Onze journées

« Onze journées depuis Horeb… à Kadès-Barnéa »

« Nous avons marché… trente-huit ans »

Deut. 1, 2 ; 2, 14

Onze journées — trente-huit ans !

Sauvé d’Égypte, le peuple d’Israël avait chanté le cantique de la délivrance au bord de la mer Rouge. À travers le désert, « portés sur des ailes d’aigle », ils avaient été « amenés à Dieu » [Exo. 19, 4] à la montagne de Sinaï, à Horeb.

C’est là que Dieu leur parle et les enseigne, leur confie Ses ordonnances, et dans le tabernacle vient demeurer au milieu d’eux.

Mais, comme pour nous dans la vie chrétienne, il ne leur suffit pas d’être sauvés et d’avoir fait l’expérience des soins de Dieu dans le désert, il leur faut encore arriver à la frontière du « pays » et en faire la conquête. Le « pays » pour nous, c’est la vie de résurrection, c’est la réalisation pratique du « je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » [Gal. 2, 20], de l’apôtre.

« Onze journées » auraient suffi pour amener le peuple d’Horeb à la frontière de Canaan. Il n’est nul besoin d’être un vieillard à cheveux blancs pour « marcher en nouveauté de vie » (Rom. 6, 4). Cette vie de foi est à la portée de tous ceux qui spirituellement ont été délivrés d’Égypte. Mais souvent, que d’années perdues ! Parce que la foi a manqué au peuple pour faire la conquête de Canaan depuis Kadès-Barnéa, il lui fallut errer trente-huit ans dans le désert. Aucun des hommes de guerre qui étaient sortis d’Égypte — sauf Josué et Caleb — n’entra en Canaan.

« Craignons donc qu’une promesse ayant été laissée d’entrer dans son repos, quelqu’un d’entre vous paraisse ne pas l’atteindre » (Héb. 4, 1).

Pendant la période de la grâce, à cause de l’œuvre de Christ, tous Ses rachetés atteindront un jour le repos final du ciel. Mais il n’en reste pas moins que plus d’un peut se comporter de telle manière qu’il « paraisse ne pas l’atteindre ».

Au lieu de faire des progrès spirituels, « d’avancer vers l’état d’hommes faits » (Héb. 6, 1), ils sont stationnaires, si même ils ne reculent pas. Ceux qui étaient partis joyeux sur la route du ciel, se traînent lassés et moroses dans la poussière du désert. La manne — la Parole de Dieu qui au début avait un goût de miel (Exo. 16, 31) — n’est plus qu’un « gâteau à l’huile » (Nomb. 11, 8), quand encore, en actes sinon en paroles, on ne le qualifie pas de « pain misérable » (Nomb. 21, 5).

Où en sommes-nous, chers amis ? « Onze journées » nous ont-elles amenés « dans le pays » pour en faire la conquête, le posséder et en « fouler tout lieu de la plante de nos pieds » (Jos. 1) ? Ou bien la foi nous a-t-elle manqué, et sommes-nous de ceux qui « paraissent » ne pas devoir atteindre le repos ? Prenons garde, c’est une chose sérieuse : 1 Corinthiens 10, 1-13 nous en donne « l’avertissement », ajoutant : « Ainsi que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe ».

Trois ressources nous sont données en Hébreux 4, pour avancer dans le chemin : la Parole (v. 12), le Sacrificateur (v. 14), et la prière « au trône de la grâce » (v. 16). Que le Seigneur nous accorde, dans l’humiliation s’il le faut, de savoir mieux les mettre à profit, et de compter avec foi sur le Dieu fidèle « qui ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de ce que nous pouvons supporter » [1 Cor. 10, 13]. Et si nous avons conscience d’avoir perdu du temps en route, beaucoup d’années peut-être, écoutons la voix qui nous dit : « Revenez à moi de tout votre cœur… et je vous rendrai les années » [Joël 2, 12, 25].


« Il est plein de grâce et miséricordieux, lent à la colère et grand en bonté »
Joël 2

Notes sur les Nombres — C.H. Mackintosh

Les « Notes » de C.H. Mackintosh sur les cinq livres de Moïse sont certainement les plus lus et les plus répandus des écrits dont nous disposons.

Traduites dans la plupart des langues importantes, elles ont été en bénédiction à plusieurs générations.

Faciles à comprendre, elles demandent pourtant un effort soutenu pour les lire en entier, puisqu’il ne s’agit pas de brochures, mais bien de volumes — quatre cent dix pages sur les Nombres ! — Est-ce cet effort qui rebute les « jeunes » d’aujourd’hui ? Ont-ils peur de consacrer régulièrement (en plus de la lecture matinale) vingt minutes par jour à l’étude de la Parole de Dieu ? Sans efforts, il n’est point de progrès ; on le sait bien pour ses études ou sa formation professionnelle ; et l’on ne pourrait faire ce petit « sacrifice » pour les choses de Dieu ?

Les Nombres sont « le livre du désert ». C’est là que nous voyons « la marche et la lutte » du peuple de Dieu : « un peuple de guerriers, une tribu d’ouvriers, une famille d’adorateurs ». Chacun avait sa place et son service.

« La verge et la manne étaient les provisions de la grâce divine pour les courses dans le désert ». Un chef — Moïse ; un grand sacrificateur — Aaron ; un centre — l’arche : tout cela nous parle de Christ.

Chers amis qui désirez ne pas rester stationnaires dans le chemin, mais « croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » [2 Pier. 3, 18], nourrissez-vous de la Parole de Dieu, et ce faisant ne manquez pas de mettre à profit le ministère écrit que nous ont laissé de fidèles serviteurs du Seigneur. Vous ne le regretterez jamais.