« Qu’est-ce que j’attends ? »

(Psaume 39, 7)
(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 57]

C’est là une question qui sonde le cœur, mais elle est souvent très nécessaire, dans la mesure où nous nous trouvons constamment dans une attitude d’attente pour des choses qui, quand elles surviennent, se montrent indignes d’avoir été attendues.

Le cœur humain est très semblable au pauvre boiteux à la porte du temple en Actes 3. Il regardait à tous ceux qui passaient par là, « s’attendant à recevoir quelque chose ». Et le cœur cherchera toujours quelque soulagement, quelque consolation ou quelque jouissance dans les circonstances passagères. On pourra le trouver assis à côté de quelque ruisseau de la créature, attendant vainement que quelque rafraîchissement coule le long de ce canal.

Il est surprenant de penser aux broutilles sur lesquelles la nature fixera son regard plein d’espoir — un changement de circonstances, un changement de lieu, un voyage, une visite, une lettre, un livre. N’importe quoi suffit à faire monter des attentes dans un pauvre cœur qui ne trouve pas son centre, sa source, son tout, en Christ.

De là l’importance pratique de tourner fréquemment le tranchant vers le cœur avec la question : « Qu’est-ce que j’attends ? ». Sans doute, la vraie réponse à cette inquisition fournira de temps en temps au chrétien le plus avancé un sujet de profonde humiliation et de jugement de soi devant le Seigneur.

Au psaume 39, 6, nous avons comme trois grands types de caractères présentés, dans « la vaine apparence », « la vaine inquiétude » et « l’accumulation ». Ces types peuvent parfois se trouver ensemble, mais très souvent, ils ont un développement distinct.

Il y en a beaucoup dont toute la vie n’est qu’une « vaine apparence », que ce soit dans leur caractère personnel, leur position commerciale, leur profession politique ou religieuse. Il n’y a en eux rien de solide, rien de réel, rien de vrai. Les paillettes ne sont que la dorure la plus superficielle possible. Il n’y a rien de profond, rien d’intrinsèque. Tout est travail en surface — tout est simple éclair et fumée.

Puis nous trouvons une autre classe, dont la vie est une scène continue de « vaine inquiétude ». Vous ne les trouverez jamais à l’aise — jamais satisfaits, jamais heureux. Il y a toujours quelque chose terrible à venir — quelque catastrophe à distance, dont la simple anticipation les garde dans une anxiété fiévreuse constante. Ils sont troublés au sujet de leurs biens, de leurs amis, de leurs affaires, de leurs enfants, de leurs serviteurs. Quoique placés dans des circonstances que des milliers de leurs semblables estimeraient très enviables, ils semblent être continuellement en tracas. Ils se harassent à propos de troubles qui peuvent ne jamais venir, de difficultés qu’ils ne rencontreront peut-être jamais, de peines qu’ils ne verront jamais durant leur vie. Au lieu de se souvenir des bénédictions du passé et de se réjouir dans les miséricordes du présent, ils anticipent les épreuves et les peines du futur. En un mot, « ils s’agitent en vain ».

Enfin, vous rencontrerez une autre classe, bien différente des deux précédentes — des personnes appliquées, astucieuses, travailleuses, qui gagnent de l’argent, qui vivraient là où d’autres mouraient de faim. Il n’y a pas vraiment de « vaine apparence » en elles. Elles sont trop solides, et la vie est une réalité trop pratique pour quoi que ce soit de la sorte. Vous ne pouvez pas non plus dire qu’elles sont très inquiètes. Elles ont un esprit décontracté, tranquille, travailleur, ou une tournure d’esprit active, entreprenante, spéculatrice. « Ils amassent des biens, et ils ne savent qui les recueillera ».

Mais souvenez-vous que sur tous trois identiquement, l’Esprit a inscrit : « vanité ». Oui, « tout » sans aucune exception, « sous le soleil », a été déclaré, par quelqu’un qui le savait par expérience et l’a écrit par inspiration, « est vanité et poursuite du vent ». Tournez-vous vers où vous voulez « sous le soleil », et vous ne trouverez rien sur quoi le cœur puisse se reposer. Vous devez vous élever sur les ailes fermes et vigoureuses de la foi, vers les régions « au-dessus du soleil », pour trouver « des biens meilleurs et permanents ». Celui qui est assis à la droite de Dieu a dit : « Je marche dans le chemin de la justice, au milieu des sentiers de juste jugement, pour faire hériter les biens réels à ceux qui m’aiment, et pour remplir leurs trésors » (Prov. 8, 20-21). Nul autre que Jésus ne peut donner « des biens ». Nul autre que Lui ne peut « remplir ». Nul autre que Lui ne peut « satisfaire ». Il y a, dans l’œuvre parfaite de Christ, ce qui répond au besoin le plus profond de la conscience. Il y a, dans Sa glorieuse personne, ce qui peut satisfaire aux plus ardentes attentes du cœur. Celui qui a trouvé Christ sur la croix et Christ sur le trône, a trouvé tout ce dont il pourrait avoir besoin pour le temps ou l’éternité.

Le psalmiste pouvait bien, ayant éprouvé son cœur par la question : « Qu’est-ce que j’attends ? », répondre : « Mon attente est en toi ». Nulle « vaine apparence », nulle « vaine inquiétude », nulle « accumulation » pour lui. Il a trouvé en Dieu un objet qu’il vaut la peine d’attendre. C’est pourquoi, détournant ses yeux de toute autre chose, il dit : « Mon attente est en toi ».

C’est là, mon cher lecteur, la seule position vraie, paisible et heureuse. L’âme qui s’appuie sur Jésus, regarde à Lui, et s’attend à Lui, ne sera jamais déçue. Une telle âme possède un fonds inépuisable de jouissance actuelle en communion avec Christ. En même temps, elle est réconfortée par « cette bienheureuse espérance », que quand cette scène présente, avec toute sa « vaine apparence », sa « vaine agitation » et ses vaines ressources, aura disparu, elle sera avec Jésus là où Il est, pour contempler Sa gloire, pour savourer la lumière de Sa face, et pour être rendue conforme à Son image, à toujours.

Que nous ayons donc davantage l’habitude de mettre à l’épreuve nos cœurs attachés à la terre et recherchant la créature, par la question qui le sonde : « Qu’est-ce que j’attends ? ». Est-ce que j’attends quelque changement de circonstances, ou « le Fils venant du ciel » ? Est-ce que je peux regarder à Jésus et dire, avec un cœur entier et droit : « Seigneur, mon attente est en toi » ?

Que nous soyons plus complètement séparés de ce présent siècle mauvais et de tout ce qui se rattache à lui, par la puissance de la communion avec ces choses qui ne se voient pas et qui sont éternelles.