Résurrection

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 35]

Un correspondant demande un avis particulier sur Philippiens 3, 11 : « Si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts ». Le point vers lequel tendent toujours les désirs d’un vrai chrétien est la gloire de la résurrection. Il lui importe peu par quel chemin il doit atteindre ce point. Il aspire à atteindre la gloire « en quelque manière que ce soit ».

Il se peut que notre ami trouve une difficulté dans le mot « si », comme s’il impliquait un doute dans la pensée de l’apôtre quant à son atteinte du but en sûreté. L’apôtre n’avait pas une telle pensée à l’esprit. L’idée est simplement qu’il avait le but devant lui et qu’il se pressait ardemment vers lui. Sa vue en était remplie, son cœur se reposait dessus, et quant aux « manières » par lesquelles il devait l’atteindre, il y était tout à fait indifférent.

Il peut être intéressant d’observer que le mot qui est rendu par « résurrection » ne se trouve que dans ce passage, et signifie proprement : « résurrection d’entre ». Le mot grec anastasis (résurrection) se trouve quarante-deux fois dans le Nouveau Testament, et s’applique au fait général de la résurrection. Mais le terme utilisé au verset 11 est moralement en lien avec l’expression en Marc 9, 10 : « s’entre-demandant ce que c’était que ressusciter d’entre les morts ». Les disciples n’auraient pas trouvé de difficulté à la pensée de la résurrection en tant que telle, quand on voit que tout Juif orthodoxe y croyait. Mais une « résurrection d’entre les morts » était une chose étrange pour eux. D’où leur « interrogation ».

Or l’espérance propre au chrétien n’est pas seulement « la résurrection des morts », mais « la résurrection d’entre les morts ». Cela fait une différence considérable. Cela met complètement de côté l’idée d’une résurrection générale simultanée. Parler d’une résurrection d’entre les morts, implique évidemment que tous ne ressusciteront pas ensemble. Apocalypse 20, 5 nous enseigne qu’il y aura mille ans entre les deux résurrections, mais il est important de voir que le mot même utilisé par l’apôtre pour exprimer cette résurrection à laquelle il regardait, est tout à fait différent de celui habituellement employé pour présenter la pensée générale de la résurrection. Pourquoi cela ? Simplement parce qu’il voulait signifier une chose particulière, et il utilise donc un mot particulier — un mot qui ne se trouve qu’à cet endroit.

Il est profondément solennel de se souvenir que ceux qui sont au Seigneur ressusciteront de leurs sépulcres et laisseront derrière eux les cendres de méchants morts pendant encore mille ans. Cette pensée peut sembler folle à l’homme naturel, mais l’Écriture l’enseigne, et cela suffit tout à fait pour le chrétien. La résurrection de l’Assemblée sera sur le même principe, et participera du même caractère, que la résurrection de Christ ; ce sera « une résurrection d’entre les morts ». Que nos cœurs soient fixés sur ce but glorieux !