Il y a, dans les voies et le témoignage de Dieu par rapport à nous, deux choses distinctes : premièrement, la foi est en nous la condition d’âme qui, lorsqu’elle est en exercice ou autrement, peut empêcher ou favoriser la jouissance que le témoignage de la Parole doit habituellement nous donner. En second lieu, en présentant à nos âmes les objets de la foi — l’amour du Père et l’œuvre du Fils — la Parole de Dieu s’applique à la conscience et au cœur ; car si la conscience n’est pas en exercice, le cœur ne le sera pas : tout sera vide et creux. Quand les affections sont appesanties, le « moi » s’introduit, et je rattache ces saintes affections à moi-même ; car si je pense à mes affections, je pense à moi-même . Mais quand la conscience est en exercice, nous pensons à l’objet qui nous est présenté ; autrement le cœur se retourne sur lui-même, le Seigneur est oublié, et la faiblesse s’ensuit. La conséquence est que nous tombons dans un état misérable ; mais alors la Parole de Dieu, présentant l’objet de la foi, s’applique à la conscience, la met en exercice, et ainsi le cœur est ramené à Dieu.
Il ne saurait y avoir de véritable amour pour Christ s’il n’y a pas le sentiment du tort qui Lui a été fait, car je ne puis aimer une personne à qui j’ai fait tort. « J’ai péché », disait le fils prodigue, « et je ne suis plus digne d’être appelé ton fils » [Luc 15, 21] . Quand la conscience est éveillée et que le cœur est mis en jeu, nous demeurons dans la présence de Dieu. L’Esprit de Dieu peut nous humilier à cause de ce que nous avons fait , mais quand la conscience est en activité, elle fait ressortir notre condition tout entière devant Dieu. Ce n’est pas la loi intervenant de nouveau, c’est Dieu se présentant Lui-même ; ainsi il y aura de vraies affections et la conscience sera en exercice. La confiance en soi-même et l’exaltation de soi-même, sous quelque forme que ce soit, sont toujours les effets d’une conscience non exercée. Placez seulement quelqu’un en la présence du Seigneur, et il sera gardé dans l’humilité et dans un état de discernement spirituel ; mais il n’y a rien que nous perdions si aisément que la conscience de la présence de Dieu. Il en est ainsi dans nos prières. Vous pouvez sentir souvent que vous continuez à prier après avoir perdu la conscience que vous parlez à Dieu ; cependant l’âme continue à s’exprimer elle-même. Même quand on a été conduit par l’Esprit, la conséquence sera que la manière est tout à fait mauvaise, bien que les mots soient justes. Eh bien, quoique tout cela soit vrai, quand le Seigneur reprend une âme, Il la rappelle en Sa propre présence. Il veut agir sur la conscience ; Il veut nous parler clairement. Pourquoi ? Parce qu’Il connaît la relation qui aurait dû produire une conduite qui convient à la relation que nous avons oubliée. « Éphraïm ne m’a-t-il pas été un cher enfant, ne m’a-t-il pas été un enfant que j’ai aimé ? Car toutes les fois que j’ai parlé de lui, je n’ai pas manqué de m’en souvenir avec tendresse ; c’est pourquoi mes entrailles se sont émues à cause de lui » (Jér. 31, 20 ). Quand le Seigneur rappelle une âme à Lui-même, Il peut lui reprocher d’avoir oublié la relation dans laquelle elle se trouvait avec Dieu, et Dieu avec elle ; mais Il ne peut la blâmer comme n’ayant pas connu cette relation. La force de toute réprimande est fondée sur la relation, et Dieu, en rappelant la relation, agit sur le terrain de cette relation, avec toutes les affections qui y appartiennent. Ainsi toute réprimande nous est adressée comme l’expression de la plus merveilleuse tendresse, et plus profondément nous apprenons qu’il n’y a aucune lacune dans l’affection de Dieu, plus profondément nous gémirons d’avoir failli à cette relation qui subsiste toujours.
Dieu dit à Jérémie : « Va, dis aux oreilles de Jérusalem ces paroles » [v. 2] ; mais, hélas ! Israël ne voulait pas entendre. C’est ce qu’il y avait de plus désastreux ; mais Dieu leur rappelle leur relation avec Lui et dit : « Il arrivera en ce jour que tu m’appelleras : Mon mari, et que tu ne m’appelleras plus mon Baal », c’est-à-dire mon Seigneur (Os. 2, 16 ). Quelque mauvais que fût leur état, Il rappelle dans toute sa force et son énergie, le souvenir de leur relation : « Va, dis aux oreilles de Jérusalem ». Ce n’est pas : « Que celui qui a des oreilles, écoute », mais Dieu vient et parle à leurs oreilles. Oh ! puisse-t-Il parler aux nôtres ! Quand Dieu parle de consolation à Jérusalem, Il parle à son cœur et c’est après le châtiment ; mais ici, Il s’occupe d’autre chose ; Il parle aux oreilles de Jérusalem, afin qu’ils entendent ce que Dieu a à leur dire. Le vrai Serviteur pouvait dire : « Le Seigneur, l’Éternel m’a ouvert l’oreille », pour entendre ce que Dieu avait à Lui dire, et Il n’était point rebelle, ni ne se retirait point en arrière [És. 50, 5] ; mais Israël avait « oublié Dieu durant des jours sans nombre » [v. 32] ; ils avaient fait une chose terrible, telle qu’aucune autre nation n’avait faite : « Y a-t-il une nation qui ait changé ses dieux, lesquels toutefois ne sont pas des dieux ? Mais mon peuple a changé sa gloire en ce qui ne profite de rien » [v. 11] . Et encore : « Cieux, soyez étonnés de ceci ; ayez-en de l’horreur, et soyez extrêmement asséchés, dit l’Éternel. Car mon peuple a fait deux maux : ils m’ont abandonné, moi qui suis la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne peuvent point contenir d’eau » [v. 12-13] . Et maintenant que Dieu leur envoie un message, dit-Il : « Va, dis aux oreilles de Jérusalem : Je me souviens de tes péchés » ? Non, mais Il dit : « Je me souviens de l’affection de ta jeunesse, et de l’amour de ton temps de fiancée, quand tu venais après moi dans le désert, dans un pays où l’on ne sème pas » [v. 2] . Il rappelle ce qu’Israël était pour Dieu Lui-même : Je me rappelle de l’effusion de ton cœur envers moi ; « je me souviens de l’affection de ta jeunesse et de l’amour de ton temps de fiancée ».
Quelle chose de la part de Dieu que de dire à Israël : « Je n’ai pas oublié ce que tu étais pour moi dans les jours de ta jeunesse, quand ton cœur se tourna d’abord vers moi ». Nous avons là le même principe que dans les paroles du Seigneur : « Vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations » [Luc 22, 28] , alors que les disciples contestaient entre eux pour savoir lequel serait estimé le plus grand. Et ainsi Israël murmurait toujours, pensant que leurs poireaux et leurs concombres étaient meilleurs que Dieu ; mais Dieu rappelle les principes d’après lesquels Israël agissait : « Quand tu venais après moi dans le désert ». En suivant Dieu, ils obtinrent davantage de ces biens du monde en Canaan ; ils eurent des villes qu’ils n’avaient pas bâties, des puits qu’ils n’avaient pas creusés, des palmiers qu’ils n’avaient pas plantés. Toutes ces choses étaient la conséquence de ce qu’ils étaient venus après Dieu, mais Il ne les mentionne pas ; Il dit : « Tu venais après moi dans le désert, dans une terre aride et crevassée, dans la terre de sécheresse et de l’ombre de la mort, dans la terre où nul homme ne passe et où personne n’habite » ; « tu venais après moi dans le désert, où il n’y avait rien pour attirer tes affections excepté moi-même ; moi-même j’étais le seul et unique objet de toutes tes affections » ; c’est là ce que Dieu rappelait. Il oublie tous leurs manquements ; ce qu’Il fait ressortir c’est qu’Il était tout pour eux. Et c’est ce qui caractérise un cœur quand d’abord il est converti à Dieu — le Seigneur est tout pour lui. Qu’est le monde pour un tel cœur ? De la boue et des ordures. Tout, soucis et plaisirs, est oublié ; tout est compté pour rien, excepté ce qui se trouve en Dieu Lui-même. Les louanges d’Israël s’épanchent librement : « Je le glorifierai ; il est le Dieu de mon père, je l’exalterai » [Ex. 15, 2] , parce qu’ils avaient trouvé Celui qui était tout pour eux, et que le monde et tout ce qu’il pouvait donner n’était qu’un pur néant.
Maintenant regardons de l’autre côté du tableau ; voyons dans quel état désespérément mauvais était tombé le cœur d’Israël, et souvenons-nous qu’il est un type de ce que nous sommes. Ils n’étaient pas satisfaits et disaient : « Ah ! que ne sommes-nous morts au pays d’Égypte, quand nous étions assis auprès des pots de chair, quand nous mangions du pain à satiété » [Ex. 16, 3] . Et encore : « Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d’Égypte, pour nous amener dans ce mauvais lieu ? Ce n’est pas un lieu où l’on puisse semer ; on n’y trouve ni figuiers, ni vignes, ni grenadiers, et il n’y a pas d’eau pour boire » [Nomb. 20, 5] . Dans le désert, il n’y a rien à voir, rien à quoi l’on puisse regarder, et c’est le contraire de cela qu’Israël désirait. Dieu dit : « Je vous ai fait entrer dans un pays d’abondance, afin que vous mangeassiez ses fruits et ses biens ; mais sitôt que vous y êtes entrés, vous avez souillé mon pays ; vous avez fait de mon héritage une abomination » [v. 7] . Ils sentaient leur propre importance et oublièrent l’Éternel ; ils avaient la bénédiction, et ils ne se soucièrent plus du Seigneur de la bénédiction.
Et cela n’est-il pas vrai de l’Église de Dieu ? Nous introduisons le « moi », qui n’est qu’une citerne crevassée, et nous abandonnons Celui qui est la fontaine vive et la puissance de la bénédiction, oubliant ceci : « Mon père était un Syrien qui périssait » [Deut. 26, 5] . La conséquence en est la faiblesse morale, et Satan acquiert de la puissance. Un croyant ne peut pas retourner dans le monde. Celui qui n’a que la simple profession de la piété, peut y retourner et en jouir ; mais non pas un chrétien. Un Israélite ne pouvait pas, en retournant en arrière, retraverser la mer Rouge. Vous ne pouvez pas penser à vous-même et en même temps au Seigneur avec satisfaction. La présence du Seigneur dans l’âme réduit le « moi » à néant. Laissons seulement le Seigneur avoir Sa place dans nos âmes, et nous serons mis à notre place. Si je marche à travers le monde, le trouverai-je un désert ? Certainement ; mais si le Seigneur est ma joie et ma force, je ne penserai pas au désert. Vos cœurs disent-ils : « C’est une terre où nous ne voyons rien » ? S’il en est ainsi, qu’est-ce que cela prouve ? C’est que vous désirez voir quelque chose, et voici la pensée qui se trouve dans votre cœur : « C’est une terre où l’on ne peut semer », bien que vous ayez honte de l’avouer. Mais l’Éternel rappelait à Israël le temps où il trouvait qu’il valait la peine de suivre Dieu pour l’amour de Lui-même. Nous nous sentons tenus de dire que c’est une heureuse chose que d’être un chrétien ; mais quand nous sommes seuls, nos cœurs ne disent-ils pas : « C’est une terre où l’on ne peut semer » ? S’il en est ainsi pour vous, n’ayez point de repos jusqu’à ce que le Seigneur Lui-même, et Lui seul, satisfasse votre âme ; car vous devriez trouver votre plaisir en Lui. Lot vit une plaine bien arrosée et une cité, et là il habita sur la terre, et par conséquent se trouva au milieu du jugement. Abraham, au contraire, cherchait une cité qui ne se pouvait voir , et il jouissait de la bénédiction et de la consolation de Dieu qui était avec lui, quelque part qu’il allât. Quand l’âme est abattue, comme un vaisseau à marée basse, elle a à redouter les hauts fonds et les bancs de sable ; mais quand la marée est haute, il n’y a pas de bancs de sable ; le vaisseau flotte au-dessus. Ainsi, quand l’âme est heureuse en Christ, elle poursuit son chemin paisiblement, indépendamment de toutes les épreuves que nous pouvons être appelés à rencontrer dans les saints, nos compagnons de route. Nous sommes appelés à marcher ensemble à travers le monde, et une simple convenance naturelle ne suffit pas pour cela. Non. Nous ne pouvons avancer qu’autant que Christ remplit l’âme, et ainsi portés sur le flot de la bonté divine, oubliant toute autre chose, nous pouvons cheminer ensemble heureusement, étant occupés de Christ et non les uns des autres.
Mais malgré ce qu’Israël était, Dieu ne pouvait l’oublier. Pourquoi ? Parce qu’Il se souvenait de son affection au temps de ses fiançailles, « quand tu venais après moi dans le désert ». Quand l’âme est occupée de Dieu seul , elle est sainteté au Seigneur . Dieu dit à Israël : « Si tu te retournes, retourne-toi à moi » [Jér. 4, 1] . Il ne sert à rien d’essayer de mettre l’âme en bon état, à moins que ce ne soit en réglant les choses avec Dieu. Israël était « sainteté à l’Éternel ». Or sainteté n’est pas innocence. Dieu n’est pas ce que nous appelons innocent, mais Il est saint. Il sépare parfaitement le bien d’avec le mal. Ainsi Christ sur la terre était séparé pour Dieu, et, près de quitter ce monde, Il disait : « Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » [Jean 17, 19] . La signification du mot « sanctifier » ici est la séparation pour Dieu. Il en est ainsi de l’Église de Dieu. Elle est séparée du monde pour Dieu, prise hors de la création pour Lui-même ; elle est les prémices de Son revenu. Il y aura une moisson de bénédictions, quand Israël et les nations seront introduits dans la bénédiction ; mais l’Église est les prémices de Son revenu. Dieu rappelle cela, bien que l’Église puisse l’avoir oublié ; mais si nous savons ce que c’est que de retourner dans les affections de Dieu, nous devons jouir de cet amour qui ne manque pas ; car Dieu dit : « Je me souviens ». L’âme saisit alors ce qu’est l’Église de Dieu dans le cœur de Dieu, et non ce qu’elle est ici-bas. Christ fut d’abord le grain brisé et broyé, et ensuite la gerbe présentée devant Dieu. Ainsi l’Église doit être dans un état d’humiliation et d’abaissement, et ensuite elle sera exaltée là où est Christ. Dieu aura la moisson tout entière, mais les prémices de Son revenu, c’est ce qui occupe Ses affections.
« Quelle injustice vos pères ont-ils trouvée en moi ? » [v. 5] . Ai-je manqué dans ma bonté envers vous ? Qu’y a-t-il maintenant ? Le Seigneur a-t-Il changé ? Est-Il moins digne maintenant que quand tu venais après Lui dans le désert ? Non ; mais nous nous sommes éloignés de Lui, nous avons marché après la vanité, et nous sommes devenus vains. Nous avons joui de Sa bénédiction, nous nous sommes engraissés, et nous avons regimbé (Deut. 32, 15 ), et nous nous sommes affaissés dans la faiblesse et la méchanceté de nos cœurs. Quand est-ce que le Seigneur élevait Son peuple ? Quand les circonstances mêmes à travers lesquelles et dans lesquelles Il les conduisait, étaient la preuve que le Seigneur les y amenait ; car Il les conduisit dans une terre déserte et crevassée, où ils n’avaient pas besoin de s’appuyer sur « un roseau cassé, lequel si quelqu’un s’appuie dessus, il lui entrera dans la main et la percera » [És. 36, 6] , car ils s’appuyaient sur Dieu Lui-même. « Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé pendant ces quarante ans » [Deut. 8, 4] . Et pourquoi ? Parce que « l’Éternel seul l’a conduit, et il n’y a point eu avec lui de dieu étranger » [Deut. 32, 12] . Ainsi en était-il de Gédéon (Jug. 6 ). Il se souvenait de ce que Dieu avait été pour Israël au jour de ses fiançailles. Il disait : « L’Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d’Égypte ? ». Et l’Éternel le regarda et dit : « Va avec cette force que tu as » [Jug. 6, 13-14] . Nous voyons donc que le secret de la force de Gédéon consistait dans le souvenir qu’il avait de ce que Dieu était pour Israël au jour de ses fiançailles. L’âme de Gédéon était assez rapprochée de Dieu, pour dire : « Où est l’Éternel ? » et alors quel fardeau est ôté du cœur ! Plaçons-nous seulement devant le Seigneur, et voyons s’Il ne rappelle pas le jour des fiançailles.
Si je pense aux concombres d’Égypte, le désert ne me convient pas, mais si je pense au Seigneur, je ne me demanderai même pas si je suis dans le désert ou non. Les affections de mon âme suivront l’affection de Dieu pour moi, car Lui se souvient toujours de « l’amour de ton temps de fiancée », alors qu’Il se révéla pour la première fois à nos âmes. Il est vrai que nous pouvons subir le châtiment, mais Dieu n’oublie jamais l’œuvre de grâce dans nos âmes. Il n’oublie jamais « l’affection de ta jeunesse, l’amour de ton temps de fiancée, quand tu allais après lui dans le désert, dans un pays où l’on ne sème pas ». Et maintenant tu es « sainteté à l’Éternel », et, bien que Dieu doive avoir Sa joie dans la moisson de la terre, cependant tu es « les prémices de son revenu ».
Exode 15 ◊ 1 * Alors Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique à l’Éternel, et parlèrent, disant :
Je chanterai à l’Éternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait.
◊ 2 Jah est ma force et mon cantique, et il a été mon salut. Il est mon *Dieu, et je lui préparerai une habitation, — le Dieu de mon père, et je l’exalterai.
◊ 3 L’Éternel est un homme de guerre ; l’Éternel est son nom.
◊ 4 Les chars du Pharaon, et son armée, il les a jetés dans la mer ; l’élite de ses capitaines a été enfoncée dans la mer Rouge.
◊ 5 Les abîmes les ont couverts ; ils sont descendus dans les eaux profondes, comme une pierre.
◊ 6 Ta droite, ô Éternel ! s’est montrée magnifique en force ; ta droite, ô Éternel ! a écrasé l’ennemi.
◊ 7 Et dans la grandeur de ta majesté, tu as détruit ceux qui s’élevaient contre toi ; tu as lâché ta colère, elle les a dévorés comme du chaume.
◊ 8 Et par le souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées ; les courants se sont dressés comme une muraille ; les abîmes sont devenus solides au cœur de la mer.
◊ 9 L’ennemi disait : Je poursuivrai, j’atteindrai, je partagerai le butin ; mon âme sera assouvie d’eux ; je tirerai mon épée, ma main les exterminera.
◊ 10 Tu as soufflé de ton souffle, la mer les a couverts ; ils se sont enfoncés comme du plomb dans les eaux magnifiques.
◊ 11 Qui est comme toi parmi les *dieux, ô Éternel ? Qui est comme toi, magnifique en sainteté, terrible en louanges, opérant des merveilles ?
◊ 12 Tu as étendu ta droite, la terre les a engloutis.
◊ 13 Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté ; tu l’as guidé par ta force jusqu’à la demeure de ta sainteté.
◊ 14 Les peuples l’ont entendu, ils ont tremblé ; l’effroi a saisi les habitants de la Philistie.
◊ 15 Alors les chefs d’Édom ont été épouvantés ; le tremblement a saisi les forts de Moab ; tous les habitants de Canaan se sont fondus.
◊ 16 La crainte et la frayeur sont tombées sur eux : par la grandeur de ton bras ils sont devenus muets comme une pierre, jusqu’à ce que ton peuple, ô Éternel, ait passé, jusqu’à ce qu’ait passé ce peuple que tu t’es acquis.
◊ 17 Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel ! le sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi.
◊ 18 L’Éternel régnera à toujours et à perpétuité.
◊ 19 Car le cheval du Pharaon est entré dans la mer, avec son char et ses cavaliers, et l’Éternel a fait retourner sur eux les eaux de la mer ; et les fils d’Israël ont marché à sec au milieu de la mer.
◊ 20 Et Marie, la prophétesse, sœur d’Aaron, prit un tambourin en sa main, et toutes les femmes sortirent après elle, avec des tambourins et en chœurs ; ◊ 21 et Marie leur répondait :
Chantez à l’Éternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait.
◊ 22 Et Moïse fit partir Israël de la mer Rouge, et ils sortirent vers le désert de Shur ; et ils marchèrent trois jours dans le désert, et ne trouvèrent point d’eau. ◊ 23 Et ils vinrent à Mara ; mais ils ne pouvaient boire des eaux de Mara, car elles étaient amères : c’est pourquoi son nom fut appelé Mara. ◊ 24 Et le peuple murmura contre Moïse, disant : Que boirons-nous ? ◊ 25 Et il cria à l’Éternel ; et l’Éternel lui enseigna un bois, et il le jeta dans les eaux, et les eaux devinrent douces. Là il lui donna un statut et une ordonnance, et là il l’éprouva, et dit : ◊ 26 Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu, et si tu fais ce qui est droit à ses yeux, et si tu prêtes l’oreille à ses commandements, et si tu gardes tous ses statuts, je ne mettrai sur toi aucune des maladies que j’ai mises sur l’Égypte, car je suis l’Éternel qui te guérit. ◊ 27 Puis ils vinrent à Élim, où il y avait douze fontaines d’eau et soixante-dix palmiers ; et ils campèrent là, auprès des eaux.
Deutéronome 8 ◊ 1 Vous prendrez garde à pratiquer tous les commandements que je vous commande aujourd’hui, afin que vous viviez, et que vous multipliiez, et que vous entriez dans le pays que l’Éternel a promis par serment à vos pères, et que vous le possédiez. ◊ 2 Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Éternel, ton Dieu, t’a fait marcher ces quarante ans, dans le désert, afin de t’humilier, [et] de t’éprouver, pour connaître ce qui était dans ton cœur, si tu garderais ses commandements, ou non. ◊ 3 Et il t’a humilié, et t’a fait avoir faim ; et il t’a fait manger la manne que tu n’avais pas connue et que tes pères n’ont pas connue, afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel. ◊ 4 Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante ans. ◊ 5 Connais dans ton cœur que, comme un homme châtie son fils, l’Éternel, ton Dieu, te châtie ; ◊ 6 et garde les commandements de l’Éternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre.
◊ 7 Car l’Éternel, ton Dieu, te fait entrer dans un bon pays, un pays de ruisseaux d’eau, de sources, et d’eaux profondes, qui sourdent dans les vallées et dans les montagnes ; ◊ 8 un pays de froment, et d’orge, et de vignes, et de figuiers, et de grenadiers, un pays d’oliviers à huile, et de miel ; ◊ 9 un pays où tu ne mangeras pas [ton] pain dans la pauvreté, où tu ne manqueras de rien ; un pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu tailleras l’airain. ◊ 10 Et tu mangeras, et tu seras rassasié, et tu béniras l’Éternel, ton Dieu, à cause du bon pays qu’il t’a donné. ◊ 11 Prends garde à toi, de peur que tu n’oublies l’Éternel, ton Dieu, pour ne pas garder ses commandements, et ses ordonnances, et ses statuts, que je te commande aujourd’hui ; ◊ 12 de peur que, quand tu mangeras, et que tu seras rassasié, et que tu bâtiras de bonnes maisons et y habiteras, ◊ 13 et que ton gros et ton menu bétail se multipliera, et que l’argent et l’or te seront multipliés, et que tout ce qui est à toi se multipliera, ◊ 14 alors ton cœur ne s’élève, et que tu n’oublies l’Éternel, ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude ; ◊ 15 qui t’a fait marcher dans le désert grand et terrible, [désert] de serpents brûlants et de scorpions, une terre aride où il n’y a point d’eau ; qui a fait sortir pour toi de l’eau du roc dur ; ◊ 16 qui t’a fait manger dans le désert la manne que tes pères n’ont pas connue, afin de t’humilier et afin de t’éprouver, pour te faire du bien à la fin, ◊ 17 — et que tu ne dises dans ton cœur : Ma puissance et la force de ma main m’ont acquis ces richesses. ◊ 18 Mais tu te souviendras de l’Éternel, ton Dieu, que c’est lui qui te donne de la force pour acquérir ces richesses, afin de ratifier son alliance, qu’il a jurée à tes pères, comme [il paraît] aujourd’hui. ◊ 19 Et s’il arrive que tu oublies en aucune manière l’Éternel, ton Dieu, et que tu ailles après d’autres dieux, et que tu les serves et que tu t’inclines devant eux, je rends témoignage aujourd’hui contre vous que vous périrez entièrement : ◊ 20 comme les nations que l’Éternel fait périr devant vous, ainsi vous périrez, parce que vous n’aurez pas écouté la voix de l’Éternel, votre Dieu.
Exode 16 ◊ 1 * Et ils partirent d’Élim, toute l’assemblée des fils d’Israël, et vinrent au désert de Sin, qui est entre Élim et Sinaï, le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d’Égypte. ◊ 2 Et toute l’assemblée des fils d’Israël murmura contre Moïse et contre Aaron, dans le désert. ◊ 3 Et les fils d’Israël leur dirent : Ah ! que ne sommes-nous morts par la main de l’Éternel dans le pays d’Égypte, quand nous étions assis auprès des pots de chair, quand nous mangions du pain à satiété ! Car vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette congrégation. ◊ 4 Et l’Éternel dit à Moïse : Voici, je vais vous faire pleuvoir des cieux du pain, et le peuple sortira, et en recueillera chaque jour la portion d’un jour, afin que je l’éprouve, [pour voir] s’il marchera dans ma loi, ou non. ◊ 5 Et il arrivera que, le sixième jour, ils prépareront ce qu’ils auront rapporté, et ce sera le double de ce qu’ils recueilleront chaque jour. ◊ 6 Et Moïse et Aaron dirent à tous les fils d’Israël : Au soir vous saurez que l’Éternel vous a fait sortir du pays d’Égypte ; ◊ 7 et, au matin, vous verrez la gloire de l’Éternel, parce qu’il a entendu vos murmures contre l’Éternel ; car que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ? ◊ 8 Et Moïse dit : [Ce sera] en ce que l’Éternel vous donnera le soir de la chair à manger, et au matin du pain à satiété ; parce que l’Éternel a entendu vos murmures que vous avez proférés contre lui ; car que sommes-nous ? Vos murmures ne sont pas contre nous, mais contre l’Éternel. ◊ 9 Et Moïse dit à Aaron : Dis à toute l’assemblée des fils d’Israël : Approchez-vous devant l’Éternel ; car il a entendu vos murmures. ◊ 10 Et il arriva, comme Aaron parlait à toute l’assemblée des fils d’Israël, qu’ils se tournèrent vers le désert ; et voici, la gloire de l’Éternel parut dans la nuée. ◊ 11 Et l’Éternel parla à Moïse, disant : ◊ 12 J’ai entendu les murmures des fils d’Israël. Parle-leur, disant : Entre les deux soirs vous mangerez de la chair, et au matin vous serez rassasiés de pain ; et vous saurez que je suis l’Éternel, votre Dieu.
◊ 13 Et il arriva, le soir, que des cailles montèrent et couvrirent le camp ; et, au matin, il y eut une couche de rosée autour du camp ; ◊ 14 et la couche de rosée se leva, et voici sur la surface du désert quelque chose de menu, de grenu, quelque chose de menu comme la gelée blanche sur la terre. ◊ 15 Et les fils d’Israël le virent, et se dirent l’un à l’autre : Qu’est-ce que cela ? Car ils ne savaient ce que c’était. Et Moïse leur dit : C’est le pain que l’Éternel vous a donné à manger. ◊ 16 Voici la parole que l’Éternel a commandée : Recueillez-en, chacun en proportion de ce qu’il peut manger, un omer par tête, selon le nombre de vos personnes ; vous en prendrez chacun pour ceux qui sont dans sa tente. ◊ 17 Et les fils d’Israël firent ainsi, et ils recueillirent, l’un beaucoup, l’autre peu. ◊ 18 Et ils mesurèrent à l’omer : et celui qui avait beaucoup, n’eut pas trop ; et celui qui avait peu, n’en manqua pas ; ils avaient recueilli, chacun en proportion de ce qu’il mangeait. ◊ 19 Et Moïse leur dit : Que personne n’en laisse de reste jusqu’au matin. ◊ 20 Mais ils n’écoutèrent pas Moïse, et quelques-uns [d’entre eux] en laissèrent de reste jusqu’au matin ; et il s’y engendra des vers, et cela puait : et Moïse se mit en colère contre eux. ◊ 21 Et ils en recueillaient chaque matin, chacun en proportion de ce qu’il mangeait ; et à la chaleur du soleil cela fondait. ◊ 22 Et il arriva que, le sixième jour, ils recueillirent du pain au double, deux omers pour chacun ; et tous les principaux de l’assemblée vinrent et le rapportèrent à Moïse. ◊ 23 Et il leur dit : C’est ici ce que l’Éternel a dit : Demain est le repos, le sabbat consacré à l’Éternel ; faites cuire ce que vous avez à cuire, et faites bouillir ce que vous avez à faire bouillir, et tout le surplus serrez-le pour vous, pour le garder jusqu’au matin. ◊ 24 Et ils le serrèrent jusqu’au matin, comme Moïse l’avait commandé ; et cela ne pua point, et il n’y eut point de vers dedans. ◊ 25 Et Moïse dit : Mangez-le aujourd’hui, car aujourd’hui est le sabbat [consacré] à l’Éternel ; aujourd’hui vous n’en trouverez point aux champs. ◊ 26 Six jours vous en recueillerez, mais au septième jour est le sabbat ; il n’y en aura point en ce [jour-là]. ◊ 27 Et il arriva, le septième jour, que quelques-uns du peuple sortirent pour en recueillir, et ils n’en trouvèrent point. ◊ 28 Et l’Éternel dit à Moïse : Jusques à quand refuserez-vous de garder mes commandements et mes lois ? ◊ 29 Voyez que l’Éternel vous a donné le sabbat ; c’est pourquoi il vous donne au sixième jour du pain pour deux jours. Que chacun reste chez lui ; que personne ne sorte du lieu où il est, le septième jour. ◊ 30 Et le peuple se reposa le septième jour. ◊ 31 Et la maison d’Israël appela le nom de cela manne. Et elle était comme de la semence de coriandre, blanche, et avait le goût d’un gâteau au miel.
◊ 32 Et Moïse dit : Voici la parole que l’Éternel a commandée : Qu’on en remplisse un omer pour le garder pour vos générations, afin qu’elles voient le pain que je vous ai fait manger dans le désert, lorsque je vous ai fait sortir du pays d’Égypte. ◊ 33 Et Moïse dit à Aaron : Prends une cruche, et mets-y plein un omer de manne, et pose-la devant l’Éternel, pour la garder pour vos générations. ◊ 34 Comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse, Aaron la posa devant le témoignage pour être gardée. ◊ 35 Et les fils d’Israël mangèrent la manne quarante ans, jusqu’à ce qu’ils entrèrent dans un pays habité ; ils mangèrent la manne jusqu’à leur arrivée à la frontière du pays de Canaan. ◊ 36 Or l’omer est la dixième partie de l’épha.
Ésaïe 50 ◊ 1 Ainsi dit l’Éternel : Où est la lettre de divorce de votre mère que j’ai renvoyée ? Ou, qui est celui de mes créanciers auquel je vous ai vendus ? Voici, vous vous êtes vendus par vos iniquités, et à cause de vos transgressions votre mère a été renvoyée.
◊ 2 Pourquoi suis-je venu, et il n’y a eu personne ? [Pourquoi] ai-je appelé, et il n’y a eu personne qui répondît ? Ma main est-elle devenue trop courte pour que je puisse racheter, et n’y a-t-il pas de force en moi pour délivrer ? Voici, par ma réprimande je dessèche la mer, je fais des rivières un désert ; leurs poissons deviennent puants, faute d’eau, et meurent de soif. ◊ 3 Je revêts les cieux de noirceur, et je leur donne un sac pour couverture. ◊ 4 Le Seigneur l’Éternel m’a donné la langue des savants, pour que je sache soutenir par une parole celui qui est las. Il [me] réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne. ◊ 5 Le Seigneur l’Éternel m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en arrière. ◊ 6 J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil ; je n’ai pas caché ma face à l’opprobre et aux crachats. ◊ 7 Mais le Seigneur l’Éternel m’aidera : c’est pourquoi je ne serai pas confondu ; c’est pourquoi j’ai dressé ma face comme un caillou, et je sais que je ne serai pas confus. ◊ 8 Celui qui me justifie est proche : qui contestera avec moi ? — tenons-nous là ensemble. Qui plaidera contre moi en jugement ? — qu’il s’approche de moi ! ◊ 9 Voici, le Seigneur l’Éternel m’aidera : qui me condamnera ? Voici, ils vieilliront tous comme un vêtement, la teigne les dévorera.
◊ 10 Qui d’entre vous craint l’Éternel, qui entend la voix de son serviteur, quiconque marche dans les ténèbres et n’a pas de lumière, qu’il se confie dans le nom de l’Éternel et s’appuie sur son Dieu. ◊ 11 Voici, vous tous qui allumez un feu, qui vous entourez d’étincelles, marchez à la lumière de votre feu et des étincelles que vous avez allumées ; c’est ici ce que vous aurez de ma main : vous coucherez dans la douleur.
Jean 17 ◊ 1 Jésus dit ces choses, et leva ses yeux au ciel, et dit : Père, l’heure est venue ; glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, ◊ 2 comme tu lui as donné autorité sur toute chair, afin que, [quant à] tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle. ◊ 3 Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. ◊ 4 Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; ◊ 5 et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût.
◊ 6 J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. ◊ 7 Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi ; ◊ 8 car je leur ai donné les paroles que tu m’as données, et ils les ont reçues ; et ils ont vraiment connu que je suis sorti d’auprès de toi, et ils ont cru que toi tu m’as envoyé. ◊ 9 Moi, je fais des demandes pour eux ; je ne fais pas de demandes pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi ◊ 10 (et tout ce qui est à moi, est à toi ; et ce qui est à toi est à moi), et je suis glorifié en eux. ◊ 11 Et je ne suis plus dans le monde, et ceux-ci sont dans le monde, et moi, je viens à toi. Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous. ◊ 12 Quand j’étais avec eux, moi je les gardais en ton nom ; j’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’entre eux n’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’écriture fût accomplie. ◊ 13 Et maintenant je viens à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient ma joie accomplie en eux-mêmes. ◊ 14 Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. ◊ 15 Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal. ◊ 16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. ◊ 17 Sanctifie-les par la vérité ; ta parole est la vérité. ◊ 18 Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. ◊ 19 Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité. ◊ 20 Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; ◊ 21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé. ◊ 22 Et la gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un ; ◊ 23 moi en eux, et toi en moi ; afin qu’ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. ◊ 24 Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée ; car tu m’as aimé avant la fondation du monde. ◊ 25 Père juste ; — et le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu ; et ceux-ci ont connu que toi tu m’as envoyé. ◊ 26 Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux.
Osée 2 ◊ 1 * Dites à vos frères : Ammi ! et à vos sœurs : Rukhama !
◊ 2 Plaidez contre votre mère, plaidez ! car elle n’est pas ma femme et je ne suis pas son mari ; et qu’elle ôte ses prostitutions de devant sa face, et ses adultères d’entre ses seins, ◊ 3 de peur que je ne la dépouille à nu, et que je ne la place là comme au jour de sa naissance, et que je n’en fasse comme un désert, et que je ne la rende comme une terre aride, et ne la tue de soif. ◊ 4 Et je ne ferai pas miséricorde à ses enfants, car ce sont des enfants de prostitution ; ◊ 5 car leur mère s’est prostituée, celle qui les a conçus s’est déshonorée ; car elle a dit : J’irai après mes amants qui m’ont donné mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et ma boisson. ◊ 6 C’est pourquoi, voici, je vais fermer ton chemin avec des épines, et j’élèverai une clôture ; et elle ne trouvera pas ses sentiers. ◊ 7 Et elle courra après ses amants, et ne les atteindra pas ; et elle les cherchera, et ne les trouvera pas. Et elle dira : J’irai et je m’en retournerai à mon premier mari ; car alors j’étais mieux que maintenant. ◊ 8 Et elle ne sait pas que c’est moi qui lui ai donné le blé, et le moût, et l’huile. Je lui ai multiplié aussi l’argent et l’or : — ils l’ont employé pour Baal. ◊ 9 C’est pourquoi je reprendrai mon blé en son temps, et mon moût en sa saison ; et j’ôterai ma laine et mon lin, qui devaient couvrir sa nudité. ◊ 10 Et maintenant je découvrirai sa honte aux yeux de ses amants, et personne ne la délivrera de ma main ; ◊ 11 et je ferai cesser toutes ses délices, sa fête, sa nouvelle lune, et son sabbat, et toutes ses assemblées ; ◊ 12 et je détruirai sa vigne et son figuier, dont elle disait : Ce sont là mes présents que mes amants m’ont donnés ; et j’en ferai une forêt, et les bêtes des champs les dévoreront. ◊ 13 Et je visiterai sur elle les jours des Baals, où elle leur brûlait de l’encens, et se parait de son anneau de nez et de ses colliers, et allait après ses amants, et m’a oublié, dit l’Éternel.
◊ 14 C’est pourquoi, voici, moi, je l’attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur ; ◊ 15 et de là je lui donnerai ses vignes, et la vallée d’Acor pour une porte d’espérance ; et là elle chantera comme dans les jours de sa jeunesse et comme au jour où elle monta du pays d’Égypte. ◊ 16 Et il arrivera, en ce jour-là, dit l’Éternel, que tu m’appelleras : Mon mari, et tu ne m’appelleras plus : Mon maître. ◊ 17 Et j’ôterai de sa bouche les noms des Baals, et on ne se souviendra plus de leur nom.
◊ 18 Et je ferai pour eux, en ce jour-là, une alliance avec les bêtes des champs, et avec les oiseaux des cieux, et avec les reptiles du sol ; et j’ôterai du pays, en les brisant, l’arc et l’épée et la guerre ; et je les ferai reposer en sécurité. ◊ 19 Et je te fiancerai à moi pour toujours ; et je te fiancerai à moi en justice, et en jugement, et en bonté, et en miséricorde ; ◊ 20 et je te fiancerai à moi en vérité ; et tu connaîtras l’Éternel. ◊ 21 Et il arrivera, en ce jour-là, que j’exaucerai, dit l’Éternel, j’exaucerai les cieux, et eux exauceront la terre, ◊ 22 et la terre exaucera le froment et le moût et l’huile, et eux exauceront Jizreël. ◊ 23 Et je la sèmerai pour moi dans le pays, et je ferai miséricorde à Lo-Rukhama, et je dirai à Lo-Ammi : Tu es mon peuple, et il me dira : Mon Dieu.
Ésaïe 36 ◊ 1 * Et il arriva, la quatorzième année du roi Ézéchias, que Sankhérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda et les prit. ◊ 2 Et le roi d’Assyrie envoya le Rab-Shaké, de Lakis à Jérusalem, vers le roi Ézéchias, avec de grandes forces ; et il se tint près de l’aqueduc de l’étang supérieur, sur la route du champ du foulon.
◊ 3 Et Éliakim, fils de Hilkija, qui était [préposé] sur la maison [du roi], et Shebna, le scribe, et Joakh, fils d’Asaph, rédacteur des chroniques, sortirent vers lui. ◊ 4 Et le Rab-Shaké leur dit : Dites à Ézéchias : Ainsi dit le grand roi, le roi d’Assyrie : Quelle est cette confiance que tu as ? ◊ 5 Tu dis (ce ne sont que paroles des lèvres) : Le conseil et la force [sont là] pour la guerre. Maintenant, en qui te confies-tu que tu te révoltes contre moi ? ◊ 6 Voici, tu te confies en ce bâton de roseau cassé, en l’Égypte, lequel, si quelqu’un s’appuie dessus, lui entre dans la main et la perce. Tel est le Pharaon, roi d’Égypte, pour tous ceux qui se confient en lui. ◊ 7 Que si tu me dis : Nous nous confions en l’Éternel, notre Dieu,… n’est-ce pas lui dont Ézéchias a ôté les hauts lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem : Vous vous prosternerez devant cet autel-ci ? ◊ 8 Et maintenant, fais un accord, je te prie, avec le roi d’Assyrie, mon seigneur, et je te donnerai deux mille chevaux si tu peux donner des cavaliers pour les monter. ◊ 9 Et comment ferais-tu tourner visage à un seul capitaine d’entre les moindres serviteurs de mon seigneur ? Et tu mets ta confiance en l’Égypte, pour des chars et des cavaliers… ◊ 10 Et maintenant, suis-je monté sans l’Éternel contre ce pays pour le détruire ? L’Éternel m’a dit : Monte contre ce pays, et détruis-le.
◊ 11 Et Éliakim et Shebna et Joakh dirent au Rab-Shaké : Parle, nous te prions, à tes serviteurs en syriaque, car nous le comprenons, et ne nous parle pas en [langue] judaïque, aux oreilles du peuple qui est sur la muraille. ◊ 12 Et le Rab-Shaké dit : Est-ce vers ton seigneur et vers toi que mon seigneur m’a envoyé pour dire ces paroles ? N’est-ce pas vers les hommes qui se tiennent sur la muraille, pour manger leurs excréments et pour boire leur urine avec vous ?
◊ 13 Et le Rab-Shaké se tint là et cria à haute voix en [langue] judaïque, et dit : Écoutez les paroles du grand roi, le roi d’Assyrie. ◊ 14 Ainsi dit le roi : Qu’Ézéchias ne vous trompe point ; car il ne pourra pas vous délivrer. ◊ 15 Et qu’Ézéchias ne vous fasse pas mettre votre confiance en l’Éternel, disant : L’Éternel nous délivrera certainement ; cette ville ne sera point livrée en la main du roi d’Assyrie. ◊ 16 N’écoutez pas Ézéchias ; car ainsi dit le roi d’Assyrie : Faites la paix avec moi, et sortez vers moi ; et vous mangerez chacun de sa vigne et chacun de son figuier, et vous boirez chacun des eaux de son puits, ◊ 17 jusqu’à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme votre pays, un pays de blé et de moût, un pays de pain et de vignes. ◊ 18 Qu’Ézéchias ne vous séduise pas, disant : L’Éternel nous délivrera. Les dieux des nations ont-ils délivré chacun son pays de la main du roi d’Assyrie ? ◊ 19 Où sont les dieux de Hamath et d’Arpad ? Où sont les dieux de Sepharvaïm ? Et ont-ils délivré Samarie de ma main ? ◊ 20 Quels sont d’entre tous les dieux de ces pays ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que l’Éternel délivre Jérusalem de ma main ? ◊ 21 Et ils se turent, et ne lui répondirent pas un mot ; car c’était là le commandement du roi, disant : Vous ne lui répondrez pas.
◊ 22 Et Éliakim, fils de Hilkija, qui était [préposé] sur la maison, et Shebna, le scribe, et Joakh, fils d’Asaph, rédacteur des chroniques, vinrent vers Ézéchias, leurs vêtements déchirés, et ils lui rapportèrent les paroles du Rab-Shaké.
Nombres 20 ◊ 1 * Et les fils d’Israël, toute l’assemblée, vinrent au désert de Tsin, le premier mois ; et le peuple habita à Kadès ; et Marie mourut là, et y fut enterrée.
◊ 2 Et il n’y avait pas d’eau pour l’assemblée ; et ils s’attroupèrent contre Moïse et contre Aaron. ◊ 3 Et le peuple contesta avec Moïse, et ils parlèrent, disant : Que n’avons-nous péri, quand nos frères périrent devant l’Éternel ! ◊ 4 Et pourquoi avez-vous amené la congrégation de l’Éternel dans ce désert, pour y mourir, nous et nos bêtes ? ◊ 5 Et pourquoi nous avez-vous fait monter d’Égypte, pour nous amener dans ce mauvais lieu ? Ce n’est pas un lieu où l’on puisse semer ; [on n’y trouve] ni figuiers, ni vignes, ni grenadiers, et il n’y a pas d’eau pour boire. ◊ 6 Et Moïse et Aaron vinrent de devant la congrégation à l’entrée de la tente d’assignation, et tombèrent sur leurs faces ; et la gloire de l’Éternel leur apparut.
◊ 7 Et l’Éternel parla à Moïse, disant : ◊ 8 Prends la verge, et réunis l’assemblée, toi et Aaron, ton frère, et vous parlerez devant leurs yeux au rocher, et il donnera ses eaux ; et tu leur feras sortir de l’eau du rocher, et tu donneras à boire à l’assemblée et à leurs bêtes. ◊ 9 Et Moïse prit la verge de devant l’Éternel, comme il lui avait commandé. ◊ 10 Et Moïse et Aaron réunirent la congrégation devant le rocher, et il leur dit : Écoutez, rebelles ! Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? ◊ 11 Et Moïse leva sa main, et frappa le rocher de sa verge, deux fois ; et il en sortit des eaux en abondance, et l’assemblée but, et leurs bêtes. ◊ 12 Et l’Éternel dit à Moïse et à Aaron : Parce que vous ne m’avez pas cru, pour me sanctifier aux yeux des fils d’Israël, à cause de cela vous n’introduirez pas cette congrégation dans le pays que je leur donne. ◊ 13 Ce sont là les eaux de Meriba, où les fils d’Israël contestèrent avec l’Éternel ; et il se sanctifia en eux.
◊ 14 * Et Moïse envoya de Kadès des messagers au roi d’Édom : Ainsi dit ton frère, Israël : Tu sais toute la fatigue qui nous a atteints. ◊ 15 Nos pères descendirent en Égypte, et nous avons habité en Égypte longtemps, et les Égyptiens nous ont maltraités, nous et nos pères. ◊ 16 Et nous avons crié à l’Éternel, et il a entendu notre voix, et il a envoyé un ange, et nous a fait sortir d’Égypte. Et voici, nous sommes à Kadès, ville à l’extrémité de tes limites. ◊ 17 Je te prie, que nous passions par ton pays ; nous ne passerons pas par les champs, ni par les vignes, et nous ne boirons pas de l’eau des puits ; nous marcherons par le chemin du roi, nous ne nous détournerons ni à droite ni à gauche, jusqu’à ce que nous ayons passé tes limites. ◊ 18 Et Édom lui dit : Tu ne passeras pas chez moi, de peur que je ne sorte à ta rencontre avec l’épée. ◊ 19 Et les fils d’Israël lui dirent : Nous monterons par le chemin battu ; et si nous buvons de tes eaux, moi et mon bétail, j’en donnerai le prix ; seulement, sans autre chose, je passerai avec mes pieds. ◊ 20 Et [Édom] dit : Tu ne passeras pas. Et Édom sortit à sa rencontre avec un grand peuple, et à main forte. ◊ 21 Et Édom refusa de laisser passer Israël par ses limites ; et Israël se détourna d’auprès de lui.
◊ 22 * Et ils partirent de Kadès ; et les fils d’Israël, toute l’assemblée, vinrent à la montagne de Hor. ◊ 23 Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, dans la montagne de Hor, sur la limite du pays d’Édom, en disant : ◊ 24 Aaron sera recueilli vers ses peuples, car il n’entrera pas dans le pays que j’ai donné aux fils d’Israël, parce que vous vous êtes rebellés contre mon commandement aux eaux de Meriba. ◊ 25 Prends Aaron et Éléazar, son fils, et fais-les monter sur la montagne de Hor ; ◊ 26 et dépouille Aaron de ses vêtements, et fais-les revêtir à Éléazar, son fils ; et Aaron sera recueilli, et mourra là. ◊ 27 Et Moïse fit comme l’Éternel avait commandé ; et ils montèrent sur la montagne de Hor aux yeux de toute l’assemblée. ◊ 28 Et Moïse dépouilla Aaron de ses vêtements, et en revêtit Éléazar, son fils ; et Aaron mourut là, au sommet de la montagne ; puis Moïse et Éléazar descendirent de la montagne. ◊ 29 Et toute l’assemblée vit qu’Aaron avait expiré, et toute la maison d’Israël pleura Aaron trente jours.
Deutéronome 26 ◊ 1 Et quand tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne en héritage, et que tu le posséderas, et y habiteras, ◊ 2 alors tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre, que tu tireras de ton pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, et tu les mettras dans une corbeille, et tu iras au lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom ; ◊ 3 et tu viendras vers le sacrificateur qu’il y aura en ces jours-là, et tu lui diras : Je déclare aujourd’hui à l’Éternel, ton Dieu, que je suis arrivé dans le pays que l’Éternel a juré à nos pères de nous donner. ◊ 4 Et le sacrificateur prendra la corbeille de ta main, et la posera devant l’autel de l’Éternel, ton Dieu. ◊ 5 Et tu prendras la parole, et tu diras devant l’Éternel, ton Dieu : Mon père était un Araméen qui périssait, et il descendit en Égypte avec peu de gens, et il y séjourna, et y devint une nation grande, forte, et nombreuse. ◊ 6 Et les Égyptiens nous maltraitèrent, et nous humilièrent, et nous imposèrent un dur service ; ◊ 7 et nous criâmes à l’Éternel, le Dieu de nos pères, et l’Éternel entendit notre cri, et vit notre humiliation, et notre labeur, et notre oppression ; ◊ 8 et l’Éternel nous fit sortir d’Égypte à main forte, et à bras étendu, et avec une grande terreur, et avec des signes et des prodiges ; ◊ 9 et il nous a fait entrer dans ce lieu-ci, et nous a donné ce pays, pays ruisselant de lait et de miel. ◊ 10 Et maintenant, voici, j’ai apporté les prémices du fruit de la terre que tu m’as donnée, ô Éternel ! Et tu les poseras devant l’Éternel, ton Dieu, et tu te prosterneras devant l’Éternel, ton Dieu. ◊ 11 Et tu te réjouiras de tout le bien que l’Éternel, ton Dieu, t’aura donné, et à ta maison, toi et le Lévite et l’étranger qui est au milieu de toi.
◊ 12 Quand tu auras achevé de lever toute la dîme de ta récolte, dans la troisième année, qui est l’année de la dîme, tu la donneras au Lévite, à l’étranger, à l’orphelin, et à la veuve ; et ils la mangeront dans tes portes et seront rassasiés. ◊ 13 Et tu diras devant l’Éternel, ton Dieu : J’ai emporté de ma maison les choses saintes, et je les ai aussi données au Lévite, et à l’étranger, à l’orphelin, et à la veuve, selon tout ton commandement que tu m’as commandé ; je n’ai transgressé aucun de tes commandements, ni ne les ai oubliés. ◊ 14 Je n’ai pas mangé de ces choses dans mon affliction, et je n’en ai rien emporté quand j’étais impur, et n’en ai point donné pour un mort ; j’ai écouté la voix de l’Éternel, mon Dieu : j’ai fait selon tout ce que tu m’as commandé. ◊ 15 Regarde de ta sainte demeure, des cieux, et bénis ton peuple Israël et la terre que tu nous as donnée, comme tu avais juré à nos pères, un pays ruisselant de lait et de miel.
◊ 16 Aujourd’hui l’Éternel, ton Dieu, te commande de pratiquer ces statuts et ces ordonnances ; et tu les garderas et tu les feras de tout ton cœur et de toute ton âme. ◊ 17 Tu as fait promettre aujourd’hui à l’Éternel qu’il sera ton Dieu, pour que tu marches dans ses voies, et que tu gardes ses statuts, et ses commandements, et ses ordonnances, et que tu écoutes sa voix ; ◊ 18 et l’Éternel t’a fait promettre aujourd’hui que tu seras pour lui un peuple qui lui appartienne en propre, comme il t’a dit, et que tu garderas tous ses commandements, ◊ 19 pour qu’il te place très haut en louange et en renommée et en beauté, au-dessus de toutes les nations qu’il a faites ; et que tu seras un peuple saint, [consacré] à l’Éternel, ton Dieu, comme il l’a dit.
Jérémie 31 ◊ 1 En ce temps-là, dit l’Éternel, je serai le Dieu de toutes les familles d’Israël, et ils seront mon peuple. ◊ 2 Ainsi dit l’Éternel : Le peuple des réchappés de l’épée a trouvé grâce dans le désert ; je m’en vais donner du repos à Israël. ◊ 3 L’Éternel m’est apparu de loin : Je t’ai aimée d’un amour éternel ; c’est pourquoi je t’attire avec bonté. ◊ 4 Je te bâtirai encore, et tu seras bâtie, vierge d’Israël ! Tu te pareras encore de tes tambourins, et tu sortiras dans la danse de ceux qui s’égaient. ◊ 5 Tu planteras encore des vignes sur les montagnes de Samarie ; les planteurs les planteront, et en mangeront le fruit. ◊ 6 Car il y a un jour auquel les gardes crieront sur la montagne d’Éphraïm : Levez-vous, et nous monterons à Sion, vers l’Éternel, notre Dieu.
◊ 7 Car ainsi dit l’Éternel : Exultez d’allégresse au sujet de Jacob, et poussez des cris de joie, à la tête des nations ; faites éclater la louange, et dites : Éternel, sauve ton peuple, le reste d’Israël. ◊ 8 Voici, je les fais venir du pays du nord, et je les rassemble des extrémités de la terre, [et] parmi eux l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et celle qui enfante, [tous] ensemble, — une grande congrégation : ils retourneront ici. ◊ 9 Ils viendront avec des larmes, et je les conduirai avec des supplications ; je les ferai marcher vers des torrents d’eaux par un chemin droit ; ils n’y trébucheront pas ; car je serai pour père à Israël, et Éphraïm sera mon premier-né. ◊ 10 Nations, écoutez la parole de l’Éternel, et annoncez-la aux îles éloignées, et dites : Celui qui a dispersé Israël le rassemblera et le gardera comme un berger son troupeau. ◊ 11 Car l’Éternel a délivré Jacob, et l’a racheté de la main d’un plus fort que lui. ◊ 12 Et ils viendront et exulteront avec chant de triomphe sur les hauteurs de Sion, et ils afflueront vers les biens de l’Éternel, au blé, et au moût, et à l’huile, et au fruit du menu et du gros bétail ; et leur âme sera comme un jardin arrosé, et ils ne seront plus languissants. ◊ 13 Alors la vierge se réjouira dans la danse, et les jeunes gens et les vieillards, [tous] ensemble. Et je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai, et je les réjouirai [en les délivrant] de leur douleur ; ◊ 14 et je rassasierai de graisse l’âme des sacrificateurs, et mon peuple sera rassasié de mes biens, dit l’Éternel.
◊ 15 Ainsi dit l’Éternel : Une voix a été ouïe à Rama, une lamentation, des pleurs amers, Rachel pleurant ses fils, refusant d’être consolée au sujet de ses fils, parce qu’ils ne sont pas. ◊ 16 Ainsi dit l’Éternel : Retiens ta voix de pleurer et tes yeux [de verser] des larmes ; car il y a un salaire pour ton travail, dit l’Éternel ; et ils reviendront du pays de l’ennemi. ◊ 17 Et il y a espoir pour ta fin, dit l’Éternel, et tes fils reviendront dans leurs confins.
◊ 18 J’ai très bien entendu Éphraïm se lamentant : Tu m’as corrigé, et j’ai été corrigé comme un veau indompté ; convertis-moi, et je serai converti, car tu es l’Éternel, mon Dieu. ◊ 19 Car, après que j’ai été converti, je me suis repenti ; et, après que je me suis connu, j’ai frappé sur ma cuisse ; j’ai été honteux, et j’ai aussi été confus, car je porte l’opprobre de ma jeunesse. ◊ 20 Éphraïm m’est-il un fils précieux, un enfant de prédilection ? Car depuis que j’ai parlé contre lui, je me souviens de lui encore constamment ; c’est pourquoi mes entrailles se sont émues pour lui ; certainement j’aurai compassion de lui, dit l’Éternel.
◊ 21 Dresse-toi des signaux, place-toi des poteaux, mets ton cœur au chemin battu, au chemin par lequel tu es venue. Retourne, vierge d’Israël, retourne à ces tiennes villes. ◊ 22 Jusques à quand seras-tu errante, fille infidèle ? Car l’Éternel a créé une chose nouvelle sur la terre : une femme entourera l’homme. ◊ 23 Ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : On dira encore cette parole dans le pays de Juda et dans ses villes, quand j’aurai rétabli leurs captifs : L’Éternel te bénisse, demeure de justice, montagne de sainteté ! ◊ 24 Et Juda y habitera, et toutes ses villes ensemble, les laboureurs, et ceux qui partent avec les troupeaux. ◊ 25 Car j’ai rassasié l’âme lassée, et j’ai rempli toute âme languissante. ◊ 26 — Là-dessus je me suis réveillé, et j’ai regardé, et mon sommeil m’a été doux.
◊ 27 Voici, des jours viennent, dit l’Éternel, où j’ensemencerai la maison d’Israël et la maison de Juda de semence d’hommes et de semence de bêtes. ◊ 28 Et il arrivera que, comme j’ai veillé sur eux pour arracher, et pour démolir, et pour renverser, et pour détruire, et pour faire du mal, ainsi je veillerai sur eux pour bâtir et pour planter, dit l’Éternel. ◊ 29 En ces jours-là on ne dira plus : Les pères ont mangé du raisin vert et les dents des fils en sont agacées. ◊ 30 Car chacun mourra dans son iniquité : tout homme qui mangera du raisin vert, en aura ses dents agacées.
◊ 31 Voici, des jours viennent, dit l’Éternel, et j’établirai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une nouvelle alliance, ◊ 32 non selon l’alliance que je fis avec leurs pères, au jour où je les pris par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte, mon alliance qu’ils ont rompue, quoique je les eusse épousés, dit l’Éternel. ◊ 33 Car c’est ici l’alliance que j’établirai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit l’Éternel : Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, et je l’écrirai sur leur cœur, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ; ◊ 34 et ils n’enseigneront plus chacun son prochain, et chacun son frère, disant : Connaissez l’Éternel ; car ils me connaîtront tous, depuis le petit d’entre eux jusqu’au grand, dit l’Éternel ; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché.
◊ 35 Ainsi dit l’Éternel, qui donne le soleil pour la lumière du jour, les ordonnances de la lune et des étoiles pour la lumière de la nuit ; qui soulève la mer, et ses flots mugissent ; l’Éternel des armées est son nom : ◊ 36 Si jamais ces ordonnances s’en vont de devant moi, dit l’Éternel, la semence d’Israël cessera aussi d’être une nation devant moi pour toujours ! ◊ 37 Ainsi dit l’Éternel : Si on mesure les cieux en haut, et qu’on sonde les fondements de la terre en bas, alors aussi moi, je rejetterai toute la race d’Israël, à cause de tout ce qu’ils ont fait, dit l’Éternel. ◊ 38 Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où la ville sera bâtie à l’Éternel depuis la tour de Hananeël jusqu’à la porte du coin ; ◊ 39 et le cordeau à mesurer sortira encore vis-à-vis d’elle jusqu’à la colline de Gareb et fera le tour jusqu’à Goath ; ◊ 40 et toute la vallée des cadavres et des cendres, et tous les champs jusqu’au torrent du Cédron, jusqu’au coin de la porte des chevaux vers le levant, seront saints, [consacrés] à l’Éternel : elle ne sera plus arrachée ni renversée, à jamais.
Jérémie 2 ◊ 1 * Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : ◊ 2 Va, et crie aux oreilles de Jérusalem, disant : Ainsi dit l’Éternel : Je me souviens de toi, de la grâce de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, quand tu marchais après moi dans le désert, dans un pays non semé. ◊ 3 Israël était saint à l’Éternel, les prémices de ses fruits. Tous ceux qui le dévorent sont coupables ; il viendra sur eux du mal, dit l’Éternel.
◊ 4 Écoutez la parole de l’Éternel, maison de Jacob, et [vous], toutes les familles de la maison d’Israël ! ◊ 5 Ainsi dit l’Éternel : Quelle iniquité vos pères ont-ils trouvée en moi, qu’ils se soient éloignés de moi, et soient allés après la vanité, et soient devenus vains ? ◊ 6 Et ils n’ont pas dit : Où est l’Éternel qui nous a fait monter du pays d’Égypte, qui nous a fait marcher dans le désert, dans un pays stérile et plein de fosses, dans un pays aride et d’ombre de mort, dans un pays où personne ne passe et où aucun homme n’habite ? ◊ 7 Et je vous ai amenés dans un pays fertile, pour en manger les fruits et les biens ; et vous y êtes venus, et vous avez rendu impur mon pays, et de mon héritage vous avez fait une abomination. ◊ 8 Les sacrificateurs n’ont pas dit : Où est l’Éternel ? et ceux qui s’occupaient de la loi ne m’ont point connu, et les pasteurs se sont rebellés contre moi, et les prophètes ont prophétisé par Baal et ont marché après des choses qui ne profitent pas. ◊ 9 C’est pourquoi je contesterai encore avec vous, dit l’Éternel, et je contesterai avec les fils de vos fils. ◊ 10 Car passez par les îles de Kittim, et voyez ; et envoyez en Kédar, et considérez bien, et voyez s’il y a eu rien de tel. ◊ 11 Y a-t-il une nation qui ait changé de dieux ? — et ce ne sont pas des dieux. Mais mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n’est d’aucun profit.
◊ 12 Cieux, soyez étonnés de ceci, frissonnez, et soyez extrêmement confondus, dit l’Éternel. ◊ 13 Car mon peuple a fait deux maux : ils m’ont abandonné, moi, la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau. ◊ 14 Israël est-il un serviteur ? Est-il un [esclave] né dans la maison ? Pourquoi est-il mis au pillage ? ◊ 15 Les jeunes lions ont rugi contre lui, ils ont fait retentir leur voix, et ils ont mis son pays en désolation ; ses villes sont brûlées, de sorte qu’il n’y a plus d’habitant. ◊ 16 Même les fils de Noph et de Takhpanès te brouteront le sommet de la tête. ◊ 17 N’est-ce pas toi qui t’es fait cela, en ce que tu as abandonné l’Éternel, ton Dieu, dans le temps où il te faisait marcher dans le chemin ? ◊ 18 Et maintenant, qu’as-tu affaire d’aller en Égypte pour boire les eaux du Shikhor ? Et qu’as-tu affaire d’aller vers l’Assyrie pour boire les eaux du fleuve ?
◊ 19 Ton iniquité te châtie, et tes rébellions te reprennent ; et connais, et vois, que c’est une chose mauvaise et amère que tu aies abandonné l’Éternel, ton Dieu, et que ma crainte ne soit pas en toi, dit le Seigneur, l’Éternel des armées. ◊ 20 Car d’ancienneté tu as rompu ton joug, arraché tes liens, et tu as dit : Je ne servirai pas. Car, sur toute haute colline et sous tout arbre vert tu t’inclines, tu te prostitues. ◊ 21 Et moi je t’avais plantée, un cep exquis, une toute vraie semence ; comment t’es-tu changée pour moi en sarments dégénérés d’une vigne étrangère ? ◊ 22 Quand tu te laverais avec du nitre, et que tu emploierais beaucoup de potasse, ton iniquité reste marquée devant moi, dit le Seigneur, l’Éternel. ◊ 23 Comment dis-tu : Je ne me suis pas rendue impure, je n’ai pas marché après les Baals ? Regarde ton chemin dans la vallée, reconnais ce que tu as fait, dromadaire légère, qui vas çà et là croisant tes chemins. ◊ 24 Ânesse sauvage accoutumée au désert, dans le désir de son âme elle hume le vent : dans son ardeur, qui la détournera ? Tous ceux qui la cherchent ne se fatigueront point ; ils la trouveront en son mois.
◊ 25 Retiens ton pied de se laisser déchausser ; et ton gosier d’avoir soif. Mais tu dis : C’est en vain ; non, car j’aime les étrangers, et j’irai après eux. ◊ 26 Comme un voleur est confus quand il est trouvé, ainsi sera confuse la maison d’Israël, eux, leurs rois, leurs princes, et leurs sacrificateurs, et leurs prophètes ; ◊ 27 ils disent à un bois : Tu es mon père ; et à une pierre : Tu m’as engendré. Car ils m’ont tourné le dos, et non la face ; et, dans le temps de leur malheur, ils diront : Lève-toi, et délivre-nous ! ◊ 28 Et où sont tes dieux que tu t’es faits ? Qu’ils se lèvent, s’ils peuvent te sauver au temps de ton malheur ! Car le nombre de tes dieux est celui de tes villes, ô Juda ! ◊ 29 Pourquoi contesteriez-vous avec moi ? Vous vous êtes tous rebellés contre moi, dit l’Éternel. ◊ 30 J’ai frappé vos fils en vain, ils ne reçoivent pas la correction ; votre épée a dévoré vos prophètes, comme un lion destructeur.
◊ 31 Ô génération ! voyez la parole de l’Éternel ! Ai-je été un désert pour Israël, ou un pays de ténèbres ? Pourquoi mon peuple a-t-il dit : Nous sommes maîtres, nous ne viendrons plus à toi ? ◊ 32 La vierge oublie-t-elle sa parure ? l’épouse, ses atours ? Mais mon peuple m’a oublié pendant des jours sans nombre. ◊ 33 Comme tu es habile dans tes voies pour chercher l’amour ! C’est pourquoi aussi tu as accoutumé tes voies aux choses iniques. ◊ 34 Même dans les pans de ta robe a été trouvé le sang des pauvres innocents, que tu n’avais point trouvés faisant effraction ; mais [il y a été trouvé] à cause de toutes ces choses-là. ◊ 35 Et tu dis : Oui, je suis innocente, sa colère se détournera de moi. Voici, j’entrerai en jugement avec toi sur ce que tu as dit : Je n’ai point péché. ◊ 36 Pourquoi te donnes-tu tant de mouvement pour changer de chemin ? Tu auras honte aussi de l’Égypte, comme tu as eu honte de l’Assyrie. ◊ 37 De celle-là aussi tu sortiras avec tes mains sur ta tête, car l’Éternel a rejeté ceux en qui tu as eu confiance, et tu ne réussiras pas par eux.
Juges 6 ◊ 1 * Et les fils d’Israël firent ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ; et l’Éternel les livra en la main de Madian pendant sept ans. ◊ 2 Et la main de Madian fut forte sur Israël. À cause de Madian, les fils d’Israël se firent les antres qui sont dans les montagnes, et les cavernes, et les lieux forts. ◊ 3 Et il arrivait que, quand Israël avait semé, Madian montait, et Amalek et les fils de l’orient ; et ils montaient contre lui. ◊ 4 Et ils campaient contre eux, et détruisaient les produits du pays jusqu’à ce que tu viennes à Gaza, et ils ne laissaient point de vivres en Israël, ni mouton, ni bœuf, ni âne. ◊ 5 Car ils montaient, eux et leurs troupeaux et leurs tentes ; ils venaient nombreux comme des sauterelles ; et eux et leurs chameaux étaient sans nombre ; et ils venaient dans le pays pour le ravager. ◊ 6 Et Israël fut très appauvri à cause de Madian ; et les fils d’Israël crièrent à l’Éternel.
◊ 7 Et il arriva que, lorsque les fils d’Israël crièrent à l’Éternel à cause de Madian, ◊ 8 l’Éternel envoya aux fils d’Israël un prophète qui leur dit : Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Je vous ai fait monter d’Égypte, et je vous ai fait sortir de la maison de servitude, ◊ 9 et je vous ai délivrés de la main des Égyptiens et de la main de tous vos oppresseurs ; et je les ai chassés de devant vous, et je vous ai donné leur pays. ◊ 10 Et je vous ai dit : Moi, je suis l’Éternel, votre Dieu ; vous ne craindrez point les dieux de l’Amoréen, dans le pays duquel vous habitez. Et vous n’avez pas écouté ma voix.
◊ 11 Et un ange de l’Éternel vint, et s’assit sous le térébinthe qui est à Ophra, lequel était à Joas, l’Abiézerite. Et Gédéon, son fils, battait du froment dans le pressoir, pour le mettre en sûreté de devant Madian. ◊ 12 Et l’Ange de l’Éternel lui apparut, et lui dit : L’Éternel est avec toi, fort et vaillant homme. ◊ 13 Et Gédéon lui dit : Ah ! mon seigneur, si l’Éternel est avec nous, pourquoi donc toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont toutes ses merveilles que nos pères nous ont racontées, en disant : L’Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d’Égypte ? Et maintenant l’Éternel nous a abandonnés, et nous a livrés en la main de Madian. ◊ 14 Et l’Éternel le regarda, et [lui] dit : Va avec cette force que tu as, et tu sauveras Israël de la main de Madian. Ne t’ai-je pas envoyé ? ◊ 15 — Et il lui dit : Ah ! Seigneur, avec quoi sauverai-je Israël ? Voici, mon millier est le plus pauvre en Manassé, et moi je suis le plus petit dans la maison de mon père. ◊ 16 Et l’Éternel lui dit : Moi je serai avec toi ; et tu frapperas Madian comme un seul homme. ◊ 17 Et il lui dit : Je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, donne-moi un signe que c’est toi qui parles avec moi. ◊ 18 Ne te retire pas d’ici, je te prie, jusqu’à ce que je vienne à toi, et que j’apporte mon présent et que je le dépose devant toi. Et il dit : Je m’assiérai jusqu’à ce que tu reviennes. ◊ 19 Et Gédéon entra, et apprêta un chevreau et des pains sans levain d’un épha de farine ; il mit la chair dans un panier et mit le bouillon dans un pot, et les lui apporta sous le térébinthe, et les présenta. ◊ 20 Et l’Ange de Dieu lui dit : Prends la chair et les pains sans levain, et pose-les sur ce rocher-là, et verse le bouillon. Et il fit ainsi. ◊ 21 Et l’Ange de l’Éternel étendit le bout du bâton qu’il avait en sa main, et toucha la chair et les pains sans levain ; et le feu monta du rocher et consuma la chair et les pains sans levain. Et l’Ange de l’Éternel s’en alla de devant ses yeux.
◊ 22 Et Gédéon vit que c’était un ange de l’Éternel, et Gédéon dit : Ah ! Seigneur Éternel, si c’est pour cela que j’ai vu l’Ange de l’Éternel face à face ! ◊ 23 Et l’Éternel lui dit : Paix te soit ; ne crains point, tu ne mourras pas. ◊ 24 Et Gédéon bâtit là un autel à l’Éternel, et l’appela Jéhovah-Shalom. Jusqu’à ce jour il est encore à Ophra des Abiézerites.
◊ 25 Et il arriva, en cette nuit-là, que l’Éternel lui dit : Prends le jeune taureau qui est à ton père et le second taureau de sept ans ; et tu renverseras l’autel de Baal qui est à ton père, et tu couperas l’ashère qui est auprès ; ◊ 26 et tu bâtiras un autel à l’Éternel, ton Dieu, sur le sommet de ce lieu fort, avec l’arrangement [convenable]. Et tu prendras le second taureau, et tu l’offriras en holocauste sur le bois de l’ashère que tu auras coupée. ◊ 27 Et Gédéon prit dix hommes d’entre ses serviteurs, et fit comme l’Éternel lui avait dit ; et comme, à le faire de jour, il craignait la maison de son père et les hommes de la ville, il le fit de nuit.
◊ 28 Et quand les hommes de la ville se levèrent de bonne heure le matin, voici, l’autel de Baal était démoli, et l’ashère qui était auprès était coupée, et le second taureau était offert sur l’autel qui avait été bâti. ◊ 29 Et ils se dirent l’un à l’autre : Qui a fait cela ? Et ils s’enquirent et cherchèrent, et dirent : Gédéon, fils de Joas, a fait cela. ◊ 30 Et les hommes de la ville dirent à Joas : Fais sortir ton fils, et qu’il meure ; car il a démoli l’autel de Baal et a coupé l’ashère qui était auprès. ◊ 31 Et Joas dit à tous ceux qui se tenaient près de lui : Est-ce vous qui plaiderez pour Baal ? Est-ce vous qui le sauverez ? Celui qui plaide pour lui, qu’il soit mis à mort, d’ici au matin. S’il est dieu, qu’il plaide pour lui-même, car on a démoli son autel. ◊ 32 Et en ce jour on appela Gédéon Jerubbaal, en disant : Que Baal plaide contre lui, car il a démoli son autel.
◊ 33 Et tout Madian, et Amalek, et les fils de l’orient, se réunirent ensemble et passèrent [le Jourdain], et campèrent dans la vallée de Jizreël. ◊ 34 Et l’Esprit de l’Éternel revêtit Gédéon, et il sonna de la trompette, et les Abiézerites furent assemblés à sa suite. ◊ 35 Et il envoya des messagers par tout Manassé, et eux aussi furent assemblés à sa suite ; et il envoya des messagers à Aser, et à Zabulon, et à Nephthali ; et ils montèrent à leur rencontre.
◊ 36 Et Gédéon dit à Dieu : Si tu veux sauver Israël par ma main, comme tu l’as dit, ◊ 37 voici, je mets une toison de laine dans l’aire : si la rosée est sur la toison seule, et que la sécheresse soit sur toute la terre, alors je connaîtrai que tu sauveras Israël par ma main, comme tu l’as dit. ◊ 38 Et il arriva ainsi. Et il se leva de bonne heure le lendemain, et il pressa la toison et exprima la rosée de la toison, plein une coupe d’eau. ◊ 39 Et Gédéon dit à Dieu : Que ta colère ne s’embrase pas contre moi, et je parlerai seulement cette fois : encore une seule fois, je te prie, je ferai un essai avec la toison ; je te prie qu’il n’y ait de la sécheresse que sur la toison, et que sur toute la terre il y ait de la rosée. ◊ 40 Et Dieu fit ainsi cette nuit-là : et la sécheresse fut sur la toison seule, et sur toute la terre il y eut de la rosée.
Luc 15 ◊ 1 Et tous les publicains et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre. ◊ 2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Celui-ci reçoit des pécheurs, et mange avec eux. ◊ 3 Et il leur dit cette parabole, disant : ◊ 4 Quel est l’homme d’entre vous, qui, ayant cent brebis et en ayant perdu une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert, et ne s’en aille après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? ◊ 5 et l’ayant trouvée, il la met sur ses propres épaules, bien joyeux ; ◊ 6 et, étant de retour à la maison, il appelle les amis et les voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis perdue. ◊ 7 Je vous dis, qu’ainsi il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance.
◊ 8 Ou quelle est la femme, qui, ayant dix drachmes, si elle perd une drachme, n’allume la lampe et ne balaye la maison, et ne cherche diligemment jusqu’à ce qu’elle l’ait trouvée ? ◊ 9 et l’ayant trouvée, elle assemble les amies et les voisines, disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé la drachme que j’avais perdue. ◊ 10 Ainsi, je vous dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.
◊ 11 Et il dit : Un homme avait deux fils ; ◊ 12 et le plus jeune d’entre eux dit à son père : Père, donne-moi la part du bien qui me revient. Et il leur partagea son bien. ◊ 13 Et peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, s’en alla dehors en un pays éloigné ; et là il dissipa son bien en vivant dans la débauche. ◊ 14 Et après qu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là ; et il commença d’être dans le besoin. ◊ 15 Et il s’en alla et se joignit à l’un des citoyens de ce pays-là, et celui-ci l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. ◊ 16 Et il désirait de remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; et personne ne lui donnait [rien]. ◊ 17 Et étant revenu à lui-même, il dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim ! ◊ 18 Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; ◊ 19 je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires. ◊ 20 Et se levant, il vint vers son père. Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et, courant [à lui], se jeta à son cou et le couvrit de baisers. ◊ 21 Et le fils lui dit : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. ◊ 22 Mais le père dit à ses esclaves : Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds ; ◊ 23 et amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ; ◊ 24 car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils se mirent à faire bonne chère. ◊ 25 Or son fils aîné était aux champs ; et comme il revenait et qu’il approchait de la maison, il entendit la mélodie et les danses ; ◊ 26 et, ayant appelé l’un des serviteurs, il demanda ce que c’était. ◊ 27 Et il lui dit : Ton frère est venu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et sauf. ◊ 28 Et il se mit en colère et ne voulait pas entrer. Et son père étant sorti, le pria. ◊ 29 Mais lui, répondant, dit à son père : Voici tant d’années que je te sers, et jamais je n’ai transgressé ton commandement ; et tu ne m’as jamais donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; ◊ 30 mais quand celui-ci, ton fils, qui a mangé ton bien avec des prostituées, est venu, tu as tué pour lui le veau gras. ◊ 31 Et il lui dit : [Mon] enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; ◊ 32 mais il fallait faire bonne chère et se réjouir ; car celui-ci, ton frère, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.
Jérémie 4 ◊ 1 Si tu reviens, ô Israël, dit l’Éternel, reviens à moi ; et si tu ôtes tes abominations de devant moi, tu ne seras plus errant, ◊ 2 et tu jureras en vérité, en jugement et en justice : L’Éternel est vivant ! Et les nations se béniront en lui, et en lui elles se glorifieront.
◊ 3 Car ainsi dit l’Éternel aux hommes de Juda et à Jérusalem : Défrichez pour vous un terrain neuf, et ne semez pas au milieu des épines. ◊ 4 Circoncisez-vous pour l’Éternel, et ôtez le prépuce de vos cœurs, hommes de Juda et habitants de Jérusalem, de peur que ma fureur ne sorte comme un feu et ne brûle, sans qu’il y ait personne pour l’éteindre, à cause de l’iniquité de vos actions.
◊ 5 Annoncez en Juda, et faites entendre dans Jérusalem, et dites,… et sonnez de la trompette dans le pays ; criez à plein gosier et dites : Assemblez-vous, et entrons dans les villes fortes. ◊ 6 Élevez l’étendard vers Sion, fuyez, et ne vous arrêtez pas ; car je fais venir du nord le mal et une grande ruine. ◊ 7 Le lion est monté de son fourré, et le destructeur des nations s’est mis en chemin ; il est sorti de son lieu pour mettre ton pays en désolation : tes villes seront dévastées, de sorte qu’il n’y aura pas d’habitant. ◊ 8 C’est pourquoi ceignez-vous de sacs, lamentez-vous, et hurlez ; car l’ardeur de la colère de l’Éternel ne s’est point détournée de nous. ◊ 9 Et il arrivera en ce jour-là, dit l’Éternel, que le cœur du roi défaudra et le cœur des princes, et que les sacrificateurs seront étonnés, et les prophètes stupéfaits.
◊ 10 Et je dis : Ah, Seigneur Éternel ! certainement tu as bien trompé ce peuple et Jérusalem, en disant : Vous aurez la paix !… et l’épée est venue jusqu’à l’âme.
◊ 11 En ce temps-là, il sera dit à ce peuple et à Jérusalem : Un vent sec [vient] des hauteurs du désert, dans le chemin de la fille de mon peuple, non pour vanner, ni pour purifier. ◊ 12 Un vent plus véhément que celui-là viendra de par moi ; maintenant, moi aussi je prononcerai [mes] jugements sur eux. ◊ 13 Voici, il monte comme des nuées, et ses chars sont comme un tourbillon ; ses chevaux, plus rapides que les aigles. Malheur à nous ! car nous sommes détruits.
◊ 14 Lave ton cœur de l’iniquité, Jérusalem, afin que tu sois sauvée ! Jusques à quand tes vaines pensées demeureront-elles au-dedans de toi ? ◊ 15 Car une voix annonce de Dan, et, de la montagne d’Éphraïm, publie l’affliction. ◊ 16 Faites savoir aux nations ; voici, faites entendre à Jérusalem : Des assiégeants viennent d’un pays lointain et font retentir leur voix contre les villes de Juda. ◊ 17 Ils sont tout autour d’elle comme ceux qui gardent un champ ; car elle s’est rebellée contre moi, dit l’Éternel. ◊ 18 Ta voie et tes actions ont amené sur toi ces choses, c’est là ton iniquité ; oui, c’est [une chose] amère ; oui, elle pénètre jusqu’à ton cœur.
◊ 19 Mes entrailles ! mes entrailles ! je suis dans la douleur ! Les parois de mon cœur ! Mon cœur bruit au-dedans de moi, je ne puis me taire ; car, mon âme, tu entends le son de la trompette, la clameur de la guerre ! ◊ 20 Ruine sur ruine se fait entendre, car tout le pays est dévasté : soudain mes tentes sont dévastées, en un moment, mes courtines. ◊ 21 Jusques à quand verrai-je l’étendard, entendrai-je la voix de la trompette ?
◊ 22 Car mon peuple est fou, ils ne m’ont pas connu ; ce sont des fils insensés, ils n’ont pas d’intelligence ; ils sont sages pour faire le mal, mais ils ne savent pas faire le bien. ◊ 23 J’ai regardé la terre, et voici, elle était désolation et vide, et vers les cieux, et leur lumière n’était pas. ◊ 24 J’ai regardé les montagnes, et voici, elles se remuaient, et toutes les collines branlaient. ◊ 25 J’ai regardé, et voici, il n’y avait pas d’homme, et tous les oiseaux des cieux avaient fui. ◊ 26 J’ai regardé, et voici, le Carmel était un désert, et toutes ses villes étaient renversées devant l’Éternel, devant l’ardeur de sa colère.
◊ 27 Car ainsi dit l’Éternel : Tout le pays sera une désolation, mais je ne le détruirai pas entièrement. ◊ 28 À cause de cela, la terre mènera deuil, et, au-dessus, les cieux seront noirs, parce que je l’ai dit, je l’ai pensé, et je ne m’en repentirai point et je n’en reviendrai point. ◊ 29 Devant le bruit des cavaliers et des tireurs d’arc toute ville fuit : ils entrent dans les fourrés et montent sur les rochers ; toute ville est abandonnée, et aucun homme n’y habite. ◊ 30 Et toi, dévastée, que feras-tu ? Tu as beau te revêtir d’écarlate, te parer d’ornements d’or, te déchirer les yeux avec du fard, tu te fais belle en vain : les amants te méprisent, ils cherchent ta vie. ◊ 31 Car j’ai entendu une voix comme celle d’une femme en travail, une angoisse comme d’une femme enfantant son premier-né, la voix de la fille de Sion ; elle soupire, elle étend ses mains : Malheur à moi ! car mon âme a défailli à cause des meurtriers !
Deutéronome 32 ◊ 1 Cieux, prêtez l’oreille, et je parlerai ; et [toi] terre, écoute les paroles de ma bouche.
◊ 2 Ma doctrine distillera comme la pluie ; ma parole descendra comme la rosée, comme une pluie fine sur l’herbe tendre, et comme des ondées sur l’herbe mûre.
◊ 3 Car je proclamerai le nom de l’Éternel : Attribuez la grandeur à notre Dieu !
◊ 4 Il est le Rocher, son œuvre est parfaite ; car toutes ses voies sont justice. C’est un *Dieu fidèle, et il n’y a pas d’iniquité [en lui] ; il est juste et droit.
◊ 5 * Ils se sont corrompus à son égard, leur tache n’est pas celle de ses fils ; c’est une génération tortue et perverse.
◊ 6 Est-ce ainsi que vous récompensez l’Éternel, peuple insensé et dénué de sagesse ? N’est-il pas ton père, qui t’a acheté ? C’est lui qui t’a fait et qui t’a établi.
◊ 7 Souviens-toi des jours d’autrefois, considérez les années de génération en génération ; interroge ton père, et il te le déclarera, tes anciens, et ils te le diront.
◊ 8 Quand le Très-haut partageait l’héritage aux nations, quand il séparait les fils d’Adam, il établit les limites des peuples selon le nombre des fils d’Israël.
◊ 9 Car la portion de l’Éternel, c’est son peuple ; Jacob est le lot de son héritage.
◊ 10 Il le trouva dans un pays désert et dans la désolation des hurlements d’une solitude ; il le conduisit çà et là ; il prit soin de lui, il le garda comme la prunelle de son œil.
◊ 11 Comme l’aigle éveille son nid, plane au-dessus de ses petits, étend ses ailes, les prend, les porte sur ses plumes,
◊ 12 L’Éternel seul l’a conduit, et il n’y a point eu avec lui de *dieu étranger.
◊ 13 Il l’a fait passer à cheval sur les lieux hauts de la terre ; et il a mangé le produit des champs, et il lui a fait sucer le miel du rocher, et l’huile du roc dur ;
◊ 14 Le caillé des vaches, et le lait des brebis, et la graisse des agneaux et des béliers de la race de Basan, et des boucs, avec la fine graisse du froment ; et tu as bu le vin pur, le sang du raisin.
◊ 15 * Mais Jeshurun s’est engraissé, et a regimbé : tu es devenu gras, gros, replet ; et il a abandonné le +Dieu qui l’a fait, et il a méprisé le Rocher de son salut.
◊ 16 Ils l’ont ému à jalousie par des [dieux] étrangers ; ils l’ont provoqué à colère par des abominations.
◊ 17 Ils ont sacrifié aux démons qui ne sont point +Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient pas, [dieux] nouveaux, venus depuis peu, que vos pères n’ont pas révérés.
◊ 18 Tu as oublié le Rocher qui t’a engendré, et tu as mis en oubli le *Dieu qui t’a enfanté.
◊ 19 Et l’Éternel l’a vu et les a rejetés, par indignation contre ses fils et ses filles. ◊ 20 Et il a dit : Je leur cacherai ma face, je verrai quelle sera leur fin, car ils sont une génération perverse, des fils en qui il n’y a point de fidélité.
◊ 21 Ils m’ont ému à jalousie par ce qui n’est point *Dieu, ils m’ont provoqué à colère par leurs vanités ; et moi, je les exciterai à la jalousie par ce qui n’est pas un peuple, je les provoquerai à la colère par une nation insensée.
◊ 22 Car un feu s’est allumé dans ma colère, et il brûlera jusqu’au shéol le plus profond, et dévorera la terre et son rapport, et embrasera les fondements des montagnes.
◊ 23 J’accumulerai sur eux des maux ; j’épuiserai contre eux mes flèches.
◊ 24 Ils seront consumés par la famine et rongés par des ardeurs dévorantes, et par une peste maligne ;
Et j’enverrai contre eux la dent des bêtes, avec le venin de ce qui rampe dans la poussière.
◊ 25 Au-dehors l’épée, et au-dedans la terreur, détruiront le jeune homme et la vierge, l’enfant qui tète et l’homme à cheveux blancs.
◊ 26 Je dirais : Je les disperserai, j’abolirai du milieu des hommes leur mémoire, ◊ 27 si je ne craignais la provocation de l’ennemi, que leurs adversaires ne s’y méprissent et qu’ils ne dissent : Notre main est élevée, et ce n’est pas l’Éternel qui a fait tout cela.
◊ 28 Car ils sont une nation qui a perdu le conseil, et il n’y a en eux aucune intelligence.
◊ 29 * Oh ! s’ils eussent été sages, ils eussent compris ceci, ils eussent considéré leur fin !
◊ 30 Comment un seul en eût-il poursuivi mille, et deux en eussent-ils mis en fuite dix mille, si leur Rocher ne les avait pas vendus, et si l’Éternel ne les avait pas livrés ?
◊ 31 Car leur rocher n’est pas comme notre Rocher, et nos ennemis en sont juges.
◊ 32 Car leur vigne est de la vigne de Sodome et du terroir de Gomorrhe ;
Leurs raisins sont des raisins vénéneux, et leurs grappes sont amères ;
◊ 33 Leur vin est un venin de monstres et un poison cruel d’aspic.
◊ 34 * Cela n’est-il pas caché par-devers moi, scellé dans mes trésors ?
◊ 35 À moi la vengeance et la rétribution, au temps où leur pied bronchera.
Car le jour de leur calamité est proche, et ce qui leur est préparé se hâte.
◊ 36 Car l’Éternel jugera son peuple, et se repentira en faveur de ses serviteurs, quand il verra que la force s’en est allée, et qu’il n’y a plus personne, homme lié ou homme libre.
◊ 37 Et il dira : Où sont leurs dieux, le rocher en qui ils se confiaient,
◊ 38 Qui mangeaient la graisse de leurs sacrifices, [et] buvaient le vin de leurs libations ?
Qu’ils se lèvent, et qu’ils vous secourent, qu’ils soient une retraite pour vous !
◊ 39 Voyez maintenant que c’est moi, moi, le Même, et il n’y a point de dieu à côté de moi ;
Moi, je tue, et moi, je fais vivre ; moi, je blesse, et moi, je guéris ; et il n’y a personne qui délivre de ma main.
◊ 40 Car je lève ma main aux cieux, et je dis : Je vis éternellement.
◊ 41 Si j’aiguise l’éclair de mon épée et que ma main saisisse le jugement, je rendrai la vengeance à mes adversaires et je récompenserai ceux qui me haïssent.
◊ 42 J’enivrerai mes flèches de sang, et mon épée dévorera de la chair ; [je les enivrerai] du sang des tués et des captifs, de la tête des chefs de l’ennemi.
◊ 43 Réjouissez-vous, nations, [avec] son peuple ; car il vengera le sang de ses serviteurs, et il rendra la vengeance à ses adversaires, et il pardonnera à sa terre, à son peuple.
◊ 44 * Et Moïse vint, et prononça toutes les paroles de ce cantique aux oreilles du peuple, lui et Josué, fils de Nun. ◊ 45 Et Moïse acheva de prononcer toutes ces paroles à tout Israël, ◊ 46 et il leur dit : Appliquez votre cœur à toutes les paroles par lesquelles je rends témoignage parmi vous aujourd’hui, pour les commander à vos fils, afin qu’ils prennent garde à pratiquer toutes les paroles de cette loi. ◊ 47 Car ce n’est pas ici une parole vaine pour vous, mais c’est votre vie ; et par cette parole vous prolongerez [vos] jours sur la terre où, en passant le Jourdain, vous [entrez] afin de la posséder.
◊ 48 Et, en ce même jour, l’Éternel parla à Moïse, disant : ◊ 49 Monte sur cette montagne d’Abarim, le mont Nebo, qui est dans le pays de Moab, qui est vis-à-vis de Jéricho ; et regarde le pays de Canaan que je donne en possession aux fils d’Israël. ◊ 50 Et tu mourras sur la montagne sur laquelle tu monteras, et tu seras recueilli vers tes peuples, comme Aaron, ton frère, est mort sur la montagne de Hor et a été recueilli vers ses peuples ; ◊ 51 parce que vous avez été infidèles envers moi, au milieu des fils d’Israël, aux eaux de Meriba-Kadès, dans le désert de Tsin, en ce que vous ne m’avez pas sanctifié au milieu des fils d’Israël. ◊ 52 Car tu verras devant toi le pays, mais tu n’y entreras pas, dans le pays que je donne aux fils d’Israël.
Luc 22 ◊ 1 Or la fête des pains sans levain, qui est appelée la Pâque, approchait. ◊ 2 Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient le faire mourir ; car ils craignaient le peuple.
◊ 3 Et Satan entra dans Judas, surnommé Iscariote, qui était du nombre des douze ; ◊ 4 et il s’en alla et parla avec les principaux sacrificateurs et [les] capitaines sur la manière dont il le leur livrerait. ◊ 5 Et ils se réjouirent, et convinrent de lui donner de l’argent. ◊ 6 Et il s’engagea ; et il cherchait une bonne occasion pour le leur livrer sans que la foule y fût.
◊ 7 Et le jour des pains sans levain, dans lequel il fallait sacrifier la pâque, arriva. ◊ 8 Et il envoya Pierre et Jean, disant : Allez, et apprêtez-nous la pâque, afin que nous la mangions. ◊ 9 Et ils lui dirent : Où veux-tu que nous l’apprêtions ? ◊ 10 Et il leur dit : Voici, quand vous entrerez dans la ville, un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre ; suivez-le dans la maison où il entrera. ◊ 11 Et vous direz au maître de la maison : Le maître te dit : Où est le logis où je mangerai la pâque avec mes disciples ? ◊ 12 Et lui vous montrera une grande chambre garnie ; apprêtez là [la pâque]. ◊ 13 Et s’en étant allés, ils trouvèrent [tout] comme il leur avait dit ; et ils apprêtèrent la pâque.
◊ 14 Et quand l’heure fut venue, il se mit à table, et les [douze] apôtres avec lui. ◊ 15 Et il leur dit : J’ai fort désiré de manger cette pâque avec vous, avant que je souffre ; ◊ 16 car je vous dis que je n’en mangerai plus jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. ◊ 17 Et ayant reçu une coupe, il rendit grâces et dit : Prenez ceci et le distribuez entre vous, ◊ 18 car je vous dis que je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. ◊ 19 Et ayant pris un pain, [et] ayant rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ; ◊ 20 — de même la coupe aussi, après le souper, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous ; ◊ 21 mais voici, la main de celui qui me livre est avec moi à table. ◊ 22 Et le fils de l’homme s’en va bien, selon ce qui est déterminé ; mais malheur à cet homme par qui il est livré ! ◊ 23 Et ils se mirent à s’entre-demander l’un à l’autre, qui donc serait celui d’entre eux qui allait faire cela.
◊ 24 Et il arriva aussi une contestation entre eux [pour savoir] lequel d’entre eux serait estimé le plus grand. ◊ 25 Et il leur dit : Les rois des nations les dominent, et ceux qui exercent l’autorité sur elles sont appelés bienfaiteurs ; ◊ 26 mais il n’en sera pas ainsi de vous ; mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui conduit comme celui qui sert. ◊ 27 Car lequel est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. ◊ 28 Mais vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations. ◊ 29 Et moi, je vous confère un royaume comme mon Père m’en a conféré un, ◊ 30 afin que vous mangiez et que vous buviez à ma table dans mon royaume ; et que vous soyez assis sur des trônes, jugeant les douze tribus d’Israël.
◊ 31 Et le Seigneur dit : Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; ◊ 32 mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères. ◊ 33 — Et il lui dit : Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort. ◊ 34 — Et il dit : Pierre, je te dis : le coq ne chantera point aujourd’hui, que premièrement tu n’aies nié trois fois de me connaître.
◊ 35 Et il leur dit : Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac et sans sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? Et ils dirent : De rien. ◊ 36 Il leur dit donc : Mais maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, et de même [celui qui a] un sac, et que celui qui n’a pas [d’épée] vende son vêtement et achète une épée. ◊ 37 Car je vous dis, qu’il faut encore que ceci qui est écrit, soit accompli en moi : « Et il a été compté parmi les iniques ». Car aussi les choses qui me concernent vont avoir leur fin. ◊ 38 Et ils dirent : Seigneur, voici ici deux épées. Et il leur dit : C’est assez.
◊ 39 Et sortant, il s’en alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers, et les disciples aussi le suivirent. ◊ 40 Et quand il fut en ce lieu-là, il leur dit : Priez que vous n’entriez pas en tentation. ◊ 41 Et il s’éloigna d’eux lui-même environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux, il priait, ◊ 42 disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite. ◊ 43 Et un ange du ciel lui apparut, le fortifiant. ◊ 44 Et étant dans [l’angoisse du] combat, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur la terre. ◊ 45 Et s’étant levé de sa prière, il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse ; ◊ 46 et il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous, et priez afin que vous n’entriez pas en tentation.
◊ 47 Comme il parlait encore, voici une foule, et celui qui avait nom Judas, l’un des douze, les précédait ; et il s’approcha de Jésus, pour le baiser. ◊ 48 Et Jésus lui dit : Judas, tu livres le fils de l’homme par un baiser ? ◊ 49 Et ceux qui étaient autour de lui, voyant ce qui allait arriver, lui dirent : Seigneur, frapperons-nous de l’épée ? ◊ 50 Et l’un d’entre eux frappa l’esclave du souverain sacrificateur et lui emporta l’oreille droite. ◊ 51 Mais Jésus, répondant, dit : Laissez [faire] jusqu’ici ; et lui ayant touché l’oreille, il le guérit. ◊ 52 Et Jésus dit aux principaux sacrificateurs et aux capitaines du temple et aux anciens qui étaient venus contre lui : Êtes-vous sortis comme contre un brigand avec des épées et des bâtons ? ◊ 53 Lorsque j’étais tous les jours avec vous, dans le temple, vous n’avez pas étendu vos mains contre moi ; mais c’est ici votre heure, et le pouvoir des ténèbres.
◊ 54 Et se saisissant de lui, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Or Pierre suivait de loin. ◊ 55 Et lorsqu’ils eurent allumé un feu au milieu de la cour et qu’ils se furent assis ensemble, Pierre s’assit au milieu d’eux. ◊ 56 Et une servante, le voyant assis auprès de la lumière, et l’ayant regardé fixement, dit : Celui-ci aussi était avec lui. ◊ 57 Mais il le renia, disant : Femme, je ne le connais pas. ◊ 58 Et peu après, un autre le voyant, dit : Et toi, tu es de ces gens-là. Mais Pierre dit : Ô homme, je n’en suis point. ◊ 59 Et environ une heure après, un autre affirma, disant : En vérité, celui-ci aussi était avec lui ; car aussi il est Galiléen. ◊ 60 Et Pierre dit : Ô homme, je ne sais ce que tu dis. Et à l’instant, comme il parlait encore, le coq chanta. ◊ 61 Et le Seigneur, se tournant, regarda Pierre ; et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, comme il lui avait dit : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. ◊ 62 Et Pierre, étant sorti dehors, pleura amèrement.
◊ 63 Et les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient ; ◊ 64 et lui couvrant [les yeux], ils l’interrogeaient, disant : Prophétise ; qui est celui qui t’a frappé ? ◊ 65 Et ils disaient plusieurs autres choses contre lui, en l’outrageant.
◊ 66 Et quand le jour fut venu, le corps des anciens du peuple, principaux sacrificateurs et scribes, s’assembla ; et ils l’amenèrent dans leur sanhédrin, disant : ◊ 67 Si toi, tu es le Christ, dis-le-nous. Et il leur dit : Si je vous le disais, vous ne le croiriez point ; ◊ 68 et si je vous interroge, vous ne me répondrez point [ou ne me laisserez point aller]. ◊ 69 Mais désormais le fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. ◊ 70 Et ils dirent tous : Toi, tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur dit : Vous dites vous-mêmes que je le suis. ◊ 71 Et ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Car nous-mêmes nous l’avons entendu de sa bouche.