Je la connais, cette joie excellente 
Que ton Esprit, Jésus, met dans un cœur ; 
Je suis heureux, oui, mon âme est contente, 
Puisque je sais qu’en toi j’ai mon Sauveur.
Tu m’as aimé, moi, vile créature, 
Jusqu’à t’offrir en victime pour moi ; 
Ton propre sang a lavé ma souillure, 
Et, par ta mort, je suis vivant pour toi.
Que puis-je donc désirer sur la terre, 
Puisque je suis l’objet de ton amour, 
Puisque ta grâce, ô Sauveur débonnaire, 
Dès le matin me prévient chaque jour ?
Si je rencontre en mon pèlerinage, 
Sur mon sentier, l’épreuve ou le chagrin, 
Puis-je oublier, durant ce court passage, 
Qu’un racheté n’est pas un orphelin ?
Oui, Bien-aimé, c’est toi, c’est ta tendresse, 
Qui me conduit pas à pas sous tes yeux ; 
Pourrais-je donc gémir dans la tristesse 
En m’approchant du beau séjour des cieux !
Ah ! que mon âme, en parcourant sa voie, 
S’égaie, ô Dieu, dans ta communion ; 
Oui, que mon cœur, plein de force et de joie, 
De ton Esprit goûte en paix l’onction.