Sous la conduite divine

A. B.-P.

Dieu conduit les siens. Précieuse pensée ! Du haut de la gloire où Il habite, Il préside aux destinées du monde qu’Il a créé et conduit toutes choses en vue de l’accomplissement de Ses desseins, mais, bien plus encore, Il tient chacun de Ses bien-aimés par la main pour le conduire sûrement dans la demeure paternelle. Qui voudrait douter de la réalité de cette conduite divine ? Sous les auspices de Celui à qui appartiennent ciel et terre, le croyant a le privilège de poursuivre sa route, assuré de la protection et de la conduite de Dieu Lui-même qui mènera tout à bonne fin pour lui [Ps. 57, 2]. Israël pouvait-il douter un instant d’être conduit par Lui lorsqu’il voyait se lever ou s’arrêter la nuée, la demeure même de Dieu ?

Ta sagesse, ta grâce et ton pouvoir s’unissent
Pour nous conduire au séjour bienheureux.
Ô Dieu ! jamais pour nous tes soins ne s’affaiblissent :
La nuit, le jour, tu nous suis de tes yeux.

Mais la joie que nous procure la seule pensée que Dieu nous conduit en dépit de notre faiblesse sera plus que doublée lorsque nous en aurons fait l’expérience pratique dans les détails. Dieu conduit nos vies, mais Il veut conduire aussi nos pas. Il n’est pas de circonstance dans laquelle nous ne puissions désirer et demander à être conduits pour ne pas faire un pas sans Lui. Et combien nous serons heureux lorsqu’Il aura répondu à notre ardent besoin de direction, lorsque nous aurons entendu Sa voix : « C’est ici le chemin, marchez-y » [És. 30, 21].

En demandant au Seigneur de nous conduire, nous serons donc amenés à faire connaissance avec Son chemin, le seul bon, le seul heureux. « Sentier de force où le bonheur abonde… ». Ce chemin, le Seigneur l’a tracé pour nous. Lui-même veut nous l’enseigner, et nous le Lui demanderons avec le psalmiste : « Fais-moi connaître le chemin où j’ai à marcher… » (lire Ps. 143, 8-10). « Enseigne-moi ton chemin et conduis-moi… » (Ps. 27, 11 ; 86, 11). Et Lui de répondre : « Je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher… » (Ps. 32, 8 ; voir aussi És. 48, 17 ; Ps. 25, 8-9). Précieuse promesse ! Le fidèle en éprouve toute la réalité : « Tu m’as tenu par la main droite ; tu me conduiras par ton conseil » (Ps. 73, 23-24).

Nombreux sont les passages de la Parole qui nous disent de quelle façon merveilleuse Dieu conduit les siens au travers de toutes leurs circonstances et de toute leur faiblesse. Dans quelle mesure avons-nous éprouvé jusqu’ici le besoin de nous laisser conduire et jusqu’à quel point avons-nous dit au Seigneur en vérité :

Conduis-moi par la main,
Soutenant ma faiblesse
Et mon pas incertain…

Disons-le-Lui, sincèrement, au commencement de la carrière chrétienne, disons-le-Lui avant chaque décision, disons-le-Lui enfin chaque matin et pendant la journée, et Il nous conduira. Et tandis que, comme un faible enfant, nous chercherons à saisir Sa main douce et puissante, déjà cette main fidèle se sera posée sur nous pour nous protéger et nous diriger.

Et cette direction, réalisée dans l’absence de volonté propre, est une direction d’amour et d’intelligence mutuelle, car l’enfant de Dieu ne sera pas comme la bête que dirigent la bride et le mors. Il n’est pas conduit non plus par les circonstances ou laissé à la merci de celles-ci, comme mené par la force des choses. Dieu se servira souvent des circonstances pour conduire Son enfant, mais, bien que ce dernier puisse y voir clairement la main de Dieu, c’est son glorieux privilège de dépendre de Lui et non pas des circonstances. Le fidèle d’aujourd’hui n’est pas conduit non plus par la nuée (si ce n’est par ce qu’elle représente). Une telle direction n’exigeait pas de spiritualité de la part d’un peuple qui était charnel. Mais les « fils de Dieu » sont conduits par l’Esprit de Dieu et ceux qui sont conduits par l’Esprit ne sont pas sous la loi (Rom. 8, 14 ; Gal. 5, 18). C’est le même Esprit qui nous conduit dans toute la vérité [Jean 16, 13], qui nous conduit dans le rassemblement, et qui toujours dirige nos regards sur la personne de Christ, le bon Berger qui conduit Ses brebis, à la suite duquel nous sommes appelés à marcher. Regarder à Lui pour Le suivre dans la puissance de l’Esprit de Dieu, là est le secret d’une vie « sous la conduite divine ». Et plus près de Lui nous serons, mieux nous serons placés pour entendre Sa voix et recevoir Ses directions. C’est dans cette proximité qu’ont vécu de fidèles serviteurs dont Dieu s’est servi pour conduire Ses bien-aimés et qui sont ceux que la Parole appelle les conducteurs dont nous avons à nous souvenir [Héb. 13, 7]. Et ayant à cœur pour eux-mêmes d’être conduits par Dieu, ils ont été formés pour occuper une telle place. Il y a en cela quelque chose d’encourageant pour nous les jeunes. Déjà nous pouvons avoir le grand désir de conduire des âmes au Sauveur des pécheurs et d’être en bénédiction pour ceux de nos semblables qui sont sur le chemin de la perdition. Ce monde est un labyrinthe, où s’égarent des âmes précieuses qui n’ont jamais vu la lumière, des âmes que voudraient parfois conduire des « aveugles conducteurs d’aveugles » [Matt. 15, 14]. Quel bonheur quand, ayant reçu pour nous-mêmes la lumière d’en haut, nous pouvons la faire briller pour le salut d’un pauvre égaré ! Puis, dans la mesure où nous marcherons fidèlement dans le chemin de la foi, nous pourrons être utiles aussi à nos frères, aux plus jeunes, et nous serons formés pour être de fidèles serviteurs dans ce que le Seigneur a de plus cher sur la terre : Son Assemblée. Des serviteurs qui, conduisant bien leur propre maison, pourront être plus tard qualifiés pour prendre soin de l’Assemblée de Dieu à la suite de fidèles devanciers.

Le Berger et grand conducteur des brebis vient : « Il les conduit au port qu’ils désiraient » (Ps. 107, 30), « aux fontaines des eaux de la vie » (Apoc. 7, 17). Mais en attendant que nous soyons arrivés là où nous n’aurons plus besoin de rechercher cette conduite pratique du Seigneur qui nous est si nécessaire aujourd’hui, en attendant que le seul souvenir de la miséricorde divine remplisse nos cœurs d’une louange éternelle, appliquons-nous à honorer par notre dépendance le grand nom de Jésus notre Sauveur, qui nous a ouvert le chemin du ciel. « À cause de ton nom, mène-moi et conduis-moi » (Ps. 31, 3).

Vers toi, Jésus, vers ma patrie,
Je vais guidé par l’Esprit Saint…
Cependant, le long de la route,
Fermant l’oreille à tout vain bruit,
En silence mon âme écoute
La douce voix de ton Esprit.