L’obéissance, qu’est-ce que c’est ? Et sommes-nous obéissants ?

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 16]

Il est de la plus haute importance pour le chrétien d’avoir une compréhension claire du vrai caractère de l’obéissance chrétienne. Il est évident que je dois être un chrétien avant que je puisse jamais obéir à Christ. Un enfant peut comprendre cela. Je dois être dans une position, afin de m’acquitter des devoirs qui lui appartiennent. Je dois être dans une relation avant de pouvoir connaître, sentir ou manifester les affections qui en découlent.

Si nous gardons à l’esprit ce principe simple, nous serons gardés d’attacher une idée légale à l’obéissance. Il n’y a pas, et il ne peut pas y avoir, une seule trace de légalisme dans l’obéissance à laquelle nous sommes appelés comme chrétiens, vu que, avant que nous puissions faire un pas dans ce chemin très béni, nous devons avoir la vie divine. Et comment obtenons-nous cette vie ? « Non sur le principe d’œuvres accomplies en justice », non par des efforts légaux de quelque nature que ce soit, mais par le libre don de Dieu, toute louange et grâces soient rendues à Son saint nom ! « Le don de Dieu, c’est la vie éternelle dans le christ Jésus, notre Seigneur ». Et comment cette vie est-elle communiquée ? Comment sommes-nous vivifiés ou nés de nouveau ? Par la Parole et l’Esprit de Dieu, et par aucun autre moyen. Nous sommes par nature « morts dans nos fautes et dans nos péchés ». Il n’y a pas une seule pulsation de la vie divine, chez aucun fils ou fille d’Adam. Prenez même le meilleur spécimen de la simple nature — prenez la personne la plus raffinée, la plus cultivée, la plus morale et aimable, dans le cercle le plus élevé de la vie sociale ; prenez la personne la plus religieuse et pieuse dans la simple nature, et vous n’y trouverez pas la moindre étincelle de vie divine ou spirituelle.

C’est très humiliant pour le cœur humain, mais c’est la claire vérité de l’Écriture sainte, qui doit être constamment maintenue et fidèlement présentée. Nous sommes par nature aliénés de Dieu, ennemis quant à notre entendement dans les mauvaises œuvres, et de là, nous n’avons ni la volonté ni la puissance pour obéir. Il doit y avoir une nouvelle vie, une nouvelle nature, avant qu’un seul pas puisse être fait dans le chemin béni de l’obéissance, et cette nouvelle vie nous est communiquée par la libre grâce de Dieu, par l’opération de l’Esprit qui nous vivifie par la Parole.

Un passage ou deux de l’Écriture sainte placera clairement ce sujet devant la pensée du lecteur. En Jean 3, nous lisons : « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu ». Ici, nous trouvons la Parole présentée sous la figure de l’eau, comme nous lisons en Éphésiens 5 au sujet du « lavage d’eau par la parole ». Ensuite, en Jacques 1, nous lisons : « De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité ». On ne peut pas concevoir quelque chose de plus entièrement indépendant de l’effort de l’homme, que la nouvelle naissance telle qu’elle nous est présentée ici. Elle est entièrement de Dieu, de Sa propre volonté et par Sa propre puissance. Que doit faire un homme lors de sa naissance naturelle ? Certainement, rien. Que peut-il donc avoir à faire lors de sa naissance spirituelle ? Elle est exclusivement de Dieu, du début à la fin. Toute louange Lui est due de ce qu’il en est ainsi !

Prenons encore un passage sur ce grand sujet. En 1 Pierre 1, 23, nous lisons : « Étant régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu : parce que toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe : l’herbe a séché et sa fleur est tombée, mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Or c’est cette parole qui vous a été annoncée ».

Rien ne peut être plus précieux que cela. Quand la bonne nouvelle du salut tombe avec puissance sur le cœur, c’est le moment de la naissance. La Parole est la semence de la vie divine, déposée dans l’âme par le Saint Esprit. Nous sommes ainsi nés de nouveau. Nous sommes renouvelés dans les sources les plus profondes de notre être moral. Nous sommes introduits dans la relation bénie de fils, comme nous le lisons en Galates 4 : « Quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils » — merveilleuse grâce ! — « né de femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption. Et, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père : de sorte que tu n’es plus esclave, mais fils ; et, si fils, héritier aussi par Dieu ».

Ici donc, nous avons le véritable terrain de l’obéissance placé devant nous de façon claire et complète. C’est la possession de la vie éternelle et la jouissance de la relation éternelle. Il ne peut pas y avoir là de légalisme. Nous ne sommes plus esclaves sur un terrain légal, mais fils sur le terrain béni et élevé de l’amour divin.

Nous devons nous souvenir que nous sommes appelés à l’obéissance. « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » est le tout premier souffle d’une âme née de nouveau. C’était la question qui jaillit du cœur brisé et repentant de Saul de Tarse, quand il fut jeté à terre par la manifestation de la gloire du Fils de Dieu. Jusqu’à ce moment, il avait vécu dans la rébellion contre ce Béni, mais maintenant, il était appelé à s’abandonner, corps, âme et esprit, à une vie d’obéissance sans réserve. Y avait-il quelque chose de l’élément légal en cela ? Pas une trace, du début à la fin. « L’amour du Christ », dit-il, « nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5).

Là, bien-aimé lecteur chrétien, gît le grand motif, la source de toute l’obéissance chrétienne. La vie est le terrain ; l’amour est la source. « Si vous m’aimez, gardez mes commandements ». Et encore : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ». Combien c’est précieux ! Qui peut présenter de façon adéquate la bénédiction de cette manifestation de Christ au cœur obéissant ? Ne devrions-nous pas ardemment désirer en connaître toujours davantage ? Pouvons-nous nous y attendre, si nous vivons habituellement dans la négligence de Ses saints commandements ? C’est : « celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ».

Avons-nous Ses commandements ? Les gardons-nous ? Combien est totalement inutile une simple profession des lèvres ! C’est comme le fils de la parabole qui disait : « Moi j’y vais, seigneur ; et il n’y alla pas ». C’est une moquerie vide, creuse, méprisable. Quel père se soucierait d’une bruyante profession d’affection de la part d’un fils qui ne se soucie pas de répondre à ses désirs ? Un tel fils pourrait-il espérer jouir davantage de la compagnie ou de la confiance de son père ? Certainement pas ; de fait, on peut se demander s’il pourrait apprécier l’une ou l’autre. Il peut être assez disposé à accepter tout ce que la main du père peut accorder pour répondre à ses besoins personnels, mais il y a une grande différence, de fait, entre recevoir des dons de la main d’un père, et jouir de la communion avec le cœur de ce père.

C’est cette dernière chose que nous devrions toujours rechercher, et c’est le fruit précieux de l’obéissance d’amour aux paroles de notre Père. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles ». Peut-il y avoir quelque chose de plus précieux, de ce côté-ci du ciel, que d’avoir le Père et le Fils venant à nous et faisant leur « demeure » (habitant) avec nous ? Savons-nous ce que cela signifie ? En jouissons-nous ? Est-ce la part de tous ? En aucun cas ! Elle n’est connue que de ceux qui connaissent et ont et gardent les paroles de Jésus. Il parle de « Ses commandements » et de « Ses paroles ». Quelle est la différence ? Les premiers présentent notre saint devoir ; les dernières sont l’expression de Sa sainte volonté. Si je donne un commandement à mon enfant, c’est son devoir d’y obéir, et s’il m’aime, il trouvera son plaisir à obéir. Mais en supposant qu’il m’ait entendu dire : « J’aimerais telle ou telle chose », et qu’ainsi il fasse cette chose sans qu’il lui ait été directement commandé de la faire, il me donne ainsi une preuve bien plus touchante de son amour et de son intérêt plein d’affection quant à tous mes souhaits. C’est une chose qui plaît bien plus au cœur d’un père aimant, et il répondra à cette obéissance d’amour en faisant de l’enfant obéissant son compagnon et le dépositaire de ses pensées.

Mais il y a plus que cela. En Jean 15, nous lisons : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait. En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit ; et vous serez mes disciples. Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ». Extraordinaire vérité ! « Demeurez dans mon amour ». Comment cela se fera-t-il ? « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ».

Là, nous apprenons la merveilleuse vérité que nous sommes appelés à la même sorte d’obéissance que celle que notre adorable Seigneur et Sauveur rendit au Père quand Il marcha comme un homme sur cette terre. Nous sommes introduits dans la pleine communion avec Lui-même, à la fois dans l’amour dont nous sommes aimés et dans l’obéissance que nous avons le privilège de rendre. C’est ce qui est confirmé d’une manière très bénie par l’Esprit en 1 Pierre, où il est parlé des chrétiens comme « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ » (1 Pier. 1, 2).

Que le lecteur remarque soigneusement cela. Nous sommes élus par le Père et sanctifiés par l’Esprit pour obéir comme Jésus a obéi. Tel est l’enseignement clair du passage. Ce Bien-aimé trouvait Sa nourriture et Son breuvage en faisant la volonté du Père. Son seul motif pour agir était la volonté du Père. « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir ». Il n’y avait en Lui aucun élément qui s’y opposait, comme il y en a tristement en nous. Mais, béni soit Son nom, Il nous a unis à Lui et nous a appelés dans une communion bénie, à la fois dans l’amour du Père pour Lui et dans Son obéissance au Père.

Merveilleux privilège ! Que nous l’appréciions toujours davantage ! Oh, que nous rendions une obéissance toujours plus pleine d’amour à tous Ses précieux commandements et paroles, afin qu’Il puisse se manifester à nous et faire Sa demeure avec nous. Seigneur béni, rends-nous plus obéissants en toutes choses !