dans laquelle Il nous a établis. « Je ne fais pas de demandes pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés parce qu’ils sont tiens… Père saint, garde-les en ton nom, le nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous ». Il les place à l’abri du nom de « Père saint ». Il attendait qu’ils fussent gardés avec toute la tendresse du Père : c’est-à-dire qu’ils sont dans ce monde sous la protection de ce nom de « Père saint ». Ensuite, comme motif pour les garder Il présente au Père les deux suivants : le premier, « car ils sont tiens » ; et l’autre, « Je suis glorifié en eux ».
Mais le Seigneur dit-Il vrai, lorsqu’Il déclare qu’Il nous communique ces choses afin que nous ayons Sa joie accomplie en nous-mêmes ? Oui, sans doute ; je crois fermement qu’Il l’entendait bien ainsi : Il voulait que nous eussions Sa joie accomplie en nous. Si vous m’objectez que nous sommes trop faibles, trop misérables pour cela, je réponds que c’est très vrai, mais que Jésus ne parlait pas ainsi. La possession de la vie n’en est pas la puissance. La puissance de la vie se trouve en Christ, et en Christ seul ; car le caractère du nouvel homme est d’être dépendant et obéissant. Si vous dites que vous possédez la vie de la part de Dieu, et qu’en conséquence vous avez la puissance de cette vie, vous ne dites pas vrai. Mais si vous parlez ainsi : « J’ai reçu de Dieu la vie, seulement Satan et le monde m’entourent de tentations et de pièges pour me détourner de la pratique de cette vie » ; et si vous criez alors à Dieu en Lui disant : Père, garde-moi, j’ai besoin que tu me gardes — alors vous aurez véritablement la puissance de la vie de Christ. Quand Paul se voit dans le troisième ciel, qu’en résulte-t-il ? Sa chair ne s’enfle point, car il entend là des choses qu’il est incapable même d’exprimer ici-bas. Mais lorsqu’il est descendu, la chair l’exciterait à se prévaloir de cette distinction comme n’ayant été accordée à personne que lui. Il a besoin que ce piège de la chair soit brisé. C’est pourquoi Dieu lui envoie une écharde qui l’empêche de se glorifier, en lui donnant la conscience de sa faiblesse. Il n’y a jamais danger pour nos âmes quand nous sommes dans la présence de Dieu ; le danger n’existe que lorsque nous pensons que nous nous y sommes trouvés. L’écharde donne à l’homme la conscience de sa propre faiblesse. Dans le cas de Paul nous savons qu’elle consistait en quelque chose qui rendait méprisable sa prédication. Le Seigneur a à nous abaisser de toutes manières. Le danger du chrétien consiste en ce qu’il ne soit pas conscient de sa faiblesse, que la chair ne soit pas mise à sa vraie place, qu’il ne s’imagine être capable de quelque chose. Mais quand la chair est mâtée à l’égard de ses prétentions, le croyant peut dire : « Quand je suis faible, alors je suis fort » [2 Cor. 12, 10] et Christ se trouve exalté. Car si Paul, avec toute son incapacité, était pour d’autres le moyen de tant de bénédictions, il est clair qu’il tirait sa force de Christ et non de lui-même. Telle est la vérité qui ressort de 2 Corinthiens 12 : la parfaite justice et la gloire de Christ qui sont à nous, ou l’homme en Christ ; et ensuite, l’homme compté pour rien, et Christ toute chose en lui. C’est là que nous voyons le chrétien complet. Dans les deux cas (celui du troisième ciel, et celui de l’écharde) c’est Paul ; mais dans l’un c’est l’homme en Christ, et dans l’autre c’est Christ dans l’homme, et ainsi l’homme compté pour rien. Sur la terre le croyant a non seulement sa place en Christ dans le ciel, mais aussi la puissance de Christ dans ce monde. Quoique nous fassions certainement l’expérience de ce que nous sommes, néanmoins l’Écriture ne place pas devant nous de nécessité d’être en ce monde autre chose que Christ. « Pour moi vivre, c’est Christ » [Phil. 1, 21]. De ce que la chair est en moi, il ne s’en suit pas que je doive marcher selon elle. La puissance n’est pas dans le fait que nous possédons la vie, mais bien dans l’exercice pratique de notre dépendance de la vie que nous avons en Christ. Nous avons vu la pleine bénédiction de cette position précieuse : Sa joie accomplie en nous.
Passons maintenant au témoignage que les disciples sont appelés à rendre devant le monde.
« Je leur ai donné ta parole, dit Jésus, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde ». Nous voyons ici la place du chrétien dans le monde : il n’en fait pas plus partie que Christ. Le Seigneur ne dit pas : ils ne doivent pas être, mais bien : « ils ne sont pas du monde comme aussi je ne suis pas du monde ». Comme chrétiens qui tirez votre vie de Christ, et qui avez votre place avec Lui, vous n’êtes pas du monde. La vie, la position que vous avez obtenues en Christ, tout découle du fait qu’Il vous a donné avec le Père une relation en vertu de laquelle vous n’êtes pas plus du monde qu’Il n’en était Lui-même. Sans doute, il reste à manifester Christ au monde ; mais les devoirs et les affections, par lesquelles cette manifestation a lieu, découlent d’une relation déjà établie, et ne constituent pas le moyen d’entrer dans cette relation. Christ étant devenu ma vie, je dois marcher comme Il a marché [1 Jean 2, 6]. Ma marche devient alors un témoignage pour le monde ; mais un témoignage de quoi ? Voyez plutôt : qu’est-il advenu de Christ Lui-même ? Le monde n’a pas voulu Le recevoir. « Père juste, le monde ne t’a point connu » ; ce qui revenait à dire : il y a rupture complète entre le monde et moi. Christ vient dans le monde, en grâce, révélant le Père, et le monde L’a haï ; c’est pourquoi Il s’en va du monde, et nous introduit dans Sa position en tant que monté en haut. Le monde aura-t-il pour nous plus d’amour, qu’il n’en a eu pour Lui ? Non, certainement. Christ est dans le ciel à cause que le monde n’a pas voulu Le recevoir, et ce n’est que parce qu’Il a pris cette place en vertu de Son sang et de Sa mort qu’Il peut dire : « Mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu » [Jean 20, 17]. Maintenant Il dit : Je vous établirai témoins de cela. Vous n’êtes pas du monde comme je ne suis pas du monde. « Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal ; ils ne sont pas du monde » etc.
Comment obtiendrons-nous le caractère et l’esprit dans lesquels nous devons rendre un témoignage semblable ? Nous ne pouvons pas sans doute être toujours dans le troisième ciel, mais si nous vivons de la vie de Christ dans la puissance de l’Esprit, nous la manifesterons devant le monde comme il en fut de Christ Lui-même. Il pouvait dire en parlant de Son sentier ici-bas : « le Fils de l’homme qui est dans le ciel » [Jean 3, 13]. Y eut-il jamais en Lui la moindre chose qui ne fût pas en harmonie avec le troisième ciel ? Si donc ma vie, mon cœur et mes affections s’y trouvent, je marcherai comme il convient à un habitant de ce lieu. Mais où est le sentier pour une telle marche à travers ce monde ? « Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs etc. ». « Sanctifie-les par ta vérité : ta Parole est la vérité ». Ce n’est pas tout. Christ est la vérité : la Parole de Dieu est la vérité sur toute chose. Si je veux connaître la nature et l’état de mon cœur, la Parole me le révèle. Si je veux savoir ce que Dieu est, ce qu’est Jésus comme Sauveur, la Parole satisfait à toutes mes demandes. C’est la Parole encore qui le met en garde contre Satan et ses ruses. En un mot, la Parole m’explique tout pendant que je traverse le labyrinthe de ce monde, qui ne peut être en effet qu’un labyrinthe pour tous, et tout particulièrement pour les incrédules. — Dieu est amour, et cependant je ne vois de tous côtés que misères et souffrances : le petit enfant lui-même qui vient de naître meurt peut-être par la faute de ses parents ! Pourquoi en est-il ainsi ? Qui peut le comprendre et en donner la raison ? Un tel état de choses est inexplicable, si ce n’est pour la Parole de Dieu qui est la vérité et qui l’explique parfaitement. Prenez le cas de Jésus Lui-même : — Il peut en appeler à tous les hommes et dire : « Qui de vous me convaincra de péché ? » [Jean 8, 46]. Pourtant, quelle est Sa fin ? Il est forcé d’avouer devant eux que Dieu L’a abandonné ; et leurs cœurs endurcis en prennent occasion de s’écrier en se moquant : si Dieu L’aime, qu’Il Le délivre. Tout cela est inexplicable. Et ceux qui veulent trouver dans l’état du monde tel qu’il est, la preuve du juste gouvernement de Dieu, font précisément ce que faisaient les amis de Job. Ils prétendaient que ce monde dans sa condition présente était l’expression du gouvernement moral de Dieu. Mais non, cela n’est point : voyez Job, et la profondeur des souffrances qu’il endure. Il était très méchant, mais il parlait plus droitement que ses amis. Il dit qu’il a vu le juste souffrir ; il a besoin de trouver Dieu : Oh ! s’écrie-t-il, si je pouvais Le voir ! — mais je ne puis Le trouver ! Je le répète : un tel état de choses est inexplicable en lui-même. Mais du moment que j’ouvre la Parole de Dieu, j’ai la clé de tout. Prenez l’incrédule sur son propre terrain, et il n’a pas un mot à dire ; il est plus incapable, que qui que ce soit, de rendre compte des faits qui se passent journellement, car ils ne s’expliquent que par le péché. « Sanctifie-les par ta vérité ». C’est la Parole de Dieu prise pour juger de toutes mes pensées et de tous mes sentiments. Jésus ne dit pas : Sanctifie-les par la loi, mais, « par la Parole ». Il y a des personnes qui prennent la loi comme règle. Mais c’est d’un objet, qui ait et qui communique de la puissance, que vous avez besoin, d’un objet qui s’empare de vos affections. Quel objet la loi vous présente-t-elle ? Où est la chose — l’Être — que vous devez aimer ? Où est-il ? Qui est-il ? La loi ne peut me parler et ne me parle effectivement que d’un juge : elle ne présente pas à mon âme d’objet qui m’inspire des affections bénies et saintes ; mais un tel objet, la parole du Père me le donne.
Voici, en effet, comment Jésus continue. « Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde ». « Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité ». Maintenant j’ai quelque chose de plus que la Parole ; j’ai Christ Lui-même, qui est la substance de tout ce dont parle la Parole. C’est pour cela que Christ dit au sujet de Sa position : « Je me sanctifie moi-même pour eux ». Il est monté dans la gloire, et là Il s’est mis à part comme l’objet qu’il faut à nos cœurs. Le Saint Esprit me Le révèle, et la Parole m’explique tout ce qui se trouve en Lui ; elle me communique tout ce qu’Il est. — « Sanctifie-les par ta vérité ». De quelle manière ? « Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité ». Je possède maintenant un objet : la vérité qui jugera de tout ce qui est dans mon cœur. C’est elle qui me sanctifie en me montrant Celui que j’aime et qui m’a promis que je vais être comme Lui. Ainsi, j’ai un Christ qui a pris possession de mon cœur, qui m’a donné une place avec Lui-même, et qui m’a rendu capable de l’occuper en se révélant Lui-même à mon cœur. Voilà ce que je trouve ici. Et outre cette position je trouve le Consolateur envoyé ici-bas, prenant des choses de Christ et me les montrant, me révélant que Christ m’a donné ce qu’Il a afin que j’en jouisse avec Lui, que je Lui sois fait semblable quand je Le verrai tel qu’Il est. Or, la puissance de sanctification consiste dans ce fait que l’Esprit prend de ces choses de Christ et me les montre [Jean 16, 14]. Mais il y a plus : Christ Lui-même est à moi. Il est l’homme parfait et béni, mis à part dans la présence de Dieu ; et cette vérité communiquée à mon cœur dans la puissance de vie qu’elle possède en moi par l’Esprit, me met à part pour Dieu. C’est la vérité qui me sanctifie ; mais si je considère ce que la vérité est dans la perfection, c’est Christ. « Nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés dans la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en esprit » [2 Cor. 3, 18]. Comme notre Seigneur le dit dans ce chapitre : « Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité ».
Puis, introduisant les autres chrétiens dans ces mêmes bénédictions : « Or, je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un comme toi, Père, es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » ; Il nous fait part de tout ce qu’Il a pris, comme homme, en bénédiction et en gloire. Il veut nous avoir participants de Sa joie pendant que nous sommes sur la terre. Puis viennent les paroles suivantes : « Et la gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous sommes un ». À la venue du Seigneur, et lorsque les saints seront manifestés dans la gloire de Christ et avec Lui, le monde aura la preuve que nous avons été aimés comme Christ a été aimé. « Moi en eux, et toi en moi, afin qu’ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les aimes comme tu m’as aimé ».
Mais Il nous réserve un don plus précieux encore : « Père, continue-t-il, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée ; car tu m’as aimé avant la fondation du monde ». En nous donnant la gloire de l’héritage, Il nous place devant le monde comme ayant été amenés à jouir de la même gloire que Lui. « Quand le Christ qui est votre vie sera manifesté, alors vous aussi vous serez manifestés avec Lui en gloire » [Col. 3, 4]. Et le monde dira alors : Ces pauvres gens que nous méprisions sont aimés du même amour dont Christ a été aimé. Mais outre ces bénédictions si grandes et si précieuses, nous jouirons de Christ Lui-même. Il nous faut en jouir maintenant. « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux ». Nous savons actuellement que nous sommes aimés comme Jésus est aimé, car Il nous a fait connaître le nom du Père, et Il nous le fera connaître, afin que l’amour dont Il est aimé soit en nous, et Lui en nous. Telle est la place qu’Il donne au chrétien dès à présent. Christ l’introduira un jour dans la gloire ; mais c’est là, en un sens, un privilège inférieur, comparé à celui qui consiste dans la jouissance de Christ Lui-même. Je n’ai pas à attendre jusqu’au temps de la gloire, pour savoir que je suis aimé comme Christ est aimé : je le sais maintenant ; le monde le saura alors. Appuyés, comme sur le fondement unique et inébranlable, sur l’œuvre que Christ a accomplie et sur le fait qu’Il se trouve, comme l’ayant achevée, dans la présence de Dieu, où, par ce moyen, Il nous place Lui-même, nous pouvons dire : Je sais que je suis aimé comme Jésus est aimé du Père, puisque Christ l’a dit : « Afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux ». Cela se trouve-t-il en vous ? Avez-vous cru la parole de Jésus, que le Père vous a aimés comme Il a aimé Son propre Fils ? Ce n’était pas assez pour Lui de donner Son Fils pour vous : Il vous met à la même place et vous porte le même amour. Si nous contristons l’Esprit, il nous est impossible de jouir de la puissance de cette position ; mais c’est bien là la position dans laquelle Christ nous a placés afin que nous soyons avec Son Père et notre Père, Son Dieu et notre Dieu, et que nous jouissions de Celui qui est la vérité, et qui nous donne la conscience d’être aimés comme Il est aimé Lui-même ! Elle sera manifestée devant le monde quand Christ viendra, mais elle nous appartient dès à présent. Que le Seigneur nous donne seulement de le croire. Si nous recherchons le monde, ce n’est point l’amour du Père, mais c’est inimitié contre Lui. « Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est point du Père, mais est du monde. Et le monde passe » [1 Jean 2, 16-17] etc. Vous trouverez toujours ces trois choses opposées l’une à l’autre — la chair et l’Esprit, le diable et le Fils, le monde et le Père. « Tout ce qui est dans le monde », si nos cœurs le recherchent, détruit, affaiblit la jouissance de l’amour du Père, car nous ne sommes pas du monde, comme Christ n’en était pas.
Que le Seigneur vous donne d’en faire l’expérience ainsi que Christ l’a faite ! Et alors, marchant sur Ses traces, et sanctifiés par la révélation de Lui-même à votre cœur, puissiez-vous jouir, dans toute sa réalité, de la bénédiction consciente de l’amour dont le Père vous aime !