« Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau est léger ».
Dans ce précieux passage bien connu, nous avons deux points qui sont très distincts, et pourtant en étroite relation — Christ et Son joug. Tout d’abord, nous avons : venir à Christ et ses résultats. En second lieu, prendre Son joug et ses résultats. « Venez à moi et je vous donnerai du repos ». « Prenez mon joug et vous trouverez le repos ». Ces choses, étant distinctes, ne doivent jamais être confondues, et étant intimement liées, ne doivent jamais être séparées. Les confondre, c’est affaiblir l’éclat de la grâce divine ; les séparer, c’est empiéter sur les droits de la sainteté divine. Il faut se tenir soigneusement en garde contre ces deux maux.
Il y en a beaucoup qui placent devant les yeux du pécheur « lourdement chargé », le joug de Christ comme quelque chose qu’il doit « prendre » avant que son cœur chargé puisse goûter ce repos béni que Christ donne à « tous » ceux qui « viennent à Lui » simplement, tels qu’ils sont. Le passage devant nous ne nous enseigne pas cela. Il place Christ d’abord, et Son joug ensuite. Il ne cache pas Christ derrière Son joug, mais Le place plutôt, dans toute Sa grâce attirante, devant le cœur comme Celui qui peut répondre à tout besoin, ôter tout poids, imposer silence à toute crainte coupable, remplir tout vide, satisfaire tout désir profond. Il est capable de faire comme Il a dit qu’Il fera, même de « donner le repos ». Il n’y a pas de conditions imposées, pas d’exigences faites, pas de barrières érigées. La parole simple, touchante, qui fait fondre, qui soumet, qui invite, qui gagne, est : « Venez ». Ce n’est pas « Allez », « Faites », « Donnez », « Apportez », « Sentez », ou « Réalisez ». Non, c’est : « Venez ». Et comment devons-nous « venir » ? Simplement tels que nous sommes. À qui devons-nous « venir » ? À Jésus. Quand devons-nous « venir » ? Maintenant.
Observez que nous avons à venir tels que nous sommes. Nous n’avons pas à attendre de modifier un seul iota ou un seul point de notre état, de notre condition ou de notre caractère. Le faire serait « venir » à quelque altération ou amélioration en nous-mêmes, alors que Christ dit clairement et avec insistance : « Venez à moi ». Beaucoup d’âmes se trompent sur ce point. Elles pensent qu’elles doivent amender leurs voies, modifier leur course ou améliorer leur condition morale, avant de venir à Christ. En fait, jusqu’à ce qu’elles soient réellement venues à Christ, elle ne peuvent pas amender ou modifier ou améliorer quoi que ce soit. Il n’y a aucune garantie quelconque pour quiconque de croire qu’il sera un peu meilleur dans une heure, un jour, un mois ou une année, qu’il ne l’est en ce moment même. Et même s’il était meilleur, cela ne vaudrait pas la peine d’attendre pour autant. La parole est : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 3, 15). « Voici, c’est maintenant le temps agréable ; voici, c’est maintenant le jour du salut » (2 Cor. 6, 2).
Il n’y a rien de plus certain que le fait que tous ceux qui ont jamais essayé le plan de l’amélioration de soi, ont trouvé que c’était un échec complet. Ils ont commencé dans les ténèbres, ont poursuivi dans la misère, et ont fini dans le désespoir. Pourtant, chose étrange à dire, en regard des innombrables signaux qui sont placés devant nous pour nous avertir de la folie et du danger de suivre cette route, nous sommes sûrs de l’emprunter, au premier abord. D’une manière ou d’une autre, on se tourne vers le moi et on le fait travailler à procurer un mandat pour aller à Christ. « Car, ignorant la justice de Dieu et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu » (Rom. 10, 3). Il ne peut pas y avoir de tâche plus ennuyeuse, plus déprimante, plus désespérée, que « de chercher à établir sa propre justice ». En effet, l’insipidité de la tâche doit toujours être proportionnelle au sérieux et à la sincérité de l’âme qui l’entreprend. Une telle personne aura tôt ou tard à donner cours au cri : « Misérable homme que je suis ! », et aussi à poser la question : « Qui me délivrera ? » (Rom. 7, 24). Il ne peut pas y avoir d’exception. Tous ceux en qui l’Esprit de Dieu a jamais travaillé, ont été contraints, d’une manière ou d’une autre, à reconnaître la vanité de chercher à opérer une justice pour eux-mêmes. Christ doit être tout ; le moi, rien. Cette doctrine est facile à énoncer, mais oh, qu’en est-il de l’expérimenter !
La même chose est vraie quant à la grande réalité de la sanctification. Beaucoup de ceux qui sont venus à Christ pour la justice ne se sont pas, en pratique et par expérience, emparés de Lui comme leur sainteté. Mais Il nous a été fait, de la part de Dieu, l’une aussi bien que l’autre. « Or vous êtes de lui dans le christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption, afin que, comme il est écrit, celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » (1 Cor. 1, 30-31). Le croyant est tout aussi impuissant dans l’œuvre de la sanctification que dans celle de la justice. S’il n’en était pas ainsi, la chair pourrait se glorifier en quelque mesure dans la présence divine. Je ne peux pas davantage soumettre une seule convoitise ou fouler aux pieds une seule passion ou me rendre maître d’une seule humeur, que je ne peux ouvrir le royaume des cieux ou établir ma propre justice devant Dieu. Cela n’est pas suffisamment compris. De là le fait que beaucoup de vrais chrétiens souffrent constamment les plus humiliantes défaites, dans leur course pratique. Ils savent que Christ est leur justice, que leurs péchés sont pardonnés, qu’ils sont des enfants de Dieu ; mais ils sont cruellement affligés par leur échec constant quant à la sainteté personnelle, quant à la sanctification pratique. Encore et encore, ils éprouvent quelque désir impur ou quelque humeur non sanctifiée. Encore et encore, ils sont contraints de se retirer dans la honte et la confusion de face. Une personne ou une circonstance a croisé leur chemin hier, et leur a fait perdre leur sang-froid. Ayant à rencontrer la même chose aujourd’hui, ils prennent la résolution de faire mieux, mais hélas ! ils sont de nouveau forcés de battre en retraite avec déception et humiliation.
Ce n’est pas que de telles personnes ne prient pas sincèrement pour que la grâce du Saint Esprit leur permette de vaincre et eux-mêmes et les influences qui les entourent. Ce n’est pas là le sujet. Elles n’ont pas encore appris en pratique — combien la simple théorie est sans valeur — qu’elles sont entièrement « sans force » quant à la « sanctification » tout autant qu’elles le sont quant à la « justice », et que quant à ce qui regarde l’une et l’autre, Christ doit être tout, et le moi rien. Elles n’ont pas encore pénétré dans la signification des paroles : « Venez à moi, et je vous donnerai du repos ». Là se trouve la source de leur échec. Elles sont tout aussi impuissantes dans les choses les plus triviales en lien avec la sainteté pratique, qu’elles le sont dans toute la question de leur position devant Dieu. Et elles doivent être amenées à le croire, avant de pouvoir connaître la plénitude du « repos » que donne Christ. Il est impossible que je puisse jouir du repos au milieu des défaites incessantes dans ma vie pratique quotidienne.
Il est vrai que je peux venir encore et encore à mon Père céleste et confier à Son oreille le récit humiliant de mon échec et de ma chute. Je peux confesser mes péchés et Le trouver toujours « fidèle et juste pour me pardonner mes péchés, et me purifier de toute iniquité » (1 Jean 1, 9). Mais nous devons apprendre à connaître Christ comme le Seigneur notre sainteté aussi bien que « le Seigneur notre justice ». De plus, c’est par la foi et non par un effort que nous pénétrons dans l’un et dans l’autre. Nous regardons à Christ pour la justice parce que nous n’en avons aucune, et nous regardons à Christ pour la sainteté pratique parce que nous n’en avons aucune. Nous n’avons eu besoin d’aucun effort personnel pour obtenir la justice, parce que Christ est notre justice, et il n’y a besoin d’aucun effort de notre part pour obtenir la sanctification, parce que Christ est notre sainteté.
Il semble étrange que, alors que l’apôtre inspiré nous a clairement dit que Christ « nous a été fait de la part de Dieu sagesse, justice, sainteté et rédemption », nous nous attachions néanmoins à l’idée d’un effort personnel pour l’une de ces quatre choses qu’il énumère. Pouvons-nous nous diriger au travers des myriades de difficultés et de détails de notre course chrétienne, au moyen de notre propre sagesse et de notre propre discernement ? Certainement pas. Devons-nous faire un effort ? En aucun cas. Pourquoi pas ? Parce que Dieu a fait de Christ notre « sagesse ». C’est pourquoi c’est notre précieux privilège, ayant été amenés à bout de ressource, à regarder à Christ pour la sagesse. En d’autres termes, quand Christ dit : « Venez à moi », Il veut dire que nous devons venir à Lui pour la sagesse aussi bien que pour tout le reste, et que nous ne pouvons pas venir à Christ et à nos propres efforts en même temps. Non, aussi longtemps que nous faisons des efforts, nous demeurons étrangers au « repos ».
La même chose est vraie pour ce qui regarde la « justice ». Pouvons-nous produire une justice pour nous-mêmes ? Certainement pas. Devons-nous faire un effort ? En aucun cas. Pourquoi pas ? Parce que Dieu a fait de Christ notre « justice », et que cette justice appartient « à celui qui ne fait pas des œuvres » (Rom. 4, 5).
Ainsi aussi quant à la « rédemption », qui est placée en dernier en 1 Corinthiens 1, 30, parce qu’elle comprend la délivrance finale du corps du croyant de dessous la puissance de la mort. Pouvons-nous, par un effort personnel, délivrer nos corps de la domination de la mortalité ? Certainement pas. Devons-nous essayer ? La pensée même en est impie. Pourquoi ? Parce que Dieu a fait de Christ notre « rédemption » à la fois pour ce qui regarde l’âme et le corps, et Celui qui a déjà appliqué cette glorieuse rédemption à notre âme, par la puissance de Son Esprit, l’appliquera bientôt à nos corps.
Pourquoi donc la « sainteté » serait-elle isolée de cette précieuse liste et attelée avec l’idée légale et déprimante de l’effort personnel ? Si nous ne pouvons pas, par nos propres efforts, obtenir « la sagesse, la justice et la rédemption », sommes-nous plus susceptibles de réussir à obtenir la « sainteté » ? Il est clair que non. Ne l’avons-nous pas éprouvé d’innombrables fois ? Les murs de notre cabinet n’ont-ils pas été les témoins de nos larmes et de nos gémissements suscités par le douloureux sentiment d’échec sur échec dans nos propres efforts pour avancer avec un pas ferme et un maintien droit, dans les chemins élevés de la sainteté personnelle ? Le lecteur niera-t-il cela ? J’ai confiance que non. J’espère assurément qu’il a répondu à l’appel de Jésus : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos ». Il est vain de « travailler » à la sanctification avec notre propre force. Nous devons venir à Jésus pour cela aussi bien que pour tout le reste. Et étant venus à Jésus, nous découvrirons qu’il n’y a aucune convoitise qu’Il ne puisse mettre à mort, aucune humeur qu’Il ne puisse soumettre, aucune passion qu’Il ne puisse vaincre. La même main qui a ôté nos péchés, qui nous guide dans nos difficultés et qui bientôt délivrera nos corps de la puissance de la mort, peut nous donner une victoire complète sur toutes nos infirmités et nos tourments personnels, et remplir nos cœurs de Son repos sacré.
Il est d’une immense importance d’avoir une intelligence claire de la question de la sanctification. Beaucoup ont porté un « fardeau lourd et fatigant » pendant des années, s’efforçant d’opérer leur sanctification d’une manière ou d’une autre, et ne réussissant pas à leur pleine satisfaction, car qui l’a jamais fait, ou même pu le faire ? Ils ont même été tentés de mettre en question le fait qu’ils étaient même convertis. Beaucoup, s’ils devaient dire « toute la vérité », pourraient adopter comme leurs les lignes affligées du poète :
« C’est un point que j’aspire à savoir, Qui cause souvent des pensées anxieuses : Est-ce que j’aime ou non le Seigneur ? Suis-je ou non à Lui ? »
De telles personnes ont des vues claires sur la vérité de l’évangile. Elles pourraient, avec la précision de l’Écriture, dirent à qui chercherait la justice, comment, où et quand il peut l’obtenir. Et pourtant, si cette même personne devait leur poser la question quant à leur propre état de cœur devant Dieu, elles ne pourraient que fournir une réponse attristée. Pourquoi en est-il ainsi ? Simplement parce qu’elles n’ont pas saisi Christ comme leur sainteté aussi bien que leur justice. Elles ont entrepris, en partie par leur propre force et en partie en priant pour les influences du Saint Esprit, de trébucher tout le long du chemin de la sanctification. Elles considéreraient une personne comme très ignorante du « plan du salut », si elles la trouvaient « cherchant à établir sa propre justice » ; mais elles ne voient pas qu’elles-mêmes manifestent leur ignorance de ce « plan » en s’efforçant d’établir leur propre sainteté. En vérité, si dans un des cas, c’est une triste justice qui est établie, de même dans l’autre, c’est une piètre sanctification. Car s’il est vrai que « toutes nos justices sont comme un vêtement souillé », il est tout aussi vrai que toutes nos saintetés sont comme des vêtements souillés.
Quoi que ce soit qui ait le mot « notre » attaché à lui doit être tout à fait imparfait. Christ est la justice de Dieu et Christ est la sainteté de Dieu. L’une et l’autre sont obtenues simplement en venant, en regardant, en s’accrochant et en se confiant en Christ. J’ai à peine besoin de dire que c’est par la puissance de l’Esprit et par les saintes Écritures que Christ nous est appliqué, à la fois comme notre justice et comme notre sainteté. Mais tout ceci ôte seulement toujours plus le sujet de nos mains, et ne nous laisse rien en quoi nous glorifier. Si nous pouvions vaincre un mauvais caractère, nous pourrions en effet nous penser intelligents, mais comme il ne nous est pas même demandé de ramasser une plume pour ajouter à notre justice ou à notre sagesse ou à notre rédemption, il ne nous est pas non plus demandé de ramasser une plume afin d’ajouter à notre sainteté. En ceci comme en ces choses-là, Christ est tout, et le moi rien. Cette doctrine est facilement énoncée, mais oh, qu’en est-il de l’expérimenter !
Quelqu’un dira-t-il que l’auteur se débarrasse de la sainteté ? Si c’est le cas, il peut aussi bien dire qu’il se débarrasse de la « justice », de la « sagesse » ou de la « rédemption ». Qui lutterait pour la propre justice, la propre sagesse ou la propre rédemption ? Qui, sinon celui qui lutte pour la propre sainteté ? Qui est susceptible d’atteindre ou de montrer la norme la plus élevée de sainteté personnelle ? Est-ce celui qui se débat perpétuellement au sein de ses épreuves imparfaites et de ses résolutions dépassées, ou celui qui chaque jour, à chaque heure et à tout instant, s’accroche à Christ comme sa sainteté ? La réponse est simple. La sainteté que nous obtenons en Christ est aussi parfaite que la justice, la sagesse et la rédemption. Est-ce que je renonce à la « sagesse » parce que je dis que je suis fou ? Est-ce que je renonce à la « justice » parce que je dis que je suis coupable ? Est-ce que je renonce à la « rédemption » parce que je dis que je suis mortel ? Est-ce que je renonce à la « sainteté » parce que je dis que je suis vil ? Oui, je renonce à toutes ces choses dans la mesure où « je » suis concerné, de manière à les trouver toutes en Christ. C’est là le point important. Tout — tout en Christ !
Oh ! quand apprendrons-nous à en finir avec le moi et à nous accrocher simplement à Christ ? Quand pénétrerons-nous dans la profondeur et la puissance de ces paroles : « Venez à moi » ? Il ne dit pas : « Venez à mon joug ». Non ; mais : « Venez à moi ». Nous devons cesser nos propres œuvres sous quelque forme que ce soit, et venir à Christ, venir tels que nous sommes, venir maintenant. Nous venons à Christ et nous obtenons le repos de Sa part et en Lui, avant même d’entendre un mot sur le « joug ». Mettre d’abord le joug, c’est sortir toutes choses de leur place. Si un pécheur « lourdement chargé » pense au joug, il doit être écrasé par la pensée de sa complète incapacité à le prendre sur lui ou à le porter. Mais quand il vient à Jésus et entre dans Son précieux repos, il trouve que « le joug est aisé et le fardeau léger ».
Cela nous amène au second point de notre sujet — « le joug ». Nous devons garder les deux choses distinctes. Les confondre, c’est ternir l’éclat céleste de la grâce de Christ et mettre un joug sur le cou du pécheur et un fardeau sur son épaule, qu’il est totalement incapable de porter, étant « sans force ». Mais ils sont moralement en relation. Tous ceux qui viennent à Christ doivent prendre Son joug sur eux et apprendre de Lui, s’ils veulent « trouver le repos de leur âme ».
Venir à Christ est une chose ; marcher avec Lui ou apprendre de Lui en est une autre toute différente. Christ était « débonnaire et humble de cœur ». Il pouvait rencontrer les circonstances adverses les plus décourageantes avec un : « Oui, Père ». Le cœur du baptiseur pouvait faillir au milieu des lourds nuages qui s’assemblaient autour de lui dans la prison d’Hérode ; les hommes de cette génération pouvaient refuser le double témoignage de la justice et de la grâce, tel que fourni par le ministère de Jean et celui de notre Seigneur Lui-même ; Bethsaïda, Chorazin et Capernaüm pouvaient refuser le témoignage de Ses œuvres puissantes — un torrent de preuves que l’on aurait pu supposer balayer toute barrière s’y opposant. Toutes ces choses, et bien d’autres, pouvaient croiser le chemin du divin ouvrier ; mais étant « débonnaire et humble de cœur », Il pouvait dire : « Je te loue, ô Père — Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi ». Son « repos » dans les conseils du Père était profond et parfait, et Il nous invite à prendre Son joug, à apprendre de Lui, à boire dans Son esprit, à connaître les résultats pratiques d’un esprit soumis, afin que nous « trouvions le repos de nos âmes ».
Une volonté brisée est la vraie base du repos que nous avons à « trouver » après être venus à Christ. Si Dieu veut une chose et que nous en voulons une autre, nous ne pouvons pas trouver de repos en cela. Peu importe ce qu’est la scène ou la circonstance. Nous pouvons étendre à l’infini la liste des choses en lesquelles notre volonté peut aller à l’encontre de la volonté de Dieu, mais en quelqu’une que ce soit, nous ne pouvons trouver du repos tant que notre volonté n’est pas brisée. Nous devons en finir avec le moi en matière de volonté aussi bien qu’en matière de « sagesse, de justice, de sainteté ou de rédemption » ; sinon, nous ne « trouverons pas le repos ».
Ceci, mon cher lecteur, est une œuvre profonde, réelle, sérieuse et personnelle. De plus, c’est une chose quotidienne. C’est prendre continuellement le joug de Christ sur nous et apprendre de Lui. Ce n’est pas que nous prenons le joug pour venir à Christ. Non. Nous venons à Christ d’abord, et quand Son amour remplit et comble notre âme, quand Son repos rafraîchit notre esprit, quand nous pouvons contempler par la foi Sa face pleine de grâce et Le voir se baisser pour nous conférer le saint privilège élevé de porter Son joug et d’apprendre Sa leçon, nous trouvons que Son joug est en effet aisé et Son fardeau léger. Une nature non soumise, non jugée, non mortifiée, ne pourra jamais prendre ce joug ou porter ce fardeau. La première chose est : « Venez à moi, et je vous donnerai du repos ». La seconde chose est : « Prenez mon joug sur vous, et vous trouverez le repos ».
Nous ne devons jamais inverser ces choses, ni les confondre, ni les déplacer, ni les séparer. Demander à un pécheur de prendre le joug de Christ avant d’avoir obtenu le repos de Christ, c’est placer Christ au sommet du mont Sinaï, le pécheur au pied de cette montagne, et un gouffre sombre et impénétrable entre les deux. Il ne faut pas faire cela. Christ se tient, dans toute Sa grâce incomparable, devant le regard du pécheur, et lui présente Sa touchante invitation : « Venez » ; et Il ajoute Sa promesse qui assure au cœur : « Je donnerai ». Il n’y a pas de condition, pas d’exigence, « pas d’œuvre de service ». Tout est la grâce la plus pure, la plus gratuite, la plus riche. Simplement « venez et je vous donnerai du repos ». Et alors quoi ? Est-ce l’esclavage, le doute et la crainte ? Ah non ! « Prenez mon joug sur vous ». Combien cela nous approche merveilleusement près de Celui qui nous a déjà donné le repos ! Quel grand honneur de prendre le même joug avec Lui ! Ce n’est pas qu’Il met sur notre cou un joug douloureux et un fardeau pesant sur notre épaule, que nous aurions à porter sur les flancs escarpés de la montagne de feu. Ce n’est pas la manière de faire de Christ. Ce n’est pas ainsi qu’Il traite ceux qui sont fatigués et lourdement chargés qui viennent à Lui. Il leur donne le repos. Il leur donne d’avoir part à Son joug et de partager Son fardeau. En d’autres termes, Il les appelle à la communion avec Lui, et dans la mesure où ils entreront dans cette communion, ils trouveront un repos encore plus grand en Lui et en Ses voies bénies. Et à la fin, Il les conduira dans ce repos éternel qui reste pour le peuple de Dieu.
Que le Seigneur nous accorde d’entrer plus pleinement dans la puissance de toutes ces réalités divines, de sorte que Sa joie demeure en nous et que notre joie soit accomplie. Il y a un besoin urgent d’un abandon de cœur plein et sans réserve à Christ, et d’une acceptation de Lui pleine et sans réserve dans toute Sa précieuse adaptation à chacun de nos besoins. Nous désirons un cœur entier, un œil simple, un esprit mortifié, une volonté brisée. Là où ces choses se trouvent, il y aura peu de plainte quant à des doutes et des craintes, des hauts et des bas, des jours pesants, des heures vides, des moments sans repos, de la monotonie et de la stupeur, de l’errance et de la stérilité. Quand on en a fini avec soi-même en ce qui concerne la sagesse, la justice, la sainteté et tout le reste, et quand on a véritablement trouvé Christ comme la provision divine pour tout, mais pas avant, on connaîtra la profondeur et la puissance de ce mot « repos ».
« Maintenant donc, mon Seigneur, mon chemin, ma vie, Désormais, que les troubles, les doutes et les combats, Tombent comme des feuilles d’automne ; Désormais, comme privilégiée par toi, Sois simple et sans distraction, Mon âme que ton sceptre attache.
À tout moment, donne à mon esprit Un témoignage intérieur, doux et clair, De ta puissance rédemptrice : Cela instruira ton enfant, et justement, Fera jaillir ce qui convient Pour l’exigence de chaque heure.
Ainsi, tout le résultat est bien pesé ; Je me rejette sur ton aide, Un océan où nul ne peut sombrer ; Oui, je me tiens dans cette sphère, pauvre ver, Où tu voudras agir pour ton nom Au-delà de ce que je demande ou pense. »