Abraham

(Genèse 12 à 24)

Les Écritures peuvent être considérées de bien des manières. Pendant qu’elles nous donnent les lumières qu’aucun autre genre d’écrits ne saurait nous procurer, elles sont « utiles pour reprendre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit parfait et accompli pour toute bonne œuvre ».

La perversité de l’homme les tord souvent pour servir ses desseins, mais plus souvent encore on les néglige, comme si l’on en connaissait le contenu. Or il est important pour nous de rappeler que « toutes les choses qui ont été autrefois écrites, ont été écrites pour notre instruction, afin que par la patience et la consolation que donnent les Écritures, nous eussions espérance ». C’est ainsi que nous voyons que les grands principes de Dieu ont formé le sujet du témoignage écrit dès le commencement. Et quelque clairement qu’ils puissent nous être exposés aujourd’hui par la connaissance que nous avons de Jésus comme Celui qui est la lumière, ils nous sont éclaircis et confirmés par les voies que la providence a autrefois suivies envers l’homme.

Un des caractères les plus marquants auxquels les Écritures rendent témoignage, est celui d’Abraham.

Cet homme se présente à nous comme le père de tous les croyants devant Dieu, tellement qu’en lui les grands principes de la foi sont largement déployés. Comme il est écrit : « afin qu’il fût le père de tous ceux qui croient quoique incirconcis, et le père de la circoncision pour ceux qui ne sont pas de la circoncision seulement, mais qui marchent aussi sur les traces de la foi de notre père Abraham, laquelle il avait quoiqu’il fût encore incirconcis. C’est pourquoi c’est par la foi, afin que cela soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est de la loi, mais aussi à celle qui est de la foi d’Abraham, qui est le père de nous tous devant Celui en qui il a cru, devant Dieu qui ressuscite les morts, et appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient » (Rom. 4, 11, 12, 16, 17).

En examinant l’histoire d’Abraham de ce point de vue, nous ne trouverons pas que l’instruction soit présentée dans des vérités telles que l’esprit de l’homme pourrait s’y attendre, mais dans des tableaux indépendants des différentes parties des mystères divins. Nous n’en donnons ici que les vues sommaires ; une légère attention suffira pour discerner la portée de diverses parties et pour en combler le cadre.

Genèse 12 à 13, 4. Première partie. Elle explique ce que c’est que les élus, appelés d’entre les sociétés humaines et terrestres par l’espérance de l’héritage — l’obéissance de la foi — l’épreuve de la foi et sa chute, puis son relèvement ; en un mot, « la vie de la foi ».

Chapitre 13, 5 à 12. Deuxième partie. Elle présente les diverses classes de croyants, avec les faveurs présentes spéciales que tout ministère, rempli avec un cœur simple, obtient du Seigneur.

Chapitre 14. Troisième partie. Cette scène est un exposé typique du dernier démêlé avec les pouvoirs de ce monde, et des récompenses que les fidèles recevront de la part du vrai Melchisédec.

Ainsi la première bataille mentionnée, représente la dernière qui doit avoir lieu sur la terre.

Chapitre 15. Quatrième partie. Ce chapitre nous donne une vue de l’état de fils et de celui d’héritier.

Abraham ne put être satisfait que sa maison fût établie dans la personne d’un domestique, auquel un fils est promis ; il cherche à bien comprendre l’alliance qui assure l’héritage que le Seigneur lui donne. Il en est ainsi de nous.

Chapitres 16 et 17. Cinquième partie. Ces chapitres nous donnent en détail l’introduction de la loi dans la famille de Dieu, et l’établissement final de cette famille sous l’alliance de grâce.

L’incrédulité de Saraï introduisit Ismaël dans la maison. C’est l’incrédulité aussi qui a introduit la loi (voy. Gal. 3 et 4). La circoncision est le sceau de l’alliance de grâce pour Israël. Le nouveau nom d’Abraham indique obscurément sa double paternité, et sa famille dans le ciel et sur la terre.

Chapitres 18 et 19. Sixième partie. Cette scène est riche de sens. Nous avons là l’Église dans Abraham ; le monde apostat dans Sodome, le Juif dans Lot, et les diverses dispensations de Dieu envers eux tous.

Nous y voyons, occasionnellement, le mauvais résultat de la religion mondaine de Lot ; ses descendants (les Moabites et les Ammonites) qui deviennent les principaux ennemis du peuple de Dieu. C’est un avertissement solennel.

Chapitres 20 et 21. Septième partie. Ces chapitres nous représentent l’état différent des Israélites tel qu’ils se trouvent avant et après le Messie. Avant que le Messie soit mis devant eux, ils sont dans un état de déshonneur, mais ensuite ils sont glorifiés aux yeux du monde ; la terre redevient le séjour de la paix, de la bénédiction et de la beauté.

Ismaël sera alors renvoyé. L’état présent des Israélites, figuré par Ismaël (voir Gal. 4), sera alors tout à fait changé.

Chapitre 22. Huitième partie. Nous avons là la justification par la foi, le fidèle au jour de la visitation, et toutes les bénédictions qui lui sont de nouveau scellées.

Chapitre 23. Neuvième partie. Ce tableau montre le lieu qui est l’espérance du croyant, c’est-à-dire au-delà de la tombe ou à la résurrection. Il ne vit pas seulement par la foi, il meurt aussi dans la foi (Héb. 10 et 11) : il espère « jusqu’à la fin ».

Chapitre 24. Dixième partie. Le mystère du choix que le Père fait de l’Église, le Père la présentant au Fils, le Fils la recevant, se réjouissant en elle, et autres vérités occasionnelles, voilà le superbe tableau que nous offre ce chapitre.