Le cœur et la conscience

J.N. Darby

Le fouet et la verge peuvent être appliqués selon la justice ; mais jamais par leur moyen on ne gagnera le cœur d’un homme. Ce n’est pas non plus la justice qui règne parmi les saints de Dieu, mais c’est la grâce qui règne par la justice pour la vie éternelle (Rom. 5, 21). Hélas ! combien de péchés sont demeurés, parce que nous n’avons pas su appliquer le lavage des pieds selon Jean 13 ! Combien de frères, alors qu’ils auraient pu être ramenés à Dieu et à nous, ont été éloignés pour toujours, parce que nous avions simplement martelé leur conscience, tandis que leur cœur n’était pas gagné — je pourrais même dire que nous n’avions pas cherché à gagner ces cœurs. Nous n’avons pas surmonté le mal, parce que nous ne l’avons pas surmonté par le bien. Nous avons pris trop volontiers la place de juges et par conséquent avons reçu le jugement en retour ; mais combien peu nous avons accompli l’humble travail de notre Maître !

Et combien peu encore avons-nous compris que d’agir strictement selon la justice — quelque juste que cela puisse être — n’amène pas la restauration des âmes ; que le jugement, quelque modéré et droit qu’il soit, ne touchera jamais les cœurs ; ces cœurs qui, à cause de ce qui s’est passé, ne se trouvent pas dans leur vraie position devant Dieu, ne seront pas adoucis, ni amenés à recevoir l’instruction. L’homme n’est pas uniquement conscience ; et si la conscience est atteinte sans que le cœur soit touché, le résultat produit sera le même que ce que nous voyons chez le premier pécheur — la conscience le poussa à se cacher parmi les arbres du jardin [Gen. 3, 8] pour échapper à la voix qu’il redoutait.

Glanure

Quand tu passes par des jours d’épreuve, demeure en la présence de Celui qui est le Dieu de toute consolation [2 Cor. 1, 3] et qui ne permettra pas que tu sois tenté au-delà de tes forces. Tu trouveras ainsi que l’affliction qu’Il envoie devient, entre Ses mains, un moyen de te faire connaître davantage Son cœur plein de sympathie, cœur qui agit toujours en amour. Alors tu auras plus de grâces à Lui rendre pour les mauvais jours que pour les bons.

Mais si tu goûtes des jours de repos, demeure encore plus particulièrement près du Seigneur. C’est dans ces jours-là que le danger est proche, parce que c’est alors que s’introduisent si facilement dans le cœur la nonchalance et l’indifférence, et que, notre vie étant facile et douce, les choses de ce monde prennent bien vite de l’intérêt et de l’attrait pour nos âmes.