Le combat de la foi

J. André

Il est un grand combat dans ce monde à livrer :
Ce combat n’est pas sans danger ;
Mais pour moi, ma lumière et ma vie à jamais,
C’est Jésus, le Prince de paix !
Si j’écoute Sa voix, je puis être un vainqueur ;
Car Sa force agit dans mon cœur.

« Combats le bon combat de la foi » (1 Tim. 6, 12).

« Marie, s’étant assise aux pieds de Jésus, écoutait sa parole » (Luc 10, 39).

« Confie-toi en lui ; et lui il agira » (Ps. 37, 6).

« L’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles » (Exo. 14, 14).


Étrange contraste dans la signification des paroles de ce petit cantique ; d’un côté, un grand combat à livrer ; de l’autre : écouter la voix du Prince de paix pour être victorieux ! Et les versets qui suivent n’offrent-ils pas la même antithèse : exhortation au combat et en même temps invitation à la tranquille confiance et à l’humble dépendance pour obtenir la victoire !

L’expression de combat fait penser à une activité fébrile, à un débordement d’efforts extraordinaires, à une lutte constante et impitoyable ; et voilà que Dieu nous dit que notre affaire est de nous tenir tranquilles, d’écouter Sa Parole et de nous confier en Lui ! Ce problème vous a certainement déjà préoccupés, mais permettez-moi aujourd’hui de vous donner une petite illustration qui vous aidera peut-être à mieux saisir le vrai sens de la vie, du témoignage et du service chrétiens.

Je suppose que vous avez déjà tous vu une turbine en activité, ou du moins vous savez de quoi il s’agit. Deux conditions indispensables lui permettront d’accomplir sa fonction : la première, c’est de recevoir l’eau de la conduite forcée, qui elle-même est alimentée par le bassin d’accumulation, construit sur l’alpe. La deuxième, c’est que ses pales soient orientées du bon côté, afin que l’eau projetée avec force la fasse tourner avec le minimum de déperdition de puissance.

La source de la force réside dans le bassin d’accumulation que nous pourrions comparer à Dieu. C’est Jésus, le Fils de Dieu, qui est descendu jusqu’à nous pour nous apporter cette puissance de vie ; pour que nous puissions en profiter, il faut tout d’abord que, à l’instar de la turbine, nous voulions bien la recevoir. Une fois ce premier pas réalisé, il importe d’orienter notre vie — ci-dessus illustrée par les pales de la turbine — dans la bonne direction, c’est-à-dire de nous mettre tout simplement à la meilleure et à l’entière disposition de notre Maître. « Livrez-vous vous-mêmes à Dieu… et vos membres à Dieu, comme instruments de justice » (Rom. 6, 13).

Si la turbine remplit les deux conditions mentionnées ci-dessus, elles pourra devenir un merveilleux instrument ; la génératrice — que nous pourrions comparer au rôle du Saint Esprit — transformera la force reçue par la turbine pour qu’elle soit appliquée à toutes les innombrables fonctions que nous voyons s’accomplir par le moyen de l’électricité (lumière, chaleur, force motrice, etc.) qui seraient à proprement parler le fruit de la vie du croyant.

Notre témoignage, notre service, en un mot le combat de la foi, ne peuvent porter de fruit éternel que dans la mesure où — comme la turbine — nous restons à la bonne place et nous nous laissons diriger. D’autre part, si la communion avec Dieu est interrompue — fissure à la conduite forcée — c’est la défaite — arrêt de la turbine. Enfin, si le Saint Esprit est contristé par un péché non jugé — avarie à la génératrice ou aux fils conducteurs — il n’y a pas de fruit produit.

Tout cela ne veut pas dire qu’il faille rester inactif. Bien au contraire ! Mais il importe que toute activité extérieure soit le fruit d’une vie intérieure de constante communion avec le Seigneur et de dépendance du Saint Esprit. C’est là le véritable combat de la foi !