Vous êtes…

G. André
« Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi »
(Éph. 2, 8)

Plusieurs sans doute parmi nos lecteurs aimeraient bien être sauvés, mais ne sont pas sûrs de l’être. Un jour ils sont heureux ; il leur semble posséder enfin « la joie du salut » ; le lendemain, sans raison apparente, tout change, ils sont tristes, ils doutent. D’autres sont préoccupés par leur conduite ; tantôt il leur semble être vraiment des enfants de Dieu, mais peu après une faute, un accès de mauvaise humeur, un mensonge, et… la réalité de la conversion leur paraît remise en question.

Mais, que nous dit la Parole de Dieu ? Est-ce : « Vous serez sauvés quand vous jouirez du Seigneur Jésus », ou encore : « Vous serez des enfants de Dieu quand votre vie sera sainte » ? Oh ! non. Elle ne parle pas ainsi. Mais : « Vous êtes sauvés… ». « Il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu » (Jean 1, 12). Quelles conditions y a-t-il à cela ? — « … par la grâce, par la foi ».

Le Seigneur Jésus s’est offert en sacrifice sur la croix, « le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu » (1 Pier. 3, 18) ; voilà la grâce. Croyez-vous cela, chers amis inquiets ? Voilà la foi : elle « scelle que Dieu est vrai » (Jean 3, 33). Non pas sentir quelque chose, non pas accomplir quelque œuvre, non pas acquérir un certain état, mais croire ce que Dieu dit : « Christ est mort pour des impies » (Rom. 5, 6). Suis-je un impie ? — Non ? Alors Christ n’est pas mort pour moi. Mais si je reconnais devant Dieu et devant moi-même que je suis impie, alors je sais, fondé sur la Parole de Dieu, que Christ est mort pour moi ! Et c’est cela qui donne la paix : la foi en une œuvre accomplie par un autre, une fois pour toutes (Héb. 10, 10, 14).

Quand vient le doute (car Satan cherche toujours à semer le doute dans le cœur des rachetés), se rappeler ceci : « Son œuvre est parfaite » (Deut. 32, 4) ; « vous êtes sauvés par la grâce, par la foi ; cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ».

Le salut ne dépend pas de notre marche ; il n’est pas conditionnel. Aussi, un enfant de Dieu ne peut-il pas perdre le salut. Le Seigneur Jésus dit de Ses brebis : « Personne ne les ravira de ma main…, personne ne peut les ravir de la main de mon Père » (Jean 10, 28-29). Il est vrai que Pierre dit dans son épître à propos des personnes de nouveau « enlacées par les souillures du monde après y avoir échappé par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ » : « la truie lavée est retournée à se vautrer au bourbier » (2 Pier. 2, 22) ; mais justement, la « truie » n’était jamais devenue une « brebis » ; elle avait seulement été « lavée » extérieurement ; il n’y avait pas eu « nouvelle naissance », ni la foi en Son nom, qui donne le droit d’être enfant de Dieu.

Une influence chrétienne, un foyer chrétien, une connaissance intellectuelle de la Bible, ne donnent pas le salut. Seule la foi, l’« adhésion du cœur » à la Parole de Dieu, à l’œuvre parfaite accomplie par le Seigneur Jésus pour nous amener à Dieu, nous donne l’assurance d’un salut entier, complet, éternel. Il ne reste qu’à adorer et à montrer notre reconnaissance dans une vie consacrée au Seigneur.

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« Vous êtes lumière dans le Seigneur »
(Éph. 5, 8)

Sans douter de leur salut, bien des jeunes croyants sont perplexes quant à leur marche chrétienne. Une fois convertis, aimant le Seigneur Jésus, ils ont le désir de Lui plaire. Et voilà qu’au lieu de rester près de Lui, de Lui rendre un bon témoignage, ils vont de chute en chute, de déception en déception. Ils voulaient devenir saints, ils comptaient faire briller leur lumière, ils désiraient devenir purs…, et si souvent la réalité est tout autre, leur marche pratique, malgré tous leurs efforts, ne répond pas à ce qu’elle devrait être ! Le découragement vient, et comme quelqu’un l’a dit : « le brouillard s’installe dans la vie ».

C’est là qu’il importe de revenir à la Parole de Dieu et, comme pour la conversion, de croire tout simplement ce qu’elle dit. Non pas : « Soyez lumière… », mais : « Vous êtes lumière… ». Non pas : « Vous devez mourir avec Christ », mais : « Vous êtes morts… » (Col. 3, 3). Non pas : « Devenez des saints », mais : conduisez-vous « comme il convient à des saints » (Éph. 5, 3) ; c’est-à-dire que tout ce que nous avons peut-être longtemps cherché à devenir, aux yeux de Dieu nous le sommes, parce que l’œuvre de Christ nous a rendus tels. Que faut-il donc faire ? — Le croire, avoir la foi que nous sommes saints, que nous sommes lumière, et, par la puissance du Saint Esprit en nous, veiller à le montrer. L’affaire n’est pas de devenir, mais de montrer pratiquement, dans notre vie, ce que nous sommes devant Dieu : « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6, 11).

Comme pour la conversion, il ne s’agit pas de regarder à nous-mêmes, à nos sentiments, mais de marcher par la foi en ce que Dieu a fait de nous. « Je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 2, 20) : c’est une réalité pour tout croyant ; mais qu’en découle-t-il pratiquement ? — « Et ce que je vis maintenant dans la chair (c’est-à-dire dans mon corps), je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré Lui-même pour moi ». Ces versets nous donnent aussi le mobile qui seul nous amènera à prendre garde afin de montrer ce que le Seigneur Jésus a fait de nous : non pas notre amour pour Lui, mais le sentiment de Son amour pour nous.

D’autres vérités se rattachent à ce que l’on appelle « l’affranchissement »[1] ; mais saisir par la foi ce que nous sommes devant Dieu en est une des plus précieuses.

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« Vous êtes le corps de Christ »
(1 Cor. 12, 27)

« Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré Lui-même pour moi » [Gal. 2, 20], écrivait Paul aux Galates. Aux Éphésiens, il dit : « Christ nous a aimés et s’est livré Lui-même pour nous », ajoutant plus loin : « Christ a aimé l’assemblée et s’est livré Lui-même pour elle » (Éph. 5, 2, 25).

Ainsi, quand nous pensons à l’amour du Seigneur Jésus pour nous, nous n’en jouissons pas seulement pour nous-mêmes, mais nous pouvons nous réjouir en pensant à tous ceux qui sont les objets de ce même amour, tous ses rachetés qui forment l’Assemblée, l’Église.

Mais en regardant autour de nous, que voyons-nous ? Les croyants dispersés, divisés, éparpillés dans nombre de congrégations diverses ; la ruine de ce témoignage que le Seigneur avait suscité, même de ceux qui professent être « réunis à son nom ». Quand il faut toucher du doigt ces choses, que de tristesses, et combien le découragement s’emparerait vite de nous.

Mais là encore, il importe de revenir à ce que dit la Parole de Dieu : « Vous êtes le corps de Christ ». « Il y a un seul corps » (Éph. 4, 4). Si l’ennemi a trop bien su disperser les enfants de Dieu sur la terre, aux yeux de Dieu et pour la foi, il n’en reste pas moins qu’il y a « un seul corps ». Sachons le croire ; sachons voir ainsi tous les rachetés du Seigneur.

Et que faut-il faire ? Non pas nous-mêmes chercher à réunir les enfants de Dieu dispersés, mais donner expression à ce qui existe, le montrer, en nous réunissant sur ce terrain de l’unité du corps et sur nul autre. Rappelons-nous toujours que nous nous rassemblons non pas parce que nous sommes d’accord les uns avec les autres ; non pas parce que nous avons les mêmes vues sur les divers enseignements de la Parole ; non pas parce que nous avons de l’estime ou de l’affection les uns pour les autres, mais parce que le Seigneur Jésus nous a mis ensemble, parce que Lui est mort pour « rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11, 52). Ceci embrasse tous les croyants, mais seulement les croyants. Cette unité se montre par le pain de la cène selon 1 Corinthiens 10, 17 : « Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain ».

Sans doute la Parole donne-t-elle des instructions quant à la discipline que l’assemblée est appelée à exercer ; les temps difficiles actuels demandent du discernement pour « reconnaître à leur fruit » [Matt. 7, 16, 20] ceux qui désirent s’approcher de la table du Seigneur. Mais le principe fondamental pour la foi demeure que, aux yeux de Dieu, « il y a un seul corps » ; il existe ; les rachetés forment un tout à cause de l’œuvre du Seigneur Jésus ; nous n’avons rien à former, à organiser, mais seulement à croire ce qui est, et à y donner expression selon les enseignements de la Parole de Dieu[2].

Ainsi, dans toutes les étapes de la vie chrétienne, il n’y a rien de nous, tout est de Dieu, « afin que personne ne se glorifie » [Éph. 2, 9]. La foi croit que Dieu a tout fait et agit en conséquence, qu’il soit question du salut, de la marche ou du rassemblement. « Il est le Rocher ; Son œuvre est parfaite » [Deut. 32, 4].

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« Ne crains pas ». — On entend parfois dire que cette expression se rencontre trois cent soixante-six fois dans la Bible. Quelques-uns, ayant fait des recherches, sont arrivés à des conclusions différentes. Il serait intéressant de connaître le résultat auquel l’un ou l’autre de nos lecteurs serait parvenu en cherchant lui-même. Quel qu’il soit, il n’enlève d’ailleurs rien à la valeur de cette exhortation si actuelle. (Réd.)