Jusqu’à ce qu’Il vienne

M. R.

Faites ceci en mémoire de moi [1 Cor. 11, 24, 25]. — Qui parle ainsi ? Nous le savons tous. C’est notre Sauveur bien-aimé. Il s’adresse aux siens en une nuit mémorable, « la nuit où Il fut livré », et leur demande d’accomplir un acte bien simple en apparence, mais combien profond dans sa signification. Il institue ce repas, la cène et, en y prenant part, les rachetés, à travers les âges, ont annoncé la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne [1 Cor. 11, 26].

Ma pensée va maintenant à tant de jeunes chrétiens qui se contentent d’assister au culte chaque dimanche matin, de chanter les cantiques, d’écouter les actions de grâces et la lecture de la Parole, et qui semblent trouver tout naturel que le pain et la coupe ne leur soient pas présentés. Cependant, ils aiment le Seigneur, ils sont au bénéfice de Son œuvre de rédemption, ils font partie de cette Assemblée qu’Il s’est acquise à grand prix et qu’Il nourrit et chérit [Éph. 5, 29], ils savent qu’ils partiront avec nous lorsque le grand cri de rassemblement retentira, et que l’Église s’en ira à la rencontre de son Seigneur sur les nuées.

Réalisez-vous, chers jeunes amis, que votre manière de faire est en contradiction absolue avec votre position d’enfants de Dieu ? Toutes les choses merveilleuses que nous venons d’énumérer sont vôtres, en vertu du sacrifice de Christ ; vous en jouissez dans une mesure, et cependant, quant à votre témoignage, vous restez en dehors, vous prenez place avec les indifférents et les incrédules. Vous vous tenez volontairement éloignés de la table du Seigneur, et vous désobéissez, le sachant et le voulant, au désir de Son cœur : « Faites ceci en mémoire de moi ».

Quand je vous vois, semaine après semaine, persévérer dans votre coupable indifférence, souvent la question se pose pour moi : « Qu’est-ce donc qui les arrête ? ».

Serait-ce peut-être que vous ne comprenez pas la portée et la signification de la cène du Seigneur ? La Parole de Dieu est très explicite à cet égard. Vous savez que l’apôtre Paul avait reçu une révélation toute spéciale relative à la célébration de la cène, qu’il nous a transmise en 1 Corinthiens 11, 23-29. Lisez ce passage avec attention, et remarquez la répétition du mot Seigneur, que vous trouverez cinq fois dans ces six versets. Il s’agit donc de Celui qui a toute autorité sur nous. Le racheté n’est pas libre d’agir comme il le veut, de se laisser guider par ses opinions ou par ses scrupules personnels. Le Seigneur a parlé. Fermerez-vous vos oreilles à Son message ? Vous avez écouté la voix du Sauveur qui vous apportait le pardon et la paix. Maintenant, écoutez ce que dit le Seigneur : « Ceci est mon corps qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ». « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi ».

La cène est donc un mémorial de la personne du Seigneur Jésus et de Son œuvre à la croix. Autour de Sa table, nous rappelons Ses souffrances et Sa mort, et nous avons communion au corps et au sang de Christ ; nous nous souvenons de l’amour immense de Celui qui a pris notre place sous les coups de la juste colère de Dieu contre le péché et, en participant au pain et à la coupe, nous pouvons dire : Tu m’as aimé et tu t’es donné toi-même pour moi.

Mais il y a autre chose encore. En prenant part au mémorial, nous proclamons à la face du monde que le Seigneur est mort, qu’Il est ressuscité, et qu’Il va revenir. Quel privilège immense, de pouvoir annoncer ces choses dans le lieu même où Il a été rejeté, et d’être ainsi des témoins vivants de ce qu’Il est et de ce qu’Il a fait pour nous !

Et vous restez en arrière, jeunes chrétiens ! Vous pouvez vous tenir à l’écart en face de responsabilités si glorieuses ? Votre cœur ne brûle-t-il pas au-dedans de vous [Luc 24, 32] quand le Seigneur répète à deux reprises : Faites ceci en mémoire de moi ?

On entend dire quelquefois : Je ne suis pas digne de m’approcher de la table du Seigneur. C’est parfaitement vrai ; ni vous ni moi, si nous regardons à nous-mêmes, ne possédons les qualités requises pour prendre cette place. Mais la question n’est pas là. Il s’agit de savoir si notre Seigneur est digne que nous nous souvenions de Lui. Et ici, il n’y a plus d’hésitation possible. Puis, n’oubliez pas que Dieu nous voit en Christ, revêtus de Sa justice parfaite, lavés dans le sang de l’Agneau sans défaut et sans tache. « Il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés ». Telle est notre position devant Dieu. Aussi l’apôtre dit-il un peu plus loin : « Approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure » (Héb. 10, 14, 22).

Il va bien sans dire que nous ne pouvons pas apporter à la table du Seigneur ce qui n’est pas en accord avec la sainteté de cette table. Aussi le Seigneur, sachant ce que nous sommes et connaissant notre faiblesse, a-t-Il préparé la ressource nécessaire pour répondre à notre infirmité. Voyez le verset 28 de 1 Corinthiens 11 : « Que chacun s’éprouve soi-même », c’est-à-dire qu’il juge devant Dieu ce qu’il est et ce qu’il a fait, et alors il se trouvera au bénéfice de 1 Jean 1, 9 : « Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité ». « Et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ». C’est le Seigneur, dans Sa grâce, qui a fait tous les frais. Il prépare ce repas béni, et Il nous rend propres à y participer.

Mais que dire de ceux, trop nombreux, hélas ! parmi les jeunes, qui restent à l’écart parce qu’ils aiment le monde et les choses qui sont dans le monde [1 Jean 2, 15] ? Leurs préoccupations et leurs intérêts ne sont pas dans l’Assemblée de Dieu, dont ils font pourtant partie puisqu’ils sont sauvés, et ils estiment le témoignage du Seigneur comme une quantité négligeable. Pratiquement, par leur manière d’agir, ils renient le Maître qui les a rachetés. Qu’ils fassent un sérieux retour sur eux-mêmes. Nous célébrons la cène, jusqu’à ce qu’Il vienne. Si le Seigneur venait aujourd’hui, l’occasion de répondre à Son désir serait passée pour ne jamais revenir. Et que restera-t-il de votre activité et de vos ambitions, en ce jour-là ? « Le monde s’en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2, 17).

On entend quelquefois alléguer les manquements de ceux qui se réunissent autour de la table du Seigneur comme étant une raison suffisante pour s’en tenir éloigné. Ces manquements existent et nous pouvons baisser la tête en constatant nos infidélités et nos inconséquences. Mais n’oubliez pas que c’est la présence personnelle du Seigneur Jésus que vous trouverez en vous approchant de Sa table (Matt. 18, 20). Ceci n’est-il pas un motif suffisant pour mettre un terme à vos hésitations ? En Lui, tout est parfait, et « Sa présence est le bien suprême ».

Que le Seigneur vous donne de Lui rendre un témoignage plus fidèle. « Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne ».