« Jusqu’au jour… » (Matt. 24, 38)

G. André
Y a-t-il beaucoup de choses que vous aimeriez encore faire avant de vous en aller à Sa rencontre ?

Depuis longtemps « la patience de Dieu attendait » [1 Pier. 3, 20]. Les hommes L’avaient oublié ; regardant des cieux, l’Éternel avait vu que leur « méchanceté était grande sur la terre ». Et Il avait résolu de les détruire (Gen. 6). Pourtant, les années passaient et le jugement n’arrivait pas. Noé bâtissait bien une arche « pour la conservation de sa maison » [Héb. 11, 7], avertissant ses contemporains ; mais eux continuaient leur train de vie, sans autre préoccupation : « On mangeait, on buvait, on se mariait… » [Matt. 24, 38]. Que de choses à faire, de travaux à exécuter, de jouissances à éprouver. Le temps manquait pour s’inquiéter de jugements auxquels on ne croyait pas… « jusqu’au jour où le déluge vint et les emporta tous ».

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Le soleil disparaissait derrière les montagnes, quand Lot sortit de sa demeure et vint s’asseoir à la porte de la ville. C’était la place d’honneur acquise au cours des années de son séjour à Sodome. Il était bien lointain le temps où, avec son oncle, ils faisaient paître leurs troupeaux, heureux d’habiter sous des tentes et d’offrir des sacrifices sur l’autel de l’Éternel. Il y avait eu d’abord ce voyage en Égypte qui avait marqué l’esprit du jeune Lot d’une empreinte ineffaçable (Gen. 13, 10). Puis la prospérité était venue, des troupeaux trop nombreux pour continuer à « habiter ensemble ». Les bergers se querellaient. Il fallait une solution. Lot n’avait-il pas « choisi » la bonne, en descendant dans la plaine, dressant ses tentes « jusqu’à Sodome », pour ensuite les abandonner et venir habiter « dans la ville » ? Il y avait bien eu ces jours affreux où Kedor-Laomer avait pillé la ville. Dans le cortège des captifs, Lot n’avait-il pas senti sa conscience lui reprocher le milieu où il était venu s’établir ? Mais Abraham l’avait délivré, et ce que Dieu avait voulu lui enseigner par ces terribles événements s’était vite effacé. Non qu’il fut heureux maintenant. La conduite débauchée des habitants de Sodome l’accablait souvent (2 Pier. 2, 7). Mais plusieurs de ses filles s’étaient honorablement mariées dans la ville. La considération et l’estime dont lui-même jouissait lui avaient donné la position de juge. Sa femme se plaisait dans Sodome. Et les jours avaient passé : « on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait » [Luc 17, 28]. Toute l’activité fébrile d’une cité importante remplissait les jours. Que de projets on avait encore ! Aussi personne ne se souciait-il des deux étrangers qui, « sur le soir », s’approchaient de la ville, porteurs du message de jugement…

Même Lot et les siens avaient tant de choses à mettre avant la « seule chose nécessaire » ! « Il tardait » [Gen. 19, 16] dans la nuit obscure, ne pouvant se résigner à fuir ces lieux qu’il avait aimés.

Quel tableau, quand « le soleil se leva sur la terre » ! « Il plut du feu et du soufre du ciel, qui les fit tous périr » [Luc 17, 29]. Seul un homme, dépouillé de ses biens, ayant perdu sa femme et la plupart de ses enfants, s’enfuyait dans la montagne, où les deux filles qui lui restaient allaient le tromper misérablement dans la caverne où ses jours devaient finir.

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« Ces choses ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10, 11). Le Seigneur Jésus va revenir du ciel, pour enlever son Église. Le jour de sa venue est proche. « Y a-t-il beaucoup de choses que vous aimeriez encore faire avant de vous en aller à Sa rencontre ? ». Jeunes gens, jeunes filles, qui Le connaissons pour notre Sauveur, posons-nous sérieusement cette question à nous-mêmes. Y a-t-il des projets, des désirs, des vœux que nous aimerions bien voir s’accomplir avant qu’Il vienne ? Tant de choses nous préoccupent-elles que nous n’avons pas le temps de « lever nos têtes », oubliant que « notre rédemption approche » [Luc 21, 28] ? Nos cœurs sont-ils vraiment libres pour dire sincèrement : « Amen, viens Seigneur Jésus » [Apoc. 22, 20] ? Si nous devons reconnaître que tout au fond, ils ne le sont pas, comment le deviendront-ils ? Par un effort énergique pour nous détacher des choses de la terre ? Par une attention plus soutenue pour n’en plus être occupés ? Oh ! non. Mais en pensant beaucoup plus à Celui que nous allons voir, qui est « plus beau que les fils des hommes » [Ps. 45, 2], dont « toute la personne est désirable » [Can. 5, 16]. Occupons-nous de Lui, anticipons dans nos cœurs le moment où nous Le verrons, et l’éclat trompeur des choses terrestres s’atténuera étrangement, leur attrait ira s’affaiblissant à mesure que nos âmes seront plus occupées de Jésus qui va revenir.

Et pourtant, dans un autre sens, quand nous Le verrons, n’y aura-t-il pas beaucoup de choses que nous aurions aimé avoir faites avant son retour ? Un vénéré serviteur du Seigneur répétait souvent : « La mesure dans laquelle nous aurons connu le Seigneur Jésus pendant notre séjour sur la terre, restera notre part personnelle dans l’éternité ». Comparant les croyants dans le ciel à des vases, il soulignait que tous seront remplis ; pas un ne sera vide, ou à moitié plein :

Tous publieront les effets de Sa grâce,
Et l’amour du Sauveur.
Mais les vases seront d’inégale grandeur ! Et c’est pendant notre vie sur la terre que se détermine la grandeur du vase, selon cette connaissance personnelle plus ou moins vivante que nous acquérons du Seigneur Jésus. Ne désirons-nous pas « agrandir » notre vase, « avant de nous en aller à Sa rencontre » ?

C’est pendant que le Seigneur Jésus est haï dans ce monde, que nous sommes appelés à L’aimer. « Nous, nous l’aimons, parce que Lui nous a aimés le premier » [1 Jean 4, 19]. Dans le ciel, connaissant pleinement cet amour, nous en serons remplis, mais ne voudrions-nous pas, « avant de nous en aller à Sa rencontre », apprendre à L’aimer davantage, et le Lui témoigner chaque jour dans les détails de notre vie (Jean 14, 21, 23) ?

Et avant qu’Il vienne, ne voudrions-nous pas aussi mieux Le servir ? « Tournés vers Dieu, pour servir et pour attendre » (1 Thess. 1). C’est ici-bas seulement que nous pouvons servir. Dans le ciel restera le grand service de l’adoration, le plus élevé de tous, mais le service humble de celui qui suit un Christ méprisé ne peut s’accomplir que dans le monde où nous vivons aujourd’hui. Ne voudrions-nous pas plus fidèlement Le servir « avant de nous en aller à Sa rencontre » ?

Et, jeunes amis qui connaissez le Seigneur Jésus pour votre Sauveur, et n’avez pas encore répondu à Son désir suprême (Luc 22), la « nuit où Il fut livré », avez-vous pensé que c’est seulement« jusqu’à ce qu’Il vienne » que nous pouvons « annoncer Sa mort » (1 Cor. 11) ? Quand Jésus était réuni avec Ses disciples dans la chambre haute, c’était la dernière Pâque qu’ils célébraient ensemble. Le jour vient aussi où pour la dernière fois la cène sera prise dans le monde. Ne voudriez-vous pas avoir « fait ceci en mémoire de Lui », « avant de vous en aller à Sa rencontre » ?

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Dans les temps anciens, les hommes ont oublié Dieu, « jusqu’au jour » où Noé entra dans l’arche, « jusqu’au jour » où Lot sortit de Sodome. Et nous savons qu’aujourd’hui, hélas ! des hommes vont refuser l’évangile de la grâce de Dieu, malgré les avertissements de plus en plus sérieux que donnent les événements actuels, jusqu’à ce que la porte soit fermée. Mais vous, vous jeune homme, jeune fille qui avez des parents chrétiens, vous que le Seigneur a appelé tant de fois, allez-vous refuser Sa grâce « jusqu’au jour » où ce sera trop tard ?

Et quant à nous qui, par pure grâce, Le connaissons comme notre Sauveur, ne voulons-nous pas répéter cette prière :

Puisque bientôt tu vas paraître
À nos yeux,
Nous désirons, Sauveur et Maître
Glorieux,
Te servir, t’aimer, te connaître
Toujours mieux !
(H.R.)

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« Qu’est-ce que votre vie ? » (Jacq. 4, 14)

Ce petit volume, qui vient de paraître, est particulièrement destiné aux jeunes croyants. Les récits qu’il contient « présentent entre autres la vie de divers jeunes gens. À laquelle la nôtre va-t-elle ressembler ? ». Il ne s’agit pas seulement de savoir que l’on est sauvé ; c’est la grande chose sans doute, mais, tout particulièrement devant l’imminence du retour du Seigneur Jésus, ne sentons-nous pas qu’il importe que notre vie Lui dise un peu mieux notre reconnaissance pour tout ce qu’Il a fait pour nous ? Les vingt-cinq morceaux, très simples pour la plupart, qui composent cette collection, nous aideront par Sa grâce à voir un peu mieux comment pratiquement nous pouvons le faire, en dirigeant nos regards avant tout sur Celui dont nous avons à reproduire ici-bas les caractères.