Une remarque que nous pouvons faire continuellement m’a frappé. Je veux dire l’absence complète chez le Seigneur de la pensée d’être simplement agréable à Ses disciples. Il n’a jamais recherché cela ; bien plus, je suis assuré qu’Il a négligé nombre de petites occasions de leur faire plaisir, comme nous disons, ou de gagner leur faveur. Je suis convaincu qu’Il n’a jamais cherché à leur plaire : et cependant, Il se les attachait profondément et étroitement. Cela était très béni : et une pareille manière d’agir chez qui que ce soit, est toujours un symptôme de puissance morale.
Si nous cherchons à plaire, nous manquerons rarement de réussir. Cela est vrai, je n’en doute pas ; mais il ne saurait y avoir rien de plus bas moralement. Par là, nous plaçons notre semblable au rang suprême, et nous agissons avec lui comme si « sa faveur était la vie » pour nous — chose que la faveur de Dieu est [Ps. 30, 5], mais la faveur de Dieu seulement. Mais posséder la pleine confiance de quelqu’un, attirer le cœur, nous voir dans l’estime et les affections d’autrui sans avoir jamais, dans un seul cas, poursuivi ce résultat comme notre but, voilà qui est moralement grand : car cela ne peut s’expliquer que par cette constante activité de l’amour qui, nécessairement, par l’effet de sa propre nature, dit aux autres que leurs intérêts réels et leur prospérité (leur bénédiction) sont, de fait et en vérité, le dessein et le désir de nos cœurs.
Et il en était ainsi du Seigneur. Rien de ce qu’Il faisait ne disait aux disciples qu’Il cherchait à leur plaire, mais tous Ses actes leur disaient qu’Il cherchait à les bénir. Et je le dis encore, je crois qu’Il laissa passer une foule de petites occasions de leur être agréable ou de s’insinuer dans leur faveur. Et, néanmoins, Il les traita de la manière la plus miséricordieuse et la plus tendre en bien des occasions qui auraient pu exciter Sa susceptibilité. Sa conduite dans les unes, aussi bien que dans les autres, provenait de ces sources de perfection morale, qui prenaient leur origine en Lui. Car, si la vanité n’avait pas prise sur Lui pour l’engager à plaire, la malice n’avait pas prise sur Lui pour Le rendre sensible à de fâcheux procédés. Il n’avait pas besoin d’être engagé à être bon, et Il ne pouvait pas non plus être provoqué à rien qui révélât un manque de bonté.