Assis sur la fenêtre

Prenez votre Bible et lisez Actes 20, 7-12. Dans ce paragraphe, il est fait mention d’un jeune homme nommé Eutyche, nom qui signifie : fortuné.

Vous êtes réellement fortuné si vous êtes « né de Dieu » (Jean 1, 12-13), si vous appartenez au Seigneur Jésus, car les richesses insondables du Christ [Éph. 3, 8] sont à vous. Vous êtes héritier de Dieu, cohéritier de Christ, et votre héritage est conservé dans les cieux pour vous [1 Pier. 1, 4]. Nul ne peut vous le ravir. Et déjà ici-bas vous en possédez les arrhes, le Saint Esprit de la promesse. Vous avez la rédemption, la rémission des fautes ; vous avez la vie éternelle. Et vous possédez aussi la Parole de Dieu entre vos mains. Quel trésor inestimable ! Quelle mine de richesses inépuisable ! Celui qui possède ces « biens réels » (Prov. 8, 21) est vraiment fortuné !

Mais Eutyche était assis sur la fenêtre.

C’était une position dangereuse. Ainsi on peut être au Seigneur et avoir encore un cœur partagé.

Être assis sur la fenêtre, ce n’est pas être dehors ; ce n’est pas non plus être dedans. Votre cœur hésite encore entre le monde et Christ. Vous écoutez les choses de Dieu, mais vous prenez plaisir à celles du monde. Et quand vous goûtez aux plaisirs du monde, votre conscience vous reprend. Cependant, vous n’osez pas rompre avec des camarades qui n’aiment pas le Seigneur. Leur compagnie vous fait du mal, sans que vous y preniez garde. Vos lectures profanes vous ôtent le goût pour la Parole de Dieu. Vous ne pouvez être heureux ainsi. Et ce qui est plus grave : vous êtes en danger !

Eutyche fut accablé d’un profond sommeil.

Une fausse position peut entraîner le sommeil spirituel. Peut-être nos cœurs sont-ils d’abord simplement appesantis « par la gourmandise et l’ivrognerie et par les soucis de la vie » (Luc 21, 34). Ensuite, comme les vierges de la parabole, nous nous assoupissons. Puis à l’assoupissement, succède le sommeil. Enfin, comme Eutyche, on peut tomber dans un profond sommeil. Notons en passant que le sommeil spirituel peut aller de pair avec une grande activité dans les choses de la terre.

Eutyche tomba du troisième étage en bas.

Ce fut une chute terrible ! Tous ceux qui étaient dehors en furent témoins. Ceux qui étaient dedans en ont été bouleversés. Quelle peine et quel trouble pour tous ces chers croyants assemblés au troisième étage ! Le sommeil spirituel peut nous faire tomber très bas. Eutyche est relevé mort. Mais il n’est pas vraiment mort, « car son âme est en lui » (v. 10). Celui qui possède la vie éternelle ne peut la perdre.

Qui me relève dans mes chutes ?
C’est Jésus Christ.

À peine Eutyche est-il tombé par la fenêtre que l’apôtre « étant descendu, se pencha sur lui, et l’ayant embrassé, il dit : Ne soyez pas troublés ».

Si nous n’avons pas veillé, si nous nous sommes endormis, si nous sommes tombés, Celui qui veille sur nous plein d’amour ne nous laisse pas, et ne nous abandonne point.

Il descend lui-même en quelque sorte là où nous sommes tombés. Comme un berger qui va chercher une de ses brebis dans le fond d’un ravin, ainsi le Seigneur Lui-même nous cherche jusqu’à ce qu’Il nous trouve là où nous sommes tombés.

Il se penche sur nous avec une compassion et une tendresse infinies, comme le bon Samaritain se pencha sur l’homme à demi-mort.

Il nous embrasse en quelque sorte, c’est-à-dire qu’Il nous fait sentir quelque chose de Son merveilleux amour qui n’a pas changé à notre égard.

Il est « l’ami qui aime en tout temps » (Prov. 17, 17). Si nous sommes infidèles, Lui demeure fidèle !

Il rassure les cœurs des siens, tout émotionnés et dans l’inquiétude : « Ne soyez pas troublés, car son âme est en lui ».

Enfin il console Ses bien-aimés.

« Et ils amenèrent le jeune garçon vivant et furent extrêmement consolés » (v. 12). Le jeune homme Eutyche est appelé un jeune garçon après sa chute, car il se sent plus petit à ses propres yeux.

Ah ! mettons notre confiance en Celui qui a le pouvoir de nous garder sans que nous bronchions [Jude 24]. Demeurons attachés au Seigneur de tout notre cœur : alors nous diminuerons dans notre estime, mais la personne de Christ grandira à nos yeux !