Grâce et sainteté

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 10]

Grâces à Dieu, nous sommes sous la grâce. Mais ce fait béni affaiblit-il en rien la vérité que « la sainteté sied à la maison de Dieu pour de longs jours » ? N’est-il plus vrai que « Dieu est extrêmement redoutable dans l’assemblée des saints, et terrible au milieu de tous ceux qui l’entourent » ? La mesure de la sainteté est-elle plus basse pour l’Assemblée de Dieu maintenant qu’elle l’était autrefois pour Israël ? A-t-il cessé d’être vrai que « notre Dieu est un feu consumant » ? Le mal doit-il être toléré parce que « nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce » ? Pourquoi tant de Corinthiens étaient-ils faibles et malades ? Pourquoi tant d’entre eux mouraient ? Pourquoi Ananias et Sapphira furent-ils frappés à mort en un instant ? Ce jugement solennel toucha-t-il à la vérité que l’Église était sous la grâce ? Assurément pas. Mais la grâce n’empêche pas l’action du jugement. Dieu ne peut pas davantage tolérer le mal dans Son Assemblée maintenant, qu’Il ne le pouvait aux jours d’Acan.

Vous dites : « Nous ne devons pas faire de comparaisons entre les actions de Dieu envers Son peuple terrestre et Ses actions envers Son Assemblée ». Quelle est la signification des paroles suivante en 1 Corinthiens 10 ? « Car je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, et que tous ils ont passé à travers la mer, et que tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer, et que tous ils ont mangé la même viande spirituelle, et que tous ils ont bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient d’un rocher spirituel qui les suivait : et le rocher était le Christ. Mais Dieu n’a point pris plaisir en la plupart d’entre eux, car ils tombèrent dans le désert. Or ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne, afin que nous ne convoitions pas des choses mauvaises, comme ceux-là aussi ont convoité… Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints ».

N’est-ce pas là établir une comparaison entre les actions de Dieu avec Son peuple terrestre et avec Son Assemblée maintenant ? Oui, de fait ; et il sera bon pour nous de réfléchir à la comparaison et d’en recevoir l’avertissement. Il serait en effet triste si nous devions prendre prétexte de la pure et précieuse grâce dans laquelle nous sommes, pour affaiblir la mesure de la sainteté. Nous sommes appelés à nous purifier du vieux levain, sur le terrain béni que « Christ, notre pâque, a été sacrifiée ». N’est-ce pas « établir une comparaison » ? Il était commandé à l’assemblée de Corinthe — malheur à eux s’ils l’avaient refusé — d’ôter du milieu d’eux le méchant, de le livrer à Satan pour la destruction de la chair.

Il est vrai qu’ils n’étaient pas appelés à le lapider ou à le brûler au feu ; et ici, nous avons un contraste plutôt qu’une comparaison. Mais ils devaient le retrancher du milieu d’eux, s’ils voulaient avoir la présence divine au milieu d’eux. « Tes témoignages sont très sûrs. La sainteté sied à ta maison, ô Éternel ! pour de longs jours ». Ne pouvez-vous pas Le louer pour la sainteté aussi bien que pour la grâce ? Ne pouvez-vous pas, comme mesure de sainteté placée devant vous, ajouter votre doxologie : « Béni soit Son nom, d’éternité en éternité ! Amen, oui, amen » ? Nous avons confiance que vous le pouvez.

Nous ne devons jamais oublier que, tandis que nous nous tenons dans la grâce, nous avons à marcher dans la sainteté ; et quant à ce qui regarde l’assemblée, si nous refusons de juger la mauvaise doctrine et les mauvaises mœurs, nous ne sommes pas du tout sur le terrain de l’Assemblée de Dieu. On dit que nous ne devons pas juger ; Dieu dit que nous le devons. « Ne jugez-vous pas ceux qui sont de dedans ? Mais ceux de dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous-mêmes ». Si l’assemblée de Corinthe avait refusé de juger cette personne méchante, elle aurait perdu tout droit à être considérée comme l’assemblée de Dieu, et tous ceux qui craignaient le Seigneur auraient dû la quitter. C’est une chose très solennelle, en effet, de prendre le terrain de l’Assemblée de Dieu. Tous ceux qui le font doivent garder à l’esprit que ce n’est pas du tout une question de qui nous pouvons recevoir ou de ce que nous pouvons tolérer, mais de ce qui est digne de Dieu. Nous entendons bien des choses de nos jours sur les « larges » et les « étroits » ; nous avons simplement à être aussi larges et aussi étroits que la Parole de Dieu.