« Ayez foi en Dieu »

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 56]

Combien sommes-nous enclins, dans des moments de pression et de difficultés, à tourner nos regards vers quelque ressource de la créature ! Nos cœurs sont pleins de confiance en la créature, d’espoirs humains et d’attentes terrestres. Nous connaissons peu, en comparaison, la profonde bénédiction de regarder simplement à Dieu. Nous sommes prêts à regarder partout et n’importe où plutôt qu’à Lui. Nous courons à quelque citerne crevassée et nous appuyons sur quelque roseau cassé, alors que nous avons une source inépuisable et le Rocher des siècles toujours près de nous.

Et pourtant, nous avons éprouvé d’innombrables fois que « les ruisseaux de la créature sont secs ». Il est certain que l’homme nous décevra, quand nous regardons à lui. « Finissez-en avec l’homme, dont le souffle est dans ses narines, car quel cas doit-on faire de lui ? ». Et encore : « Maudit l’homme qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras, et dont le cœur se retire de l’Éternel ! Et il sera comme un dénué dans le désert, et il ne verra pas quand le bien arrivera, mais il demeurera dans des lieux secs au désert, dans un pays de sel et inhabité » (Jér. 17, 5-6).

Tel est le triste résultat de compter sur la créature — aridité, désolation, déception. Comme un arbrisseau dans le désert. Pas d’averses rafraîchissantes, pas de rosée des cieux, rien que sécheresse et stérilité. Comment pourrait-il en être autrement, quand le cœur s’est détourné du Seigneur, la seule source de bénédiction ? Satisfaire le cœur est hors de portée de la créature. Dieu seul peut le faire. Il peut répondre à tous nos besoins et satisfaire tous nos désirs. Il ne fera jamais défaut à un cœur confiant.

Mais il faut se confier en Lui en réalité. « Mes frères, quel profit y a-t-il si quelqu’un dit » qu’il se confie en Dieu, mais qu’il ne le fait pas en réalité ? Une fausse foi n’ira pas. Il ne suffira pas de se confier en parole, ni des lèvres. Il faut que ce soit en action et en vérité. À quoi sert une foi ayant un œil sur le Créateur et un autre sur la créature ? Dieu et la créature peuvent-ils occuper la même position ? C’est impossible. Ce doit être Dieu ou la créature, et la malédiction qui suit toujours la confiance en la créature.

Remarquez le contraste. « Béni l’homme qui se confie en l’Éternel, et de qui l’Éternel est la confiance ! Il sera comme un arbre planté près des eaux ; et il étendra ses racines vers le courant ; et il ne s’apercevra pas quand la chaleur viendra, et sa feuille sera toujours verte ; et dans l’année de la sécheresse il ne craindra pas, et il ne cessera de porter du fruit ».

Combien c’est béni ! Combien c’est brillant ! Combien c’est beau ! Qui ne mettrait pas sa confiance en un tel Dieu ? Quelles délices de se trouver entièrement et absolument rejeté sur Lui ; d’être enfermé en Lui ; de L’avoir comme remplissant toute la vue de notre âme ; de trouver toutes nos sources en Lui ; de pouvoir dire : « Mon âme, repose-toi paisiblement sur Dieu ; car mon attente est en lui. Lui seul est mon rocher et mon salut, ma haute retraite : je ne serai pas ébranlé » !

Remarquez le petit mot : « seulement ». Il sonde profondément. Il ne suffira pas de dire que nous nous confions en Dieu tandis que l’œil est pendant tout ce temps sur la créature. Il est fort à craindre que nous parlions fréquemment de regarder au Seigneur alors qu’en réalité, nous nous attendons à nos compagnons humains pour nous aider. « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et incurable ; qui le connaît ? Moi, l’Éternel, je sonde le cœur, j’éprouve les reins ; et cela pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses actions ».

Combien il est nécessaire que les sources des motifs les plus profonds du cœur soient jugées dans la présence de Dieu ! Nous sommes si enclins à nous tromper nous-mêmes en utilisant certaines expressions qui, en ce qui nous concerne, n’ont aucune force, aucune valeur, aucune vérité quelconque. Le langage de la foi est sur nos lèvres, mais le cœur est plein de confiance en la créature. Nous parlons aux hommes de notre foi en Dieu afin qu’ils puissent nous aider à sortir de nos difficultés.

Soyons honnêtes. Marchons dans la claire lumière de la présence de Dieu, où toute chose est vue telle qu’elle est réellement. Ne dérobons pas à Dieu Sa gloire, ni à nos âmes une abondante bénédiction, par une profession vide de dépendance envers Lui, tandis que le cœur va en secret après quelque source de la créature. Ne manquons pas la joie, la paix et la bénédiction profondes, la force, la stabilité et la victoire que la foi trouve toujours dans le Dieu vivant, dans le Christ de Dieu vivant, et dans la vivante Parole de Dieu. Oh ! que nous « ayons foi en Dieu ».