Jean le baptiseur

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 60]

Notre but n’est pas, dans les pages qui suivent, de nous attarder sur le ministère du baptiseur, ni non plus sur la place qu’il a remplie dans l’histoire des opérations de Dieu envers Israël, tout profondément intéressant que cela puisse être, ainsi que profitable, dans la mesure où son ministère a été solennel et puissant, et sa position dispensationnelle pleine du plus grand intérêt. Mais nous devons nous limiter à deux ou trois de ses déclarations, telles qu’elles sont rapportées par le Saint Esprit dans l’évangile de Jean, où nous trouverons deux choses présentées à notre regard de façon très frappante — son estimation de lui-même et son estimation de son Seigneur.

Ce sont des points dignes de notre attention. Jean le baptiseur était, selon le témoignage de son bien-aimé Maître, le plus grand « parmi ceux qui sont nés de femme ». C’est le témoignage le plus élevé qui pouvait être rendu à quelqu’un, que nous considérions la source d’où il provenait ou les termes dans lesquels il est formulé. Il n’était pas seulement un prophète, mais le plus grand des prophètes — le précurseur du Messie, le héraut du Roi, le grand prédicateur de justice.

Tel était Jean, de manière officielle. C’est pourquoi il doit être du plus grand intérêt de savoir ce qu’un tel homme pensait de lui-même, et ce qu’il pensait de Christ — d’entendre ses ferventes déclarations sur ces deux points, telles que les donnent les pages de l’inspiration. En effet, nous trouverons là une mine d’instructions pratiques des plus précieuse.

Tournons-nous vers Jean 1, 19 : « Et c’est ici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des lévites, pour lui demander : Toi, qui es-tu ? Et il confessa, et ne nia pas, et confessa : Moi, je ne suis pas le Christ. Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? Es-tu Élie ? Et il dit : Je ne le suis pas. Es-tu le prophète ? Et il répondit : Non. Ils lui dirent donc : Qui es-tu, afin que nous donnions réponse à ceux qui nous ont envoyés ? Que dis-tu de toi-même ? Il dit : Moi, je suis la voix de celui qui crie dans le désert ».

Ils étaient déterminés à avoir une réponse, et il leur en donne une. Ils voulaient le forcer à parler de lui, et il le fait. Mais remarquez sa réponse ! Qui ou qu’était-il ? Personne. Il était seulement « une voix ». C’est moralement très beau. Le dépouillement de soi de ce très honoré serviteur est magnifique. Cela fait du bien au cœur, d’être amené au contact d’une telle grâce en pratique. Voilà un homme avec une vraie puissance et une vraie dignité, un des plus illustres serviteurs de Christ, occupant la position la plus élevée, dont la prédication avait remué les cœurs de milliers, dont la naissance avait été annoncée par les anges, dont le ministère avait été prédit par les prophètes, le héraut du royaume, l’ami du Roi. Toutefois, cet homme remarquable, quand il fut contraint de parler de lui, pouvait seulement être conduit à dire : « Je suis une voix ». Pas même un homme, mais seulement une voix.

Quelle leçon il y a là pour nous ! Quelle saine « correction » pour notre lamentable occupation de soi, notre satisfaction propre, notre exaltation de nous-mêmes. Il est vraiment merveilleux de penser à la brillante carrière du baptiseur, à son puissant ministère, à son influence étendue, atteignant même le cœur du roi Hérode, à la position qu’il occupait et au travail qu’il fit. Et pourtant, en dépit de tout cela, quand il fut obligé d’exprimer ce qu’il avait à dire de lui-même, il résume le tout dans ce seul mot vide de soi : « Une voix ».

Cela renferme un volume d’instructions très pratiques pour le cœur. C’est précisément ce qui est nécessaire dans ce jour affairé à l’importance de soi — nécessaire pour chacun — nécessaire pour tous ; car n’avons-nous pas, tous et chacun, à nous juger nous-mêmes au sujet de notre tendance excessive à avoir de nous des pensées plus hautes que nous ne le devrions ? Ne sommes-nous pas tous enclins à attacher de l’importance à toute petite œuvre avec laquelle nous sommes en lien ? Hélas ! il en est bien ainsi. De là vient que nous avons si grandement besoin du sain enseignement fourni par le beau dépouillement de lui-même de Jean le baptiseur, qui, quand il fut mis au défi de parler de lui, pouvait se retirer dans l’ombre et dire : « Je ne suis qu’une voix ».

Or c’était une réponse très remarquable qui tombait dans les oreilles des pharisiens, qui étaient les messagers envoyés pour questionner le baptiseur, comme nous le lisons : « ils avaient été envoyés d’entre les pharisiens ». Ce n’est certainement pas sans raison que ce fait est déclaré. Les pharisiens connaissaient bien peu ce que c’était que se cacher ou se dépouiller. De tels fruits, rares et exquis, ne se développaient pas sous l’atmosphère flétrissante du pharisaïsme. Ils ne croissent que dans la nouvelle création, et il n’y a pas là de pharisaïsme. Le pharisaïsme, dans toutes ses phases et tous ses degrés, est l’opposé moral direct du renoncement de soi. C’est pourquoi la réponse de Jean dut résonner de façon étrange aux oreilles de ceux qui l’interrogeaient.

« Et ils l’interrogèrent et lui dirent : Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le prophète ? Jean leur répondit, disant : Moi, je baptise d’eau ; mais au milieu de vous il y en a un que vous ne connaissez pas, celui qui vient après moi, duquel moi je ne suis pas digne de délier la courroie de la sandale ».

Ainsi, plus ce cher serviteur de Christ est forcé de parler de lui ou de son œuvre, plus il se retire dans l’ombre. Quand il est interrogé à l’égard de lui-même, il dit : « Je suis une voix ». Puis, interrogé au sujet de son œuvre, il dit : « Je ne suis pas digne de délier la courroie de la sandale de mon Maître ». Il n’y a ni enflure, ni exaltation de soi, ni beaucoup de bruit fait au sujet de son service, ni étalage de son travail. Le plus grand des prophètes était, à ses propres yeux, simplement une voix. Le plus honoré des serviteurs s’estimait lui-même indigne de toucher la sandale de son Maître.

Tout cela est vraiment rafraîchissant et édifiant. Il est très salutaire pour l’âme de respirer une telle atmosphère, dans un jour tel que le nôtre, plein d’un tel méprisable égoïsme et d’une prétention creuse. Jean était un homme d’une vraie puissance, d’une vraie dignité, d’un vrai don et d’une vraie grâce. C’est pourquoi il était un homme humble et sans prétention. Il en est ainsi en général. Les hommes réellement grands aiment l’ombre. S’ils doivent parler d’eux-mêmes, ils l’expédient. David ne parla jamais de son merveilleux exploit contre le lion et l’ours, jusqu’à ce qu’il fût contraint de le faire par l’incrédulité de Saül. Paul ne parla jamais de son ravissement dans le paradis jusqu’à ce qu’il y fût amené par la folie des Corinthiens ; et quand il fut forcé de parler de lui ou de son œuvre, il s’excuse et dit encore et encore : « Je parle comme un insensé ».

Il en est toujours ainsi. La véritable dignité est modeste et se retire. Les David, les Jean et les Paul se sont plu à se retirer derrière leur Maître et à se perdre de vue eux-mêmes, dans l’éclat de Sa gloire morale. C’était leur joie. Ils trouvaient là, et y trouveront toujours, leur bénédiction la plus profonde, la plus pleine, la plus riche. La joie la plus élevée et la plus pure que puisse goûter la créature, est de perdre de vue le moi, dans la présence immédiate de Dieu. Oh ! que nous puissions connaître plus de cela ! C’est ce que nous désirons. Cela nous délivrerait de façon effective de la tendance à être occupé et influencé par les pensées et les opinions des hommes. Cela donnerait au caractère une élévation morale, et à la course une sainte stabilité, qui seraient pour la gloire de Dieu et pour les véritables paix et bénédiction de notre âme.

Mais nous devons recueillir plus d’instruction de l’histoire de Jean le baptiseur. Que le lecteur se tourne vers Jean 3, 25 : « Il y eut donc une discussion entre quelques-uns des disciples de Jean et un Juif, touchant la purification ». Il y avait des questions alors, tout comme il y a des questions maintenant, car nos cœurs sont pleins de questions. « Et ils vinrent à Jean, et lui dirent : Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain, à qui tu as toi-même rendu témoignage, voilà, il baptise, et tous viennent à lui ».

C’était là quelque chose de calculé pour mettre à l’épreuve le cœur du baptiseur. Pouvait-il supporter de perdre tous ses disciples ? Était-il prêt à des désertions ? Était-il vraiment à la hauteur de ses propres paroles ? Était-il simplement une voix, un rien et personne ? C’étaient des questions pertinentes, car nous savons tous que c’est une chose de parler humblement, et une autre chose d’être humble. C’est une chose de parler de dépouillement de soi, et une chose tout à fait différente d’être vidé de soi.

Le baptiseur répondait-il donc à cela ? Était-il prêt à être remplacé et mis de côté ? Lui importait-il qui faisait l’œuvre, pourvu qu’elle soit faite ? Écoutez sa réponse : « Jean répondit et dit : Un homme ne peut rien recevoir, à moins qu’il ne lui soit donné du ciel ». C’est une grande vérité pratique. Saisissons-la, et tenons-la fermement. C’est un remède efficace pour la confiance en soi et l’exaltation de soi.

Si quelqu’un peut « se tenir lui-même » pour rien, s’il ne peut rien faire, s’il n’est rien, il ne lui convient pas d’être vantard, prétentieux ou occupé de lui-même. Le sentiment durable de notre propre néant nous garderait toujours humble. Le sentiment durable de la bonté de Dieu nous garderait toujours heureux. « Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières ». Le souvenir de cela nous ferait toujours regarder en haut. Quelque bien qu’il y ait en nous ou autour de nous, il vient d’en haut, il vient de Dieu — la source vivante et toujours jaillissante de toute bonté et de toute bénédiction. Être près de Lui, L’avoir devant le cœur, servir dans Sa sainte présence, c’est le vrai secret de la paix, la sauvegarde infaillible contre l’envie et la jalousie.

Le baptiseur connaissait quelque chose de cela. C’est pourquoi il avait une réponse toute prête pour ses disciples. « Un homme ne peut rien recevoir, à moins qu’il ne lui soit donné du ciel. Vous-mêmes, vous me rendez témoignage que j’ai dit : Ce n’est pas moi qui suis le Christ, mais je suis envoyé devant lui. Celui qui a l’épouse est l’époux ; mais l’ami de l’époux, qui assiste et l’entend, est tout réjoui à cause de la voix de l’époux ; cette joie donc, qui est la mienne, est accomplie. Il faut que lui croisse, et que moi je diminue ».

Là se trouve le grand et précieux secret du bonheur et de la paix de Jean. Sa joie n’était pas dans sa propre œuvre, ni dans le rassemblement de nombreux disciples autour de lui, ni dans son influence personnelle ou dans sa popularité, ni dans quelqu’une de ces choses ou toutes réunies. Sa joie pure et sainte était de se tenir là et d’écouter la voix de l’Époux, et d’en voir d’autres, y compris ses propres disciples, aller vers cette personne bénie et trouver en Lui toutes leurs sources.

« C’est ma joie, qui ne peut jamais manquer,
De voir prévaloir le bras de mon Sauveur,
Et de discerner Ses pas de grâce ;
Maintenant les âmes nées de nouveau, convaincues de péché,
Son sang leur étant révélé intérieurement,
Louent l’Agneau en tout lieu »

Telle était l’estimation du baptiseur quant à lui-même et quant à son Seigneur. Quant à lui-même, il n’était qu’une voix et il devait diminuer. Quant à son Seigneur, Il était l’Époux, Il était du ciel, Il était au-dessus de tout, le centre de tout, dont la gloire devait croître et remplir de ses rayons bénis tout l’univers de Dieu, quand toute autre gloire aurait disparu pour toujours.

Mais nous avons un témoignage supplémentaire des lèvres de ce bien-aimé et honoré serviteur de Dieu. Ce témoignage est amené, non par quelque « question » sur la purification ou par quelque appel à ses sentiments personnels au sujet de son ministère, mais simplement par sa vive admiration pour Christ comme un objet pour son propre cœur. « Le lendemain, il voit Jésus venant à lui, et il dit : Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! C’est de celui-ci que moi, je disais : Après moi vient un homme qui prend place avant moi, car il était avant moi. Et pour moi, je ne le connaissais pas ; mais afin qu’il fût manifesté à Israël, à cause de cela, je suis venu baptiser d’eau. Et Jean rendit témoignage, disant : J’ai vu l’Esprit descendant du ciel comme une colombe, et il demeura sur lui. Et pour moi, je ne le connaissais pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là me dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre, et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint. Et moi, j’ai vu et j’ai rendu témoignage que celui-ci est le Fils de Dieu. Le lendemain encore, Jean se tint là, et deux de ses disciples ; et regardant Jésus qui marchait, il dit : Voilà l’agneau de Dieu ! » (Jean 1, 29-36).

Voilà ce qui occupait le cœur de Jean. L’Agneau de Dieu. Objet précieux et incomparable ! Part satisfaisante ! Christ Lui-même — Son œuvre, Sa personne. Au verset 29, nous avons une grande branche de Son œuvre — « Il ôte le péché du monde ». Sa mort expiatoire est le fondement de tout. C’est la propitiation pour les péchés de Son peuple et pour le monde entier. En vertu de ce précieux sacrifice, toute tache est ôtée de la conscience du croyant, et en vertu de cela, toute tache sera encore effacée de toute la création. La croix est le piédestal divin sur lequel la gloire de Dieu et la bénédiction de l’homme reposeront à toujours.

Puis, au verset 33, nous avons une autre branche de l’œuvre de Christ. « Il baptise de l’Esprit Saint ». Cela fut accompli le jour de la Pentecôte, quand le Saint Esprit descendit de la Tête ressuscitée et glorifiée pour baptiser les croyants en un seul corps. Nous n’essayerons pas ici d’entrer dans ces importants sujets, dans la mesure où notre but est de présenter au cœur du lecteur le grand effet pratique d’être occupé de Christ Lui-même, le seul véritable objet de tous les croyants. Cet effet se manifeste de façon très frappante dans les versets suivants : « Le lendemain encore, Jean se tint là, et deux de ses disciples ; et regardant Jésus qui marchait, il dit : Voilà l’agneau de Dieu ! » (v. 35-36).

Ici, le baptiseur est complètement absorbé par la personne de son Seigneur. C’est pourquoi nous n’avons aucune référence à Son œuvre. C’est un point du plus profond intérêt et de la plus grande importance possible. « Jean se tint là » — fixé — rivé — contemplant l’objet le plus glorieux qui ait jamais retenu le regard des hommes et des anges — l’objet des délices du Père et de l’adoration du ciel, « l’Agneau de Dieu ». Remarquez-en l’effet. « Les deux disciples l’entendirent parler, et ils suivirent Jésus ». Ils sentaient qu’il devait y avoir quelque chose de remarquablement attirant dans Celui qui pouvait ainsi commander le cœur de leur maître. C’est pourquoi, le laissant, ils s’attachèrent à cette glorieuse personne dont il parlait.

C’est plein d’instruction pour nous. Il y a une immense puissance morale dans un cœur véritablement occupé de Christ et dans le témoignage qui en découle. La jouissance positive de Christ — se nourrir de Lui et se réjouir en Lui, le cœur s’élevant vers Lui dans une sainte adoration, les affections étant centrées sur Lui — voilà des choses qui parlent puissamment au cœur des autres, parce qu’elles influencent notre cœur et nos voies. Un homme qui trouve ses délices en Christ est élevé au-dessus de lui-même et au-dessus des circonstances et des influences qui l’environnent. Un tel homme est moralement élevé au-dessus des pensées et des opinions des hommes. Il jouit d’un saint calme et d’une sainte indépendance. Il ne pense pas à lui-même ni ne recherche pour lui un nom ou une position. Il a trouvé une part qui le satisfait et il est donc capable de dire au monde qu’il en est complètement indépendant.

Jean fut-il troublé par la perte de ses disciples ? Non, c’était la joie de son cœur de les voir trouver leur centre et leur objet là où il avait trouvé les siens. Il n’avait pas cherché à faire un parti ou à rassembler des disciples autour de lui. Il avait rendu témoignage à un autre, et cet autre était « l’Agneau de Dieu » en qui lui-même trouvait son plaisir, non seulement à cause de Son œuvre, mais aussi à cause de Sa dignité — Sa gloire morale, Son excellence intrinsèque, sans égale, divine. Il avait entendu la voix de l’Époux et avait vu Sa face, et sa joie était accomplie.

Or nous pouvons bien nous demander : Que peut offrir le monde à un homme dont la joie est accomplie ? Que peuvent lui faire les circonstances ou la créature ? Si les hommes le froissent et le quittent, s’ils le blessent et l’insultent, qu’importe ? Pourquoi ? Il peut dire : « Ma joie est accomplie. J’ai trouvé tout ce dont j’ai besoin dans cette personne bénie qui non seulement a ôté mes péchés et m’a rempli de l’Esprit Saint, mais qui m’a aussi attiré à Lui et m’a rempli de Sa propre excellence divine, précieuse et éternelle.

Lecteur, cherchons sérieusement à connaître davantage cette profonde bénédiction. Demeurons assurés que nous trouverons là un remède efficace pour les mille et un maux qui nous affligent sur la scène que nous traversons. Comment se fait-il que des professants manifestent si souvent un tempérament morose et déplaisant ? Pourquoi sont-ils irritables, agités et irascibles dans la vie domestique ? Pourquoi sont-ils si troublés et énervés par les petits ennuis de leur histoire quotidienne ? Pourquoi sont-ils si facilement contrariés par les bagatelles les plus méprisables ? Pourquoi se mettent-ils en colère si le dîner n’est pas servi correctement et ponctuellement ? Pourquoi sont-ils si susceptibles et obstinés ? Pourquoi si prompts à être offensés si le moi est touché ou si ses intérêts sont perturbés ? Ah ! la réponse est facile à donner. Le pauvre cœur ne trouve pas son centre, la part qui le satisfait, dans « l’Agneau de Dieu ». Là gît le secret de notre manquement. Du moment que nous détournons notre œil de Christ, du moment que nous cessons de demeurer en Lui par une foi vivante, à ce moment même, nous tombons sous le pouvoir de tout courant des circonstances et des influences qui passe. Nous devenons faibles et nous perdons notre équilibre ; le moi et ce qui l’entoure prennent de l’importance et remplissent la vue du cœur. Ainsi, au lieu de manifester les beaux traits de l’image de Christ, nous manifestons tout l’inverse, à savoir les caractères et les dispositions odieux et humiliants d’une nature insoumise.

Que Dieu nous accorde de prendre sérieusement ces choses à cœur, car nous pouvons être sûrs qu’un grand dommage en résultera pour la cause de Christ, et qu’un grave déshonneur sera amené sur Son saint nom, par les manières, les tempéraments et les voies affreux de ceux qui professent Lui appartenir.