Dieu annonçant la paix

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 26]

« La parole que Dieu a envoyée aux fils d’Israël, annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ (lui est Seigneur de tous) » (Act. 10, 36).

Une des questions les plus importantes qui puisse être posée à un être humain est celle-ci : « Avez-vous la paix avec Dieu ? ». C’est une question profondément solennelle, et qui réclame une réponse directe et immédiate de la part de chaque cœur. Il n’y a aucune raison pour qu’une âme véritablement anxieuse poursuive un seul instant sans une paix établie avec Dieu. Christ a fait la paix par le sang de Sa croix. Dieu annonce la paix par Jésus Christ, et là, nous avons le solide fondement de la paix du croyant — l’œuvre achevée de Christ reçue d’après l’autorité de la Parole de Dieu par la puissance du Saint Esprit.

C’est la base divine de la paix. Plus nous nous fonderons simplement là-dessus, plus notre paix sera solide. La raison pour laquelle tant de personnes sont dans un état d’incertitude misérable est qu’elles ne se reposent pas sur le fondement de Dieu, dans une foi absolue. Elles sont occupées d’elles-mêmes, au lieu de se fonder uniquement sur Christ. Elles considèrent l’expérience plutôt qu’un Sauveur ressuscité. Les sentiments et les réalisations les attirent plutôt que Christ. Elles espèrent en vain trouver une sorte d’amélioration en elles-mêmes, et n’y trouvant pas ce qui les satisfait — car quelle âme honnête l’a jamais pu ? — elles sont remplies de sombres doutes. Le cœur est oppressé par une crainte anxieuse et l’esprit est couvert de nuages lourds. Elles n’ont aucune certitude divine, et elles essayent donc de trouver du réconfort dans les exercices d’une vie religieuse. Dans la mesure où l’imperfection s’attache à leurs exercices les meilleurs et les plus pieux, elles sont toujours maintenues dans une condition de ténèbres spirituelles et d’esclavage. Ce n’est ni dans nos sentiments et nos expériences intérieurs, ni dans nos exercices extérieurs — de quelque nature qu’ils puissent être — que nous avons le vrai terrain de notre paix dans la présence divine. Dieu n’a pas envoyé la paix aux enfants d’Israël, et Il ne l’envoie pas non plus à nous Gentils, par des expériences spirituelles ou par des exercices religieux, mais simplement par Jésus Christ.

Le lecteur ne peut être trop simple en saisissant cette grande vérité. Il peut demeurer assuré que c’est le désir de la grâce de Dieu que son âme trouve la paix. Sinon, pourquoi Dieu enverrait-Il, prêcherait-Il, proclamerait-Il, annoncerait-Il la paix ? Si Dieu nous envoie un message de paix, Il entend certainement que nous l’obtenions. Il nous l’a fournie par la précieuse mort expiatoire de Son Fils, et Il nous la déclare par Son Esprit dans les saintes Écritures. Ainsi, tout est de Dieu, du début à la fin. C’est pourquoi elle est appelée la paix de Dieu. Elle provient de Son cœur. Elle porte l’empreinte de Sa main, et elle est à la louange de Son nom éternel. Nous n’avons rien à faire, sinon recevoir cette précieuse paix avec toute reconnaissance, et la laisser couler comme un fleuve calme dans notre âme.

Ici, nous voulons nous tourner directement vers notre lecteur et insister sur cette grande question pour son âme : « Avez-vous la paix avec Dieu ? ». Nous vous en supplions, ne la mettez pas de côté. C’est une question d’une importance éternelle — une question, en comparaison de laquelle toutes les questions simplement terrestres sont réduites à une insignifiance complète.

Il se peut que quelqu’un qui lise ces lignes, se sentent vraiment anxieux quant à cette grande question, et donnerait des mondes, s’il les possédait, pour une réponse complète, claire et satisfaisante. Un tel pourrait être disposé à demander : « Quel est le fondement de cette paix et comment puis-je l’obtenir pour moi-même ? ». Deux questions très importantes, assurément — des questions auxquelles nous allons chercher à répondre, par la grâce de Dieu.

Tout d’abord, quant à la base véritable de la paix de l’âme. Si le lecteur se tourne vers le dernier verset de Romains 4, il la trouvera établie en deux courtes phrases importantes. Dans ce passage, l’apôtre inspiré, en parlant de notre Seigneur Jésus Christ, déclare qu’« Il a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification ».

Ici, nous avons le fondement solide et impérissable de la paix du pécheur, la base divine sur laquelle Dieu peut annoncer la paix. Jésus Christ a été livré pour nos fautes. Remarquons soigneusement cela. Remarquons en particulier qui a été livré, qui L’a livré, et dans quel but Il a été livré. Toutes ces choses sont essentielles pour que nous jouissions de la paix.

Qui a été livré ? Le Saint, Celui qui était sans tâche, l’Agneau, le Christ, le Fils de Dieu, ce Bien-aimé qui était dans le sein du Père de toute éternité, l’objet des délices suprêmes du Père depuis toujours, le Fils éternel. Ce Bien-aimé qui était dans Son sein avant que tous les mondes n’existent, fut dans le sein de la vierge, dans la crèche de Bethléhem, fut baptisé au Jourdain, fut tenté au désert, fut transfiguré sur la montagne, se courba au jardin, fut cloué à un bois, fut enseveli dans le tombeau, fut ressuscité d’entre les morts, et est maintenant assis sur le trône de la Majesté dans les cieux.

C’est Lui qui a été « livré ». Il se tenait avec nos fautes. Il nous représentait à la croix. Il se tenait à notre place et reçut de la main de la justice éternelle tout ce que nous avions mérité. Il y eut un transfert de toute notre culpabilité, de toutes nos fautes, de toutes nos iniquités, de toutes nos transgressions, vers Lui qui n’avait pas connu le péché, qui n’avait pas plus affaire avec le péché que nous n’avions affaire avec la justice. Il mourut à notre place. Le seul dont toute la vie humaine était une odeur agréable montant toujours au trône de Dieu, fut livré à la mort, accusé de toutes nos fautes.

Qui L’a livré ? C’est une question vitale. Qui a livré Jésus à la mort de la croix ? Ésaïe 53 et 2 Corinthiens 5 fournissent la réponse : « Il a plu à l’Éternel de le meurtrir » ; tel est le langage du prophète inspiré. Et maintenant, écoutons l’apôtre : « Dieu L’a fait (Christ) péché pour nous ». Dieu a fait cela. Il ne suffit pas de dire que « nous mettons nos péchés sur Jésus ». Nous avons besoin de bien plus que cela. S’il s’agissait simplement de déposer nos péchés sur Jésus, nous ne pourrions jamais avoir la paix avec Dieu, vu que nous ne connaissons pas l’étendue de notre péché, la profondeur de notre culpabilité, le vrai montant de nos dettes, comme Dieu les connaît. Pour avoir la paix avec Dieu, je dois savoir que Lui est satisfait. Dieu était la partie offensée, Celui qui était affligé, et Il doit être satisfait. Eh bien, béni soit Son nom, Il est satisfait, car Lui-même a trouvé la rançon. Il a mis nos péchés, selon Son estimation qu’Il en faisait, sur la tête du divin porteur des péchés.

Il a pourvu Lui-même à tout ce qui était nécessaire, non seulement pour répondre à notre condition, mais pour satisfaire Ses droits, justifier Sa majesté et glorifier Son nom, dans la mort expiatoire de Son propre Fils. Il est ainsi satisfait. C’est pourquoi Il peut nous annoncer la paix par Jésus Christ, Seigneur de tous. Le Christ sans tache fut jugé sur la croix à notre place. Dieu cacha Sa face de ce Bien-aimé, détourna Son visage, ferma Son oreille et L’abandonna pour un moment. Pourquoi ? Parce qu’Il était livré pour nos fautes. Dieu L’abandonna afin qu’Il puisse nous recevoir. Il Le traita selon ce que nous méritions, afin qu’Il puisse nous traiter comme Lui le méritait. Jésus prit notre place dans la mort et le jugement, afin que nous puissions prendre Sa place dans la vie, la justice et la gloire éternelle.

Maintenant, demandons-nous, pour quoi le précieux Sauveur fut-Il livré ? « Pour nos fautes ». Pour combien ? Pour toutes, assurément. Quand Jésus fut suspendu à la croix, toutes les fautes des croyants furent mises sur Lui et Lui furent imputées. Oui, toutes. Alors, elles étaient toutes futures, quand Christ les porta sur la croix ; quoiqu’il n’y ait pas de distinction de passé, de présent et de futur, pour Celui qui couvre l’éternité comme un instant. Tous nos péchés furent mis sur Jésus. Il répondit pour eux, et les ôta pour toujours, de sorte qu’ils ont disparu de la vue de Dieu. À la place de nos péchés, il n’y a rien, devant Dieu, sinon le Christ qui les porta et les ôta à toujours, et qui fut ressuscité pour notre justification. Qui Le ressuscita ? Le même qui L’avait livré. Et pourquoi Le ressuscita-t-Il ? Parce que tout était réglé, de ce pour quoi Il avait été livré. Christ a glorifié Dieu en ôtant nos péchés, et Dieu a glorifié Christ en Le ressuscitant d’entre les morts et en Le couronnant de gloire et d’honneur. Vérité si merveilleuse, si précieuse ! Christ abandonné sur la croix parce que nos péchés avaient été mis sur Lui. Christ couronné sur le trône parce que nos péchés sont ôtés. « Il a été livré pour nos fautes, et ressuscité pour notre justification ». Telle est la vraie, solide et éternelle base de la paix du pécheur en présence de Dieu.

Maintenant, un mot sur la question de comment le pécheur peut avoir cette paix pour lui-même. La réponse est aussi simple que Dieu peut la rendre. Quelle est-elle ? Le pécheur a-t-il à faire quoi que ce soit ? Doit-il être autre chose que ce qu’il est — une pauvre créature perdue, indigne et coupable ? Non. Il a simplement à croire la Parole de Dieu — à recevoir dans son cœur, et pas seulement dans sa tête, le message béni que Dieu lui envoie ; à se reposer en Christ ; à être satisfait de ce qui a satisfait Dieu. Dieu est satisfait en Christ, sans quoi que ce soit d’autre. Le lecteur est-il satisfait, ou attend-il quelque chose de plus, quelque chose de lui — ses vœux et ses résolutions, ses sentiments et ses expériences ? Si c’est le cas, il ne peut avoir la paix. Être satisfait de Christ, c’est avoir la paix avec Dieu.

Le Seigneur de vie a été couché dans la mort,
Pour me purifier de toute accusation de péché ;
Et, Seigneur, de la culpabilité de la tache cramoisie,
Ton précieux sang m’a rendu net.