Étienne

(Actes 7, 55 à 60)
(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 52]

Il y a deux grands faits qui caractérisent le christianisme et le distinguent de tout ce qui a eu lieu avant. Ce sont, en premier lieu, un homme glorifié dans le ciel, et en second lieu, Dieu habitant dans l’homme sur la terre. Ce sont des faits prodigieux, divinement glorieux et propres à produire le plus puissant effet sur le cœur et la vie du chrétien.

Ils sont propres au christianisme. Ils n’avaient jamais été connus avant que la rédemption ait été pleinement accomplie et que le Rédempteur ait pris Sa place à la droite de la Majesté dans les cieux. Alors on vit, pour la première fois dans les annales de l’éternité, un homme sur le trône de Dieu. Merveilleux spectacle ! Magnifique résultat de la rédemption accomplie ! L’ennemi semblait avoir triomphé quand le premier homme fut chassé d’Éden, mais le second homme a fait Son entrée victorieuse dans le ciel et a pris Sa place sur le trône éternel de Dieu.

Ceci, nous le répétons, est un fait d’une gloire transcendante. La contrepartie, le fait qui l’accompagne, est Dieu le Saint Esprit habitant avec et dans l’homme sur la terre. Ces choses étaient inconnues dans les temps de l’Ancien Testament. Que savait Abraham d’un homme glorifié dans le ciel ? Que savaient de cela l’une des anciennes dignités ? Rien ; comment l’auraient-ils pu ? Il n’y avait aucun homme sur le trône du ciel jusqu’à ce que Jésus prenne Sa place là. Jusqu’à ce qu’Il soit glorifié dans le ciel, le Saint Esprit ne pouvait pas faire Sa demeure dans l’homme sur la terre. « Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jean 7, 38-39). « Toutefois, je vous dis la vérité : Il vous est avantageux que moi je m’en aille ; car si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jean 16, 7).

Ici, nous trouvons nos deux faits liés ensemble de la manière la plus claire et la plus positive : Christ glorifié en haut et le Saint Esprit demeurant dans l’homme ici-bas. Les deux sont inséparablement reliés ; le dernier est entièrement dépendant du premier, et tous deux ensemble forment les deux grandes caractéristiques distinctives de ce glorieux christianisme révélé dans l’évangile de Dieu.

Ce n’est pas notre intention d’entrer dans une preuve développée de ces vérités. Nous les supposons établies. De plus, nous supposons que le lecteur chrétien les reçoit cordialement et les tient pour des vérités éternelles, et qu’il est préparé à apprécier l’illustration de leur puissance pratique et de leur influence formatrice, présentée dans l’histoire d’Étienne telle que nous l’avons en Actes 7, 55 à 60. Approchons-nous et considérons ce merveilleux tableau — le tableau d’un vrai chrétien.

La partie principale de Actes 7 est occupée par un déroulement des plus puissants de l’histoire de la nation d’Israël — une histoire qui s’étend depuis l’appel d’Abraham jusqu’à la mort de Christ. À la fin de son discours, Étienne fit un appel douloureux à la conscience de ses auditeurs, qui entraîna leur animosité la plus amère et leur rage mortelle. « En entendant ces choses, ils frémissaient de rage dans leurs cœurs, et ils grinçaient les dents contre lui ». Nous voyons là l’effet de la religion sans Christ. Ces hommes étaient les gardiens déclarés de la religion et les guides du peuple, mais cela se révéla être la religion contre le christianisme. Nous avons en eux l’exposé terrible d’une religion sans Dieu et sans Christ ; en Étienne, nous avons la belle manifestation du vrai christianisme. Ils étaient pleins d’animosité religieuse et de rage ; lui était plein de l’Esprit Saint. Ils grinçaient des dents ; son visage était comme celui d’un ange. Quel contraste !

Nous devons citer le passage pour le lecteur. « Mais lui, étant plein de l’Esprit Saint, et ayant les yeux attachés sur le ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu ; et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu ».

Ici, nos deux grands faits sont de nouveau manifestés dans un homme ayant les mêmes passions que nous. Étienne était plein de l’Esprit Saint, et son regard intense était fixé sur un homme glorifié dans le ciel. Voilà le christianisme. C’est la véritable idée normale d’un chrétien. Il est un homme plein de l’Esprit Saint, regardant avec le regard ferme de la foi dans le ciel, et occupé d’un Christ glorifié. Nous ne pouvons pas accepter de norme moins élevée que celle-ci, quelque loin que nous en soyons pratiquement. Elle est très élevée et très sainte. De plus, nous devons confesser combien peu nous en sommes capables. Pourtant, c’est le standard divin, et tout cœur dévoué aspirera à cela et à rien de moins. C’est l’heureux privilège de tout chrétien, d’être plein de l’Esprit Saint et d’avoir l’œil de la foi fixé sur l’homme glorifié dans le ciel. Il n’y a aucune raison divine pour qu’il n’en soit pas ainsi. La rédemption est accomplie, le péché est ôté, la grâce règne par la justice, il y a un homme sur le trône de Dieu, le Saint Esprit est descendu sur cette terre et a fait Sa demeure dans le croyant individuellement et dans l’Assemblée comme corps.

Il en est ainsi. Notez bien que ces choses ne sont pas de simples spéculations ou de froides théories. Hélas ! elles peuvent être considérées comme telles, mais elles ne le sont pas en elles-mêmes. Au contraire, elles sont immensément pratiques, divinement formatrices, puissamment influentes, comme nous pouvons clairement le voir dans le cas du bienheureux martyr Étienne. Il est impossible de lire les derniers versets de Actes 7 et ne pas voir l’effet puissant produit sur Étienne par l’objet qui remplissait la vue de son âme. Nous contemplons là un homme environné des circonstances les plus terribles, des ennemis se précipitant sur lui, la mort le fixant en face. Mais au lieu d’être en quoi que ce soit affecté ou gouverné par ces circonstances, il est entièrement gouverné par les objets célestes. Il regardait fermement en haut dans le ciel, et y voyait Jésus. La terre le rejetait, comme elle avait déjà rejeté son Seigneur, mais le ciel lui était ouvert, et en regardant en haut dans ce ciel ouvert, il saisissait quelques-uns des rayons de la gloire qui brillait dans la face de son Seigneur ressuscité. Et non seulement il les saisissait, mais il les reflétait sur les ténèbres morales qui l’entouraient.

Tout cela n’est-il pas très profondément pratique ? Assurément ! Étienne était non seulement élevé au-dessus de ce qui l’entourait, de la manière la plus merveilleuse, mais il était rendu capable de montrer à ses persécuteurs la débonnaireté et la grâce de Christ. Nous voyons en lui une illustration très frappante de 2 Corinthiens 3, 18 — un passage d’une grande profondeur et puissance. « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit »[1].

Voyez seulement comment tout ceci est dévoilé de façon vivante dans la scène qui est devant nous. La plus haute expression même du christianisme céleste rencontrait la manifestation la plus profonde, la plus sombre et la plus mortelle du ressentiment religieux. Nous pouvons voir les deux culminer dans la mort du premier martyr chrétien. « Et criant à haute voix, ils bouchèrent leurs oreilles, et d’un commun accord se précipitèrent sur lui ; et l’ayant poussé hors de la ville, ils le lapidaient ; et les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Et ils lapidaient Étienne, qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. Et s’étant mis à genoux, il cria à haute voix : Seigneur, ne leur impute point ce péché. Et quand il eut dit cela, il s’endormit ».

C’est là le christianisme pratique authentique — la conformité vivante à l’image de Christ. Nous voyons là un homme si élevé au-dessus des circonstances, si élevé hors de lui-même, qu’il est capable — selon le modèle de son Seigneur — de prier pour ses meurtriers. Au lieu d’être occupé de lui ou de penser à ses propres souffrances, il pense aux autres et plaide pour eux. En ce qui le concernait, tout était réglé. Son œil était fixé sur la gloire — tellement fixé qu’il saisissait ses rayons concentrés et les reflétait sur les visages mêmes de ses meurtriers. Son aspect était rayonnant de la lumière de cette gloire dans laquelle il était sur le point d’entrer, et il fut capable, par la puissance du Saint Esprit, d’imiter son Maître béni et de dépenser son dernier souffle en priant pour ses meurtriers : « Seigneur, ne leur impute point ce péché ». Et puis alors ? Il n’avait rien de plus à faire que de s’endormir — de fermer ses yeux sur une scène de mort, et de les ouvrir sur une scène de gloire immortelle, ou plutôt d’entrer dans cette scène qui remplissait déjà la vue de son âme ravie.

Lecteur, souvenons-nous que c’est là le vrai christianisme. C’est l’heureux privilège d’un chrétien, d’être plein du Saint Esprit, regardant en dehors pour lui-même et en haut pour ceux qui l’entourent, quels qu’ils puissent être, regardant fermement dans le ciel et occupé de l’homme Christ Jésus glorifié. Le résultat d’être ainsi occupé est nécessairement une conformité pratique vivante avec ce Bien-aimé sur qui l’œil est fixé. Nous devenons comme Lui en esprit, dans nos voies et dans tout notre caractère. Il doit en être ainsi. « Nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image ».

Il est très important de voir et de savoir que rien de moindre que cela n’est à la hauteur du christianisme présenté dans le Nouveau Testament. C’est la mesure divine. Nous ne devons pas nous satisfaire de quelque chose de moindre. Nous voyons en Étienne un homme qui reflétait très positivement la gloire de Christ d’une manière pratique. Non seulement il parlait de la gloire, mais il la reflétait réellement. Nous pouvons parler de la gloire céleste, tandis que notre marche pratique est tout sauf céleste. Il n’en était pas ainsi pour Étienne. Il était un miroir vivant dans lequel les hommes pouvaient voir la gloire se réfléchir. Et ne devrait-il pas en être ainsi de nous ? Indiscutablement. Mais en est-il ainsi ? Sommes-nous si absorbés par notre Seigneur ressuscité, si fixés sur Lui, si centrés sur Lui, que ceux qui nous entourent — ceux avec qui nous nous rencontrons chaque jour — peuvent voir les traits, les caractères de Son image réfléchis dans notre caractère, nos habitudes, notre esprit, notre style ? À regret, nous ne pouvons pas en dire beaucoup plus sur ce sujet. Mais alors, cher bien-aimé lecteur chrétien, ne pouvons-nous pas au moins dire : « C’est le désir profond et sincère de notre cœur d’être ainsi occupés et remplis de Christ, de sorte que Son aimable grâce puisse briller en nous à la louange de Son nom » ? Dieu, dans Sa riche miséricorde, veuille nous accorder que nos yeux soient fixés ainsi sur Jésus, de manière à ce que nous aussi, en quelque mesure, puissions réfléchir la gloire et ainsi diffuser quelque faible rayon de cette gloire sur les ténèbres alentour !