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Un mot aux croyants
G. Cutting

Remarques préliminaires

Aussi longtemps que la question du salut éternel reste dans l’incertitude, il ne peut y avoir pour l’âme, en dehors de ce qui touche la paix et la sûreté du pécheur, que peu ou point de liberté d’esprit pour penser aux intérêts de Christ et à Sa gloire. D’autre part, si quelqu’un qui professe avoir la connaissance de ce grand salut, montre dans sa marche et dans sa conduite une froide indifférence pour ces intérêts, cela prouve, ou que l’œuvre dans son âme est très superficielle, ou qu’il n’y a pas du tout une œuvre réelle en lui. En effet, l’œuvre de l’Esprit dans une âme est une réalité aussi grande que l’œuvre de Christ pour cette âme, et l’activité de l’Esprit en nous tendra toujours à la gloire de Christ. « Il me glorifiera », dit le Seigneur, « car il prendra de ce qui est à moi, et il vous l’annoncera » (Jean 16, 14).

Si ces lignes tombaient entre les mains d’une âme troublée, j’ajouterai, pour son encouragement, que la paix ne dépend pas du fait que nous soyons satisfaits de l’œuvre de l’Esprit en nous, mais du fait que Dieu est satisfait de l’œuvre de Christ pour nous ; et comme cette œuvre demeure éternellement la même, le fondement de notre paix est immuable aussi. « Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu » (1 Pier. 3, 18). Mais c’est à ceux qui ont été récemment amenés à la connaissance du salut que ce petit livre est destiné, quoique la fervente prière de l’auteur soit que Dieu veuille s’en servir pour l’exercice de la conscience et la bénédiction de chaque lecteur qui aime notre Seigneur Jésus Christ en sincérité.

Je désirerais, avant d’aller plus loin, remplir votre cœur, s’il ne l’est déjà, de la chaleur des rayons célestes qui émanent de ces quelques mots renfermés dans Jean 13, 1 : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin ». — « Les siens » ! Quelle pensée précieuse ! Les siens, non seulement en vertu de Son droit comme Créateur, et de Son titre comme Rédempteur, mais les siens comme Lui étant donnés par le Père. — « Ils étaient à toi et tu me les as donnés » (Jean 17, 6). Cette pensée est si précieuse à Son cœur que, dans le remarquable épanchement de Son âme dans le sein du Père (Jean 17), Il l’exprime à sept reprises différentes. N’est-ce pas assez pour remplir votre cœur, cher lecteur ? Il est vrai que vous êtes laissé pour quelque temps dans ce monde froid et sombre, mais vous êtes « aimé » de Lui, et aimé à travers tout jusqu’à la fin. Qu’il ne vous vienne point à l’esprit de Lui demander d’augmenter Son amour envers vous ; Il ne pourra jamais vous aimer davantage, et il ne vous aimera jamais moins. Que Son nom soit béni, Son amour est, ainsi que Lui-même, infini et éternel.

Amour divin, inexprimable,
À tous les regards insondable,
Amour à nul autre pareil !
Ô Dieu ! ton cœur en est la source,
La mort n’arrêtera point sa course,
Il est du pécheur la ressource,
Pour l’âme un radieux soleil.

Or vous n’êtes pas le seul dans ce pauvre monde qui soyez aimé de Christ et sauvé par Son sang précieux. Il y a d’autres cohéritiers, « plusieurs fils », qui ont en perspective la gloire éternelle de Dieu ; et je désire vous adresser quelques mots quant à vos rapports avec eux, avec les chrétiens vos frères — « les siens » — laissés avec vous sur la terre.

Mais, en premier lieu, laissez-moi vous recommander ceci :

Soyez en règle avec Dieu dans le secret de votre cœur

On ne saurait trop insister sur la grande importance de la piété personnelle, et d’un entier dévouement de cœur à Christ, en dehors de ce qui concerne aussi les autres rachetés sur la terre. Que le Saint Esprit vous le fasse comprendre clairement. Soyez sûr de ceci, c’est qu’il est tout aussi important d’être en règle avec Dieu dans le secret, qu’en public, au milieu des chrétiens. Prenons un exemple simple. Un bon serviteur ne veillera-t-il pas à ce que les verres, les couteaux, les assiettes soient propres, avant de les mettre sur la table de son maître ? Un soldat ne fera-t-il pas attention à ce que son équipement soit en bon état, avant de prendre sa place au milieu de ses camarades ? Remarquez bien que je ne dis pas un mot contre le bon ordre ; au contraire, j’affirme très fortement son importance. Mais il est nécessaire d’insister sur une chose qui va avant. Quel maître se souciera d’avoir sa table dans le meilleur ordre possible, si les couteaux et les fourchettes sont malpropres et si le serviteur lui-même est peu soigné et en désordre sur sa personne ? Ou quel capitaine se contentera de la ponctualité et de la régularité de ses hommes, si leurs fusils ne sont pas nettoyés et si leurs baïonnettes sont rouillées ? Naturellement, un serviteur qui recherche l’approbation de son maître ne négligera aucune de ces choses.

Maintenant, arrêtons-nous un moment, et adressons-nous une question pratique : Avez-vous connaissance de quelque chose dans votre cœur qui ne pourrait y rester un instant, si votre Seigneur et Maître le gouvernait tout entier à Sa guise ? Plaçons-nous avec sincérité devant cette question, et veillons avec un soin jaloux à ce qu’il n’y ait rien de caché pour Lui dans nos cœurs. Un chrétien qui se réserve ainsi quelque chose, dit de fait : « Seigneur, je puis me confier en toi pour ma sécurité, mais pas pour mon bonheur ». Oh ! regardons davantage à Lui, cher lecteur ! « Il a vendu tout ce qu’il avait », et a donné Son sang précieux, afin d’avoir la joie de nous faire « siens », et, ayant fait et souffert tout pour nous, Il nous donne tout maintenant, et c’est un bonheur pour Son cœur que de le faire. Quel donateur ! Combien Il nous aime, ce Sauveur trois fois béni ! Ah ! joignez-vous à moi pour Le louer.

Exaltons Son nom tous ensemble

Plus vous serez à l’aise avec Lui, pour employer une expression familière, plus vous anticiperez avec joie d’être avec Lui dans Sa maison, et plus votre témoignage aura de ferveur et de chaleur jusqu’à ce que vous y arriviez. Aucun effort que vous pourriez faire ne vous amènera dans cet état, mais c’est en restant près de Lui, et en Le contemplant dans la gloire où Il est maintenant, que vous serez « transformé en la même image de gloire en gloire », et qu’ainsi vous réfléchirez ici-bas Sa beauté morale. Plus nous Lui ressemblons en pratique, plus nos vies témoignent hautement pour Lui. Chaque fois que vous vous apercevrez que votre soif de secrète communion avec Lui est diminuée, vous pouvez être à peu près sûr qu’un ou plusieurs des « petits renards qui gâtent les vignes », trouvent dans votre cœur un endroit où ils ne sont pas dérangés. C’est pourquoi cherchez attentivement et ne les épargnez pas, ou bien dites adieu à votre joie et à votre prospérité spirituelle. Mais allez tout de suite vers Lui, et dites-Lui, avec un complet abandon de votre propre volonté : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ; éprouve-moi et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps. 139, 23-24). Que toujours notre seule crainte soit de Le contrister, notre joie de Le servir et de Le suivre.

Quelle douceur pour celui qui aime le Seigneur, d’avoir la conscience qu’il est un sujet de joie pour le cœur de Christ ! C’est alors que l’offre la plus brillante que le monde pourrait vous faire tombe en poussière et en cendres à vos pieds.

Que vos pas soient bien réglés et que toute voie fausse soit découverte

Il est bon, au commencement de votre carrière chrétienne, d’être bien pénétré du fait que c’est la Parole de Dieu qui doit être la pierre de touche de tout ce que vous rencontrerez sur votre chemin, soit personnellement, soit relativement à d’autres. Lisez le verset 104 du psaume 119 : « Par tes préceptes je suis devenu intelligent ; c’est pourquoi je hais toute voie de mensonge », et encore le verset 128 : « C’est pourquoi, j’estime droits tous tes préceptes, à l’égard de toutes choses ; je hais toute voie de mensonge ». Remarquez avec quelle décision l’Esprit de Dieu parle par le psalmiste. Ou c’est le bon chemin à cause de Ses commandements, ou c’est une voie de mensonge qui doit être haïe. L’homme naturel aime à adoucir les choses, afin de tranquilliser sa conscience. Dans la création, Dieu « sépara la lumière des ténèbres », et moralement Il le fait encore. L’homme voudrait les fondre ensemble en une sorte de demi-jour, mais gardez-vous de ces compromis subtils, et dites comme David : « J’ai eu en haine ceux qui sont doubles de cœur, mais j’aime ta loi » (v. 113).

Maintenant, n’appliquez pas cela seulement à la question de votre salut et de votre état personnel, mais appliquez-le aussi au sujet sur lequel je désire m’arrêter quelques instants, c’est-à-dire :

Votre communion avec d’autres chrétiens ; ou, en d’autres termes, votre position ecclésiastique

Je crois qu’un des premiers désirs du cœur renouvelé, c’est la communion avec le peuple de Dieu. On ne se trouve plus à l’aise dans le monde, on cherche naturellement « les siens » (voyez Act. 4, 23, « les leurs »). Mais, au milieu de toutes les dénominations et de toutes les divisions de la chrétienté, une âme née de nouveau peut bien se demander : « De quel côté dois-je me tourner pour être dans la vérité ? ». — Ma réponse est : « À Dieu et à la Parole de sa grâce » (Act. 20, 32). De quelque côté que soit l’erreur, Dieu et Sa Parole sont dans la vérité. Que cela soit bien imprimé dans votre âme, et « ne vous inquiétez plus de l’homme, dont le souffle est dans ses narines ».

Il y a quelques années, deux chrétiens, jusque-là étrangers l’un à l’autre, voyageaient ensemble dans un wagon de chemin de fer. Après s’être entretenus quelque temps du Seigneur et de Ses intérêts, l’un des deux se penchant vers son compagnon, lui dit : « Puis-je vous demander à quelle dénomination vous appartenez ? ». « C’est une question que l’on fait assez souvent », reprit l’autre, « mais, avant que je réponde, voudriez-vous me dire ce qui, selon vous, doit me guider dans mon chemin chrétien ? ».

Le premier convint tout de suite que la Parole de Dieu seule pouvait être un guide certain. « Alors, si vous me le permettez », reprit son compagnon, « je répondrai à votre question en vous en proposant une autre : Dans quelle dénomination est-ce que la Parole de Dieu me place ? ». Après quelque temps de réflexion l’autre répondit : « Dans aucune ». — « Je ne puis donc appartenir à aucune dénomination », reprit l’autre, « car si je le faisais (d’après votre propre aveu), je serais évidemment dans une position où la Parole de Dieu ne m’a pas placé ».

« Mais », reprit le premier interlocuteur, « la Parole de Dieu ne nous exhorte-t-elle pas à ne « pas abandonner le rassemblement de nous-mêmes, et cela d’autant plus que vous voyez le jour approcher » (Héb. 10, 25) ? ».

« Oui, c’est vrai. Mais un chrétien n’a pas besoin d’appartenir à une dénomination pour obéir à ce commandement, car le Seigneur Jésus dit : « Où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18, 20) ».

Maintenant, cher lecteur, lisez 2 Jean 6 ; vous y trouverez que l’apôtre exhorte ainsi la dame élue et ceux qui sont avec elle : « Et c’est ici l’amour, que nous marchions selon ses commandements. C’est ici le commandement, comme vous l’avez entendu dès le commencement, afin que vous y marchiez ».

Jean avait vu le Seigneur dans Sa vie merveilleuse sur la terre ; il L’avait vu mourir sur la croix ; il L’avait contemplé montant au ciel ; il était présent quand, le jour de la Pentecôte, le Saint Esprit fut envoyé par Christ glorifié pour baptiser les croyants en un seul corps, et former ainsi l’Église. Il avait vécu assez longtemps pour voir le mal s’introduire dans l’église professante ; mais quel est le remède ? Est-ce de recommencer en fondant une nouvelle secte plus pure, en faisant mieux qu’on n’avait fait ? Écoutez sa réponse par le Saint Esprit : « C’est ici le commandement, comme vous l’avez entendu dès le commencement, afin que vous y marchiez ».

Ainsi, l’Esprit de Dieu montre clairement qu’Il ne veut pas qu’aucune innovation de l’homme empiète sur les principes sacrés de la Parole de Dieu pour la direction de Son peuple, quelles que soient les circonstances ou les temps.

Maintenant appliquez ce principe au jour où nous sommes ; vous verrez que vous êtes dans l’une de ces deux positions : ou sur le terrain de Dieu, celui du rassemblement des disciples au commencement, ou sur un terrain que l’homme, dans sa sagesse présumée ou dans son zèle inintelligent, a établi après le commencement.

Le seul corps et ses membres

Dans Actes 2, 42, il est dit des premiers disciples : « Qu’ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières ». Après la conversion de Saul de Tarse, une révélation toute nouvelle fut faite à l’Église par le moyen de celui qui avait été autrefois le principal persécuteur des saints : c’est que chaque croyant sur la terre était uni à Christ par le Saint Esprit (voyez Act. 9, 4 ; 1 Cor. 6, 17 ; 1 Cor. 12, 12-27) ; que, « de même que le corps est un, et qu’il a plusieurs membres, mais que tous les membres du corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit » (1 Cor. 12, 12, 13). En Éphésiens 4, 3 et 4, nous n’avons pas seulement ce fait distinctement établi : « Il y a un seul corps », mais nous sommes exhortés à « nous appliquer à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix ». C’est-à-dire que nous devons maintenir pratiquement ce que le Saint Esprit a formé spirituellement.

Il y a dans le monde deux classes de chrétiens. L’une dit pratiquement : « L’homme a formé plusieurs corps, et comme je suis membre de l’un d’entre eux (le meilleur selon moi), je désire servir ses intérêts du mieux que je puis ». — L’autre dit : « Dieu a formé un corps, et m’a fait un membre de ce corps, et maintenant, par Sa grâce, je désire servir les intérêts de la Tête de ce corps, d’après les principes établis dans Sa Parole et qui ont formé ce corps ».

Cher lecteur, à laquelle de ces deux classes appartenez-vous ?

Hélas ! combien de saints, chers au cœur de Dieu, se trouvent dans la première ! N’entendez-vous pas souvent un chrétien parler de « se joindre » à tel ou tel corps ? Assurément, ce chrétien oublie (si jamais il l’a su) que le seul corps que Dieu reconnaisse dans Sa Parole, c’est « le corps » dont Christ Lui-même est la Tête et dont chaque vrai croyant est un membre vivant. Par conséquent, si vous êtes sauvé (pour employer une expression assez habituelle), vous êtes déjà un « membre » uni à la Tête. « Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui » (1 Cor. 6, 17). Et dans 1 Corinthiens 12, 18, employant la figure du corps humain, l’apôtre dit : « Dieu a placé les membres — chacun d’eux — dans le corps, comme il l’a voulu ».

Quelle triste confusion l’on fait donc lorsqu’on parle de se joindre à quelque autre corps. Pourquoi ne pas être satisfait de la place que Dieu vous a donnée dans le « corps de Christ », et ne pas chercher, par Sa grâce, à répondre aux responsabilités d’une telle place ?

Le Saint Esprit n’a certainement jamais baptisé les croyants en une « secte » ou une dénomination. Lisez 1 Corinthiens 1, 12 et 13 et 3, 4, et vous verrez qu’Il va au-devant de l’irruption de l’esprit sectaire à Corinthe, en le condamnant d’une manière foudroyante : « N’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas à la manière des hommes ? Car quand l’un dit : Moi, je suis de Paul ; et l’autre : Moi, je suis d’Apollos, n’êtes-vous pas charnels ? ».

Mais vous pouvez dire : « Puisque c’est mal d’être dans une position sectaire ou de la soutenir, Dieu, dans Sa Parole, a-t-Il exprimé d’une manière évidente la vérité du seul corps ? ». Pour répondre à cela, nous devons considérer un moment ce que l’Écriture dit de

La table du Seigneur

Si vous lisez 1 Corinthiens 10, 16, vous verrez que, de même que les douze pains sur la table des pains de propositions étaient l’expression de ce qu’était Israël, savoir, douze tribus (Lév. 24, 5, 6), ainsi un seul pain sur la table du Seigneur est le symbole que Dieu a donné pour montrer ce qu’est l’Église sur la terre, c’est-à-dire un seul corps. « Nous, qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain » (v. 17). Ainsi, en participant au seul pain, le chrétien enseigné de Dieu reconnaît son union avec tous les vrais croyants qui sont sur la surface de la terre, quelles que soient leur ignorance, leur faiblesse ou leurs tristes divisions. Mais, tout en le faisant, il ne peut avoir de communion qu’avec ceux qui cherchent à marcher selon la Parole, et sont séparés du mal manifesté. Le Saint Esprit de Dieu ne chercherait certainement jamais à maintenir l’unité extérieure aux dépens de la sainteté intérieure[1] (lisez 1 Cor. 5, 6, 7, 8, 13).

J’aimerais ajouter ici, que tandis que le chapitre 10 de cette épître parle de la table du Seigneur, le chapitre 11 parle plus particulièrement de

La cène du Seigneur

Ici, les affections de la vie divine en nous, sont réveillées par le souvenir de Christ Lui-même, et en y participant ensemble, nous « annonçons sa mort jusqu’à ce qu’il vienne » ! Quand Il sera venu, nous n’aurons plus besoin de ces figures, car nous Le verrons face à face. N’est-il pas triste de penser combien de personnes, dont la rédemption Lui a tout coûté, négligent froidement ce précieux privilège ? N’est-ce rien pour Son cœur que ceux qu’Il aime si tendrement fassent si peu de cas de ce qu’on peut appeler Son désir d’adieu, exprimé la nuit qu’Il fut trahi, et qu’Il a renouvelé depuis Son exaltation dans la gloire ? « Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11, 26). Et nous trouvons, en Actes 20, 7, que les disciples, répondant au désir de leur Seigneur et de leur Maître, s’assemblaient « le premier jour de la semaine pour rompre le pain ».

Et pourtant, de nos jours, quelques-uns pensent que c’est assez de le faire le premier dimanche de chaque mois, d’autres chaque trimestre, et plusieurs même laissent un laps de temps beaucoup plus grand s’écouler, sans Lui accorder ce désir de Son cœur. Qui de nous ne reconnaîtrait pas franchement la déplorable ingratitude dont se rendit coupable l’échanson de Pharaon ? Joseph avait changé sa tristesse en joie, et cependant nous lisons : « Mais le chef des échansons ne se souvint point de Joseph, et l’oublia » (Gen. 40, 23). Et cela après le touchant appel de Joseph : « Souviens-toi de moi, quand tu seras dans la prospérité ». Joseph ne réjouit son compagnon de captivité que pendant trois jours, et cela ne lui coûta que quelques paroles ; tandis que le saint Fils de Dieu nous a acquis des bénédictions éternelles et des joies sans fin, à un prix que Celui seul qui peut sonder les profondeurs de l’amertume et des douleurs du Calvaire, peut estimer à sa juste valeur.

Que dire donc de celui (auquel ce bonheur est réellement arrivé) qui, sans qu’il ait aucun mérite ou que cela lui coûte rien, reçoit de la main de Jésus ces bénédictions infinies achetées par Son sang, et de Ses lèvres les paroles de la vie éternelle, et qui, malgré cela, peut L’entendre dire : « Faites ceci en mémoire de moi », sans que son cœur y réponde d’une manière évidente ? Que pensent les anges (1 Cor. 11, 10) d’une telle ingratitude ? Mais demandons-nous plutôt : « Qu’est-ce que Lui, Jésus, doit en penser ? ».

Il y a peu de temps qu’on nous raconta que quelques chrétiens dans un village restaient souvent plus d’une année, sans jouir du privilège de se réunir autour de la table du Seigneur. Et pourquoi ? Simplement parce qu’un certain prédicateur ne pouvait venir « la leur administrer ». C’était certes une grande méprise ; car l’Écriture ne fait pas même la moindre allusion au fait qu’un homme (même un apôtre) doive être mis à part pour cela. « Les disciples s’assemblèrent pour rompre le pain ».

Il est bon de dire ici que, d’après la Parole de Dieu, tous les vrais croyants sont sacrificateurs (Apoc. 1, 6 ; 1 Pier. 2, 5, 9), et, comme tels, ont le privilège d’entrer avec hardiesse dans le lieu très saint, apportant avec des cœurs heureux et pleins d’adoration leurs louanges au Père et au Fils.

Qu’il est triste de voir l’homme intervenir pour mettre ainsi de côté la simplicité de l’ordre établi par Dieu, dérobant au Seigneur Sa gloire, aux siens leurs bénédictions, et abaissant les plus hauts privilèges, les privilèges célestes du christianisme, au niveau terrestre du judaïsme. Que le Seigneur délivre les siens d’un état de choses aussi contraire à Ses pensées !

Mais, pour en revenir à notre sujet, n’oublions jamais qu’on doit prendre la cène du Seigneur dans un esprit de jugement de soi-même (voyez 1 Cor. 11, 28-31). Nous étant jugés nous-mêmes, et n’ayant rien épargné en nous de ce qui est indigne de Lui, nous nous assemblons avec des cœurs reconnaissants et paisibles, pour penser à tout ce dont est digne Celui qui est descendu dans la mort pour nous. Comme ce privilège précieux absorberait notre âme, si notre état pratique n’était pas un empêchement pour le Saint Esprit de nous conduire dans la vraie jouissance de ce festin céleste ! Puisse la fréquence de la cène ne nous en jamais ravir la fraîcheur.

Mais il est un autre point, sur lequel il faut nécessairement être au clair, c’est

La présence du Saint Esprit sur la terre

Le Seigneur Jésus avait promis que, lorsque le Consolateur, l’Esprit de vérité, viendrait, Il ne serait pas seulement en eux (individuellement), mais avec eux (collectivement) (Jean 14, 16, 17). Sans entrer dans les détails maintenant, il est évident, d’après 1 Corinthiens 14, qu’au commencement de l’histoire de l’Église, Sa présence était reconnue, et que Sa direction et Son action étaient recherchées, soit individuellement, soit dans les réunions publiques.

Hélas ! combien les arrangements humains ont dans cette occasion mis de côté la Parole de Dieu, dépouillant Son peuple, et éteignant Son Esprit ! Et ce mal s’est tellement répandu dans la chrétienté, qu’on peut le voir partout, aussi bien dans la splendide cathédrale de St-Pierre à Rome, que dans la plus petite chapelle dissidente. Au lieu de croyants assemblés pour le culte ou l’édification, et qui dépendent du Seigneur seul pour la direction de Son Esprit, que voyons-nous ? Même une réunion de prières ne peut avoir lieu sans qu’il y ait quelqu’un d’établi pour la « présider ». On invite à prier celui-ci ou celui-là, qu’il soit conduit par l’Esprit ou non, tandis que celui qui « préside » la réunion doit la « commencer » et la « finir », quel que puisse être l’état de son âme. Qu’est-ce que cela, sinon l’homme usurpant la place du Saint Esprit, triste fruit de l’incrédulité quant à Sa présence personnelle ? Quelques croyants vont jusqu’à prier qu’Il soit envoyé, ou s’adressent à Lui pour qu’Il vienne, et cela malgré la promesse claire du Seigneur : « Il vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement » (Jean 14, 16).

Il faut toutefois se rappeler qu’il y a une grande différence entre une réunion de rachetés de Dieu qui s’assemblent pour le culte ou l’édification, et une réunion pour la prédication de l’évangile aux inconvertis. Dans cette dernière, le serviteur, individuellement, et selon la mesure du don qui lui a été confié, est seul responsable de présenter le message de son Maître.

Votre position mise à l’épreuve

Ayant donc ces simples faits devant nous, supposons que Pierre, Jacques et Jean, avec quelques-uns des premiers disciples, aient vécu jusqu’à présent, dans une de nos villes, par exemple, et qu’ils se réunissent encore dans la simplicité de l’ordre établi par Dieu au commencement, c’est-à-dire : assemblés au nom du Seigneur Jésus (comparez Matt. 18, 20 avec Jean 20, 19) ; se souvenant de Lui dans la fraction du pain le premier jour de la semaine et attendant Son prochain retour (examinez Act. 20, 7 ; 1 Cor. 11, 23-26) ; maintenant la discipline de l’Écriture (voyez 1 Cor. 5, 9-13 ; 1 Tim. 5, 20 ; 2 Thess. 3, 6, 14, 15 ; 1 Thess. 5, 14 ; 2 Tim. 4, 2 ; Tite 2, 15 ; Gal. 6, 1) ; s’appliquant à garder dans la pratique « l’unité de l’Esprit » (Éph. 4, 3-4) ; et reconnaissant la présence et l’autorité du Seigneur Jésus au milieu d’eux, pour diriger par le Saint Esprit, qui Il veut et comme Il le veut, soit pour le culte, soit pour le ministère, et par conséquent ignorant toutes les règles humaines et tout ce qui ne vient que de l’autorité que l’homme s’est arrogée. Supposez cela, et posez-vous la question adressée plus haut à l’un des voyageurs : « À quelle dénomination appartiendraient ces saints hommes de Dieu ? ». Il ne vous faudra pas beaucoup de discernement spirituel pour répondre.

À « aucune », direz-vous.

Maintenant, venons à quelque chose de plus personnel, et laissez-moi vous demander : « Si vous viviez dans cette même ville, n’aimeriez-vous pas être en communion avec les apôtres ? Je suis sûr que oui. Eh bien, pour cela, vous devriez laisser de côté toute espèce de terrain sectaire établi par l’homme depuis le commencement de l’histoire de l’Église sur la terre, et accepter avec ses conséquences, « la doctrine des apôtres ». Alors, étant sur leur terrain de « communion », vous auriez le privilège de l’exprimer avec eux dans « la fraction du pain ». « La coupe de bénédiction que nous bénissons n’est-elle pas la communion du sang de Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas la communion du corps de Christ ? » (1 Cor. 10, 16). Mais vous direz peut-être que les apôtres ne sont pas sur la terre maintenant ? C’est vrai, mais, Dieu en soit béni, leur doctrine y est — « la Parole qui vit et demeure éternellement » ; et cela me place aujourd’hui sur le même terrain de communion où ils étaient en leurs jours ; c’est-à-dire si je me soumets à la direction de la Parole.

Réponses aux objections

Peut-être ces lignes tomberont-elles entre les mains de quelque ancien chrétien qui dira : « Je vois que le terrain sur lequel j’ai été jusqu’à présent n’a pas de garantie dans l’Écriture, mais je ne suis pas capable de redresser la chose ». Il est probable que non ; mais c’est votre responsabilité de suivre vous-même ce qui est droit. « Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci (les vases à déshonneur), il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au Maître, préparé pour toute bonne œuvre. Mais fuis les convoitises de la jeunesse : et poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (2 Tim. 2, 19-22). Dieu dit à Jérémie qui Lui rendait courageusement témoignage au milieu d’un peuple pécheur et rebelle : « Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est méprisable, tu seras comme ma bouche ; qu’ils retournent vers toi, mais toi ne retourne pas vers eux » (Jér. 15, 19).

« Mais, dira un autre, ne dois-je pas rester au milieu de ceux parmi lesquels j’ai été converti ? ». En réfléchissant un peu, vous verrez aisément qu’un tel principe ne peut pas s’appliquer à tout chrétien. Quelques-uns sont convertis au milieu des profondes ténèbres du catholicisme, voudriez-vous qu’ils restent là, comme Saul de Tarse, sur la route de Damas, parmi les ennemis de Christ ?

L’un est sauvé sur le champ de bataille ; un autre au milieu de la tempête, comme ce jeune homme dont je viens d’entendre parler, amené à Dieu, lorsqu’il était ballotté par les vagues et sur le point de périr dans le golfe de Gascogne. Dans toutes ces occasions, Dieu est souverain (« le vent souffle où il veut ») ; Il peut convertir une âme n’importe où, et par tous les moyens possibles. Mais du moment qu’un homme est converti, il n’est plus à lui-même, et il n’a plus le droit de choisir son chemin ni de faire sa propre volonté ; il doit désormais consulter les désirs d’un autre — ceux de son précieux Sauveur et Maître, et rechercher Sa grâce et Sa force, parfaitement suffisantes pour accomplir ces désirs.

Un homme peut s’enrôler comme soldat, soit dans un cabaret, soit sur la place du marché, partout où le sergent recruteur pourra lui persuader d’accepter le « shelling de la reine »[2] ; mais, comme vous le savez, dès ce jour il n’est plus son propre maître, il doit se préparer à obéir aux ordres de Sa Majesté. Maintenant, que penseriez-vous d’une recrue qui insisterait pour rester là où elle a été enrôlée, ou même avec ceux qui l’ont enrôlée ? Une telle conduite pourrait peut-être lui convenir ; mais elle doit maintenant se courber devant une autorité plus élevée.

Un autre encore dira : « Presque tous mes amis chrétiens sont dans telle ou telle dénomination ; d’ailleurs, n’est-ce pas mieux d’aller où vous pouvez recevoir le plus de bien ? ».

Jonathan avait sans doute raisonné ainsi, quand, du temps de David, il pensa plutôt à son propre intérêt et à ses parents, à la cour de Saül, au lieu de suivre celui qui l’aimait si tendrement, dans un sentier de souffrance, d’isolement et de mépris.

Mais si le pauvre Jonathan avait consulté les intérêts de David au lieu des siens, s’il s’était attaché avec dévouement à David, quoique celui-ci fût haï et persécuté, il ne serait probablement jamais tombé sur les montagnes de Guilboa. Ah ! cher frère chrétien, soyez sûr que ni l’opinion de vos amis, ni votre propre appréciation de ce qui vous est bon, ne peuvent vous guider dans cette affaire. La vérité de Dieu seule peut vous diriger, dans un sentier qui honore Christ, et le Dieu de vérité seul peut vous maintenir dans ce sentier. L’Écriture qui rend sage à salut vous rend accompli pour toute bonne œuvre, c’est-à-dire vous donne toutes les instructions nécessaires pour votre chemin (2 Tim. 3, 15-17). Et, puisqu’il en est ainsi, vous devez être aussi sûr de l’un que de l’autre. Il ne peut certainement pas y avoir d’ombre ni d’incertitude pour la foi quand Dieu a fait connaître Sa pensée ; mais combien il est triste d’entendre un si grand nombre de ceux qui professent être à Lui, parler légèrement de ce qui est « essentiel » et « non essentiel » dans les choses de Dieu ! Que veulent-ils dire par là ? Hélas ! le plus souvent ceci : tout ce qui concerne leur propre sécurité et leur bénédiction est essentiel, et tout le reste, quoique intimement lié à la gloire du Fils de Dieu, est traité comparativement avec indifférence comme non essentiel ! Oh ! quel misérable égoïsme cela manifeste ! Combien différemment pensait l’apôtre Paul ! Le fervent désir de son cœur était que Christ fût « magnifié dans son corps, soit par la vie, soit par la mort » ; sa devise était : « Car pour moi, vivre, c’est Christ ; et mourir, un gain » (Phil. 1, 20-21).

Mais il y a encore une autre objection que l’on soulève quelquefois contre l’abandon du terrain humain pour un terrain divin d’association et de communion : les manquements et les inconséquences de ceux qui font profession d’être sur ce terrain.

Je reconnais franchement, quoique avec douleur, que ceux qui, par grâce, ont vu clairement que cette place de séparation était de Dieu et ont cherché à l’occuper, ont honteusement et douloureusement manqué ; et qu’en même temps, sans doute, plusieurs de ceux qui sont venus sur ce terrain, n’ont jamais compris ce qu’ils faisaient et n’ont pas été profondément et divinement exercés à ce sujet ; de sorte que, quand leur fidélité aux principes qu’ils professaient a été mise à l’épreuve, ils ont ou renié en pratique ces mêmes principes, ou bien les ont abandonnés complètement.

Toutefois cela ne prouve pas que la position soit fausse, et que le terrain ne soit pas selon Dieu. Est-ce que les manquements, les fautes, commis par les ministres de la reine dans la Chambre des Communes, prouvent que ce n’est pas le véritable parlement ? Est-ce que le manquement d’Ozias dans le temple, ou le péché bien plus grave du roi Achaz, prouvent que ce temple n’était pas le centre de rassemblement pour tous les milliers d’Israël (2 Chron. 26, 16-20 ; 2 Rois 16, 10-17) ? D’un autre côté, la plus stricte moralité dans ceux qui étaient assemblés par Jéroboam à Dan ou à Béthel, le zèle le plus ardent, le plus grand désintéressement, joints à la popularité et à la voix de la majorité (dix tribus contre deux), tout cela pouvait-il faire que ces autels fussent les vrais centres, ou justifier Jéroboam de les avoir établis ?

Quelques remarques pour conclure

Dieu a toujours revendiqué le droit d’établir un centre de rassemblement pour Son peuple, et de fixer l’ordre du service et du culte sacerdotal ; et, assurément, cela n’est pas moins vrai pour l’Église que pour Israël. Mais il faut bien se rappeler que jamais Dieu n’a regardé l’ordre extérieur comme suffisant pour Le satisfaire (voyez És. 1, 11-17). Dans l’histoire à venir de Son ancien peuple, il y aura de nouveau, selon la prophétie, un grand rassemblement autour du centre établi de Dieu — savoir Jérusalem. Mais à travers quelles terribles épreuves ils auront à passer avant que leur état ne soit approprié à la sainteté de Jéhovah ! Et ils seront éprouvés aussi par ce qui sera faux au milieu d’eux.

Quelle pensée solennelle pour nous, car un semblable état de choses dans l’histoire de l’Église a été annoncé par l’apôtre Paul, en Actes 20, 30 : « Et il se lèvera d’entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux ». Mais, comme je l’ai déjà fait remarquer, l’apôtre les dirige immédiatement vers le lieu de repos de la foi, promis pour tous les temps à tous les élus ; savoir, Dieu, et la parole de Sa grâce. Que Son nom soit béni, nous savons que, quel que soit le crible par lequel nous aurons à passer, nous trouverons toujours en Lui et dans Sa Parole tout ce dont nous avons besoin, jusqu’à ce que le Seigneur Lui-même descende du ciel, et avec Son « cri de commandement », forme autour de Lui, en un clin d’œil, ce grand rassemblement dont il est parlé dans 2 Thessaloniciens 2, 1.

Alors auront passé la douleur et la peine :
Pour tes saints, ô Jésus ! que ce jour sera beau.

Pas une seule division parmi eux, pas la moindre tache sur eux. Et jusqu’à ce moment béni, que « quiconque a cette espérance en Lui se purifie, comme Lui est pur » (1 Jean 3, 3).

Ah ! soyons vigilants dans l’attente suprême
Du jour où nous verrons le Sauveur qui nous aime.

Je vous engage sérieusement, cher lecteur, en vue de ce jour où Ses yeux rencontreront certainement les vôtres dans la gloire, à éprouver votre position ecclésiastique aussi bien que le terrain de votre paix et de votre sûreté, par la question même que le Seigneur posa aux Juifs lorsqu’Il était ici-bas, savoir : « Est-elle du ciel ou des hommes ? » (Luc 20, 4). Porte-t-elle le sceau évident de l’autorité divine et scripturaire ? Ou bien est-ce que je l’ai acceptée seulement sur la base des convenances humaines ou des opinions religieuses ? Ah ! ne prenez aucun repos jusqu’à ce que vous puissiez dire, sans l’ombre d’un doute : « Je suis, par grâce, dans la position où mon Seigneur veut que je sois, parce que je suis où la Parole de Dieu m’a placé » ; et alors, d’un cœur décidé et avec ferveur d’esprit, cherchez à la rendre recommandable par une marche sainte, séparée et dévouée, afin que, lorsqu’Il viendra, vous soyez prêt, non seulement « pour entrer aux noces », à cause de votre foi en Lui, mais que vous entendiez Sa parole d’approbation : « Cela va bien », à cause de votre fidélité à Son égard. Vous pourrez avoir, vous aurez, des difficultés, mais si vous êtes dans le sentier où Il vous veut, vous pouvez, en toute confiance, compter sur Sa sympathie et Son secours ; et même si n’être pas compris ou être mal compris de vos frères chrétiens ajoute à l’amertume de votre coupe, le sentiment de Son approbation vous récompensera amplement.

« Ceux qui m’honorent, je les honorerai ; et ceux qui me méprisent seront en petite estime » (1 Sam. 2, 30). « Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera » (Jean 12, 26).

Puisse cet honneur vous appartenir, cher lecteur, maintenant et « jusqu’à ce qu’Il vienne ».