Choisis la vie…

M.J. Koechlin

Lorsque, petits enfants, il vous fallait opérer un choix pour votre nourriture, vos vêtements, vos occupations, vos parents prenaient une décision à votre place. Vous n’avez peut-être pas toujours compris leur manière de faire, vous auriez aimé les voir agir d’une autre façon, mais ils savaient ce qui était bon pour vous et comme ils vous aimaient, ils vous ont bien souvent imposé leur point de vue au lieu de vous laisser faire votre volonté.

Mais vous avez grandi ; vous êtes devenus des jeunes gens, et le moment est venu, pour beaucoup d’entre vous — comme il vient tôt ou tard pour tous les hommes — d’opérer vous-mêmes un choix que ni vos parents ni personne d’autre ne peut faire pour vous, choix dont vous êtes seul responsable, choix dont dépend tout votre avenir. Choisir quoi ?

Lisez ce que Moïse dit aux Israélites (Deut. 30, 15, 19) : « Regarde, j’ai mis aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur, et la mort et le malheur… choisis la vie… ». Cette parole s’adresse à vous aussi aujourd’hui. Vous me direz peut-être : « Mon choix est fait, j’ai établi le plan de ma carrière, je veux vivre ma vie ». Mon ami, ce que tu appelles ta vie, est-ce vraiment la vie ? Cette vie dont parle l’apôtre Paul dans une lettre adressée à un jeune homme (1 Tim. 6, 12, 19) : « Saisis la vie… ce qui est vraiment la vie ». Ton existence sur la terre se terminera un jour ; crois-moi, les années passent vite, mais la vie dont nous entretiennent les versets que nous avons cités, est éternelle ; aussi est-ce la seule qui vaille la peine d’être vécue. Tu as choisi la vie ; es-tu bien sûr de n’avoir pas choisi la mort, car il est réservé aux hommes de mourir une fois, et, après cela, le jugement [Héb. 9, 27] ?

Les paroles de Moïse étaient celles de Dieu ; ce serviteur pouvait s’adresser aux Israélites d’une manière aussi solennelle parce que lui-même avait eu un jour un choix à faire, choix dont dépendait tout son avenir : « Par la foi, Moïse étant devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant plutôt d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché, estimant l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte » (Héb. 11, 24-26). Lui aussi entrevoyait le déroulement de sa carrière, il avait fait des études qui lui permettaient d’aspirer aux plus hautes fonctions dans ce pays d’Égypte où chacun le considérait comme le fils du roi ; il possédait des richesses et des honneurs. Peu d’hommes, partis d’aussi bas, ont eu de pareilles perspectives, jugées magnifiques par le monde. Et voici que cet homme refuse tout ce qui lui est offert et choisit la pauvreté, le mépris, et n’a même pas la consolation d’être compris par ceux pour lesquels il sacrifiait une brillante carrière. Il est honteusement chassé et, malgré tout son savoir, il doit garder un troupeau de moutons pendant quarante ans ! Ce choix, il l’appelle « vie » et « bonheur », parce qu’il avait trouvé, en agissant ainsi, « un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte ».

Mon ami, choisis la vie, bien d’un prix plus élevé qu’une immense fortune, que de grands honneurs. Ta vie, telle que le monde la conçoit, peut assurément te les offrir. Mais choisis ce qui est vraiment la vie, même s’il te faut, et il le faudra, renoncer à bien des voluptés dont tu aurais pu jouir en mettant à exécution le plan de ta vie. Tu me diras peut-être : « Je dois me passer de cela ! Mais de quelles compensations puis-je disposer ? ». Mon ami, d’un trésor plus grand que toutes les richesses du monde, un trésor qui, lorsque tu le connaîtras, te remplira, remplira ton cœur, remplira ta vie, d’une paix et d’une joie que la mort même ne t’enlèvera pas. Un trésor qui fera ton bonheur, comme il a fait le bonheur de tant de chrétiens qui ont accepté le mépris pour l’acquérir. Je t’offre, Dieu t’offre le trésor qui fait Ses propres délices. Ce trésor c’est Christ. Celui qui a dit : « Je suis… la vie » [Jean 11, 25]. Et l’un de Ses serviteurs, Paul, qui lui aussi a choisi la honte et la pauvreté en échange des honneurs et de la richesse, a pu dire : « Pour moi, vivre, c’est Christ » [Phil. 1, 21].

Choisis Christ ! Ce choix sera peut-être, devra même être accompagné de ce que l’apôtre appelle des légères tribulations d’un moment [2 Cor. 4, 17] et qu’il énumère dans la deuxième épître aux Corinthiens (11, 23-28), mais qu’il n’estime pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir [Rom. 8, 18].

Choisis Christ ! Lui aussi a fait un choix. Il aurait pu demeurer dans la gloire du ciel, Il était riche, possédant toutes choses, mais Il a bien voulu vivre dans la pauvreté pour toi. Il possédait un trône, Il a accepté une croix par amour pour toi. Il a enduré la mort pour te donner la vie. Choisis-Le aujourd’hui, viens à Lui avec tous tes péchés, reçois la vie et le bonheur qu’Il t’offre aujourd’hui, demain ce sera peut-être trop tard.

Fais comme Marie de Béthanie qui a choisi la bonne part [Luc 10, 42], aux pieds de son Maître bien-aimé. Cette part ne lui a pas été ôtée ; il en sera de même pour toi.

Mon ami, écoute aujourd’hui cet appel solennel du Seigneur, ton avenir en dépend pour l’éternité. Choisis la vie, choisis Christ !