Le chandelier d’or

(Nombres 8, 1 à 4)

[Écho du témoignage 1864 p. 141-144]

« L’Éternel parla aussi à Moïse en disant : Parle à Aaron et lui dis : Quand tu allumeras les lampes, les sept lampes éclaireront sur le devant du chandelier. Et Aaron le fit ainsi, et il alluma les lampes (pour éclairer) sur le devant du chandelier, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse. Or, le chandelier était fait de telle manière, qu’il était d’or battu au marteau, d’ouvrage fait au marteau ; sa tige aussi et les fleurs. On fit ainsi le chandelier selon le modèle que l’Éternel en avait fait voir à Moïse ».

Nous avons là un beau type de l’œuvre et du témoignage du Saint Esprit fondés sur l’œuvre expiatoire de Christ. « Les sept lampes » expriment, dans le langage typique, la perfection de la lumière du Saint Esprit. « La tige d’or battu » à laquelle se rattachent ces sept lampes, représente, de la même manière, Christ comme le fondement de toute l’action de l’Esprit. Mais non seulement « les sept lampes » se rattachaient d’une façon inséparable à « la tige d’or battu », elles projetaient aussi leur lumière immédiatement sur elle, faisant entendre par là en figure que, dans toutes les opérations, le grand but du Saint Esprit est de rendre témoignage à la personne de Christ, et de la glorifier. « Les sept lampes éclaireront sur le devant du chandelier ». Les sept lampes ne projetaient pas leur lumière sur elles-mêmes, mais sur la tige d’or battu qui les supportait.

Tel est le type, et si le lecteur veut se reporter un moment au troisième chapitre des Actes, il y trouvera un exemple frappant de son application. Christ, le grand antitype de la tige d’or battu, avait quitté ce monde et pris Son siège dans les cieux ; et le Saint Esprit, le grand antitype des sept lampes d’or, était descendu du ciel pour faire rayonner, dans ce monde ténébreux, la brillante lumière du témoignage. Mais à qui est-ce que rend témoignage cet Esprit de vérité et de vie ? Uniquement et toujours à Jésus. Qui cherche-t-Il à exalter ? Toujours et uniquement le nom de Jésus. Dans l’antitype, comme dans le type, « les sept lampes éclairent sur le devant du chandelier ». Si on prêche la repentance et la rémission des péchés, c’est au nom de Jésus qu’on les prêche. Si les âmes doivent être sauvées, le salut est uniquement par le nom de Jésus. Si un pauvre impotent doit être guéri, sa guérison ne peut être obtenue que par le nom de Jésus. « Les sept lampes » ne peuvent « faire tomber leur lumière que sur le devant du chandelier ».

Comme tout cela ressort d’une manière frappante d’Actes 3 ! Rempli de la lumière et de la puissance du Saint Esprit, Pierre peut uniquement rendre témoignage et rapporter tous ses actes immédiatement à Jésus. L’homme boiteux s’attendait seulement à recevoir une aumône de la part d’un cœur bienveillant ; mais Pierre s’efface tout de suite et exalte le nom de Jésus dans ces mémorables paroles : « Je n’ai ni argent, ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi et marche ». Ici nous voyons les sept lampes faisant rayonner leur lumière sur le devant du chandelier. Si une bénédiction doit être accordée à un pauvre impotent, il faut qu’on la voie, qu’elle descende directement d’un Sauveur ressuscité. Ce n’est point un homme généreux distribuant autour de lui son argent ou son or, mais un vaisseau plein du Saint Esprit qui rend témoignage au nom de Jésus ; ou, pour employer le langage de notre type, ce sont « les sept lampes éclairant sur le devant du chandelier ». « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est aux cieux ».

C’est là un principe d’une haute importance et qui est bien nécessaire dans un temps d’activité et d’efforts comme celui-ci. Souvenons-nous que l’activité est une chose, et que le dévouement est une chose tout autre. Ce n’est point que nous désirions diminuer l’activité, ou paralyser tout effort ; en aucune manière ; nous ne voulons que les voir basés sur Christ seul, rattachés à Lui, et ayant trait uniquement à Lui. Nous désirons apprendre plus profondément la leçon des « sept lampes », et nous souvenir, en même temps, que, pour être de quelque valeur aux yeux de Dieu, le service doit avoir Christ pour sa source et Christ pour son but. Qu’il s’agisse de balayer un carrefour, ou d’évangéliser une nation ; que ce soit un sou donné à un pauvre, ou toute une vie, toute une fortune consacrée à des œuvres de bienveillance, c’est absolument sans valeur devant Dieu, à moins que Christ Lui-même en soit la source et le but, car « les sept lampes éclaireront sur le devant du chandelier ».