« Si le Seigneur tarde »

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 25]

Mon cher ami,

Depuis notre dernière conversation, j’ai pensé bien des fois au sujet qui a été alors devant nous, et plus j’y pense, plus je suis disposé à douter de la convenance morale de l’utilisation si fréquente qui est faite de l’expression qui est en tête de ma lettre. Je n’ai jamais pu adopter cette expression, soit par écrit, soit en paroles. De fait, elle n’est pas selon l’Écriture, quoiqu’elle semble être devenue, ces derniers temps, une expression favorite pour beaucoup de chrétiens qui désirent parler et agir comme dans la présence divine et selon l’enseignement direct de l’Écriture sainte.

J’espère ne pas avoir besoin de vous assurer, mon ami, qu’en soulevant une objection à cette manière particulière de parler, je ne veux pas affaiblir, dans le cœur de quiconque, le sentiment de la proximité de la venue du Seigneur, cette espérance très bénie qui devrait chaque jour devenir toujours plus brillante pour la vue de nos âmes. Loin de moi cette pensée ! Cette espérance demeure dans toute sa puissance morale et ne dépend en aucun cas de l’utilisation ou non de quelque forme définie de paroles.

Supposez que je dise : « Si le Seigneur tarde, j’ai l’intention d’aller à Londres la semaine prochaine ». Je fais dépendre mon aller à Londres du retard du Seigneur, alors qu’Il peut tarder et que pourtant, ce ne soit pas Sa volonté du tout que j’y aille. C’est pourquoi je dois placer tous mes mouvements, toutes mes actions, tous mes plans, sous l’influence dominante de la volonté de mon Seigneur.

Cela n’est-il pas en accord direct avec l’Écriture ? Que dit l’apôtre inspiré Jacques à ce sujet ? « À vous maintenant, qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ou telle ville, et nous y passerons une année, et nous trafiquerons et nous gagnerons, vous qui ne savez pas ce qui arrivera le jour de demain ; (car qu’est-ce que votre vie ? car elle n’est qu’une vapeur paraissant pour un peu de temps et puis disparaissant) ; au lieu de dire : Si le Seigneur le veut et si nous vivons, nous ferons aussi ceci ou cela » (Jacq. 4).

Ici, l’Esprit de Dieu nous fournit la forme appropriée des paroles à utiliser dans tous nos actes et dans toutes nos voies. Assurément, nous ne pouvons trouver quelque chose de meilleur que ce qu’Il daigne nous donner par grâce. « Si le Seigneur le veut » inclut tout ce qui doit réguler nos mouvements, qu’il plaise au Seigneur de tarder ou non.

En écrivant cela, je n’ai pas la pensée de juger quiconque dans son utilisation de quelque expression particulière. Je vous donne simplement mes raisons pour ne pas adopter la forme en question. Et j’ajouterai juste, en conclusion, que soit que nous disions : « Si le Seigneur tarde », ou : « Si le Seigneur le veut », nous devons toujours chercher, très sérieusement, à nous trouver dans la puissance actuelle des paroles que nous utilisons, et ainsi éviter tout ce qui s’apparente, au moindre degré, à une simple phraséologie creuse ou à un jargon religieux. Que le Seigneur nous rende très vrais dans toutes nos paroles et toutes nos voies !

Très affectueusement vôtre.