Ceux qui sont du Christ à Sa venue

J.G. Bellett

Quelle scène de gloire indescriptible ce sera, quand le Seigneur Lui-même descendra pour rassembler Ses rachetés dans le lieu qu’Il leur a préparé !

Ce sera un moment de suprême plaisir, quand le Seigneur Lui-même — avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu — descendra du ciel et qu’en un instant, en un clin d’œil, Ses saints endormis seront ressuscités, les saints vivants étant changés, tous ensemble ravis dans les nuées à la rencontre du Seigneur en l’air. Ainsi, nous serons toujours avec le Seigneur (1 Thess. 4).

Des myriades de rachetés seront là, dans des corps de gloire, remplis de la vie divine, les saints qui, jadis, dans la foi en une promesse, étaient adorateurs, pèlerins, étrangers, ceux dont la foi eut le témoignage des cavernes et des trous de la terre, desquels le monde n’était pas digne [Héb. 11, 38], les anciens et les justes, morts dans la foi ; tous ceux qui n’ont pas reçu les choses promises seront là.

Abraham, Isaac et Jacob — Noé, Daniel et Job — Moïse et Élie — Abel et les nombreux martyrs — Aaron et les sacrificateurs de l’Éternel — Samuel et les prophètes de l’Éternel — David et les hommes de foi qui se sont assis sur son trône — tous ceux qui, pour Dieu, ont une valeur, les justes consommés, seront dans cette scène qu’ils auront attendue avec foi.

Enlevés ensemble, tous les rachetés de Christ prendront place dans leur gloire respective, « chacun dans son propre rang » [1 Cor. 15, 23], étoile différente d’une autre étoile en gloire, mais reflétant l’image de Jésus. Oui, tous y seront, jusqu’au dernier « né de nouveau ».

Il y aura des places dans le royaume, des positions de gouvernement sur les tribus d’Israël, des demeures dans la maison du Père, des trônes entourant le trône de Dieu.

Tous connaîtront comme ils ont été connus et ils se connaîtront l’un l’autre, chacun étant connu de tous.

Peut-être n’êtes-vous pas aussi sensible que je le suis à cet égard. Votre isolement à ses privations ; mais il a aussi ses nombreux et saints avantages.

Nous avons encore le grand privilège de présenter la précieuse Parole de Dieu, et si ce n’était la rivalité de sentiments naturels déchus, la joie de telles occupations serait sans mélange. Mais, oh ! la vanité, la lutte, le désordre que la chair apporte !

Que le Seigneur soit avec vous ! Les nuages au-dessus de Job devenaient de plus en plus épais ; il les considérait pleins de pluie, de vent, de tonnerre ; finalement ils furent remplis de bénédiction pour lui quand les troupeaux qui avaient été dispersés furent remplacés par de plus grands et quand, pour les enfants qui avaient été tués, il reçut de plus beaux enfants.

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Je suis bien assuré que ce jour de visitation est pour vous loin de ce que la nature désirerait, votre cœur étant touché dans ses plus tendres affections.

Les ténèbres qui vous enveloppent sont de plus en plus épaisses ; les abominations se multiplient, et l’état de détournement de ceux qui doivent être à jamais avec le Seigneur est si apparemment sans remède ici-bas, qu’il nous est précieux de voir nos bien-aimés détachés de tout cela.

En esprit, nous pouvons avoir une plus heureuse communion avec ceux qui ne sont plus qu’avec ceux qui restent, car la foi les voit, délivrés de tout nuage, délivrés de tout ce qui les empêchait ici-bas, se reposant auprès de Jésus et attendant le jour de gloire.

« Seigneur Jésus, reçois mon esprit » [Act. 7, 59], disait Étienne — précieuses paroles d’un serviteur qui suivait son Seigneur lequel avait dit, quelque temps auparavant : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » [Luc 23, 46]. Une multitude qu’on ne peut dénombrer est déjà réunie, ayant réalisé qu’il est « de beaucoup meilleur » [Phil. 1, 23] de déloger pour être avec Christ.

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Le Seigneur vous bénisse, ma bien chère sœur ! Si vous êtes appelée à faire le voyage plus solitaire que vous ne vous l’étiez proposé et à connaître des peines que vous n’aviez pas prévues, puisse Sa main reposer sur vous ! Il nous donnera bientôt Lui-même l’interprétation de Ses voies providentielles ; Ses promesses sont notre soutien et notre réconfort. Rien n’est excessif, dans les descriptions divines. L’esprit de révélation est sûrement au-dessous et non au-dessus de ce qui est, quoique les promesses soient « très grandes et précieuses » (2 Pier. 1, 4) ; oui, la réalité sera probablement selon la confession de la reine de Sheba : « On ne m’avait pas rapporté la moitié de la grandeur de ta sagesse : tu surpasses la rumeur que j’en ai entendue » (2 Chron. 9, 6).

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Le Seigneur vous expliquera tout, comme autrefois « en particulier il interprétait tout à ses disciples » (Marc 4, 34). Ce fut le cas pour Job ; quand il parvint à la fin, il trouva que tout allait bien. L’Éternel ne s’était pas trompé ; il fut même justifié dans les pensées de Job en présence du feu, du vent et des Chaldéens.

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Il a plu au Seigneur de vous visiter de nouveau. Bien des fois Il vous a visitée, chère sœur. Mais vous pouvez considérer que ce sont les visites d’un ami qui voudrait être plus près de vous. Certainement, elles sont pénibles, pour la nature. C’est la manière d’agir de Celui qui vous aime et qui ne permettrait pas qu’il y ait d’interruption à l’action de Son amour, ni la moindre tache sur le caractère de Sa grâce inépuisable et parfaite.

Les ouvriers dans la vigne (Matt. 20) pensaient qu’ils pouvaient faire varier le caractère de leur maître. Il avait traité avec eux d’une manière telle qu’ils n’avaient rien à réclamer de plus. Mais ils ne tardèrent pas à exposer leurs réclamations de sorte que le maître de la vigne dut mettre en évidence qu’ils avaient tort et qu’ils n’étaient pas du tout en accord avec lui.

Combien est douce la lumière, quand nous sommes conduits à discerner les voies du Seigneur ! Nous pensons quelquefois que Sa manière de faire est contraire au sentiment naturel que nous pourrions avoir de la justice et de la bonté — comme, par exemple, dans le cas d’un ouvrier qui a travaillé seulement une heure et qui reçoit comme celui qui a travaillé onze heures. En effet, qu’est-ce qui pourrait sembler plus injuste ? Oui, il y a des voies qui sont absolument inexplicables. Tout ce que nous avons à faire, c’est d’attendre ; le moment viendra où Lui-même donnera l’interprétation de toutes choses. Il montrera qu’Il n’a pas eu tort, qu’Il a agi en grâce ; Il fera comprendre que s’il y a eu des objections quant à Ses voies, les objections venaient d’une source morale souillée dans le cœur de l’accusateur lui-même.

L’ensemble de cette parabole, de Matthieu 20, est bien encourageant. Par des exercices d’âmes, avec simplicité et foi, il est bon d’avoir ses pensées affermies par un tel témoignage.

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Que le Seigneur soit avec vous et rafraîchisse votre esprit ! Puissiez-vous vous reposer simplement sur le fondement de la foi, sûr et ferme, fondement posé par la main du Dieu qui a fait Son alliance avec vous.

Ce qui nous rafraîchira, bien-aimés, ce n’est pas un effort de l’âme pour connaître les joies du Saint Esprit, mais c’est le repos précieux de la foi avec les perspectives heureuses de l’espérance, lesquelles sont édifiées sur la foi.

Il y a, dans un sens profond et heureux, plus de communion avec ceux qui sont partis qu’avec ceux qui restent auprès de nous ; je me souviens avoir entendu cette remarque de la bouche d’une chère sœur, il y a quelques années. Elle parlait ainsi, en faisant allusion à son cher fils qui s’était endormi dans le Seigneur. Oui, nous les voyons seulement sous leurs beautés dans le Christ Jésus. Rien ne nous gêne pour penser à eux ; nous les voyons là-haut en esprit. Ils se sont confiés à Christ et ils attendent auprès de leur Sauveur bien-aimé que vienne la consommation de Sa joie et de leur joie.

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Que n’ai-je des entrailles plus sensibles pour apporter à mon frère estimé tout l’encouragement d’une profonde communion dans son épreuve ! Dites-lui que je me souviens de lui en tout amour. Dites-lui également que je sais quelque chose des voies du Dieu bienheureux à mon égard, en ce moment même. Au milieu de nos exercices, nous pouvons les uns et les autres nous confier en Lui et Le bénir. Il aime à nous tirer d’une atmosphère artificielle, pour nous placer dans une atmosphère de réalité, pour nous parler directement, pour nous donner des gages et des consolations, tandis que tant de circonstances se dressent contre nous.

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« Quand il donne la tranquillité, qui troublera ? » (Job 34, 29). Combien je désire le réaliser !

J’ai entendu parler d’un homme pieux qui avait été pendant longtemps sous l’épreuve et qui disait : Pendant ces sept derniers mois, je n’ai pas eu même cinq minutes où j’ai été mal à l’aise. Expérience heureuse et vivante de la réalité de cette belle déclaration du livre de Job !

Dans notre conduite comme saints et pendant notre voyage, si on veut jouir pleinement du repos du cœur, il n’est pas suffisant d’avoir une bonne conscience. Il est bien vrai que sans bonne conscience, il ne pourrait y avoir de repos. Mais nous avons besoin que la lumière, la grâce, l’énergie spirituelle nous maintiennent dans le courant des pensées de Dieu, afin que nos activités soient celles qui conviennent à la maison de Dieu et au peuple de Dieu (or c’est là qu’est notre place).

En même temps, je crois que nous pouvons confesser au trône de la grâce la manière dont nous manquons de saisir les voies de l’Esprit, avec un cœur bien moins affligé que si nous avions à présenter des taches de conscience.

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Les sables du désert sont mouvants ; mais bientôt Canaan sera atteinte définitivement. Les tentes ont dû se tacher et se déchirer souvent, en voyageant de la mer Rouge au Jourdain ; si elles sont dans une condition moins bonne sur le rivage du Jourdain que sur la côte de la mer Rouge, elles sont néanmoins beaucoup mieux là. Quoiqu’elles ne soient plus neuves, elles sont plus près du moment où elles seront pliées pour la dernière fois.