Obéir !

J. André
« Voici, je viens pour faire ta volonté »
(Héb. 10, 9)
« Quoiqu’il fut Fils, il a appris l’obéissance »
(Héb. 5, 8)
« Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui soit faite »
(Luc 22, 42)
« Étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix »
(Phil. 2, 8)

Quel exemple que celui du Fils de Dieu, devenu chair, dont les délices étaient de faire la volonté de Celui qui l’avait envoyé !

Il était venu pour cela (Héb. 10, 9). Pourquoi pouvait-Il en faire Ses délices ? Parce que Sa volonté de Fils n’était autre que celle du Père. Et pourtant, elle devait le conduire dans un monde impie, lui faire rencontrer le mépris, l’incompréhension, la souffrance, le faire passer par les angoisses de Gethsémané pour aboutir à ce sanglant Golgotha ! — Il devint obéissant jusqu’à la mort de la croix parce qu’Il avait fait sienne la volonté du Père ; volonté dont le mobile était dans Ses conseils d’amour envers les fils des hommes.

Par l’obéissance parfaite du Fils de Dieu, le salut a été acquis, la victoire remportée sur la mort et le péché, le ciel ouvert à tout pécheur repentant, le cœur du Père révélé ! Quels merveilleux résultats !

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Samuel, autrefois, avait dit à Saül : « Voici, obéir est meilleur que sacrifice » [1 Sam. 15, 22]. Et pourtant, la loi exigeait beaucoup ; mais la volonté de Dieu exprimée dans cette loi était bonne et en vue du bien de ceux qui voulaient s’y soumettre. Obéir à la loi aurait entraîné la bénédiction, la prospérité, l’approbation divine. Seul le Seigneur Jésus a pu l’accomplir, mais même le psalmiste avait éprouvé la valeur de cette volonté de Dieu ; lisons le psaume 119 et nous verrons le prix qu’elle avait pour son cœur. « Je fais mes délices de tes statuts » (v. 16). « Je trouverai mes délices en tes commandements que j’ai aimés » (v. 47). « Combien j’aime ta loi ! Tout le jour je la médite » (v. 97).

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Aujourd’hui cette parole « obéir » sonne creux ; le courant du siècle fait prévaloir beaucoup plutôt l’indépendance, la personnalité, voire même l’insubordination. Et pourtant, sachons-le bien, l’obéissance seule est la source du vrai bonheur, de la pleine délivrance, de la sûre bénédiction. Un enfant soumis, obéissant à ses parents, s’en trouvera heureux, parce que leur volonté à son égard n’a en vue que son bien, son bonheur présent et futur.

L’homme dans ses péchés n’aura le pardon et la paix que le jour où, éclairé par le travail de l’Esprit de Dieu, il comprendra que sa volonté propre est mauvaise et qu’il obéira à la volonté de Dieu qui le poussera à la repentance et à la confession de ses péchés. C’est l’obéissance de la foi (Act. 17, 30 ; Rom. 1, 5).

Cher jeune enfant de Dieu, tu as expérimenté à la conversion que l’obéissance à l’appel du Seigneur Jésus t’avait acquis le plus grand trésor, la plus entière délivrance. Mais Dieu ne veut pas que tu en restes là. La conversion marque le premier pas de l’obéissance ; vient ensuite la marche qui se compose d’une succession de nouveaux pas d’obéissance, dictés par la Parole de Dieu. À quoi bon marcher selon les inclinations de notre cœur, quand nous savons que les désirs de notre vieille nature, notre propre volonté, ne peuvent être que mauvais, provenant d’une source mauvaise et nous conduisant dans un chemin mauvais (Rom. 8, 7). Demandons la force nécessaire pour abandonner cette voie qui n’aboutit qu’à l’amertume, au découragement et au déshonneur. Livrons-nous tout entier à l’action sanctifiante et vivifiante de la volonté de notre Père ; mettons-nous à Sa complète disposition pour chaque pas de notre marche, pour chaque détail de notre vie, et nous ferons bien vite la précieuse expérience que l’obéissance n’est pas un sacrifice, ni une dure servitude, mais au contraire la source continuelle d’un bonheur croissant, la condition d’une vie utile et féconde, d’un témoignage à la gloire de Celui qui ne veut que notre bien présent et éternel.

Se rapporter constamment, chaque jour de notre vie, à la volonté de Dieu, amène pratiquement dans la lumière. Ce n’est pas simplement désirer vivre pour Christ ; c’est une entière consécration du cœur, une croissance dans la connaissance de Dieu, qui se produira si notre vie Lui est livrée, ayant Sa volonté pour notre volonté. Cela n’est pas l’œuvre d’un jour ou le résultat d’une décision soudaine ; seule la connaissance personnelle et intime d’un Christ vivant rend possible le renoncement à nous-mêmes, parce que le cœur et les affections ont été saisis par une personne.

Pourquoi devons-nous déplorer tant de stérilité dans le service ? Pourquoi tant de timidité dans le témoignage ? tant de chutes dans la marche ? Pourquoi murmurons-nous sur telle ou telle circonstance ou dispensation ? Pourquoi gémissons-nous sur tel ou tel défaut que nous ne pouvons pas surmonter ? — Parce que nous n’avons pas appliqué dans nos vies cette parole : « Livrez-vous vous-mêmes à Dieu,… et vos membres à Dieu comme instruments de justice » (Rom. 6, 13) — cette vraie justice d’obéissance, semblable à celle de Christ lui-même. Parce que nous n’avons pas réalisé pratiquement que l’obéissance à la volonté divine exprimée dans la Parole était le secret de toute bénédiction dans le service, de toute hardiesse dans le témoignage, de toute paix dans n’importe quelle circonstance, de toute victoire sur le péché et sur nous-mêmes. Autrefois loi exigeante, aujourd’hui volonté bonne, agréable et parfaite [Rom. 12, 2], résumée dans ce seul verset : « C’est ici Son commandement, que nous croyions au nom de son Fils Jésus Christ et que nous nous aimions l’un l’autre » (1 Jean 3, 23). Foi dirigée en haut, d’où descend toute ressource ; amour dirigé en bas, en activité envers notre prochain. Laissons les deux ouvertures d’en haut et d’en bas bien dégagées, et qu’ainsi, canaux libres de toute entrave, nous puissions agir, marcher et servir humblement, dans la dépendance constante du Seigneur et dans la puissance du Saint Esprit.