Apprendre

L. Gibert

Un fidèle serviteur de Dieu, soucieux de la prospérité spirituelle de ceux qu’il visitait périodiquement, avait coutume de poser, dès son arrivée dans une maison chrétienne, une question qui allait droit au cœur et à la conscience de tous : « Mes amis, qu’avez-vous appris du Seigneur depuis mon dernier passage ? ».

Cela signifiait sans doute : « Le connaissez-vous mieux ? Vous est-il devenu plus précieux ? ».

Nous aimerions vous demander avec la même affection, chers jeunes lecteurs : « Jésus a-t-Il plus de prix pour vous aujourd’hui qu’il y a deux mois ? Votre âme est-elle en progrès quant à la piété vraie, celle qui attache à Lui ? ».

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L’apôtre Paul, s’adressant aux Éphésiens, leur rappelle qu’ils avaient « appris le Christ » (Éph. 4, 20). De païens qu’ils étaient, voués au culte des démons, ils s’étaient tournés vers Dieu ; convertis au Christ Jésus, ils étaient devenus Ses disciples ; Sa personne et Son œuvre leur avaient été enseignées par l’Esprit Saint ; ils L’avaient comme entendu Lui-même ; ils avaient été « instruits en lui, selon que la vérité est en Jésus » (Éph. 4, 21), car Il est Lui-même la vérité (Jean 14, 6). Ils avaient « appris le Christ ».

Cette divine leçon est reçue, maintenant comme alors, par la foi, avec soumission et confiance, quand le Seigneur ouvre le cœur, comme il le fit pour Lydie (Act. 16, 14). Ainsi s’opère la nouvelle naissance ; la vie de Christ devient notre vie. On « apprend le Christ » non par un effort de l’intelligence, mais par l’obéissance de la foi (Rom. 16, 26). Désormais on est chrétien ; on est marqué pour Dieu des caractères de Celui dont on n’est pas seulement revêtu, comme portant Sa livrée, par le baptême (Gal. 3, 27) ; mais Jésus imprime Son sceau vivant sur l’être tout entier, pour une marche où Il doit être dès lors reconnu dans les siens, comme ce fut le cas en ceux d’Antioche (Act. 11, 26).

Lecteur, mon ami, L’as-tu ainsi connu, L’as-tu appris ainsi ? Tu ne peux mesurer la valeur du privilège que Dieu t’a accordé, en te permettant dès l’enfance d’être enseigné « selon la vérité qui est en Jésus » [Éph. 4, 21] :

— la vérité quant à la réalité de la vie divine en cet homme parfait qui vécut ici-bas,

— et la vérité quant à la réalité de Sa vie habitant dans le croyant.

La Parole de Dieu, vivante et opérante, t’a été présentée, non pas une simple parole de sagesse humaine, un vague idéal chrétien adapté ou modernisé, un pauvre évangile édulcoré remplaçant le pain vivant qui est descendu du ciel. Combien de jeunes gens, dans ce qu’on leur présente comme l’ascension vers le bien, vers le bonheur, sont seulement orientés vers un Christ dont on ne fait plus guère qu’un guide, alors que Dieu L’a envoyé ici-bas pour donner sa vie au monde [Jean 6, 33] !

Mais de l’enseignement de Jésus, se présentant Lui-même pour que Sa chair soit mangée et Son sang bu (voir Jean 6, 51-58), as-tu compris le sens et vérifié pour toi-même l’infinie portée ? T’es-tu vraiment fait l’appropriation personnelle, selon que seule la foi le permet, des vertus éternelles de l’œuvre du Rédempteur ? Question solennelle ! De ta réponse dépend ton propre salut. Mon ami, c’est à Dieu qu’il faut répondre. Réponds maintenant.

Tu dis peut-être : « J’ai cherché jusqu’ici en vain ; je me suis cependant appliqué à comprendre et à connaître ; mais, hélas ! oui, jusqu’ici en vain… ».

Serait-ce possible ? Voyons le cas. Serais-tu comme ce jeune homme qui désirait devenir chrétien pour des raisons simplement sentimentales ; sa fiancée étant chrétienne, il voulait l’être, lui aussi. Il prit contact avec la Bible, souhaitant sincèrement comprendre et s’assimiler la doctrine du Christ. Au bout de quelques semaines, son découragement fut grand ; il n’avançait pas. Jusqu’au jour où, enfin convaincu de l’inutilité de tous ses efforts, il confessa sa détresse avec larmes, à l’un de ses amis qui connaissait Jésus et lui en avait souvent parlé :

« Mon cher, lui dit ce dernier, tu fais fausse route.

— Fausse route ? En lisant la Bible ?

— Mais comment la lis-tu ?

— Tu le vois, avec méthode et persévérance.

— D’accord, mais avec quels yeux ? Ceux de la tête ou ceux du cœur ? Ce ne sont pas là des théorèmes de géométrie. Mais c’est Jésus Lui-même qu’il te faut recevoir par la foi ».

Et la Bible fut ouverte en Jean 6, 68, 69, où Pierre dit à Jésus : « Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu »

« Nous savons parce que nous croyons. Crois à ton tour et tu sauras. C’est ainsi qu’on apprend le Christ. C’est ainsi qu’on Le reçoit par la foi dans son cœur et que Sa vie devient notre vie ».

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Mais cette vie, il faut la vivre en pratique. La vivre au milieu d’un monde hostile, où tout est propre à détourner nos cœurs de Jésus ; ce monde a tant d’attraits pour notre cœur naturel !

Comment marcher ici-bas « en nouveauté de vie » [Rom. 6, 4] ? Comment manifester les caractères du nouvel homme, dont Christ est le parfait modèle ? En apprenant de lui, après l’avoir appris ; Il le disait Lui-même : « Apprenez de moi » [Matt. 11, 29]. En venant non pas seulement à Son école, mais à Lui-même. « Venez à moi », dit-Il… Puissions-nous Lui dire humblement mais avec ferveur, répondant à Son invitation pleine de grâce : « Maître débonnaire, qui portas mes maux, près de toi je veux vivre, prenant ton joug sur moi ».

On vient à Lui, en Le cherchant dans la Parole de Dieu qui Le présente à nos âmes selon Ses infinies perfections. « Sondez les Écritures, car ce sont elles qui rendent témoignage de moi » [Jean 5, 39]. Mais Il a dit : Sondez, non pas seulement lisez. Il faut plus que la simple lecture, facilement hâtive lorsque le cœur n’y est pas. « Bienheureux celui qui lit, ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et ceux qui gardent les choses qui y sont écrites » (Apoc. 1, 3). « Bienheureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre » (Apoc. 22, 7).

Lire, entendre, garder, c’est apprendre de Lui pour ne rien laisser perdre ; c’est sonder cette vérité qui est en Jésus pour toujours mieux la comprendre et le posséder, Lui, vraiment. Alors la semence divine germe dans le cœur préparé par la grâce, le cœur qui se soumet, humblement, au joug du Seigneur Lui-même. Ce joug, Il l’a porté ici-bas quand Il a appris l’obéissance, Lui qui, jusque-là, n’avait fait qu’ordonner.

Lisez Ésaïe 50, 4-8, où Celui qui possède la langue des savants révèle le secret de Son aptitude parfaite à nous enseigner. C’est qu’Il s’est soumis à la leçon divine, quand Il a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes [Héb. 5, 8].

Que n’enseignerait pas un tel Maître ? Qui enseigne comme Lui ? [Job 36, 22] On comprend que Marie de Magdala, dans sa joie craintive, dise au travers de ses larmes : Rabboni (Le maître qui enseigne) ! Stupéfaite, mais ravie par la vision de son Sauveur ressuscité, elle Le nomme de ce nom ; elle confesse ainsi son ignorance ; mais elle désire apprendre de Lui comme Sa pauvre brebis éplorée qui Le cherchait au sépulcre, Lui le grand Pasteur ramené d’entre les morts et vivant aux siècles des siècles. Aussi de quel message magnifique n’est-elle pas chargée en ce matin triomphant : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » [Jean 20, 17] ! Quel enseignement merveilleux, quelle révélation !

Lecture personnelle, étude diligente de la Parole, nous ne saurions trop vous y engager, chers jeunes amis. Mais nous voudrions aussi souligner, une fois de plus, l’extrême importance du « rassemblement de nous-mêmes » [Héb. 10, 25] pour la rencontre de Jésus, présent au milieu des deux ou trois réunis à Son nom.

Peut-être avez-vous parfois pensé : « Ce sont toujours les mêmes passages qui sont lus et médités, les mêmes expressions qui reviennent, quelle monotonie » ! Vous dites : « Voilà, quel ennui ! » (Mal. 1, 13). C’est l’un des reproches de Dieu à Son peuple qui méprisait Sa nourriture (Mal. 1, 13). Soyez épargnés de tels sentiments et ne vous laissez pas détourner des réunions, si marquées qu’elles soient de notre commune faiblesse. C’est Jésus qu’il faut y venir rencontrer ; Il est là, car Il a promis Sa présence sans poser de condition de connaissance, encore moins d’érudition religieuse ou de talent oratoire.

Que « le désir de notre âme » soit après Son nom et après Son souvenir (És. 26, 8) ! Alors nous Le trouverons là, avec ceux qui s’assemblent à Son nom, et Sa présence nous réjouira.

La plus haute leçon chrétienne qui se puisse apprendre, c’est Sa présence réalisée.

Chers amis qui avez appris le Christ, apprenez maintenant de Lui.

Études sur la Parole

Un de nos jeunes lecteurs demande quelques titres de volumes aidant à mieux comprendre les divers livres de la Parole. Mais il voudrait « quelque chose de facile à lire » !

Comme il y a certainement plusieurs « jeunes » dans le même cas, nous pensons bien faire de donner ici une liste, volontairement incomplète, de quelques commentaires bibliques plus spécialement à la portée des jeunes croyants.

Nous ne saurions assez recommander les « Études sur la Parole » (Synopsis) de J.N. Darby qui, de la Genèse à l’Apocalypse, donnent une vue fondamentale et générale de la révélation. Toutefois, on peut reconnaître que leur lecture n’est pas des plus aisée et demande un certain effort. Cette difficulté est moindre lorsqu’on a déjà étudié la Bible à l’aide de commentaires plus simples. C’est pourquoi, tout en conseillant vivement la lecture de ces importants volumes, nous donnons quelques indications pour les plus jeunes.

Sur les livres de Moïse, les « Notes » de C.H. Mackintosh sont parmi les plus lus et les plus répandus des commentaires à notre disposition. Traduites dans de nombreuses langues, elles ont été utiles à bien des générations successives. Il vaut la peine de les lire, toutes facilement accessibles, sauf peut-être le Deutéronome, un peu plus « touffu ». Les digressions assez nombreuses qui semblent parfois s’éloigner du texte, restent cependant presque toujours du plus grand profit.

Le volume de J.G. Bellett, « Les Patriarches », est aussi à recommander.

Sur les livres historiques, nous disposons des « Méditations » de H. Rossier, qui vont de Josué jusqu’à Esther. Nous conseillerions de commencer par les livres de Samuel, puis Josué, Juges, Ruth, etc.

Les Proverbes et l’Ecclésiaste sont aussi l’objet des Notes de H. Rossier qui sont pleines d’intérêt.

La « Méditation sur le Cantique des cantiques » rend sensible au cœur du racheté les trésors de ce livre peu connu.

« Le livre du prophète Ésaïe », de M. Alfred Guignard, donne un bon aperçu de ce prophète.

Les petits prophètes sont traités en autant de brochures par H. Rossier. On est étonné de « l’actualité » de Joël et de Habakuk, par exemple, comme aussi Jonas et Aggée sont de tous les temps.

Pour les évangiles, nous disposons des « Simples entretiens sur les évangiles » de S. Prod’hom qui, comme leur titre l’indique, sont à la portée de chacun. Les « Notes » de J.N. Darby sur Luc sont aussi d’une lecture facile. Nous voudrions de plus recommander spécialement les ouvrages de J.G. Bellett : « La gloire morale du Seigneur Jésus Christ » et « Le Fils de Dieu ». Sans être une étude systématique du texte, ces deux volumes nous rendent présente la personne qui le remplit.

Pour les épîtres, les ouvrages ci-après, entre beaucoup d’autres, sont plus particulièrement à la portée des jeunes :

R. Brockhaus, Épître aux Romains (Messager Évangélique 1935 à 1938).

H. Rossier, Entretiens sur les Corinthiens.

G. André, Esquisse de l’épître aux Galates.

H. Rossier, Épître aux Éphésiens, ses résultats pratiques pour le temps actuel.

J.N. Darby, Exposition pratique de l’épître aux Philippiens.

H. Rossier, Entretiens sur les Thessaloniciens.

Notes sur l’épître aux Hébreux.

J.G. Bellett, les cieux ouverts (méditation sur l’épître aux Hébreux).

Sur l’Apocalypse enfin, nous pouvons recommander W. Kelly : « Étude sur l’Apocalypse ».

Tous les volumes ci-dessus peuvent être obtenus aux dépôts de Bibles et Traités chrétiens, à Vevey, Valence et Quaregnon. Bien d’autres ouvrages figurent encore dans le catalogue. Nous recommandons, en outre, à ceux qui chercheraient des explications sur un livre ou un passage, de se servir largement de l’Index du Messager Évangélique de 1860 à 1963, qui aiguillera sur telle ou telle page, où bien souvent on trouvera la réponse désirée.

« Considère ce que je dis ; car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses » (2 Tim. 2, 7).

G. André