Les deux liens

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 23]

Il y a deux liens très importants, dans le christianisme, que nous devrions chercher à comprendre. Tout d’abord, le lien de la vie éternelle ; ensuite, le lien de la communion personnelle. Ces liens, étant distincts, ne doivent jamais être confondus, et étant en étroite relation entre eux, ne doivent jamais être séparés. Le premier est le terrain de notre sécurité ; le dernier, la source secrète de notre jouissance et de toute notre fécondité. Le premier ne peut jamais être rompu ; le second peut être cassé par un millier de choses.

En voyant que ces liens sont d’une telle immense importance, entrons avec révérence et prière dans leur examen, à la lumière divine de l’inspiration.

Tout d’abord, quant au précieux lien de la vie éternelle, nous ne pouvons faire mieux que citer quelques passages clairs de l’Écriture, établissant d’où il vient, ce qu’il est, quand et comment il est formé.

En premier lieu, il faut bien garder à l’esprit que l’homme dans son état naturel ne connaît rien de ce lien. « Ce qui est né de la chair est chair ». Il peut y avoir beaucoup de ce qui est vraiment aimable — une grande noblesse de caractère, une grande générosité, une stricte intégrité — mais il n’y a rien de la vie éternelle. Le premier lien est inconnu. Peu importe comment vous cultivez et élevez la nature, vous ne pouvez pas former le grand lien de la vie éternelle. Vous pouvez la rendre morale, instruite, religieuse, mais aussi longtemps que c’est la simple nature, il n’y a pas de vie éternelle. Vous pouvez sélectionner toutes les meilleures vertus morales et les concentrer dans un individu, et cet individu pourrait ne jamais sentir ne serait-ce qu’une seule pulsation de la vie éternelle.

Ce n’est pas que ces vertus et ces qualités ne sont pas bonnes et désirables en elles-mêmes ; personne de sensé ne le mettrait en question. Tout ce qui est moralement bon dans la nature, doit être estimé à sa juste valeur. Nul ne penserait un instant placer un homme sobre, travailleur, aimable et ayant de bons principes, au même niveau qu’un prodigue ivrogne et oisif. Considérés à un point de vue social et moral, il y a entre eux une immense et très concrète différence. Mais, comprenons clairement et souvenons-nous bien que nous ne pouvons jamais, par les meilleures vertus et les plus nobles qualités de l’ancienne création, acquérir une position dans la nouvelle. Nous ne pouvons jamais, avec toutes les excellences du premier Adam, même concentrées en un seul individu, établir un droit quelconque à appartenir au second. Les deux sont totalement distincts, l’ancienne et la nouvelle, le premier et le second. « Ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l’Esprit est esprit ». « En sorte que si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ».

Rien ne peut être plus explicite, rien ne peut être plus concluant, que le dernier passage cité de 2 Corinthiens 5. « Les choses vieilles », de quelque nature qu’elles soient, « sont passées ». Elles ne sont pas reconnues comme ayant quelque existence dans la nouvelle création, là où « toutes choses sont de Dieu ». Le vieux fondement a été entièrement ôté, et de nouvelles fondations posées dans la rédemption. Il n’y a pas même une seule particule de l’ancien matériau utilisée dans le nouveau. « Toutes choses sont faites nouvelles », « toutes choses sont de Dieu ». Les « outres » de la vieille création ont été mises de côté, et les outres de la rédemption mises à leur place. L’« habit » de la vieille création a été jeté au loin, et la nouvelle robe sans tache de la rédemption, lui a été substituée. Dans cette belle robe, la main de l’homme n’a jamais tissé un fil ni cousu un point. Comment le savons-nous ? Comment pouvons-nous parler avec une telle confiance et une telle autorité ? Pour la meilleure des raisons, parce que la voix pleine d’autorité divine et donc absolument décisive de l’Écriture sainte déclare que dans la nouvelle création, « toutes choses sont de Dieu ». Le Seigneur soit loué de ce qu’il en est ainsi ! C’est cela qui rend tout si assuré, qui place tout si entièrement au-delà de l’atteinte de la puissance de l’ennemi. Il ne peut toucher quoi que ce soit ou quiconque dans la nouvelle création.

La mort est la limite du domaine de Satan. Le sépulcre forme la frontière de son territoire. Mais la nouvelle création commence de l’autre côté de la mort. Elle s’ouvre à nos regards ravis du côté céleste de cette tombe où le Prince de la vie gisait enseveli. Elle déverse les brillants rayons de ses gloires autour de nous, au milieu d’une scène où la mort ne peut jamais entrer, où le péché et le chagrin sont inconnus, où le sifflement du serpent ne peut jamais se faire entendre, ni sa trace haïssable être aperçue. « Toutes choses sont de Dieu ».

Cela supprimerait une quantité de difficultés et de perplexités, et simplifierait étonnamment les choses, si ce point quant à la nouvelle création était clairement compris. Si nous regardons alentour à ce qui est appelé le monde religieux, ou l’église professante, que voyons-nous ? Une grande quantité d’efforts pour améliorer l’homme dans sa condition adamique, naturelle ou de la vieille création. La philanthropie, la science, la philosophie, la religion, sont toutes mises en jeu. Toutes sortes de leviers moraux sont mis en œuvre pour élever l’homme sur l’échelle de l’existence. Que veulent dire les hommes quand ils parlent de « l’élévation des masses » ? Jusqu’où peuvent-ils aller dans leurs opérations ? Jusqu’à quel point peuvent-ils les élever ? Peuvent-ils les élever jusque dans la nouvelle création ? Clairement, non, en voyant que dans cette création, toutes choses sont de Dieu.

De plus, qui ou que sont ces « masses » que les hommes cherchent à élever ? Sont-elles nées de la chair, ou de l’Esprit ? De la chair, comme ils le reconnaissent assurément ! Eh bien donc, « ce qui est né de la chair est chair ». Vous pouvez l’élever aussi haut qu’il vous plaira. Vous pouvez lui appliquer le plus puissant levier et l’élever au point le plus haut possible. Éduquez, cultivez, sublimez autant que vous voudrez. Que la science, la philosophie, la religion (prétendue) et la philanthropie mettent en œuvre toutes leurs ressources, et quel en sera le résultat ? Vous ne pouvez le rendre esprit. Vous ne pouvez l’introduire dans la nouvelle création. Vous ne pouvez former le premier grand lien de la vie éternelle. Vous n’aurez absolument rien fait pour les meilleurs intérêts de l’homme, spirituels et éternels. Vous l’aurez laissé encore dans son ancien état adamique, dans ses circonstances de la vieille création. Vous l’aurez laissé dans ses dettes, ses responsabilités, ses péchés, sa culpabilité. Vous l’aurez laissé exposé à la juste colère d’un Dieu qui hait le péché. Il peut être davantage cultivé dans sa culpabilité, mais il n’en reste pas moins coupable. La culture ne peut supprimer la culpabilité, l’éducation ne peut ôter les péchés, la civilisation ne peut enlever de l’horizon de l’homme les sombres et pesants nuages de la mort et du jugement.

Faisons nous bien comprendre. Nous ne voulons pas minimiser l’éducation ou la civilisation, la vraie philanthropie ou la vraie philosophie. Nous disons clairement : laissons-les aller pour ce qu’elles valent vraiment, laissons-les être estimées à leur vraie valeur. Nous sommes prêts à accorder une place aussi large que souhaitée dans laquelle insérer tous les avantages possible de l’éducation dans toutes ses branches ; et une fois ceci fait, nous revenons avec la force accumulée à notre grand sujet, à savoir, que dans « l’élévation des masses », vous élevez ce qui n’a aucune existence devant Dieu, aucune place dans la nouvelle création. Nous répétons fortement et y insistons avec énergie, que jusqu’à ce que vous trouviez l’âme dans la nouvelle création, vous n’avez absolument rien fait pour elle concernant l’éternité, le ciel et Dieu.

Il est vrai, vous pouvez adoucir le chemin de l’homme à travers ce monde, vous pouvez ôter certaines des rugosités de la grande route de la vie humaine, vous pouvez placer la chair dans le giron trompeur du luxe et de la facilité. Vous pouvez couronner le front de l’homme de toutes les sortes de lauriers qui furent jamais gagnées dans les diverses arènes où les hommes ont poursuivi la lutte en compétition pour la renommée. Vous pouvez orner son nom de tous les titres qui ont jamais été conférés par des mortels à leurs prochains mortels, et après tout cela, vous le laissez dans ses péchés et exposé à la mort et à la damnation éternelle. Si le premier grand lien n’est pas formé, l’âme est comme un navire qui a rompu ses amarres et qui est ballotté sur l’étendue des eaux, sans gouvernail ni boussole.

Nous désirons très sérieusement attirer l’attention du lecteur sur ce point. Nous sentons profondément son immense importance pratique. Nous croyons qu’il n’y a guère d’autre vérité contre laquelle le diable montre une opposition plus violente et plus constante, que la vérité de la nouvelle création. Il connaît bien sa puissante influence morale, sa puissance pour élever l’âme au-dessus des choses présentes, pour produire la mort au monde, et l’élévation pratique et habituelle au-dessus des choses du temps et des sens. De là son effort pour garder les hommes toujours engagés dans le travail sans espoir d’essayer d’élever la nature et d’améliorer le monde. Il n’a aucune objection à la moralité, à la religion en tant que telle, sous toutes ses formes. Il utilisera même le christianisme lui-même comme moyen d’améliorer la vieille nature. En vérité, son chef-d’œuvre est d’ajouter la religion chrétienne comme un « morceau neuf » sur le « vieil habit » de la nature déchue. Vous pouvez faire ce que vous voulez, pourvu que vous laissiez l’homme dans la vieille création, car Satan sait très bien que tant que vous le laissez là, vous le laissez sous son emprise.

Tout dans la vieille création se trouve dans la main de Satan et à pleine portée de ses canons. Tout dans la nouvelle création est au-delà de lui. « Celui qui est né de Dieu se conserve lui-même, et le méchant ne le touche pas ». Il n’est pas dit que le croyant se garde lui-même et que le méchant ne le touche pas. Le croyant est un être complexe, ayant deux natures — l’ancienne et la nouvelle, la chair et l’Esprit — et s’il ne veille pas, « ce méchant » le touchera bien vite, le bouleversera et lui donnera beaucoup de travail douloureux. Mais la nature divine, la nouvelle création, ne peut être touchée, et aussi longtemps que nous marchons dans l’énergie de la nature divine et respirons l’atmosphère de la nouvelle création, nous sommes parfaitement à l’abri de tous les assauts de l’ennemi.

Poursuivons maintenant en cherchant comment nous entrons dans cette nouvelle création, comment nous devenons possesseurs de la nature divine, comment ce lien de la vie éternelle est formé. Une ou deux citations de la Parole suffiront pour nous ouvrir ce point. « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ». Remarquez ces mots, lecteur, observez-en la connexion : « croit en lui »… « a la vie éternelle ». Voilà le lien : la simple foi. C’est ainsi que nous passons de la vieille création avec tout ce qui lui appartient, à la nouvelle avec tout ce qui lui appartient. C’est le précieux secret de la nouvelle naissance — la foi produite dans l’âme par la grâce de Dieu le Saint Esprit ; la foi qui prend Dieu au mot, qui scelle que Dieu est vrai ; la foi qui lie l’âme avec un Christ ressuscité, la Tête et le commencement de la nouvelle création.

Prenons une autre citation : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie ». Voici de nouveau le lien. « Croit en moi »… « a la vie éternelle ». Rien ne peut être plus simple. Par la naissance naturelle, nous entrons dans le domaine de l’ancienne création et devenons héritiers de tout ce qui se rattachait au premier Adam. Par la naissance spirituelle, nous entrons dans le domaine de la nouvelle création et devenons héritiers de tout ce qui se rattache au second Adam. Et si l’on demandait : Quel est le secret de ce grand mystère de la naissance spirituelle ? La réponse est : « la foi ». « Celui qui croit en moi ». Par conséquent, si le lecteur est un de ceux qui croient en Jésus, selon le langage des passages ci-dessus, il est dans la nouvelle création. Il possède la nature divine. Il est lié à Christ par un lien qui est parfaitement indissoluble. Un tel ne peut jamais périr. Aucune puissance de la terre ou de l’enfer, des hommes ou des démons, ne peut jamais rompre ce lien de la vie éternelle qui relie tous les membres de Christ à leur Tête ressuscitée en gloire, et les uns avec les autres.

Que le lecteur remarque, en particulier, que, concernant le lien de la vie éternelle et sa formation, nous devons adopter les pensées de Dieu à la place des nôtres. Nous devons être exclusivement gouvernés par la Parole de Dieu et non par nos vains raisonnements, nos folles imaginations, et même nos sentiments changeants. De plus, nous devons faire attention à ne pas confondre les deux liens qui, quoiqu’intimement liés, sont tout à fait distincts. Nous ne devons pas les déplacer, mais les laisser dans leur ordre divin. Le premier ne dépend pas du second, mais le second découle du premier. Le second est tout autant un lien que le premier, mais il est le second, et non le premier. Toute la puissance et la malice de Satan ne peuvent rompre le premier lien ; le poids d’une plume peut rompre le second. Le premier lien dure à toujours ; le second peut être brisé en un moment. Le premier lien doit sa permanence à l’œuvre de Christ pour nous, qui fut achevée à la croix, et à la Parole de Dieu pour nous, qui est établie dans les cieux à toujours ; le second lien dépend de l’action du Saint Esprit en nous, qui peut être — et, hélas, est — perturbée par un millier de choses durant le cours d’un seul jour. Le premier est basé sur la victoire de Christ pour nous ; le dernier est basé sur les victoires de l’Esprit en nous.

Or c’est notre ferme conviction que des milliers sont ébranlés quant à la réalité et la perpétuité de ce premier lien de la vie éternelle, en raison de leur échec à maintenir le second lien de la communion personnelle. Quelque chose se produit qui rompt le dernier, et ils commencent immédiatement à mettre en question l’existence du premier. C’est une erreur, mais qui ne sert qu’à montrer l’immense importance d’une sainte vigilance dans notre marche journalière, afin que le lien de la communion personnelle ne soit pas brisé par le péché en pensées, en paroles ou en actes ; ou, s’il est brisé, de le restaurer instantanément par le jugement de soi et la confession, fondés sur la mort et l’office d’avocat de Christ. C’est un fait indéniable, confirmé par la triste expérience de milliers de vrais saints de Dieu, que quand le second lien est rompu, il est presque impossible de réaliser le premier. Et cela, quoique ce soit si vitalement important pour nous, n’est en réalité qu’une chose secondaire ; car assurément, la suspension de notre communion est une petite chose, comparée au déshonneur fait à la cause de Christ et à la peine donnée au Saint Esprit par ce qui a provoqué cette suspension.

Que l’Esprit de Dieu travaille en nous puissamment pour produire la vigilance, l’esprit de prière, le sérieux et le zèle, afin que rien ne se produise qui interrompe notre communion, mais que nous puissions comprendre et jouir des deux liens dans leur position et leur ordre convenables, à la gloire de Dieu par nous, pour la stabilité de notre paix en Lui, et pour l’intégrité et la pureté de notre marche devant Lui !

Afin de développer un peu plus complètement le sujet des « deux liens », nous aimerions attirer l’attention du lecteur sur un passage très important en 1 Corinthiens 5 : « Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée : c’est pourquoi célébrons la fête ». Dans cette courte citation, nous avons une grande étendue de vérité présentée. Nous avons tout d’abord un grand fait établi : « Christ notre pâque a été sacrifié ». En second lieu, nous avons un sérieux appel : « célébrons la fête ». Dans le premier, nous avons le terrain de notre sécurité ; dans le dernier, le vrai secret de la sainteté personnelle.

Là encore, nous trouvons les deux liens dans leur caractère distinct propre, et encore dans leur ordre convenable. Nous avons un sacrifice et une fête, deux choses tout à fait distinctes, mais cependant intimement liées. Le sacrifice est achevé, mais la fête doit être célébrée. Tel est l’ordre divin. Le caractère complet du sacrifice garantit le droit du croyant, et la célébration de la fête implique l’ensemble de la vie pratique du croyant.

Nous devons être attentifs à ne pas confondre ces choses. La fête des pains sans levain était fondée sur la mort de l’agneau pascal. Elle typifie cette sainteté pratique qui doit caractériser l’ensemble de la vie d’un chrétien ici-bas. « Christ a été sacrifié » ; cela garantit tout en droit. « Quand je verrai le sang, je passerai par-dessus vous ». Dieu comme Juge a été pleinement comblé et satisfait par le sang de l’agneau. L’ange destructeur passa au travers du pays d’Égypte à l’heure de minuit avec l’épée du jugement dans sa main, et le seul moyen d’échapper était le sang aspergé. C’était divinement suffisant. Dieu avait déclaré : « Quand je verrai le sang, je passerai par-dessus ». Le salut d’Israël reposait sur l’estimation du sang de l’agneau par Dieu. C’est une vérité très précieuse sur laquelle l’âme peut se reposer. Le salut de l’homme repose sur la satisfaction de Dieu. Le Seigneur en soit loué ! « Christ notre pâque a été sacrifié pour nous ». Remarquez ces mots : « a été sacrifié », et cela, « pour nous ». Cela établit toutes choses quant à la grande et importante question du salut du jugement et de la colère. Ainsi, le précieux lien du salut est formé, un lien qui ne peut jamais être rompu. Le lien de la vie éternelle et le lien du salut éternel sont une seule et même chose. Le Seigneur Jésus Christ — le Sauveur vivant, la Tête ressuscitée — maintient et maintiendra toujours ce lien dans une intégrité inaltérable. Il dit : « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez ». « Si, étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, beaucoup plutôt, ayant été réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie ». « Il est toujours vivant pour intercéder pour nous ».

Un mot ou deux maintenant concernant l’exhortation de l’apôtre : « c’est pourquoi célébrons la fête ». Christ nous garde, et nous devons garder la fête. Il a été sacrifié pour nous offrir une fête, et cette fête est une vie de sainteté personnelle — la séparation pratique de tout mal. La fête d’Israël était composée de trois choses — un agneau rôti, des herbes amères et du pain sans levain. Précieux ingrédients ! Ils présentent, en langage typique, tout d’abord Christ comme ayant enduré la colère de Dieu pour nous ; ensuite, ces profonds exercices spirituels de cœur qui découlent de notre contemplation de la croix ; et enfin, la sainteté personnelle ou la séparation pratique du mal. Telle était la fête des rachetés de Dieu, et telle est maintenant notre fête. Oh, que nous recevions la grâce de la célébrer selon son ordre convenable ! Que nos reins soient ceints, nos pieds chaussés, et notre bâton de pèlerin à la main.

Souvenons-nous que ce n’est pas une fête célébrée afin d’atteindre un sacrifice, mais un sacrifice offert afin de fournir une fête. Nous ne devons pas inverser cet ordre. Nous sommes très enclins à l’inverser, parce que nous avons tendance à regarder à Dieu comme à quelqu’un qui exige plutôt que quelqu’un qui donne — à faire du devoir la base du salut, au lieu de faire du salut la base du devoir. Un Israélite n’ôtait pas le levain afin d’être sauvé de l’épée du destructeur, mais parce qu’il était sauvé. En d’autres termes, il y avait d’abord le linteau aspergé de sang, et puis les pains sans levain. Ces choses ne doivent pas être confondues, et elles ne doivent pas non plus être séparées. Nous ne sommes pas sauvés de la colère par le pain sans levain, mais par un linteau aspergé de sang ; mais nous ne pouvons jouir de ce dernier qu’en maintenant diligemment et jalousement le premier. Les deux liens doivent toujours demeurer dans leur ordre divin et dans leur inséparable connexion. Christ Lui-même maintient le premier de façon infaillible ; nous, par la grâce de Son Esprit, devons maintenir l’autre. Qu’Il nous accorde de faire ainsi !