Renouvelés

Éphésiens 4, 17-24

« Voici ce que je dis et témoigne dans le Seigneur, c’est que vous ne marchiez plus comme le reste des nations marche ».

Avons-nous tous prêté attention à cette exhortation solennelle et précise qui s’adresse à tout enfant de Dieu pour lui montrer la nécessité de faire contraste avec ceux qui l’entourent ? Oh ! pas tellement un contraste extérieur qui marque un « original » ; mais avant tout un contraste moral, qui a sa source dans les « pensées », « l’entendement », le « cœur ». Ce changement se produira sans doute discrètement dans le vêtement, dans la tenue, dans la régularité ( !) aux réunions, mais il est fondamentalement un renouvellement complet de l’être intérieur tout entier. « En ce qui concerne votre première manière de vivre (celle du monde)… avoir dépouillé le vieil homme… avoir revêtu le nouvel homme ». Devant Dieu et pour la foi, ce « dépouillement » et ce « revêtement » s’accomplissent une fois pour toutes (Rom. 6) : « Nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort »… « Vous avez été ressuscités avec le Christ » (Col. 3). Mais il importe de vivre, de montrer ce que par la foi nous savons être : nous « tenir pour morts au péché » [Rom. 6, 11] ; et, ayant « revêtu le nouvel homme », « marcher en nouveauté de vie » [Rom. 6, 4].

Comment cela est-il possible ? — En étant « renouvelés dans l’esprit de notre entendement ». Notre passage (Éph. 4, 22-24) montre clairement que pour le croyant, « avoir dépouillé », « avoir revêtu », est un passé, une chose accomplie une fois pour toutes. Mais « être renouvelés » est un présent, un fait qui se répète, qui doit se produire comme tout à nouveau chaque jour.

2 Corinthiens 4, 16 précise que « l’homme intérieur est renouvelé de jour en jour ». Sans doute le « renouvellement de l’Esprit Saint » (Tite 3, 5) a-t-il eu lieu dans son action première à la nouvelle naissance. Mais c’est une réalité bénie, et une exhortation sérieuse, que chaque jour notre être intérieur a besoin d’être « renouvelé ». Comment le sera-t-il ?

Voici un convalescent. Depuis longtemps confiné dans sa chambre, sans appétit, il a tant besoin de reprendre des forces. Que lui faut-il ? Un changement d’air et d’altitude, du soleil, une nourriture fortifiante.

Voici un chrétien mondain ou endormi. De quoi a-t-il besoin ? De changer résolument d’ambiance, de revenir à la lumière, de nourrir son âme !

Remarquez ce changement :

« Réveille-toi, toi qui dors,
Et relève-toi d’entre les morts,
Et le Christ luira sur toi »
disait ce qui est probablement un fragment de cantique des premiers chrétiens rappelant Ésaïe 60, 1 (Éph. 5, 14). Se réveiller, se relever, c’est une nouvelle attitude prise résolument et complètement. C’est renouer avec ce qui témoigne de Christ, c’est renoncer à ce qui voile la lumière (y compris « les convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme » [1 Pier. 2, 11] !), c’est revenir à Celui qui — non pas t’accablera de reproches — mais « luira sur toi ». Et là, dans Son « ambiance », dans Sa communion, dans Sa lumière (qui amènera à de nouveaux renoncements et surtout à de nouvelles joies !) : écouter.

De nouveau : entendre, être instruits en lui, apprendre le Christ (Éph. 4, 20). Ainsi sera renouvelé l’homme intérieur ; ainsi se réalisera pratiquement en quelque mesure : « Je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 2, 20).

Point n’est besoin de passer par une « crise » pour en arriver là ! C’est quand nous négligeons le « renouvellement » journalier que viennent la crise, les écarts, leur cortège de regrets. Aussi ne voulons-nous pas veiller à être jour après jour ainsi « renouvelés » ? Pour cela, il faut prendre le temps — chaque matin un moment « précis et précieux » — pour, seul avec le Seigneur, écouter Sa voix, Lui parler, rechercher Sa face. « Être renouvelé », ce n’est pas seulement lire rapidement quelques versets, même tout un chapitre. C’est laisser la Parole pénétrer en nous ; c’est laisser Dieu nous dire, par telle portion, telle pensée, telle expression, ce qu’Il veut nous enseigner ce jour-là. Il ne faut pas manquer ce rendez-vous quotidien.

Ainsi nous marcherons « de force en force » [Ps. 84, 7], nos pensées seront petit à petit corrigées, nos affections mieux orientées, nos « vues » mises en harmonie avec les pensées de Dieu et non avec les enseignements des hommes. « Apprendre le Christ » tel que la Parole Le révèle, et non tel que notre imagination Le conçoit !

Nous avons l’Esprit Saint pour nous « conduire dans (anglais : into) toute la vérité », pour « prendre de ce qui est à Christ et nous l’annoncer » (Jean 16). Mais il faut veiller à ne pas L’« attrister », afin qu’Il soit libre d’opérer ce « renouvellement » journalier de notre homme intérieur sans lequel il n’est pas de marche chrétienne à la gloire du Seigneur.


Nous recommandons vivement aux « jeunes » la brochure « Les deux natures, ou le nouveau converti et ses difficultés ».