Autorité et puissance

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 13]

S’il y a jamais eu un moment dans l’histoire de l’église professante dans lequel il était vital pour les gens d’avoir l’autorité divine pour leur chemin, et la puissance divine pour le suivre, c’est le moment présent. Il y a tant de conflits d’opinion, tant de voix discordantes, tant d’écoles opposées, tant de partis qui s’affrontent, que nous sommes en danger, à tous égards, de perdre notre équilibre et d’être emportés on ne sait où. Nous voyons les meilleurs des hommes rangés dans des camps opposés sur la même question — des hommes qui semblent avoir un œil simple pour la gloire de Christ et qui prennent la Parole de Dieu comme leur seule autorité en toutes choses.

Que doit faire une âme non instruite ? Comment faire face à tout cela ? N’y a-t-il pas de refuge paisible dans lequel ancrer sa petite nacelle, loin des remous sauvages de l’océan tempétueux de l’opinion humaine ? Oui, béni soit Dieu, il y en a un ; et le lecteur peut connaître la bénédiction profonde de jeter l’ancre là, en ce moment même. C’est le doux privilège du plus simple enfant de Dieu, du plus petit enfant en Christ, d’avoir l’autorité divine pour son chemin et la puissance divine pour le suivre — l’autorité pour sa position et la puissance pour l’occuper — l’autorité pour son œuvre et la puissance pour l’accomplir.

Que sont-elles ? Où sont-elles ? L’autorité se trouve dans la Parole divine ; la puissance se trouve dans la présence divine. Tout un chacun peut les connaître — devrait les connaître, pour la stabilité de son chemin et la joie de son cœur.

En contemplant la condition présente des chrétiens professants en général, on est frappé par ce fait très douloureux, que si peu sont prêts à faire face à l’Écriture en tous points et à tous égards, personnel, domestique, commercial et ecclésiastique. Si la question du salut de l’âme est réglée — et hélas ! combien c’est rarement le cas — alors les gens se considèrent libres de se détacher du domaine sacré de l’Écriture et de se lancer dans l’écume sauvage de l’opinion et de la volonté humaines, où chacun peut penser pour lui-même, choisir pour lui-même et agir pour lui-même.

Or il n’y a rien de plus certain que cela, que là où il s’agit simplement d’opinion humaine, de volonté humaine ou de jugement humain, il n’y a pas l’ombre d’une autorité — pas un atome de puissance. Aucune opinion humaine n’a d’autorité sur la conscience, ni ne peut accorder quelque puissance à l’âme. Elle peut avoir quelque valeur, mais elle n’a ni autorité ni puissance pour moi. Je dois avoir la Parole de Dieu et la présence de Dieu, sinon, je ne peux aller de l’avant. Si quelque chose, peu importe quoi, se place entre ma conscience et la Parole de Dieu, je ne sais pas où je suis, que faire ou vers où me tourner. Et si quelque chose, peu importe quoi, se place entre mon cœur et la présence de Dieu, je suis tout à fait impuissant. La Parole de mon Seigneur est mon seul guide ; Son habitation en moi et avec moi, ma seule puissance. « Ne t’ai-je pas commandé ? Voici, je suis avec toi ».

Le lecteur pourrait demander : « Est-il réellement vrai que la Parole de Dieu contient une ample direction pour tous les détails de la vie ? Me dit-elle, par exemple, où je dois aller le jour du Seigneur et ce que je dois faire du lundi matin au samedi soir ? Me dirige-t-elle dans mon chemin personnel, dans mes relations domestiques, dans ma position de travail, dans mes associations et opinions religieuses ? ».

Très certainement. La Parole de Dieu vous fournit tout ce qui est nécessaire pour toute bonne œuvre, et toute œuvre pour laquelle elle ne vous fournit rien n’est pas une bonne, mais une mauvaise. C’est pourquoi, si vous ne pouvez trouver de l’autorité quant à où vous allez le jour du Seigneur — peu importe où est-ce — vous devez immédiatement arrêter d’y aller. Et si vous ne pouvez trouver d’autorité pour ce que vous faites le lundi, vous devez immédiatement cesser de le faire. « Écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers ». Faisons face honnêtement à l’Écriture. Inclinons-nous devant sa sainte autorité en toutes choses. Abandonnons-nous humblement et avec révérence à sa direction céleste. Abandonnons toute habitude, toute pratique, toute association, quelle qu’elle soit, ou par qui que ce soit qu’elle soit sanctionnée, pour laquelle nous n’avons pas l’autorité directe de la Parole de Dieu et dans laquelle nous ne pouvons pas jouir du sentiment de Sa présence.

C’est un point de la plus grande importance. De fait, il serait impossible au langage humain de présenter, avec la force convenable ou dans les termes adéquats, l’importance de la soumission absolue et complète à l’autorité de l’Écriture en toutes choses.

Une de nos plus grandes difficultés pratiques en ayant affaire avec les âmes vient du fait qu’elles ne semblent pas avoir la moindre pensée de se soumettre à l’Écriture en toutes choses. Elles ne veulent pas considérer en face la Parole de Dieu ou consentir à être enseignées exclusivement d’après ses pages sacrées. Les crédos et les confessions, les formules religieuses, les commandements, les doctrines, les traditions des hommes — toutes ces choses seront écoutées et suivies. Notre propre volonté, notre propre jugement, notre propre vue des choses, seront autorisés à avoir de l’influence. L’opportunité, la position, la réputation, l’influence personnelle, l’utilité, l’opinion des amis, les pensées et les exemples de grands hommes de bien, la crainte de blesser ou d’offenser ceux que nous aimons ou estimons et avec qui nous avons été associés depuis longtemps dans notre vie et notre service religieux ; la crainte d’être considéré comme présomptueux, une forte réticence à l’apparence de juger ou de condamner beaucoup aux pieds desquels nous nous assiérions volontiers — toutes ces choses opèrent et exercent une influence très nocive sur l’âme et empêchent de nous abandonner complètement à l’autorité suprême de la Parole de Dieu.

Que le Seigneur éveille nos cœurs, dans Sa grâce, à propos de cet important sujet ! Qu’Il nous conduise par Son Saint Esprit à voir la vraie place, la vraie valeur et la vraie puissance de Sa Parole ! Que cette Parole soit établie dans vos âmes comme la seule règle toute-suffisante, de sorte que toute chose, quelle qu’elle soit, soit rejetée sans hésitation et complètement, si elle n’est pas basée sur son autorité. Alors nous pourrons nous attendre à faire des progrès. Alors notre chemin sera comme le sentier du juste, comme une lumière resplendissante qui croit jusqu’à ce que le plein jour soit établi. Que nous ne reposions jamais satisfaits jusqu’à ce que, pour ce qui regarde toutes nos habitudes, toutes nos voies, toutes nos associations, notre position et notre service religieux, tout ce que nous faisons et tout ce que nous ne faisons pas, là où nous allons ou là où nous n’allons pas, nous puissions dire en vérité que nous avons la sanction de la Parole de Dieu et la lumière de Sa présence. Là, et là seulement, gît le profond et précieux secret de l’autorité et de la puissance.