Debout

G. André
« Que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe »
1 Cor. 10, 12

Quand nous constatons autour de nous les chutes qui atteignent, hélas, plus d’un jeune homme, d’une jeune fille, qui avaient pourtant dit aimer et suivre le Seigneur Jésus, quelle est notre réaction intérieure ? La tristesse, la peine, sans doute, surtout lorsque l’humiliation collective devient nécessaire ; mais dans le secret de nous-mêmes, n’avons-nous jamais eu, presque inconsciemment peut-être, cette pensée cachée : À moi, cela n’arrivera pas ? Ou même, une telle pensée n’est pas formulée, mais une attitude de commisération, sinon de jugement sévère, envers le coupable, montre que dans le fond de notre cœur nous ne nous croyons pas capables d’en faire autant que lui. « Je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes » [Luc 18, 11].

Et pourtant la Parole vient nous dire : « Que celui qui croit être debout, prenne garde qu’il ne tombe » [1 Cor. 10, 12]. Et ailleurs elle ajoute : « Toi, tu es debout par la foi. Ne t’enorgueillis pas, mais crains » (Rom. 11, 20). Une chute grave ne survient pas en un jour. Elle n’est presque toujours que l’aboutissement d’une longue suite d’écarts, de fautes non jugées, qui ont affaibli en nous le sens de la sainteté divine, ont attristé le Saint Esprit et interrompu la communion. Et si Dieu permet que nous assistions chez d’autres à des chutes douloureuses, n’est-ce pas pour nous avertir aussi ? Pour que nous examinions bien, à Sa lumière, si nous ne sommes pas sur le même chemin, de doute, d’incrédulité ou de corruption ? La puissance de l’ennemi est terrible, beaucoup plus grande que nous n’imaginons : « Comme un lion rugissant, il rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer » (1 Pier. 5, 8).


« C’est par la foi que vous êtes debout »
2 Cor. 1, 24

Mais il y a une ressource, une seule. Non pas les résolutions de la chair, non pas la soumission légale à des commandements, mais la foi. La foi qui compte sur une puissance qui n’est pas de nous, mais à la fois hors de nous et en nous. « Vous êtes gardés par la puissance de Dieu par la foi », dit Pierre (1 Pier. 1, 5). « Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu… je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 2, 20), dit Paul. La foi croit donc à la puissance de Dieu pour nous garder. Mais aussi elle nous fait réaliser que Christ est en nous, demeurant « en nous par l’Esprit qu’il nous a donné » (1 Jean 3, 24). Et selon Romains 8, nous voyons que cet Esprit est la seule puissance par laquelle nous pouvons « faire mourir les actions du corps » (v. 13). Galates 5 ajoute : « Marchez par l’Esprit et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair » (v. 16). Pour cela, il nous faut confesser et abandonner sans retard (1 Jean 1, 9) tout ce qui L’attriste (Éph. 4, 30), afin qu’Il soit libre d’opérer en nous le fruit qui glorifiera Dieu. Ayant reçu l’Esprit par la foi (Gal. 3, 14), c’est par la foi que nous sommes debout. « Et c’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi » (1 Jean 5, 4).


« Le Seigneur est puissant pour le tenir debout »
Rom. 14, 4

Et si l’ennemi est puissant, notre Seigneur est encore plus puissant que lui. Non seulement Il nous a mis debout, mais Il est « puissant pour nous tenir debout ». Si les fautes que nous avons trop souvent à reconnaître en nous, si les chutes auxquelles nous assistons, nous font craindre, ne nous décourageons pas. Le danger est pour celui qui « croit être debout ». Mais : « Si j’ai dit : Mon pied glisse, ta bonté, ô Éternel, m’a soutenu » (Ps. 94, 18). La main qui s’est étendue « aussitôt » (Matt. 14, 31) pour secourir Pierre enfonçant dans l’eau, est la même aujourd’hui, prête à répondre à celui qui crie : « Seigneur, sauve-moi ». Et la même grâce est à l’œuvre pour relever ceux qui sont tombés.

Sentir sa faiblesse, crier à Dieu avec foi, c’est faire l’expérience merveilleuse de Sa bonté et de Sa puissance, qui veulent nous maintenir debout, en attendant le jour où, la marche de la foi étant terminée, nous serons « assis » dans le repos éternel, autour de l’Agneau immolé, dans la maison du Père.