« Ainsi vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? » (Matt. 26, 40)

J. André

Le Fils de l’homme, méprisé, s’engage dans l’ultime passage d’un chemin de souffrance, de larmes, de combats. Derrière Lui, Judas, le traître, s’entretient avec les hauts dignitaires du peuple sur le moyen de le faire mourir ; puis, la foule qu’Il a tant de fois comblée de ses bienfaits, à laquelle Il a adressé Ses appels les plus tendres, attend, frémissante, pour s’écrier tôt après : « Crucifie-le ! ». Devant Lui, la croix, l’abandon de Dieu, l’expiation des péchés, la mort. Avec Lui, Ses onze disciples.

Gethsémané ! C’est l’heure de l’angoisse, de la tristesse jusqu’à la mort !

Ô Jésus ! qui comprendra la souffrance qui saisit ton âme sainte ? Qui viendra t’apporter une parole de sympathie, une pensée d’amour ? Comme une faveur particulière, tu demandes à trois de tes disciples : « Demeurez ici et veillez avec moi » [Matt. 26, 38], parce que ton cœur aurait tant besoin de cette communion d’amour dans cet abîme de souffrance. Puis tu t’avances, seul, dans la nuit, pour alors te jeter sur ta face et supplier ton Père de faire passer la coupe loin de toi, toutefois « non pas comme toi tu veux, mais comme Lui Il veut » ! Le combat est terrible, ta sueur ruisselle en gouttes de sang ! Puis tu reviens vers tes trois disciples ; mais quelle peine ton cœur doit-il éprouver ? Pas de communion dans ta souffrance de leur part, pas de sympathie pour l’amertume de ton calice : ils dorment ! Et par trois fois tu reviens la chercher, cette pensée d’amour, ce regard de consolation, mais, ô Sauveur adorable, tu es laissé seul dans la lutte suprême, seul dans l’angoisse : pas un cœur ne vient répondre à l’effroi de ton âme !

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Quel tableau ! chers jeunes amis. Combien nos cœurs se serrent en pensant d’un côté à l’angoisse profonde de notre précieux Sauveur, et de l’autre côté à la faiblesse de Ses trois disciples qui dorment, n’ayant pas une seule pensée d’affection, pas une seule parole d’encouragement pour leur Seigneur engagé dans le plus terrible des combats. Et pourtant, si c’est à Ses trois disciples que Jésus adressa cette parole : « Ainsi vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? » [Matt. 26, 40], c’est aussi à nous, jeunes croyants, qu’Il l’adresse aujourd’hui, parce qu’aussi nous nous sommes endormis. Allons-nous laisser le Seigneur veiller seul, prier seul, travailler seul, appeler seul ? Ne voulons-nous pas répondre à Son appel si tendre et si pressant : « Demeurez ici et veillez avec moi » ? Désirons-nous, de tout cœur, sincèrement, nous réveiller une fois pour toutes et veiller avec Lui, alors que la nuit est déjà fort avancée et que l’aube va se lever d’un moment à l’autre ?

Veiller une heure avec Lui pour prier.

Où en sommes-nous avec la prière ? Ne devons-nous pas baisser la tête en pensant au peu d’énergie, au peu de persévérance que nous manifestons pour prier, pour, comme Daniel, ses fenêtres étant ouvertes du côté de Jérusalem, nous agenouiller sur nos genoux trois fois le jour et prier et rendre grâce devant notre Dieu (Dan. 6, 10) ? Prions-nous trois fois par jour, agenouillés sur nos genoux avec la foi de Daniel ?

Veiller une heure avec Lui pour lire la Parole.

Paul disait à Timothée : « Attache-toi à la lecture » [1 Tim. 4, 13], parce qu’il en savait toute l’importance. Aujourd’hui, le Seigneur nous demande de veiller avec Lui une heure pour lire Sa Parole ; combien de temps Lui accordons-nous ? Oh ! Il a tant de choses à nous dire, à nous enseigner, tant de grâces à nous communiquer ; allons-nous Le laisser veiller seul, dans l’impossibilité de nous faire part de Ses richesses parce que nous ne venons pas L’écouter ? « Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée », parce qu’elle s’était assise aux pieds de Jésus et « écoutait sa Parole » (Luc 10, 39, 42).

Veiller une heure avec Lui pour se souvenir de Lui.

Chers jeunes croyants qui n’avez pas encore répondu à l’invitation du Seigneur, laisserez-vous votre siège vide à Sa table ? Ne voulez-vous pas participer à ce repas d’amour et de souvenir « en mémoire de Lui », par amour pour Lui « pour annoncer Sa mort jusqu’à ce qu’Il vienne » (1 Cor. 11, 26) ?

Veiller une heure avec Lui pour témoigner de Lui, portant Son opprobre.

Notre vie est-elle vraiment un reflet de celle de Christ ? Peut-on dire en nous voyant marcher : « Ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » (Act. 4, 13) ? Et lorsque les moqueries ou le mépris ou même les persécutions surviennent, pouvons-nous, comme les premiers disciples, « nous réjouir d’avoir été estimés dignes de souffrir les opprobres pour le nom » (Act. 5, 41) ? Jésus nous demande si nous sommes prêts à témoigner pour Lui et avec Lui ; allons-nous Le laisser appeler en vain, en restant dans notre tiédeur, en marchant un pied dans le monde et un pied dans Son chemin, ayant honte de Son opprobre et de Son nom ?

Veiller une heure avec Lui pour Le servir.

« Une heure ! » c’est l’heure présente, c’est maintenant : ce n’est pas quand nous serons plus âgés que nous aurons acquis beaucoup de connaissance et de cheveux blancs qu’il faudra commencer de veiller une heure avec Lui pour le servir. C’est maintenant, à cet instant même, tout de suite. Demain, Il sera peut-être venu et ce sera trop tard, éternellement trop tard ; nous ne pourrons alors qu’éprouver le regret des disciples lorsqu’ils ont entendu cette parole de reproche : « Dormez dorénavant et reposez-vous, car l’heure s’est approchée » (Matt. 26, 45). L’occasion sera manquée pour toujours, l’occasion de veiller pour le servir, pour répandre quelque chose de son amour autour de nous ; le servir dans notre famille, dans l’assemblée, parmi les enfants pour leur parler du beau nom de Jésus ; parmi les malades pour leur apporter quelque sympathie, quelque parole de secours ou de salut ; parmi les affligés pour les consoler ; parmi les déshérités pour leur faire part de nos biens matériels et spirituels ; parmi les foule des âmes perdues pour proclamer la bonne nouvelle par tant de moyens si facilement mis à notre disposition : traités, invitations à des réunions, conversations particulières, etc.

Rappelons-nous que « nous avons été tournés des idoles vers Dieu pour servir le Dieu vivant et vrai » (1 Thess. 1, 9). L’amour de Christ nous étreint-il comme il étreignait le cœur de l’apôtre, afin « que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5, 14, 15) ? Vivons-nous pour nous-mêmes, ou veillons-nous avec Lui pour vivre pour Lui et pour Le servir ?

Pour terminer, rappelons les paroles vibrantes qu’un frère adressait aux jeunes : « Le Seigneur désire vos vies jeunes et neuves ! Il ne veut pas de vos années superflues, Il veut le meilleur de vous ! ». N’en est-Il pas digne ? Ne nous a-t-Il pas assez aimés ? Et aussi, ne nous a-t-Il pas achetés à prix ? Oh ! qu’Il nous donne réellement, sincèrement et dès cette heure, « de demeurer là et de veiller avec Lui », en L’attendant.

« Veillez donc ; car vous ne savez pas quand le maître de la maison viendra, le soir ou à minuit ou au chant du coq ou au matin ; de peur qu’arrivant tout à coup, il ne vous trouve dormant. Or ce que je dis à vous, je le dis à tous : Veillez » (Marc 13, 35-37) !

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La gloire morale du Seigneur Jésus Christ — J.G. Bellett

Les derniers numéros de notre feuille « Aux jeunes » ont eu tendance à insister sur l’activité. En effet, combien il importe de ne pas rester oisifs en attendant la nuit qui vient en laquelle personne ne peut travailler [Jean 9, 4]. Mais qui dit « activité » ne dit pas « agitation ». Aucune activité pour Dieu ne pourra être bénie si elle n’est le fruit naturel de la vie divine en nous, nourrie et entretenue par une communion personnelle et journalière avec le Seigneur. Savons-nous nous pencher sur les pages bénies des évangiles pour voir le parfait Serviteur dans Son inlassable activité ? L’avons-nous considéré dans les détails de ces journées si remplies, où les perfections de Son caractère se montraient à chaque instant ?

Si nous avons souvent constaté combien peu nous savions ainsi Le voir, le petit volume ci-dessus nous y aidera d’une façon remarquable. La « gloire morale » du Seigneur Jésus, c’est Son caractère, ce qu’Il était. Sa gloire personnelle et Sa gloire officielle « restaient habituellement cachées, quand Il passait jour après jour par les circonstances diverses de la vie. Mais Sa gloire morale ne pouvait être cachée… et maintenant, elle illumine chacune des pages des quatre évangiles, comme elle illumina jadis chacun des sentiers dans lesquels le Seigneur marcha ici-bas ».

Aussi avons-nous spécialement à cœur de recommander à chacun des jeunes croyants qui lisent notre feuille, d’acquérir cette brochure, dont le prix modique ne sera un obstacle pour personne (si nous avions l’habitude de fumer, nous saurions certainement trouver l’argent nécessaire pour le faire !). C’est bien plutôt en général le manque d’énergie qui est l’obstacle, manque de décision pour se procurer le livre, manque de persévérance pour le lire jusqu’au bout sous le regard du Seigneur.

Le monde nous guette sous tant de formes ; ce n’est pas par des règlements et des ordonnances que nous en serons gardés ; c’est en nous attachant aux choses célestes et à la personne du Seigneur :


Fixe les yeux sur Jésus,
Contemple Sa face adorable :
Le monde et son éclat s’effaceront, diffus,
À la splendeur de Sa gloire insondable.

G. André