Quatre points à connaître

(lire Deutéronome 8, 1 à 9)
(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 24]

Dans ces versets, nous avons quatre points de connaissance de grande valeur, en lien avec notre marche à travers le désert, à savoir la connaissance de nous-mêmes, la connaissance de Dieu, la connaissance de notre relation, et la connaissance de notre espérance.

Tout d’abord, quant à la connaissance de soi, nous lisons : « Tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Éternel, ton Dieu, t’a fait marcher ces quarante ans, dans le désert, afin de t’humilier, et de t’éprouver, pour connaître ce qui était dans ton cœur ». Voilà un merveilleux point à connaître. Qui peut le dire ? Qui peut pénétrer les profondeurs d’un cœur humain ? Qui peut dire ses méandres et ses labyrinthes ? Les détails d’une vie dans le désert tendent à manifester une grande partie du mal qui est en nous. Au commencement de notre carrière chrétienne, nous sommes enclins à être si occupés de la joie actuelle de la délivrance, que nous connaissons bien peu le vrai caractère de la nature. C’est à mesure que nous avançons, d’étape en étape dans notre course dans le désert, que nous nous familiarisons avec le moi.

En second lieu, nous ne devons pas supposer que, en croissant dans la connaissance de soi, notre joie doive décliner. C’est tout le contraire. Ce serait faire dépendre notre joie de l’ignorance du moi, alors qu’en réalité, elle dépend de la connaissance de Dieu. En fait, alors que le croyant progresse dans la connaissance de lui-même, sa joie devient plus profonde et plus solide, tandis qu’il est conduit plus complètement hors et loin de lui-même, pour trouver son seul objet en Christ. Il apprend que la ruine complète de la nature n’est pas seulement une doctrine vraie de la foi chrétienne, mais une profonde réalité dans sa propre expérience. Il apprend aussi que la grâce divine est une réalité ; que le salut est une réalité profonde et personnelle ; que le péché est une réalité ; que la croix est une réalité ; que l’office d’avocat de Christ est une réalité. Il apprend la profondeur, la plénitude, la puissance, l’application des ressources de la grâce de Dieu. « Il t’a humilié, et t’a fait avoir faim », non pas afin que tu sois conduit au désespoir, mais afin que Lui « te fasse manger la manne que tu n’avais pas connue et que tes pères n’ont pas connue, afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel. Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante ans ».

Magnifique et touchant appel ! « Quarante ans » de preuve de ce qui était dans le cœur de Dieu envers Son peuple racheté. « Six cent mille hommes de pied » vêtus, nourris, gardés et soignés pendant « quarante ans » dans « un vaste désert plein de hurlements » ! Quelle manifestation noble et satisfaisante pour l’âme de la plénitude des ressources divines ! Comment est-il possible que, avec l’histoire des errances d’Israël dans le désert ouverte devant nous, nous puissions même entretenir un seul doute ou crainte ? Oh ! que nos cœurs soient plus entièrement vidés du moi, car c’est là la véritable humilité, et plus complètement remplis de Christ, car c’est le vrai bonheur et la vraie sainteté. « Car l’Éternel, ton Dieu, t’a béni dans toute l’œuvre de ta main ; il a connu ta marche par ce grand désert ; pendant ces quarante ans, l’Éternel, ton Dieu, a été avec toi ; tu n’as manqué de rien » (Deut. 2, 7).

Troisièmement, tout ce sur quoi nous nous sommes arrêtés découle d’une autre chose, qui est la relation dans laquelle nous sommes. « Connais dans ton cœur que, comme un homme châtie son fils, l’Éternel, ton Dieu, te châtie ». Cela explique tout. La faim et la nourriture, la soif et l’eau, le désert sans chemins et la colonne de nuée pour guide, le labeur et le rafraîchissement, la maladie et la guérison — tout nous parle de la même chose, la main d’un Père, le cœur d’un Père. Il est bon de s’en souvenir, « afin que nous ne soyons pas las, étant découragés dans nos âmes » (Héb. 12). Un père terrestre devra utiliser la verge de la discipline aussi bien que donner le baiser de l’affection, administrer la réprimande aussi bien qu’exprimer son approbation, châtier aussi bien que fournir des provisions. Il en est ainsi avec notre Père céleste. Tous Ses actes découlent de cette merveilleuse relation dans laquelle Il se trouve avec nous. Il est un « Père saint ». Tout est résumé en cela. Notre Père est le « Saint » ; « le Saint » est notre Père. Marcher avec Lui, s’appuyer sur Lui et L’imiter « comme de bien-aimés enfants », doit assurer toutes choses dans le chemin d’un véritable bonheur, d’une force réelle et d’une vraie sainteté. Quand nous marchons avec Lui, nous sommes heureux ; quand nous nous appuyons sur Lui, nous sommes forts ; et quand nous L’imitons, nous sommes en pratique saints et pleins de grâce.

Enfin, au milieu de tous les exercices, de toutes les épreuves, de tous les conflits, et même de toutes les miséricordes et les privilèges du désert, nous devons garder les yeux continuellement fixés sur ce qui est devant nous. Les joies du royaume doivent remplir nos cœurs et donner vigueur et fermeté à nos pas, tandis que nous traversons le désert. Les champs verdoyants et les collines recouvertes de vigne de la Canaan céleste, les portes de perle et les rues d’or de la nouvelle Jérusalem, doivent remplir la vue de nos âmes. Nous sommes appelés à chérir l’espérance de la gloire, une espérance qui ne rendra jamais honteux. Quand les sables du désert nous éprouvent, que la pensée de Canaan nous encourage. Arrêtons-nous sur « l’héritage incorruptible, sans souillure, immarcescible, conservé dans les cieux pour nous » (1 Pier. 1, 4). « Car l’Éternel, ton Dieu, te fait entrer dans un bon pays, un pays de ruisseaux d’eau, de sources, et d’eaux profondes, qui sourdent dans les vallées et dans les montagnes ; un pays de froment, et d’orge, et de vignes, et de figuiers, et de grenadiers, un pays d’oliviers à huile, et de miel ; un pays où tu ne mangeras pas ton pain dans la pauvreté, où tu ne manqueras de rien ; un pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu tailleras l’airain ». Perspective brillante et bénie ! Que nous y demeurions, et dans Celui qui sera la source éternelle de toute sa clarté et sa bénédiction !

Vers les frontières sacrées de Canaan
Nous nous hâtons avec chants de joie,
Là où l’on trouve paix et liberté,
Et des douceurs qui ne lassent jamais.
Alléluia !
Nous sommes en chemin vers Dieu !

Que cette perspective est douce !
Elle encourage le cœur du pèlerin ;
Nous traversons le désert,
Mais bientôt nous obtiendrons notre repos.
Alléluia !
Nous sommes en chemin vers Dieu !