Béthesda, la maison de miséricorde

1874

[Série de Paris n° 53]

« Après ces choses, il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. Or il y a à Jérusalem, près de la porte des brebis, un réservoir d’eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques, dans lesquels étaient couchés une multitude d’infirmes, d’aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs (attendant le mouvement de l’eau ; car à de certaines saisons, un ange descendait dans le réservoir d’eau et agitait l’eau ; le premier donc qui entrait, après que l’eau avait été agitée, était guéri de quelque maladie qu’il fût pris). Or il y avait là un homme infirme depuis trente-huit ans. Jésus le voyant couché là, et sachant qu’il était dans cet état déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne qui, lorsque l’eau a été agitée, me jette dans le réservoir ; et pendant que moi je viens, un autre descend avant moi. Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton petit lit et marche. Et aussitôt l’homme fut guéri, et il prit son petit lit et marcha.

Or c’était sabbat ce jour-là. Les Juifs donc dirent à celui qui avait été guéri : C’est un jour de sabbat ; il ne t’est pas permis de prendre ton petit lit. Il leur dit : Celui qui m’a guéri, celui-là m’a dit : Prends ton petit lit, et marche. Ils lui demandèrent donc : Qui est l’homme qui t’a dit : Prends ton petit lit et marche ? Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était, car Jésus s’était retiré de là, une foule se trouvant dans ce lieu.

Après ces choses, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit : Voici, tu es guéri ; ne pèche plus, de peur que pis ne t’arrive. L’homme s’en alla et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Et à cause de cela, les Juifs persécutaient Jésus et cherchaient à le faire mourir, parce qu’il avait fait ces choses en un jour de sabbat. Mais Jésus leur répondit : Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille. À cause de cela donc, les Juifs cherchaient d’autant plus à le faire mourir, parce que non seulement il violait le sabbat, mais aussi parce qu’il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu » (Jean 5, 1-18).

« Veux-tu être guéri ? »

La scène qui se passe dans cette maison de miséricorde est digne de toute notre attention.

Jésus, le Fils de Dieu, vient visiter les pauvres infirmes de Béthesda ; il n’y a rien d’étonnant en cela, car Jésus n’a pas voulu prendre place parmi les riches, les grands et les puissants de ce monde. Il est né dans une étable ; Il a été élevé comme le fils d’un charpentier ; Il s’est entouré de gens simples, sans instruction, de péagers et de bateliers ; Il recherchait les pauvres, les affligés et les malades, afin de les consoler et de les guérir ; Il recevait volontiers les pécheurs et les gens de mauvaise vie, et mangeait avec eux. Rien d’étonnant, je le répète, de voir Jésus à Béthesda, sorte d’hôpital où étaient couchés une multitude d’infirmes, d’aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs.

Que vous soyez corporellement malade ou bien portant, cher lecteur, je sais positivement que vous êtes atteint d’une très grave maladie morale. Je dit très grave, non incurable ; car je connais un remède infaillible, dont j’ai moi-même éprouvé l’efficace ; et j’écris ces lignes pour vous l’indiquer.

Quelle est donc cette maladie si grave ? me demanderez-vous.

On vous a sans doute appris, dès votre enfance, que vous êtes un pécheur ; que le péché est en vous ; je ne suppose pas que vous puissiez nier ce fait, ni contredire la Parole de Dieu qui déclare que « tous ont péché, qu’il n’y a pas de juste, pas même un seul ». Or, le péché est une bien réelle et bien sérieuse infirmité qui, si elle n’est pas guérie, a pour conséquence la mort de l’âme ! La mort de l’âme ! Quelle chose horrible ! N’allez pas vous figurer que cette mort soit l’anéantissement de l’âme ; non, c’est son éternelle séparation d’avec le Dieu bienheureux, le Dieu vivant et véritable ; c’est l’âme jetée dans les ténèbres du dehors, là où il y a des pleurs et des grincements de dents ; où le ver ne meurt point et où le feu ne s’éteint point. Une âme souillée par le péché ne peut pas entrer dans le ciel, puisque rien de souillé n’y entre.

Telle est, mon cher lecteur, la maladie dont vous êtes atteint, et telle en est la gravité. Il serait dangereux de vous faire illusion à cet égard : le péché, en vous, est une réalité ; non point une chimère. Il faut que vous vous pénétriez bien de cette vérité : que si votre maladie n’est pas guérie, elle aura pour vous des conséquences terribles et éternelles, la mort de votre âme ! ce que Dieu appelle la seconde mort !

Sachant cela, je viens vous adresser la question de Jésus au pauvre impotent de Béthesda : Veux-tu être guéri ?

Veux-tu être à jamais délivré du péché et de ses conséquences ? Un remède existe, qui guérit radicalement cette maladie. Je dis un remède : les hommes ont essayé de plusieurs remèdes contre le mal dont il s’agit : tous se sont trouvés inefficaces. Un seul est bon. J’en ai moi-même inutilement essayé beaucoup d’autres ; mais dès que j’eus fait usage de celui-ci, j’en ressentis la vertu infaillible ; depuis lors, mon âme est en paix.

Vous avez lu comment Jésus, avec une seule parole, guérit l’homme infirme de Béthesda. Eh bien ! ce même Jésus est le remède à votre mal : Lui seul vous guérira. Sans Lui, vous ne serez pas guéri du tout : « Quand tu te laverais avec du nitre, et que tu emploierais à cela beaucoup de savon, ton iniquité demeurerait encore marquée devant moi, dit le Seigneur l’Éternel » (Jér. 2, 22). Vous ne vous figurez pas, je suppose, que Jésus, le Fils de Dieu, soit venu dans ce monde simplement pour guérir quelques infirmités corporelles : Il avait un tout autre dessein et une toute autre œuvre à accomplir ; Il est venu pour nous délivrer du péché, de cette maladie morale dont la fin inévitable est une ruine éternelle : « Cette parole est certaine, dit l’apôtre Paul, et digne d’être entièrement reçue, que le Christ Jésus est venu au monde pour sauver les pécheurs, desquels, moi, je suis le premier » (1 Tim. 1, 15). Jésus Lui-même a encore dit : « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde » (Jean 12, 47). L’apôtre Pierre, parlant de Jésus, a dit : « Et il n’y a de salut en aucun autre, car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés » (Act. 4, 12). Méditez bien, mon cher lecteur, ces paroles de Pierre. Quand je pense à tous les remèdes absurdes qu’on emploie pour se délivrer du péché, pour faire son salut, comme on dit, je ne puis m’empêcher de pleurer. Il n’y a de salut en aucun autre qu’en Christ. C’est ici un point essentiel à retenir, puisque chercher le salut ailleurs qu’en Jésus, c’est non seulement perdre son temps, mais c’est encore offenser Dieu et s’exposer à être finalement perdu.

Je comprends, me direz-vous ; mais quel est donc le remède que Jésus donne pour la guérison du péché ? — Le voici : « Christ a été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs » (Héb. 9, 28). Dieu ne pouvait pas laisser impuni le péché qui est une révolte, un outrage, une offense contre Lui. La punition, Jésus l’a subie ; parce que, dans Son amour, Il s’était chargé de tous nos péchés : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3, 16). Maintenant donc, Dieu fait publier par toute la terre que quiconque croit en Son Fils a la vie éternelle ; car Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu L’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu, en Lui (lisez 2 Cor. 5, 14-21).

Lecteur, veux-tu donc être guéri ? guéri du péché, en être parfaitement et pour toujours délivré ? — « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Act. 16, 31).

« Lève-toi, prends ton petit lit et marche »

La première parole, pleine de compassion, qu’adressa le Seigneur Jésus au pauvre infirme de Béthesda, avait pour but d’encourager celui-ci à ouvrir son cœur à quelqu’un qui lui était alors inconnu. Mais le cœur du malade était touché par la grâce et la condescendance de l’étranger. Il ne craignit pas de Lui exposer toute la vérité de sa position désespérée. L’effort que cela dut lui coûter lui faisait sentir d’une manière plus profonde et plus pénible que jamais, combien sa situation était sans espoir. Trente-huit années s’étaient déjà lentement écoulées, sans apporter au malade la moindre espérance d’un changement ; trente-huit années de souffrances avaient déjà exténué son corps, épuisé ses forces et aggravé sa maladie. L’avenir devenait toujours plus sombre pour lui. Étant forcé, par la tendresse même du Seigneur, de rendre raison de son état, le simple acte de le constater a dû, pour ainsi dire, refouler le malade sur lui-même et plonger son âme dans le désespoir. C’était une occasion favorable pour que le Fils de Dieu y déployât les richesses de Sa grâce et de Sa puissance. Lui-même a dit : « Le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Le désespoir de l’homme est une occasion pour manifester les ressources qui sont en Dieu. Dieu ressuscite les morts. Le Fils de Dieu vivifie ceux qui sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés (comp. Jean 5, 21-25, avec Éph. 2, 1-10, et 2 Cor. 5, 14-18).

L’œuvre du salut est en effet « une nouvelle création ». C’est lorsque l’homme reconnaît qu’il ne peut rien, qu’il est « sans force », lorsqu’il se reconnaît coupable devant Dieu, sujet à être condamné selon les exigences de Sa sainteté et séparé éternellement de Sa présence bienheureuse, destiné aux peines éternelles avec le diable et ses anges — c’est, dis-je, lorsqu’un homme reconnaît ces vérités, comme le fit selon ses circonstances l’infirme de Béthesda — c’est alors l’occasion pour Dieu d’intervenir en grâce et de lui donner connaissance de l’œuvre de la rédemption, une fois et parfaitement accomplie. Personne ne peut avoir la conscience d’être sauvé, qu’il n’ait auparavant la conscience d’être perdu en lui-même, et perdu au-delà de toute espérance d’être délivré.

Cher lecteur, vous êtes-vous appliqué ce récit en le lisant ? Vous êtes-vous senti devant Dieu dans la position de l’homme infirme, languissant depuis trente-huit ans sous le portique de Béthesda ? Tous vos efforts jusqu’ici ont-ils amélioré votre position ? Votre vie tout entière consacrée à faire votre salut ne vous avancerait pas plus que ne l’était le pauvre paralytique. Ne voyez-vous pas que, pour vous comme pour lui, l’avenir devient toujours plus noir à mesure que les années s’écoulent, et que le poids de vos péchés augmente à mesure que vos forces diminuent ? Adressez-vous à Jésus. Il vous appelle : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés ; et, moi, je vous donnerai du repos ». Jésus seul peut vous soulager. Une seule parole de Jésus a suffi pour dissiper toutes les craintes du pauvre paralytique, pour le guérir complètement de sa maladie, pour lui donner la force d’emporter le lit sur lequel il avait été si longtemps couché. « La foi vient de l’ouïe, et l’ouïe de la Parole de Dieu ». Quand le cœur brisé se tourne vers le Seigneur, Sa parole puissante fait naître dans l’âme la foi qui sauve. Dieu fait tout ; l’homme, ses efforts, sa propre justice, n’y sont pour rien du tout. La foi au Sauveur, qui est un effet produit dans l’âme par Sa parole à Lui, donne la force nécessaire pour marcher devant Lui. « Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton petit lit et marche ». Rien de plus simple. Oh oui, cher lecteur, soyez-en convaincu ; tout est simple, lorsqu’on s’en rapporte à la parole même de Dieu. Loin de Lui, on s’enfonce toujours davantage dans les ténèbres du désespoir ; à moins que le cœur ne soit tellement endurci et rendu insensible par la puissance de l’adversaire, que l’on marche dans une complète insouciance sur le chemin large qui mène à la perdition. Que Dieu vous en garde ! Remarquez, ensuite, comme la parole de Jésus place l’homme guéri au-dessus de toutes les ordonnances et de toutes les formes de la religion humaine. Il emporte son lit le jour du sabbat. Les Juifs, qui ne pensaient qu’aux convenances extérieures, aux formes de leur religion, voulaient aussitôt l’en empêcher, se mettant ainsi, sans le savoir, en opposition directe à l’ordre de Jésus. La réponse de l’homme guéri est aussi simple que convaincante : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : Prends ton petit lit et marche ». Cette réponse agit immédiatement sur la conscience des Juifs. Ils sentaient qu’ils avaient affaire à une puissance supérieure à la leur, et avec laquelle ils étaient en contradiction ; mais leur réponse montrait aussi combien ils étaient loin de s’occuper de cette grâce qui s’était librement déployée en guérissant le malade. Ils ne demandent pas : « Qui est celui qui t’a guéri ? » mais bien : « Qui est celui qui t’a dit : Prends ton petit lit et marche ? ».

La pure grâce de Dieu affranchit l’âme de toute manière ; or cet affranchissement provoque l’hostilité de ceux qui s’attachent aux formes extérieures, lesquelles ne peuvent jamais produire un effet réel et utile — formes dont l’affranchi n’a plus besoin.

Remarquons aussi que l’homme guéri entre tout de suite au service du Seigneur qui l’a délivré. Sa réponse aux Juifs (v. 11) montre qu’il en avait la conscience. Il porte son petit lit le jour du sabbat ; mais il le porte pour Jésus, parce que Jésus le lui avait commandé. Il ne connaissait pas encore Jésus personnellement ; mais le fait de sa guérison l’attachait à son libérateur.

« Voici, tu es guéri ; ne pèche plus »

L’œuvre de la grâce dans une âme n’est jamais limitée à une seule manifestation de la puissance de la Parole divine. Mais cette parole de grâce qui, pour la première fois, rencontra l’âme dans sa misère, et qui lui rendit la vie, fournit la clef de toutes les voies subséquentes de Dieu à son égard. Toutes ces voies, s’harmonisant avec la première, ont pour effet de mettre l’âme en état de bien comprendre ce que c’est que de rencontrer le Dieu vivant sur le terrain de la grâce.

Lorsqu’on compare, au point de vue humain, l’état de l’homme impotent de Béthesda avec la parole que le Seigneur lui adressa, on se trouve, pour ainsi dire, en présence de l’impossible. Il est bon de réaliser cela. Commander de se lever à un homme qui pouvait à peine se traîner ; dire de porter son lit à celui qui y avait été couché pendant trente-huit ans ; lui dire enfin de marcher, à lui qui s’était vu devancé dans ses misérables efforts par les impotents qui l’entouraient — cela paraissait, en effet, complètement impossible. Mais la grâce ne laisse pas le temps de réfléchir ainsi. La parole du Seigneur est une parole créatrice ; ce qui, en elle, paraît une impossibilité au point de vue humain, en fait la beauté pour la foi et donne à l’âme sauvée une assurance inébranlable. La Parole a la puissance de sauver nos âmes (comp. Jacq. 1, 21).

Or, éprouver la puissance du Seigneur, c’est autre chose que de Le connaître personnellement ; et pour Lui plaire à tous égards, il faut Le connaître. L’homme impotent, quoiqu’il fût guéri, ne connaissait pas encore Jésus. C’est pourquoi Jésus ne veut pas le laisser là. Continuez la lecture de notre récit, et voyez de quelle manière Jésus poursuit l’objet de Sa grâce.

Jésus le trouva dans le temple ; et, lui rappelant sa guérison, Il lui adresse une parole aussi impossible à réaliser, selon la chair, que la première : « Voici, tu es guéri ; ne pèche plus, de peur que pis ne t’arrive ». Quel commandement, dans un monde où le péché règne ! Toutefois, il n’y avait assurément pas moins de puissance dans cette parole que dans celle qui s’était déjà miraculeusement accomplie chez l’homme impotent. Il en est ainsi de l’âme sauvée. Celui qui l’a délivrée est là pour la garder par Sa puissance, afin que Dieu soit glorifié dans celui que le Fils de Dieu a affranchi. « Le juste vivra de sa foi ».

Cher lecteur, êtes-vous sauvé ? Pouvez-vous dire sans hésitation que, par la grâce de Dieu, vous êtes Son enfant ? La même parole qui vous a révélé cela, dit aussi : « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché » (1 Jean 3, 9). Comparez 1 Jean 2, 1 : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ». Vous avez à marcher dans ce monde comme un enfant du Dieu vivant ; en le faisant, vous éprouverez que Sa puissance s’accomplit dans votre faiblesse, et que vous êtes gardé par la puissance de Dieu pour et jusqu’à l’accomplissement de tous Ses desseins de grâce en gloire dans la journée de Jésus Christ. En effet, Dieu nous réjouit maintenant par l’espérance de Sa gloire, pendant que nous apprenons, dans ce monde, la leçon de Sa patience, afin que la gloire morale de Christ se reflète dans Ses rachetés.

Pesez ces trois paroles de notre Seigneur Jésus Christ. La première : « Veux-tu être guéri ? » touche le cœur, le met à l’aise dans la présence du Sauveur, tout en éveillant la conscience, en sorte que le pécheur constate son état désespéré. La seconde parole communique une vie nouvelle et la puissance divine de cette vie, pour marcher dans le sentier de l’obéissance — obéissance sans réserve et sans bornes, qui élève l’âme au-dessus de tous les règlements, de toutes les religions de la chair. Tout cela prépare le cœur à recevoir la troisième parole qui donne la grande règle de cette vie nouvelle : l’âme connaît alors Jésus ; elle est consciente de sa relation avec Lui ; elle peut aussitôt proclamer hardiment devant le monde que c’est Jésus qui l’a guérie.

Quel effet ces nouvelles produisent-elles sur ceux qui se confient en leur propre justice ? Ils persécutent Jésus. Certes, il faut la grâce pour mettre complètement à nu la méchanceté invétérée du cœur de l’homme. La loi a fait ressortir la rébellion du cœur naturel ; l’homme a violé la loi dès qu’elle a été donnée. La grâce met en évidence le triste fait que les pensées de l’homme naturel sont inimitié contre Dieu. Un bienfaiteur est estimé dans le monde, on l’honore ; mais lorsque Dieu prend la forme d’un homme et vient dans ce monde agir en grâce infinie, faisant du bien partout et à tous les misérables, on veut Le faire mourir ! Tel est l’homme ! Plus Jésus insiste sur le fait que Dieu était là — Dieu travaillant en puissance et en amour — plus les Juifs cherchaient à Le faire mourir. Celui qui se confie dans sa propre justice, ne peut pas supporter la grâce de Dieu.

Cher lecteur, en relisant cette histoire si instructive, y reconnaissez-vous votre propre portrait ? Votre cas est-il bien, à vos yeux, celui de l’homme impotent ? Le même Jésus, assis à la droite de Dieu dans le ciel, vous appelle encore à Lui par Sa Parole, afin de vous guérir en grâce. Ou bien, pensez-vous que votre cas n’est pourtant pas désespéré ? Vous observez les formes d’une religion ; vous prétendez honorer le nom de Jésus ; votre vie extérieure est peut-être irréprochable, et vous vous confiez dans vos propres mérites pour comparaître devant Dieu ; ne vous sentant point malade, vous n’avez pas besoin du bon médecin. Prenez garde alors de ne pas vous trouver à la fin au nombre de ces orgueilleux pharisiens qui voulaient faire mourir Jésus, parmi ceux « qui crucifient pour eux-mêmes le Fils de Dieu et l’exposent à l’opprobre ». Écoutez l’avertissement, pendant qu’il est dit : « Maintenant est le jour du salut ». Si vous n’êtes pas vivifiés par le Fils de Dieu, certainement vous serez jugés par Lui. Lorsqu’Il viendra avec les nuées, tout œil Le verra. Avec quels sentiments Le rencontrerez-vous ?