Consécration

J.R. Couleru
« Ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur »
2 Cor. 8, 5

L’amour de Christ est un océan sans limites ! « Je t’ai aimé d’un amour éternel ; c’est pourquoi je t’attire avec bonté » (Jér. 31, 3). Cet amour a-t-il vraiment touché ton cœur ? As-tu confessé tes péchés aux pieds de Jésus ? Christ est-il ton Sauveur ? As-tu reçu Son pardon ? Sais-tu que Son sang versé pour toi coupable a fait la paix et ôté toutes tes souillures ? Peux-tu dire maintenant que tu es à Lui ?

Si tu peux répondre affirmativement à ces questions, si tu es à Christ, alors tu n’es plus à toi-même ; tu ne t’appartiens plus, ayant été « acheté à prix » (1 Cor. 6, 19-20), et à quel prix ! Nul ne peut sonder cet amour du Seigneur Jésus qui s’est « donné lui-même en rançon pour tous » (1 Tim. 2, 6), donc aussi pour toi ! « Il s’est donné lui-même pour nous » (Tite 2, 14). Chaque racheté de Christ, en face de la croix de Golgotha, peut s’écrier avec adoration : « Combien mon Sauveur m’aime ! ». « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ! » (Gal. 2, 20).

Cet amour infini, à nul autre pareil, a certainement trouvé de l’écho dans ton cœur, et tu peux dire au Seigneur, comme Pierre : « Tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime » (Jean 21, 17). Nous chantons quelquefois : « Seigneur, ne t’aimerions-nous pas, toi qui pour nous laissas ta vie ? ». Oui certes, « nous l’aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4, 19). Et si nous sommes étreints par Son amour, nous avons vite compris que « Celui qui nous aime », par Son sacrifice sanglant à Golgotha, s’est acquis tous les droits sur notre cœur, sur notre être tout entier.

La conversion et la consécration au Seigneur semblent avoir été intimement liées l’une avec l’autre chez les saints des assemblées en Macédoine. Ainsi, à Thessalonique, ils s’étaient « tournés des idoles vers Dieu » (conversion) « pour servir le Dieu vivant et vrai » (consécration) « et pour attendre des cieux son Fils » (1 Thess. 1, 9). Ils avaient vite compris qu’ils étaient sauvés pour servir.

Et l’apôtre Paul, rendant témoignage à la libéralité des croyants macédoniens, était heureux de pouvoir écrire à leur sujet : « Ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur » (2 Cor. 8, 5).

1. Il y a dans ce verset l’affirmation d’un acte bien défini, ayant eu lieu à un moment précis dans la vie de ces croyants. Lorsqu’ils ont été amenés à Christ, ils se sont donnés eux-mêmes à Celui qui s’était donné Lui-même pour eux sur le Calvaire. Cet acte de consécration au Seigneur, l’as-tu accompli ? Sinon, pourquoi tardes-tu ? Livre-toi maintenant, et sans réserve, à Celui qui s’est livré Lui-même pour toi.

2. C’était un acte volontaire, spontané, librement consenti. Ces croyants de la Macédoine s’étaient spontanément et joyeusement livrés eux-mêmes au Seigneur — un peuple de « franche volonté » [Ps. 110, 3] !

Au temps de l’esclavage, quand on vendait des hommes comme du bétail, on aurait pu voir un jour, sur un marché, un esclave attendant en tremblant le résultat de la surenchère qui allait le séparer, peut-être pour toujours, de sa femme et de ses enfants… Enfin, le marteau du crieur public tombe et s’arrête. Un monsieur s’avance vers l’esclave et lui dit : « Je t’ai acheté ». « Oui, massa », fut la réponse soumise. — « Je t’ai acheté bien cher ». L’esclave ne put que baisser la tête en signe d’assentiment. « Mieux que cela, continua l’acheteur, je t’ai acheté pour t’affranchir ; va, tu es un homme libre », lui dit-il en ôtant ses liens. Tombant aux pieds de son libérateur, l’affranchi, éclatant de joie, s’écrie : « Massa, je reste votre esclave à jamais ! ». C’est ainsi, ô chers rachetés de Christ, que notre Rédempteur attend que nous tombions à Ses pieds pour Lui offrir la vie qu’Il a affranchie.

Ainsi aussi l’apôtre Paul, autrefois esclave du péché, prend avec joie le titre d’esclave (volontaire) de Jésus Christ.

3. « Ils se sont donnés premièrement eux-mêmes ». Ce don d’eux-mêmes impliquait tout : leurs corps, leurs biens, leur temps, leurs talents, leurs affections, leurs cœurs… Ils avaient mis en pratique l’exhortation de Romains 6, 13 : « Livrez-vous vous-mêmes à Dieu » et celle de Romains 12, 1 : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent ». Remarquons combien la consécration des premiers chrétiens était complète ! « Nul ne disait d’aucune des choses qu’il possédait qu’elle fût à lui » (Act. 4, 32). Et la Parole de Dieu nous donne, par ailleurs, beaucoup d’autres exemples. La pauvre veuve n’ayant que deux pites a tout donné à Dieu (Luc 21, 1-4). Le petit garçon, qui n’avait que cinq pains d’orge et deux poissons, a tout donné à Jésus (Jean 6, 9). Ruth, la Moabite, se livrant elle-même à Boaz, après s’être lavée et ointe (Ruth 3), est encore une image de ce don de nous-mêmes que le Seigneur attend de chacun de Ses rachetés, don impliquant en lui-même tous les autres dons. Entends-tu maintenant la voix de ton Sauveur qui t’appelle à suivre ces exemples ?

4. « Ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur ». Ce mot de Seigneur, qui veut dire Maître, a une signification sérieuse. Peut-être l’employons-nous parfois sans nous rendre bien compte de ce qu’il signifie réellement. Si nous confessons Christ comme notre Sauveur, souvenons-nous qu’Il est aussi notre Seigneur, c’est-à-dire Celui qui est le propriétaire de notre personne, le Maître qui dispose d’un droit absolu et permanent sur nous par le fait du rachat qu’Il a opéré. Jésus Christ est-Il notre Seigneur dans toute l’acception de ce terme ?

5. « Ils se sont donnés eux-mêmes premièrement au Seigneur ». Et l’apôtre ajoute : « Puis à nous, par la volonté de Dieu ». Il faut qu’en toutes choses Christ tienne, Lui, la première place [Col. 1, 18]. C’est ce que ces chers croyants macédoniens avaient si bien compris. À chacun de ceux qui se sont consacrés à Lui, Dieu révèle d’abord le but de sa vie, puis Il l’y introduit, souvent par un début insignifiant. Ce fut vrai pour ces croyants de Macédoine : ils se sont donnés premièrement au Seigneur, puis aux apôtres, pour l’œuvre qui devait leur être montrée. Dans ce cas, c’était simplement le secours à apporter aux saints. Cela est vrai pour nous tous. Lorsque nous nous consacrons au Seigneur, nous en recevons une paix profonde et une réelle bénédiction. Mais il se peut qu’il n’en résulte aucun changement sensible immédiat dans nos circonstances. Nous continuons à poursuivre notre tâche quotidienne comme auparavant et nous nous demandons si vraiment Dieu a une œuvre à nous faire faire. Nous la montrera-t-Il enfin ? Nous la fera-t-Il trouver ? Puis une porte s’ouvre pour le service, peut-être modeste, de peu d’apparence, mais à mesure que nous accomplissons ce service, nous avons conscience d’un appel de Dieu, si humble soit-il. Nous continuons, et Dieu bénit. La joie du service est en nous et peu à peu nous réalisons avec bonheur que Dieu nous conduit dans l’œuvre de notre vie.

6. Enfin, signalons encore que c’étaient des nouveaux convertis, ces chers croyants qui se sont ainsi donnés eux-mêmes au Seigneur. La deuxième épître aux Corinthiens, dans laquelle l’apôtre leur rend témoignage, paraît avoir été écrite environ en l’an 58 de notre ère. Or l’arrivée en Europe de l’apôtre Paul, à Philippes de Macédoine, se situe aux environs de l’an 52. Il ne s’était donc pas écoulé beaucoup d’années avant que ces nouveaux convertis se consacrent au Seigneur. Si donc maintenant tu confesses Christ comme ton Sauveur, n’attends pas de devenir plus âgé, donne-toi à Lui aujourd’hui même. Livre-Lui ce qui Lui appartient de droit, c’est-à-dire ton être tout entier.

Et ensuite confie-toi simplement, paisiblement, jour après jour, en Celui qui est ton Sauveur et ton Seigneur ; Celui qui t’aime, te gardera et te conduira jusqu’à ce qu’Il vienne.

« Saisi » et « enrôlé » par Jésus Christ !

Timothée était un jeune homme timide et craintif, mais il possédait une « foi sincère » (1 Tim. 1, 5) et il ne l’a pas cachée. Malgré sa timidité, il fit « une belle confession devant beaucoup de témoins » (1 Tim. 6, 12), probablement au début de sa carrière chrétienne, comme c’était la coutume aux temps apostoliques.

Il confessa devant tous qu’il appartenait au Seigneur. La foi du cœur doit être suivie d’une confession de la bouche, selon ce qui est écrit : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car du cœur on croit à justice et de la bouche on fait confession à salut » (Rom. 10, 9-10).

Cela demande parfois un assez gros effort de la part d’un jeune homme ou d’une jeune fille timides, mais il n’y a pas d’autre chemin. « Quiconque donc me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 10, 32). Si tu as cru de ton cœur au Seigneur Jésus, demande-Lui la force qui te manque pour Le confesser de ta bouche, et Il te la donnera.

Cet acte de fidélité au Seigneur procura au jeune Timothée une joie profonde et, tout au long de sa vie, il s’en souvint avec bonheur. Aussi avait-il « un bon témoignage des frères » (Act. 16, 2). Ayant entendu l’appel de Christ, il avait répondu : « Présent ! » à son divin Chef. Il s’était consacré à Celui qui l’avait « enrôlé » pour la guerre et il devint un bon soldat de Jésus Christ (2 Tim. 2, 3-4).

As-tu entendu l’appel du Christ ? Réponds-Lui immédiatement, spontanément : « Me voici, Seigneur ! » et confesse courageusement le beau nom de Jésus. N’aie pas honte du témoignage de notre Seigneur, mais prends part aux souffrances de l’évangile [2 Tim. 1, 8]. Pour être un bon soldat de Jésus Christ, fixe les yeux sur ton divin Chef. Écoute Sa voix attentivement et obéis à Ses ordres. Suis-Le et, pour cela, ne t’embarrasse pas dans les affaires de la vie mais, éprouvant ce qui Lui est agréable, cherche à plaire à Celui qui t’a enrôlé.

Par la suite, Timothée fut choisi par Paul, qui « voulut qu’il allât avec lui » (Act. 16, 3). Après s’être donné premièrement lui-même au Seigneur, il devint un « compagnon d’œuvre » de l’apôtre (Rom. 16, 21). Quel privilège ! Et celui-ci pouvait écrire en parlant du jeune Timothée : « Je n’ai personne qui soit animé d’un même sentiment avec moi… Mais vous savez qu’il a été connu à l’épreuve, savoir qu’il a servi avec moi dans l’évangile comme un enfant sert son père » (Phil. 2, 20-22).

Veux-tu être, toi aussi, un bon soldat de Jésus Christ ? Alors « occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier » (1 Tim. 4, 15). Sans doute, pour cela, devras-tu laisser volontairement de côté certains délassements ou plaisirs auxquels d’autres jeunes chrétiens ne renoncent pas. Mais ne vaut-il donc pas la peine de renoncer à quelque chose ici-bas pour Christ ? Souviens-toi de Sa promesses : « Il n’y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l’amour de moi et pour l’amour de l’évangile, qui n’en reçoive maintenant, en ce temps-ci, cent fois autant, maisons, et frères, et mères, et enfants, et champs, avec des persécutions, et dans le siècle qui vient, la vie éternelle » (Marc 10, 29-30).

Seigneur, toi qui pour nous t’offris en sacrifice,
Remplis-nous de ferveur pour mettre à ton service
Nos jours, nos biens, nos corps, nos cœurs.
Donne-nous de marcher, malgré notre faiblesse
Sous ton œil tutélaire, et que par toi sans cesse
Nous soyons tous plus que vainqueurs.