L’étoile brillante du matin

C.A. Coates

« Le lendemain, il voit Jésus venant à lui, et il dit : Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1, 29)

« Et ils lui dirent : Rabbi (ce qui, interprété, signifie maître), où demeures-tu ? » (Jean 1, 39)

« Alors le royaume des cieux sera fait semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, sortirent à la rencontre de l’époux. Et cinq d’entre elles étaient prudentes, et cinq folles. Celles qui étaient folles, en prenant leurs lampes, ne prirent pas d’huile avec elles ; mais les prudentes prirent de l’huile dans leurs vaisseaux avec leurs lampes. Or, comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Mais au milieu de la nuit, il se fit un cri : Voici l’époux, sortez à sa rencontre. Alors toutes ces vierges se levèrent et apprêtèrent leurs lampes. Et les folles dirent aux prudentes : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Mais les prudentes répondirent, disant : Non, de peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt vers ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous-mêmes. Or, comme elles s’en allaient pour en acheter, l’époux vint ; et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces ; et la porte fut fermée » (Matt. 25, 1-10)

« Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les assemblées. Moi, je suis la racine et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. Et l’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut, prenne gratuitement de l’eau de la vie.

Celui qui rend témoignage de ces choses dit : Oui, je viens bientôt. — Amen ; viens, Seigneur Jésus ! » (Apoc. 22, 16, 17, 20).

§

On ne peut douter de l’intérêt considérable des croyants, depuis nombre d’années, en rapport avec les vérités concernant la seconde venue du Seigneur. On ne peut, non plus, nier que ces vérités n’aient été très largement acceptées par les enfants de Dieu. C’est un caractère touchant des voies de Dieu envers Ses saints, qu’une grande attention ait été apportée à de telles vérités durant le siècle actuel. On en a souvent noté la signification. Il n’y a pas de doute que le moment du retour du Seigneur soit proche ; c’est le moment de se réveiller. À cet égard je désire placer devant vous les écritures que j’ai lues, car elles peuvent se présenter à nos cœurs avec fraîcheur et puissance, comme un ministère actuel du Seigneur.

Je voudrais insister sur l’importance d’une connaissance personnelle de Celui qui vient. Ceux qui ne Le connaissent pas personnellement ne peuvent guère désirer Sa venue.

La connaissance personnelle se traduit par la recherche de Sa compagnie. Je ne puis croire qu’on désire vraiment Sa venue si le cœur ne recherche pas Sa compagnie maintenant.

Le passage lu en Jean 1, nous montre comment deux disciples parvinrent à la connaissance personnelle de Christ. Il avait été présenté à leurs cœurs d’une telle manière et ils étaient si attirés vers Lui, que leur unique désir était d’être en Sa compagnie. Frères bien-aimés, je suis convaincu que ceci seulement nous préparera, dans nos affections, pour le retour de l’Époux, afin que nous puissions dire, de concert avec l’Esprit et l’Épouse : « Viens ». Il est bon de lire des traités et d’entendre des prédications sur la seconde venue du Seigneur ; il est bon aussi de sonder les Écritures concernant ce sujet ; mais il faut quelque chose de plus pour nous préparer à Sa rencontre.

Je m’adresse à des croyants au Seigneur Jésus Christ. Vous savez que vos péchés sont pardonnés ; vous vous réjouissez dans l’assurance que, par la seule offrande de Christ, vous êtes rendus « parfaits à perpétuité ». Quant à la question de l’imputation du péché, vous êtes purifiés par le sang de votre Sauveur. Vous êtes justifiés. C’est par là que nous devons commencer. Il faut d’abord une conscience purifiée et avoir l’Esprit comme un lien divin avec Christ dans la gloire, avant que Christ puisse être réellement l’objet du cœur.

Ici, Il nous est premièrement présenté comme « Agneau de Dieu » ; puis, comme baptisant de l’Esprit Saint ; et en troisième lieu, comme objet d’attraction et de satisfaction pour les cœurs des siens.

Dieu ne pouvait bénir l’homme, avant d’avoir été glorifié à l’égard du péché. Mais l’Agneau de Dieu vint là où était le péché, afin d’ôter le péché par le sacrifice de Lui-même ; comme première conséquence de Sa mort, « le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ». Le chemin fut ouvert ; Dieu pouvait alors bénir pleinement, dans la gloire d’une grâce sans mélange. Dieu est un Dieu Sauveur. S’il y a quelqu’un ici qui éprouve que la mort et le jugement sont sa part, je puis lui dire que l’Agneau de Dieu a été sous le jugement et dans la mort, afin d’ôter toute barrière entre son âme et la bénédiction divine. Je puis dire à tout pécheur repentant — à tout croyant en Jésus — que non seulement toutes les barrières ont été ôtées, mais que la manière dont elles ont été ôtées, est le témoignage le plus merveilleux et le plus béni de l’amour de Dieu. « Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5, 8).

Et maintenant, l’Agneau de Dieu est assis dans toute la lumière et la gloire du trône du Père. Un chemin lumineux a été tracé des profondeurs de la mort et du jugement aux sommets de la gloire. Nous suivons ce chemin lumineux à travers les cieux ouverts, jusqu’à la droite de Dieu. Nous pouvons entrer. Aucun stratagème de l’enfer ne peut nous séparer du Rédempteur, ni L’empêcher de conduire les « plusieurs fils à la gloire ». Par Sa seule offrande, nous sommes rendus parfaits à perpétuité ; nos consciences sont purifiées ; nous avons la paix avec Dieu. Tout croyant en Jésus est au bénéfice, devant Dieu, de l’efficacité infinie du sang de l’Agneau ; il est aux yeux de Dieu « plus blanc que la neige ».

Ensuite, le Fils de Dieu, ressuscité et glorifié, baptise du Saint Esprit. Par Sa mort, nous sommes purifiés de tout ce qui s’attachait à nous comme enfants d’Adam ; maintenant, par le don de l’Esprit, nous avons un lien avec Lui, là où Il est. C’est dans ce but que la grâce de Dieu a agi pour nous par l’œuvre de Christ. C’est une bénédiction inconcevable. Nous sommes purifiés afin d’avoir un lien avec Celui qui nous a purifiés. Hélas ! il est à craindre que, pour beaucoup, le Saint Esprit soit contristé et ne soit pas libre d’assurer ce lien avec Christ dans les cœurs des croyants. Quand tel est le cas, le croyant ne recueille que peu de bénéfice de l’Esprit. L’action normale de l’Esprit serait de former un lien d’affection, entre le croyant et Christ, du genre de celui qui existait entre Jonathan et David (1 Sam. 18, 1-4). C’est ce qui se produirait si Christ devenait l’objet de nos cœurs, et si Sa compagnie était le suprême désir de nos âmes.

C’est un grand gain que d’avoir l’Esprit ; Il fait briller la gloire de Christ dans le cœur du croyant, ainsi que nous le voyons, en figure, dans le cas des deux disciples qui entendirent parler Jean. La gloire de Christ brilla dans leurs cœurs, et les sépara de tout ici-bas. Ils étaient prêts à entrer dans Sa compagnie, car Il avait éclipsé toute autre chose ; Il s’était rendu suprême dans leurs affections. Ils avaient préalablement été disciples du plus grand serviteur de Dieu sur la terre à ce moment-là ; mais, quand le Fils de Dieu vint en vue de leurs cœurs, ils quittèrent Jean. Pour eux, la gloire de Christ éclipsa tout, et captiva leurs cœurs. Ils désiraient et recherchaient « une chose », Sa compagnie. Ceci montre qu’ils devaient avoir le sentiment de Son amour. Ils n’auraient peut-être pu l’expliquer, mais Son amour avait pris place dans leurs cœurs. L’amour désire la compagnie de son objet ; le Père les attirait à Christ en leur donnant le sentiment de la bénédiction et de l’amour de Christ. Chers frères, il n’en est pas autrement aujourd’hui. Puissent tous nos cœurs en avoir le sentiment ! Le Père travaille par l’Esprit, afin de produire le même résultat aujourd’hui. J’espère que beaucoup de ceux qui sont ici en connaissent expérimentalement la réalité. Sinon, puissions-nous être réveillés de cœur, et exercés de conscience quant à notre condition.

Nous professons de suivre Christ, et Il met à l’épreuve tous nos cœurs, en ce moment, par cette question qui les sonde : « Que cherchez-vous ? ». Ah ! Il sait ce que nous cherchons, mais Il met nos cœurs à l’épreuve afin que nous soyons obligés, pour ainsi dire, de nous déclarer. Il est bon, quelquefois, que nous soyons obligés de rendre compte de nous-mêmes. Or, sommes-nous préparés à être ainsi mis à l’épreuve ? Sommes-nous suffisamment dégagés du monde, et libérés des goûts et des motifs de la chair, pour faire face à l’épreuve, sans être confus ? Nos heures dans le secret rendent-elles témoignage du fait que nous désirons Christ ? Ou bien, nous occupons-nous, dans ces heures-là, du grand livre, des journaux et de mille autres choses qui appartiennent à cette vie et au monde ? S’il en est ainsi, quoique nous puissions quelquefois soupirer, lassés du chemin, et quoique l’Esprit puisse, de temps en temps, tourner nos âmes vers le ciel avec le désir de respirer l’atmosphère de l’amour divin dans la compagnie de Christ, il ne peut cependant être dit que nous cherchons réellement Sa compagnie.

Les deux disciples dont nous considérons le chemin étaient préparés pour être mis à l’épreuve ; ce dut même être une parole bien accueillie, une parole d’assurance et d’encouragement ; leur cœur ne désirait rien moins que d’être ainsi mis à l’épreuve. Elle leur donnait l’occasion de se déclarer et de se mettre en contact avec Lui. Bien-aimés, en est-il de même de nous ? Notre état d’âme est-il tel que nous courons après Lui, « sur les chars de mon peuple de franche volonté » ? « Il fera hériter les biens » à ceux qui L’aiment ; Il remplira leurs trésors. Il dit : « Ceux qui me recherchent me trouveront ».

Puissions-nous profiter de Son amour, et rechercher Sa compagnie, afin que, Le suivant avec décision de cœur, nous puissions, s’Il nous met à l’épreuve, répondre dans l’esprit et l’intérêt de la question : « Maître, où demeures-tu ? ».

Le Seigneur, plein de grâce, répond : « Venez et voyez » ; sûrement, la grande bénédiction de cette réponse a souvent été une nourriture pour nos cœurs. Ce sont des paroles merveilleuses, si nous considérons tout ce qu’elles impliquent.

Ils furent invités à venir et à voir où Il demeurait. Je suppose que, même le petit enfant en Christ, le plus jeune, comprendrait instinctivement que l’intention de l’Esprit de Dieu était de présenter dans ces mots, quelque chose de beaucoup plus profond que la pensée d’une demeure matérielle. La gloire qui attirait les cœurs des deux disciples vers cette personne bénie était une gloire morale — une gloire de perfection et d’amour divins que seuls des yeux oints pouvaient discerner et apprécier — et le lieu « où il demeurait » parle à nos cœurs d’une demeure morale convenable pour Lui. En un mot, les deux disciples désiraient Le connaître dans Son propre milieu, et Son amour leur conféra la liberté de ce milieu.

J’aimerais placer devant vous une autre écriture en rapport avec ce sujet ; c’est Jean 20, 11 à 20. Nous trouvons ici un autre cœur captivé, un autre qui suit, un autre qui cherche. Quelles étaient les meilleures choses de la terre, pour le cœur de Marie ? La religion observait son grand jour, à Jérusalem, mais il n’en était pas de même pour elle. L’agitation du cercle politique en absorbait des milliers, mais ses questions brûlantes n’avaient pas de place dans son cœur. Sans doute, elle connaissait les préoccupations de cette vie, comme nous tous, mais elles ne régnaient pas dans son esprit. Elle n’avait qu’un chagrin, comme les disciples (au chap. 1) n’avaient qu’un objet. La présence de Christ créa un nouveau monde pour leurs cœurs ; et pour le cœur de Marie, Son absence faisait du monde ancien un monde désolé. On ne peut dire qu’elle fût forte en foi et en espérance, mais elle avait un amour remarquable pour son Sauveur béni. « On a enlevé mon Seigneur ». Peut-être n’avait-elle guère pensé au lieu « où il demeurait », mais la même affection qui avait amené les deux disciples à demander : « Maître, où demeures-tu ? » la porta à dire : « Seigneur, si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi je l’ôterai ». La même voix qui avait dit : « Venez et voyez » lui découvrit un monde nouveau d’amour éternel, et l’introduisit dans une nouvelle association avec Lui-même en dehors de la désolation de cette scène de mort ; en lui disant : « Marie », Il la mit en présence de Son amour vivant, toujours le même. Il le révéla à Marie, comme Il l’avait fait, en figure, aux deux disciples, dans Son propre cercle ; Il lui fit porter le merveilleux message qui était, pourrions-nous dire, le plein développement de ce que comprenaient les mots : « Venez et voyez ». Il ne pouvait plus être touché et connu dans les anciennes relations « selon la chair » ; mais, par l’Esprit, on pourrait Le toucher dans Sa nouvelle position, comme monté vers le Père. Il occupe une nouvelle position, mais il y aura Ses frères dans l’association la plus complète avec Lui-même : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». De cette manière, Il nous invite à venir voir Sa demeure, et à la partager avec Lui.

Mais qu’aucun de nous ne pense à la légère à ce merveilleux privilège, car Il ne pouvait nous l’assurer que par Sa mort. Étant dans la chair, nous ne pourrions jamais être associés à Christ, et s’Il n’était mort pour nous, nous n’aurions jamais pu avoir ce saint privilège. Que Son nom soit béni ! Par Sa mort, Il a ôté (à la gloire de Dieu) tout ce que nous étions comme enfants d’Adam. Sa mort a mis fin à notre histoire, devant Dieu, comme étant dans la chair ; elle nous a dépouillés, en présence d’un amour infini, de toute trace qui ne conviendrait pas à cet amour. Comment pourrions-nous être libres, dans Sa compagnie, si nous ne savions pas cela ? Comment pourrait-Il nous appeler Ses frères, sur un autre terrain ? Nous pouvons bien L’adorer pour les triomphes de Son amour. Quand nous y entrons, nos cœurs sont attirés vers Lui, et nous nous trouvons, en esprit, en dehors de tout ce qui est du monde et de la chair. Jusqu’à ce que nous en connaissions la réalité, on ne peut dire que nous soyons « prêts », de cœur, pour Son retour.

L’effet du message de Marie fut de rassembler les disciples, en dehors de tout ce qui était de l’homme, et cela n’eut lieu qu’à cause de ce que Christ était pour leurs cœurs. Leurs cœurs étaient illuminés par Son amour. Les portes étant fermées pour exclure l’homme religieux selon la chair, ils eurent la compagnie de Christ et se réjouirent. Pour eux, le monde n’était que la scène de Sa réjection et de Sa mort. C’est ainsi qu’ils furent préparés à être envoyés par Lui dans le monde, pour Ses intérêts. Ce fut le commencement du christianisme. Pouvez-vous imaginer ce qu’aurait été l’Église, si elle avait gardé son premier amour ? C’eût été une compagnie de cœurs fiancés à Christ, satisfaits de Sa compagnie et de Son amour, marchant comme étrangers ici, en fidélité et partageant Sa réjection. Il est certain que si nous avions une juste pensée à cet égard, nous ne pourrions que pleurer sur la condition actuelle de l’Église.


Maintenant, j’en viens au second passage que j’ai lu (Matt. 25). Cette écriture est de grande importance parce qu’elle réunit dans une vue d’ensemble : 1º le premier amour de l’Église ; 2º le déclin de cet amour ; 3º son réveil et sa renaissance, afin que les vierges prudentes soient « prêtes » pour le retour de l’Époux.

1º Les vierges prirent leurs lampes, et « sortirent à la rencontre de l’Époux ». Pour le moment, je ne veux pas vous occuper des vierges folles qui manifestent la condition lamentable de ceux qui ont la profession du christianisme, sans en avoir la réalité. Les vierges prudentes représentent la compagnie de véritables saints ayant « de l’huile dans leurs vaisseaux » ; c’est-à-dire qu’ils ont reçu l’Esprit. De tels sortirent, au commencement, à la rencontre de l’Époux. Leurs cœurs étaient engagés avec Lui, et ils laissèrent toute association terrestre pour la joie de Sa compagnie. Ils recherchaient Sa compagnie ; c’est ce qui les marquait et c’est le grand trait caractéristique du premier amour.

2º « Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent ». En figure, nous voyons ici l’état de choses qui succéda rapidement au vif éclat de la Pentecôte. Bientôt, le Seigneur dut dire : « J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour » (Apoc. 2, 4). Il avait perdu Sa place dans leurs cœurs, et si tel est le cas, le chrétien s’assoupit et s’endort. Cela peut sembler paradoxal, mais je ne doute pas qu’il puisse y avoir œuvres et travail, et endurance, et de la fidélité en beaucoup de choses, tandis que le cœur s’assoupit et s’endort (voyez Apoc. 2, 2-5). Quelle est la valeur de la connaissance scripturaire ou de vues justes sur la prophétie et sur des principes ecclésiastiques, si nos cœurs sont endormis ?

Peut-être demandez-vous : « Qu’est-ce que s’assoupir et s’endormir ? ». Je pense que c’est perdre la conscience de notre association avec Christ, de sorte que le croyant s’établit dans les choses d’ici-bas. Si nos cœurs perdent la conscience de notre association avec Christ, nos pensées seront sûrement occupées de la terre. Et c’est ce qui est arrivé à l’Église ; Paul dit aux Philippiens : « Tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ ». Il dit encore : « Plusieurs marchent, dont je vous ai dit souvent et dont, maintenant, je le dis même en pleurant… qu’ils ont leurs pensées aux choses terrestres ». C’est ce qui a amené l’Église dans l’état de faiblesse spirituelle et de ruine où elle se trouve aujourd’hui. Les vierges « s’assoupirent toutes et s’endormirent ».

3º « Au milieu de la nuit il se fit un cri : Voici l’époux ; sortez à sa rencontre ». En ceci, nous voyons l’intervention de Dieu pour produire, comme résultat, une compagnie prête à rencontrer l’Époux. Et personne ne nierait l’intervention remarquable de Dieu, dans l’histoire actuelle de l’Église. Ceux qui sont ici ont bénéficié de cette intervention, et peut-être quelques-uns à un degré élevé. Nous n’avons qu’à revenir quelques quatre cents ans en arrière, pour constater la domination presque universelle du cléricalisme et la superstition dans l’Église. Sans doute, Dieu, à travers tout cela, conservait Ses élus ; mais, au lieu d’une lumière publiquement répandue et d’un témoignage, ce fut une longue période de ténèbres épouvantables et presque ininterrompues. La Réformation fut un grand cri dont les échos retentirent au milieu des ténèbres, et il fut suivi d’autres mouvements qui, quoique n’attirant pas autant l’attention publique, produisirent probablement un résultat spirituel bien plus profond parmi beaucoup de ceux qui avaient été délivrés, comme conséquence du premier mouvement, de l’esclavage de Rome. Une partie importante et précieuse de la vérité a été recouvrée au cours du siècle actuel et qui avait été inconnue dans l’Église depuis les jours apostoliques et, dans ces quelques dernières années, la personne de Christ et la bénédiction de l’association des saints avec Lui, comme une nouvelle création, ont été présentées d’une manière remarquable aux cœurs des croyants. On ne peut douter que, de cette manière, le cri d’éveil : « Voici l’Époux », ait retenti très distinctement ; il n’a pas été non plus sans effet. Beaucoup ont quitté les associations religieuses et les systèmes humains dans lesquels ils se trouvaient. En tous cas, jusqu’à un certain point, on est sorti et on a apprêté les lampes.

Je crois qu’il est d’une immense importance que nous reconnaissions la vraie nature du témoignage actuel du Saint Esprit. C’est la présentation de Christ Lui-même au cœur des siens — « Voici l’Époux ». On a souvent dit que le point où a commencé l’éloignement est celui où s’effectue le recouvrement. Le point d’abandon, dans l’Église, fut le moment où Christ perdit Sa place suprême dans les cœurs des siens, et il n’y a pas de recouvrement jusqu’à ce qu’Il l’ait retrouvée. Quelques-uns ont pensé que le cri : « Voici l’Époux » était en figure, la renaissance de la vérité prophétique. Sans doute, dans Sa grâce, Dieu a donné, dans le siècle actuel, beaucoup de lumière sur la prophétie, mais ce ne fut que l’accompagnement nécessaire des vérités relatives « à Christ et à l’Assemblée ». Je ne crois pas que l’Esprit de Dieu voudrait nous occuper d’une suite de faits prophétiques ; Sa mission est de présenter une personne, et je ne puis que mettre en garde mes frères plus jeunes contre beaucoup de littérature qui circule sur des sujets prophétiques ; il faut éviter les livres et les traités qui nous occupent d’événements et de dates, et, en particulier, ceux qui rapprochent la prophétie des événements qui se produisent actuellement. Leur effet est de beaucoup occuper les âmes de ce qui se passe dans le monde ; et je suis sûr que ce n’est pas ce que cherche à faire l’Esprit de Dieu. Il voudrait présenter à nos cœurs Celui qui est dans la gloire, et nous séparer, dès maintenant, pour Sa compagnie, en dehors de tout ce qui se passe ici-bas.

« Alors toutes ces vierges se levèrent et apprêtèrent leurs lampes ». Nous voyons ici l’effet du cri de minuit. La présentation de la personne qui vient éveille aussitôt de l’exercice. Elle soulève, dans l’âme, la question : « Suis-je dans un état convenable pour Lui ? ». S’il n’y a pas un exercice de ce genre, c’est un sûr indice que l’âme est endormie. L’exercice de tout cœur éveillé conduit à la découverte que la lampe a besoin d’être apprêtée, que quelque chose a besoin d’être jugé et déplacé afin que nous ayons conscience que nous sommes dans un état convenable pour Celui qui vient. Quand nos cœurs sont illuminés par Son amour, nous avons conscience d’être dans cet état. Ici, il n’est pas question d’être rendus parfaits à perpétuité par Sa seule offrande, d’être purifiés par Son sang, mais d’avoir conscience, par l’Esprit, que nous sommes dans l’état qui convient.

Beaucoup de croyants qui n’ont pas de doute quant à l’efficacité de Son œuvre sont loin d’avoir conscience d’être dans un état convenable pour Lui, et lorsque c’est le cas, la lampe a besoin d’être apprêtée. Nous n’arrivons pas à cet état sans exercice ; que Dieu rende chacun de nous capable d’apprêter sa lampe !

Il y a trois étapes par lesquelles l’Esprit voudrait nous conduire, s’Il n’était pas entravé, afin de nous amener à la conscience que nous sommes dans un état convenable pour Christ.

1º « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2, 20).

Paul avait conscience d’un amour qui l’avait dépouillé de tout ce qui ne lui convenait pas. Tout ce qu’il était comme enfant d’Adam, avait disparu dans la mort de Christ de devant le regard de Dieu, et il était tellement en accord avec cela, y étant parvenu d’une manière expérimentale, qu’il pouvait dire : « Je suis crucifié avec Christ ». Comme vie pour Dieu, il ne reconnaissait que Christ vivant en lui ; et Celui qui, en présence de l’amour divin, l’avait ainsi libéré de tout ce qui s’attachait à lui comme homme dans la chair, Celui-là était maintenant l’objet de son cœur. Peut-être dites-vous : « Oh ! je voudrais être dans un état qui convienne à Christ ! Mais je ne puis améliorer ce misérable moi, et je ne puis m’en débarrasser » ; alors, j’aimerais que vous considériez cet amour infini qui nous est présenté. Dans Son amour, le Fils de Dieu a entrepris de faire disparaître tout ce qui, en moi, n’était pas convenable, et pour l’accomplir, Il s’est donné Lui-même ; Il est mort, afin de me libérer de moi-même, et de m’avoir pour Lui-même. Par Sa mort, j’ai le droit d’être devant Dieu et devant Son Fils comme étant libéré de tout ce qui s’attachait à moi comme enfant d’Adam. Je pense que nous ne pourrions éviter d’être attirés au Seigneur si nous le réalisions. Comme quelqu’un l’a dit, Christ a préparé le terrain afin que nous l’occupions. C’est un moment merveilleux, dans l’histoire de l’âme, que celui où nous avons la conscience d’être aimés du Fils de Dieu. Il est béni de Le connaître dans Sa grandeur et dans Sa gloire, et de savoir qu’il existe un éternel lien d’amour entre Lui et moi ; cet amour a enlevé pour sa propre satisfaction, et à ses propres dépens, tout ce que j’étais moralement comme appartenant à la race d’Adam ; désormais, je suis libre, en présence de cet amour. Le Saint Esprit voudrait illuminer nos cœurs de la lumière de cet amour ; à sa lumière et à sa chaleur pénétrant nos cœurs, les idoles terrestres obscures et indignes, trop souvent chéries, se retireraient dans l’ombre à laquelle elles appartiennent, et les cieux auraient un attrait suprême, à cause de Celui qui s’y trouve. Nous avons obtenu, non seulement la délivrance, mais l’amour personnel d’un libérateur.

2º « Car, et celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un ; c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères » (Héb. 2, 11). Nous voyons ici un plus ample développement de ce que Son amour a effectué. Non seulement tout ce qui, en nous, ne convenait pas, comme descendants d’Adam, a été enlevé dans Sa mort, mais nous sommes maintenant associés à Celui qui l’a enlevé. Nous sommes de Lui ; nous dérivons de Lui ; nous sommes « tous d’un » avec Lui. Ce n’est pas la chair sanctifiée ; ce n’est pas dans la chair, que nous sommes « tous d’un » avec Lui, comme l’enseigne faussement la théologie moderne ; c’est une nouvelle création dans laquelle nous sommes ensemble, en dehors de la chair, associés en vie et en relation avec Christ ressuscité, de sorte que Son Père est notre Père, et Son Dieu est notre Dieu. Il n’a pas honte de nous appeler frères, parce que, dans cet ordre de nouvelle création, il n’y a pas de disparité entre Lui et ceux qu’Il a sanctifiés. Nous sommes « tous d’un » avec Lui. Le Saint Esprit voudrait illuminer nos cœurs de la gloire et de l’amour de cette association merveilleuse avec Christ.

3º « Si je ne te lave, tu n’as pas de part avec moi » (Jean 13, 8). L’amour de Christ est tel qu’il ne peut être satisfait s’il n’a pas notre compagnie. Pour se L’assurer, Il exerce Sa sacrificature qui nous élève au-dessus de toute l’oppression d’ici-bas, afin que nous Le rejoignons dans le sanctuaire. À cet égard, Il nous lave les pieds pour nous libérer des influences de cette scène présente ; et ainsi, nous pouvons avoir part avec Lui. Dans ce but, Il nous est présenté par le Saint Esprit dans les Écritures, et dans tout vrai ministère, afin que nos cœurs soient détachés de la terre où Il n’est pas et soient tournés vers la scène de Son exaltation et de Sa gloire. Il désire notre compagnie. Son amour se plaît à partager avec nous les joies de ce monde béni où Il est allé, et à nous familiariser avec la présence du Père ; en un mot, Son amour se plaît à nous avoir auprès de Lui-même.

Frères bien-aimés, la lumière de tout cet amour, resplendit-elle dans nos cœurs ? Je sais que ces choses précieuses sont vraies pour tous les croyants, mais nous n’en profitons que lorsque nous nous les approprions. Ce sont des choses qui doivent être obtenues expérimentalement par l’exercice de l’âme. Tout lieu, en Canaan, depuis Dan jusqu’à Beër-Shéba, appartenait aux enfants d’Israël par don divin, mais ils devaient en prendre possession, et ils ne possédèrent que ce que leurs pieds foulèrent. Beaucoup d’entre nous sont familiers avec cette écriture, mais je me pose la question, et je la pose à chacun de ceux qui sont ici : L’amour de Christ illumine-t-il et réjouit-il votre cœur ? Sinon, la lampe a besoin d’être préparée. L’œuvre bénie du Saint Esprit consiste à maintenir la lumière de l’amour de Christ dans nos cœurs ; Il voudrait entretenir cette flamme d’amour dans nos âmes ; mais ce ne sera pas le cas, si nous sommes enveloppés du sommeil des pensées terrestres. Nous ne le réaliserons pas non plus, s’il n’y a pas d’exercice de notre part. Il est absolument nécessaire que la lampe soit apprêtée. J’ose dire qu’il y a des choses, en chacun de nous, qui sont un empêchement pour l’Esprit de Dieu ; mais si nos cœurs sont vraiment réveillés, ce sera notre joie de désapprouver et de mettre de côté tout ce qui L’entrave et Le contriste. Il se peut qu’il y ait en quelques-uns d’entre nous des liens avec le monde qui n’ont pas été rompus. Beaucoup de croyants sont comme deux hommes qui entrèrent dans un bateau pour traverser un fleuve par une nuit très sombre ; ils ramèrent fort pendant quelque temps sans atteindre la rive opposée, et remarquèrent tout à coup qu’ils avaient oublié de détacher la corde qui retenait le bateau à la rive du fleuve. Frères bien-aimés, n’avons-nous pas des liens qui ont besoin d’être rompus, des liens avec le monde, qui sont un obstacle à notre progrès spirituel, liens qui contristent le Saint Esprit, et empêchent l’éclat de l’amour divin dans nos cœurs ? « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi ».

Il se peut que le fait d’apprêter nos lampes nous coûte quelque chose, mais qui peut en mesurer le gain ? Un œil simple conduira inévitablement à une lampe apprêtée ; c’est-à-dire que le cœur dans lequel Christ est suprême, est sûr d’être diligent à juger et à rejeter ce qui n’est pas Christ. Alors la lampe sera apprêtée et le corps tout entier plein de lumière. C’est le premier amour. Christ est tout ; l’âme a conscience d’être en état convenable pour Lui. Les vierges réveillées avec des lampes apprêtées, revinrent au point qu’elles avaient abandonné. Alors, elles étaient « prêtes » pour le retour de l’époux.

Hénoc, en son temps, était prêt ; il n’est pas du tout surprenant que Dieu l’ait enlevé. Il avait marché loin du bruit de la terre, moralement convenable devant Dieu, pendant trois cents ans. Et son enlèvement fut, pour ainsi dire, la fin appropriée à une telle course. Pour lui, l’enlèvement ne fut pas un grand changement moral. Ses circonstances furent changées d’une manière merveilleuse, je l’admets, mais moralement il avait été « avec Dieu » pendant des siècles. Il était moralement convenable pour être enlevé. Il était prêt. Son départ ne créa pas un vide dans les cercles politiques et sociaux de ce jour-là. Il en avait été séparé pendant des centaines d’années.

Élie aussi avait été séparé de la nation idolâtre, avant d’être enlevé. Il ne prenait aucune part dans le cours des choses qui l’entouraient. Il était moralement prêt pour sortir complètement du monde. Dieu veuille que, dans ce sens, nous soyons prêts pour le retour de l’Époux. Je crois que le ministère spécial du Seigneur, en ce moment, doit produire ce résultat. Et toutes les activités du Saint Esprit sont dans ce but. Dieu veuille que nous sachions comment en profiter ! Que Christ devienne réellement notre trésor, afin que nos cœurs soient avec Lui ! Qu’il en résulte que nos reins soient ceints et nos lampes allumées et nous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur Seigneur.


J’en viens maintenant, pour quelques instants, au chapitre 22 de l’Apocalypse. Il y a quelque chose d’une douceur et d’un prix inestimables, quelque chose qui saisit le cœur d’une puissance extraordinaire, dans cette dernière présentation du Seigneur Jésus au cœur des siens. Il est rare de retrouver aussi brièvement exposée et dans des caractères aussi variés, une telle combinaison de titres suggestifs et une telle vue d’ensemble de Sa personne bénie.

C’est d’abord le nom si doux et personnel par lequel Il s’est fait connaître à nous dans notre profonde nécessité comme pécheur — le nom sacré qui sauve — « Moi, Jésus ». En se présentant ainsi Lui-même à nos cœurs, ne nous rappelle-t-Il pas la grâce indescriptible dans laquelle Il s’abaissa pour mettre l’amour divin en contact avec notre péché et notre malheur ? Bethléhem, Nazareth, les rives de la Galilée se présentent à nos cœurs, lorsque nous pensons à ce nom, et nous voyons tissées les précieuses syllabes de l’histoire étonnante du Calvaire. « Moi, Jésus ». Ces mots nous ramènent au moment où nos âmes lépreuses ont senti pour la première fois Son toucher purifiant ; quand pour la première fois, Sa main tendre et puissante se posa sur nos esprits agités et fiévreux ; quand pour la première fois, la vertu sanctifiante sortit de Lui, répondant au faible contact de la foi ; quand pour la première fois, le son de Sa voix remplit nos cœurs de bonheur en L’entendant dire : « Tes péchés sont pardonnés, va-t’en en paix » ; alors, un grand calme remplit nos consciences tourmentées par le doute et la crainte.

Mais ce livre le révèle dans d’autres scènes. Ses yeux sont comme une flamme de feu et Sa voix comme une voix de grandes eaux ; le trône de gloire est Son siège véritable ; il y a plusieurs couronnes sur Son front ; un nom royal est sur Son vêtement et sur Sa cuisse ; et cependant, Il parle aux siens en disant : « Moi, Jésus ». Pour eux, Il porte encore et Il aime à porter ce nom d’amour qui sauve. Qu’est-ce qui pourrait parler à nos cœurs avec plus de douceur ?

« Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les assemblées ». Nous Le voyons ici comme prophète, révélant la pensée et les voies de Dieu ; ce n’est pas dans toute l’intimité d’affection, comme quand Il déclare le nom du Père à Ses frères, mais administrativement, comme révélant la vérité divine, de temps en temps, aux assemblées de Ses saints. Il y a un intermédiaire pour ces communications : « J’ai envoyé mon ange ». On ne peut douter que le Seigneur agisse encore d’une manière similaire à celle-là. Il envoie un ministère par le moyen d’un ou de plusieurs vases choisis, appropriés à la condition de Ses saints et aux voies présentes de Dieu dans l’histoire actuelle de l’Église. Qui peut douter qu’il n’y ait eu un tel ministère spécial, dans les jours de Luther ou de J.N.D., pour ne pas en mentionner d’autres moins distinctement connus ? La vérité venant de Dieu, appropriée à Ses voies présentes, fut déclarée dans les jours de ces hommes « dans les assemblées ». Naturellement, aucune révélation nouvelle ne fut communiquée, mais une proéminence spéciale fut donnée à la vérité nécessaire à ce moment-là ; nous pouvons rechercher cela et y compter jusqu’à la fin. Puissions-nous avoir toujours une oreille attentive, pour entendre le témoignage actuel du Seigneur dans les assemblées.

« Je suis la racine et la postérité de David ». Le choix de Jéhovah et Ses promesses en grâce souveraine, ont rendu grand David. Tout ce que David était dans un sens divin, il le tenait de Jéhovah ; c’était à Jéhovah qu’il devait toute la gloire et la puissance de son royaume. Jéhovah était la source de toutes ces promesses de gloire royale qui, à travers la Parole de Dieu, se rapportent à David et à sa semence. C’est ce que je comprends se trouver dans l’expression : « Je suis la racine… de David ». Tout ce qui appartenait à Jéhovah est ainsi attribué, très distinctement, à Jésus. La déité du Messie, si pleinement affirmée en Hébreux 1, brille pleinement et clairement.

Comme racine de David, Il accorde les promesses ; mais comme postérité de David, Il héritera de toutes dans l’humanité. Il vient bientôt pour introduire toute la gloire, pour lier les honneurs du Messie à Son front, et régner glorieusement devant Ses anciens, pour présenter personnellement et assurer par Sa puissance tout ce qui est promis dans les prophéties de l’Ancien Testament. En entrant dans l’humanité, Il hérita des titres et des honneurs du Messie, et Il les prendra et les déploiera. « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; et il régnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume » (Luc 1, 32-33).

Les mots « Moi, Jésus » reportent nos cœurs au jour de Son humiliation, et les remplissent des pensées de l’amour qui descendit si bas pour nous gagner et nous assurer pour Lui-même. « La postérité de David » fait brûler nos cœurs, en anticipant ce glorieux jour à venir qui répandra bientôt son éclat d’un pôle à l’autre, et du fleuve jusqu’aux bouts de la terre. Mais qu’avons-nous, dans l’intervalle entre le jour de Son humiliation et le jour de Sa suprématie ? Tandis que la sombre nuit de Sa réjection projette son ombre sur toutes choses ici-bas, tandis que l’Église porte le deuil de son Époux absent, tandis que les hommes réclament Son héritage comme leur appartenant, tandis que le déclin et l’apostasie sont écrits sur ce qui porte Son nom, quelle est la ressource et la joie de la foi ? C’est Lui-même qui, caché aux regards d’un monde assoupi, luit dans nos cœurs avec une splendeur et une beauté céleste comme « l’étoile brillante du matin ».

Ainsi, « ne dormons pas comme les autres », car les yeux du veilleur seuls sont restaurés par l’étoile dans le ciel. Si nous manquons l’occasion bénie que nous avons maintenant, de connaître notre Sauveur et Seigneur dans ce caractère, nous ne l’aurons plus jamais. Dans le jour de gloire, Il sera connu dans d’autres caractères, mais comme l’étoile brillante du matin, Il ne peut être connu que pendant la nuit de Sa réjection. Beaucoup de privilèges particuliers appartiennent à ceux qui sont appelés par grâce infinie, à Le connaître dans le temps de Sa réjection ; l’intimité bénie de Sa connaissance personnelle, comme l’étoile brillante du matin, n’est pas le moindre de ces privilèges. La vaine gloire du monde, la propre exaltation et la propre satisfaction d’une église infidèle, sont pénibles et douloureuses à un cœur qui connaît le Seigneur. Pour un tel cœur, l’ombre de Son rejet repose sur toutes choses ici-bas, tandis que les rayons qui luisent de cette étoile brillent de l’amour divin, amour qui attire dans son cercle tous ceux qui Le connaissent vraiment.

Si j’ai perdu le monde et les choses du monde, qu’ai-je gagné ? J’ai acquis une personne, et l’amour de cette personne pour mon cœur. Et quand je vois qui Il est, comment Il m’a apporté l’amour divin, et comment Il a attiré mon cœur vers Lui, dans une ineffable scène de divines affections, je commence à goûter la satisfaction divine.

Alors, je puis dire : « Viens ». L’âme doit être satisfaite, avant de pouvoir dire : « Viens ». Je dis « Viens », parce que je sais combien est bénie la personne, et tout ce qu’elle apporte. J’en jouis tellement, dans mon cœur, je vis tellement dans Sa connaissance, que je ne puis m’empêcher de dire : « Viens ». C’est l’expression spontanée d’un cœur satisfait qui ressent le manque et le besoin immense de la scène où Il n’est pas. C’est l’expression aussi, d’affection nuptiale qui désire Le voir honoré et suprême là où Il mourut.

L’effet de Le connaître réellement comme « l’étoile brillante du matin » se voit en ce que, de concert avec l’Esprit et l’Épouse, nous disons : « Viens ». Nos lampes sont apprêtées, nous sommes prêts. Nous sommes spirituellement dans un état qui est convenable à Celui qui vient. Puisse-t-il en être ainsi de nous !